Singe Vert N° 13 - La langue, ouste !

DER GRÜNE AFFE (Le Singe Vert) N° 13
COLLIGNON Bernard
4 AVENUE VICTORIA 33700 MERIGNAC
courriel : colber1@wanadoo.fr

Désolé. Ces Messieurs du "Larousse 2000" font fausse route. On ne dit pas "Eûûûdipe", ni "eûêûeûsophage", ni "eûeûeûnologue", mais édipe, ésophage, énologue, écuménisme. D'ailleurs, on continue à dire "coelacanthe - sélacante", et "oestrogène - estrogène". L'usage... Je t'en foutrais de l'usage - quand il suffit désormais que trois présentateurs ignares et suffisants (Jean-Claude Narcy : des-noms, des-noms !) se mettent à estropier la langue française pour qu'une armée de couillons leur emboîtent le pas. Je les entends d'ici, les braves médecins qui m'annoncent que j'ai un "eûeûeûdème" :
- Mais enfin, Monsieur, c'est moi qui m'y connais en médecine, pas vous !
Certes, certes ; mais en langue française, c'est moi qui m'y connais. Prof de français, ça vous a un petit air facho, non? est-ce que vous auriez par hasard la prétention de tout savoir aussi tant que vous y êtes sur le moteur des ambulance? Le petit air dédaigneux avec la tête en arrière, ça n'a jamais été un argument. Même chose avec les eûeûeûnologues... "Ca fait vingt ans que je fais le métier, vous n'allez tout de même pas m'apprendre comment il se prononce ?"
Si.
Je sais qu'un jour j'ai tourné le bouton de France-Culture parce qu'une jeune pétasse surdiplômée y tenait une conférence sur "Heûeûdipe", et que c'en était tellement insupportable de prétention ridicule que je lui ai coupé le sifflet. J'ai même écrit à je ne sais plus quel metteur en scène qui a fait représenter la tragédie de Sophocle à ( et non pas en) Avignon ("en", c'est pour le territoire papal, qui n'existe plus, "à", c'est pour la ville) - en lui disant combien j'espérais qu'un homme sérieux comme lui, disposant sans doute de grands moyens d'information, n'avait pas défiguré un texte antique et quasiment sacré en le plombant par cette prononciation à la con.
Vous pensez bien que je n'ai pas obtenu de réponse. Monsieur le Grand Metteur en Scène a tout de même autre chose à foutre que de répondre à un pékin sans le sou et sans influence. Cette prononciation fautive ne remonte pourtant qu'à une vingtaine d'année. Il en est de même des "o" prononcés "eau" : "accent local" paraît-il - pas du tout ! Depuis quand prononce-t-on "Anderneausse", "Pisseausse", "Biscareausse" ? Bande de Parisiens ! Un eausse, au lieu d'un os ! Tas de nazes, ça se prononce comme une "brosse" !
Le dernier qui m'a parlé d'un "eausse", je lui ai répondu : "Alors comme ça, tu vas à l'ékeaule avec ta petite careaute dans la culeaute" ? Je ne l'ai plus revu le type. Soyons juste, je savais que je ne le reverrais plus. C'est loin le Loir-et-Cher, quand on habite la Gironde et qu'on est fauché chronique ("L'homme est un roseau pensant, la femme un roseau dépensant", c'est de Guitry je crois).
Que les gens du Midi soient incapables de distinguer "la Beauce" de "la bosse", "les Causses" de "l'Ecosse", "l'ébauche" et "les Boches", eh bien soit ! il serait culturellement criminel de réformer l'assang. Mais je ne peux supporter le tic inverse qui consiste à fermer tous les "o". j'ai entendu parler du département de l' "Yeaunne", et de "neautre envoyé spécial à Reaume".
Tous ces phénomènes sont très récents, une vingtaine d'années tout au plus. J'ai vu un péplum où les plus âgés prononçaient correctement le nom des îles grecques, "Samos", "Lesbos", comme "la force", alors que le jeune héros s'obstinait connement à prononcer "Séripheausse", "Lemneausse". Que dire de ce grand comédien qui répétait le "Don Juan" de Molière - sans cesse la même phrase, en soignant l'intonation, bien sûr.

Eh bien, son maître le laissait prononcer "Don Gueusman" à l'anglaise, alors qu'on doit prononcer "Gousmann" si l'on se réfère au contexte espagnol, ou "Güsmann" à la française, mais pourquoi diable prononcer à l'anglaise ? Comment voulez-vous que je prenne au sérieux le travail de ce professeur de théâtre, ou le jeu de cet acteur ?
Que dire de ce traité de prononciation et de travail sur la voix destiné aux comédiens qui passe tout un premier chapitre, illustré d'un beau croquis en coupe montrant le point d'appui de la langue par rapport au palais, qui se fonde sur l'exemple de "Paul" opposé à "pôle" ? Mais pauvres plâtras que vous êtes, ça se prononce exactement de la même façon ! Quand vous voulez railler l'accent du Midi (lequel, d'ailleurs ? moi je reconnais un Marmandais d'un Carcassonnais...) en parlant de ses opinions "de gôche", vous vous fourrez le doigt dans l'oeil ; l'accent circonflexe rétablit justement la "bonne" prononciation, la parisienne voyons...Des épaules, un rôle, la gauche, o fermé ; un vote, un code, la goche cong (si vous y tenez) - o ouvert. Malgré cela le nombre d'indigents qui procèdent au "veaute", et qui consultent le "queaude" ! - à moins que ça ne soit pour rapprocher le français de la prononciation de l'anglais, eurêka !
Un jour je me suis promené à Séville, et alors que je venais d'acheter mon billet pour visiter la Giralda (j'écorche l'espagnol, mais on me comprend), quel ne fut pas mon frisson horrifié lorsque j'entendis haut et clair, avec la visible satisfaction de la gonzesse à la page, une voix perçante et snobinardement féminine converser en anglais avec l'accent français avec le guichetier !
- Je suis à la pâââge, coco, je speak english, moâ !

Putain j'avais l'impression d'avaler une grand giclée de ketchup dans ma paëlla... L'hor-reur ! Quand on va en Espagne, on pourrait se fatiguer à apprendre quelques mots d'espagnol, non ? Ca écorche la gueule, peut-être ? Rien ne m'avait plus vexé, en Italie et en Espagne, de me faire adresser la parole en anglais parce que mes connaissances en italien et en espagnol étaient imparfaites...
C'est inimaginable : ma cousine, en vacances en Allemagne pour se perfectionner en allemand, parlant en anglais avec sa correspondante, en accord avec elle, "parce que c'était plus facile" ! Oui je sais, je m'indigne de peu de choses, et ce qui m'indigne pour l'instant au Kosovo, c'est d'entendre Kouchner mâchouiller un anglais de pacotille pour s'adresser aux populations.
Ce serait pourtant l'occasion rêvée, quitte à utiliser un interprète, de parler le français ! On va me traiter d'impérialisme : et l'anglais, il n'est pas impérialiste, peut-être? Il ne manque certainement pas de Serbes et d'Albanais qui ont des notions de français pour être venus travailler en France ! Mais l'anglais, ah mon pote ! ça fait tout de suite plus sérieux, c'est à ça qu'on voit un homme politique de stature internationale !
...Quoique Kouchner...
Je sais bien, chers imbéciles, qu'il y a vraiment d'autres sujets d'indignation au Kosovo... Il faut tout vous dire à vous autres... Déjà, toute notre chanson a failli basculer du côté de l'anglais. Le français, ça fait ringard, ça fait fasciste. Heureusement que la loi - c'est fasciste, la loi - et Toubon a l'air con, mais s'il a fait une chose de bonne pendant son mandat, on ne va tout de même pas le lui enlever - impose un quota de chansons françaises ! Il faut faire très attention :
si l'on abandonne un domaine à l'anglais, il s'en saisit, et il ne lâche plus jamais prise.

C'est comme Gibraltar. Au nom de quoi nous inflige-t-on sur Euronews (ce titre !) les bandes-annonces en anglais ? "On reçoit les émissions comme ça". Et vous n'avez pas un budget, ne fût-il qu'ultra-minime, à consacrer à des panneaux en français ? Quand je lis la température qui règne dans les différentes villes d'Europe et du bassin méditerranéen, pourquoi "Prague"' est-il en français, et "Cairo" en anglais ?
Pourquoi la chaîne de la mire, la numéro 8, m'inflige-t-elle le matin les informations en américain à jet continu ? Pourquoi les publicités sur Eurosport sont-elles en majorité en anglais ? Jamais en grec ? la Grèce ne fait pas partie de l'Europe ? Pourquoi - c'est infiniment plus grave - les films américains aux Pays-Bas ne sont-ils plus sous-titrés ?
Alors comme ça, en Hollande, quand on veut aller au cinéma, il faut savoir l'Anglais ? et les Néerlandais ne protestent pas ? Vous croyez vraiment que les Flamands, de l'autre côté de la frontière, supporteraient ça ? Et c'est ainsi que petit à petit, sournoisement, des études scientifiques supérieures à la chanson en passant par la pub et le cinéma, nous nous faisons coloniser, changez trois consonnes, et vous saurez ce que je pense.
J'ai failli m'engueuler avec un metteur en scène parce qu'il proposait chaudement, à l'instar de notre ineffable Allègre, que l'anglais soit enseigné dès l'école primaire à nos chers enfants, qui ne savent déjà pas le français. "Comme au Québec", disait-il - et le nombre de ceux qui seraient prêts en France à cette forfaiture est incroyablement élevé. Mais mon pauvre, au Québec, les gens sont toubonnement obligés de parler l'anglais !


Ils seraient autrement complètement perdus ! Il y a autour d'eux et parmi eux toute une population parfaitement anglophone, et qui a parfaitement le droit de parler sa langue ! Mais en France, où est-ce que tu va la trouver, cette population anglophone ? - en Dordogne, diront les mauvaises langues - mais plaisanterie à part, à quoi cela rime-t-il de déstabiliser le peuple français en entier pour une lubie de technocrate ?
L'argument économique ne tient pas : les Etats-Unis (les States) sont la première puissance économique mondiale - et alors ? Si dans trente ans c'est la Turquie ou la Chine - vous connaissez l'avenir, vous ? - il ne suffit pas de renverser la tête en arrière pour connaître l'avenir - faudra-t-il mettre tous les enfants de France au chinois ou au turc ? langues aussi respectables l'une que l'autre d'ailleurs.
L'unité de langue n'a jamais garanti contre la guerre sous prétexte que "les gens se comprendraient mieux". Le nombre incroyable de guerres civiles depuis que le monde est monde est là pour l'attester. En tout cas le jour où la loi du bilinguisme passe, je descends dans la rue avec mon flingue (en fait je n'ai que ma gueule), ou je le fais prendre aux autres. La France n'est pas le Canada, n'a pas eu l'histoire du Québec, la nation française, la façon d'être française est un réalité, l'amour de son pays et de sa langue n'est pas du fascisme, et je suis à fond pour l'enseignement des langues régionales. Mais ne modifions pas l'article de la Constitution concernant la langue officielle unique de la France, sinon l'anglais va s'engouffrer là-dedans comme une déferlante.
J'en suis même venu à me demander si ces campagnes en faveur du breton, de l'alsacien, du corse, de l'occitan, excusez-moi si j'en oublie, n'aurait pas été financée en sous-main par les Etats-Unis. Ils n'auront pas l'Alsace et la Lorraine, et nous n'aurons pas le maïs transgénique. Tiens pour une fois on a gagné. Cependant j'ai lu une petite annonce à L'ANPE : "Recherchons hôtesse avec l'accent anglais ou suédois".

Putain vive Stockholm.
Et je ne suis pas du Front National nom de Dieu. Le premier qui vient me dire "Mieux vaut l'anglais que l'arabe" reçoit ma main sur la tronche. Et le danger ne vient pas que de l'anglais, en tout cas sûrement pas de l'arabe : il vient des Français eux-mêmes, qui considèrent la rectification du langage de leurs ancêtres comme une atteinte à la liberté de la langue. Il faut voir le déferlement de hargne qui saisit une classe dès qu'on veut lui faire prendre conscience d'un défaut de prononciation...
Sans oublier ces profs de faculté qui ont transformé l'enseignement du français en véritable casse-tête à la Diafoirus. Bedos dixit en effet (gloire à lui), qu'il y avait maintenant "autant de rapport entre l'enseignement du français et le désir de la belle littérature qu'entre l'amour et la gynécologie". Bravo Guitou. Mais la prochaine fois que tu parles du "feûeûeûtus" sur la scène, je me lève de mon siège à 150 balles et je hurle dans mes mains en porte-voix : "Fétus ! respecte ta langue, banane !" Je risque de me faire ramasser, car tu as le sens de la répartie. Mais j'espère bien être applaudi avant.
Une jeune fille de quinze ans à qui l'on apprenait la juste prononciation du mont "encens" ("ansan") : "Ah moi, j'ai toujours prononcé "encenss" ! - Toujours, Mademoiselle ? à quinze ans ? surtout que le mot doit vachement faire partie de votre vocabulaire courant tiens. Ca me rappelle Labarrère maire de Pau qui côtoyait sur un plateau de télévision une Haïtienne versée dans le vaudou.

Elle prononçait "Du ensan". Le maire a rectifié, outragé : "Vous voulez dire de l'encenss" ? - ce que c'est tout de même d'être cultivé... J'adore les anecdotes. Une de mes costagiaires s'était évertué à lire tout un texte devant ses élèves, sur les usines "Citro-Un". Le tuteur lui fit remarquer fort justement qu'on prononçait "Citro-hène". La gonzesse était furax.
"Dans ma famille Monsieur, on a toujours prononcé "Citro-Un". Tout juste si le tuteur ne lui a pas dit qu'on n'en avait rien à foutre de sa famille : "A quoi sert le trémas alors?" C'est vrai, dès qu'on touche à la prononciation des gens, on a l'impression qu'on touche à leur braguette. Et on en rajoute même dans la lâcheté. Pour ne pas leur donner l'impression qu'ils ont fait une faute, on la reprend.
Je me souviens d'une émission avec Bernard Pivot où un certain Monsieur Umberto Eco, puissant linguiste, avait été invité. Il parlait du "Capitaine Achab", en écorchant "Ashab". "A-kab !" criais-je devant l'écran ; "A-kab ! " - eh bien pas du tout, Pivot-le-Courtisan (pléonasme) lui a resservi du "Ashab" comme sur un plateau. Vous savez, le coup du rince-doigts qu'on avale...

Et cet autre bouzilleur d'art, du genre à exposer une salle de bains en petits morceaux, qui prononçait "l'embaument" des momies ? Le présentateur lui a aussitôt lèche-culement renvoyé de l' "embaument", pour qu'il ne soit pas dit que Monsieur le Bouzilleur avait commis une erreur grossière. Alors vous allez me dire : "Mais du moment qu'on se comprend !"
Certes, certes. J'ai bien corrigé une copie de bac où un crétin de section scientifique (faut pas demander) m'avait fait tout un développement sur l'inutilité de l'enseignement de la langue française, vu que ça s'apprenait par mimétisme, et qu'il n'y avait pas besoin de cours pour ça, pas plus d'ailleurs que de tous ces textes littéraires "qui ne veulent rien dire et qui ne servent à rien".
J'ai mis deux sur vingt, avec l'appréciation "Inculture agressive hautement revendiquée". C'est dommage vraiment qu'on n'ait pas le droit d'écrire "Connard" sur les copies de bac. Un connard m'avait bien dit en quatrième que ce n'était pas la peine d'apprendre à lire puisqu'il y avait des bandes dessinées... De toute façon, je connais quelqu'un qui se contente de regarder les images, et qui parle de "livres" à propos de revues (pas foutu de faire la différence).
Et ce n'est pas sur les scientifiques qu'il faut compter pour redresser la situation. Premièrement, les ouvrages scientifiques de haut niveau sont rédigés en anglais. Démerdez-vous. On ne va tout de même pas dépenser de l'argent pour traduire. On en arrive à la situation qui est celle des étudiants au Maroc : études secondaires en arabe, supérieures en français.
Je ne vous explique pas le niveau...

Deuxièmement, voilà bien longtemps que ces Messieurs de la Science de mes fesses se font des conférences entre Français en langue anglaise,même s'il n'y a pas un seul anglophone dans la salle. Que fait d'ailleurs un scientifique anglophone en visite dans une université française ? Il cherche quelqu'un qui parle anglais.
S'il n'en trouve pas, il va de l'un à l'autre jusqu'à ce qu'il en ait trouvé un. Mais qu'on ne lui demande pas d'apprendre le français, cette langue de sauvage. Ca me rappelle ce grand film sur le grand nord, "Agaguk" ? Les esquimaux parlent en anglais ! Explication : "On n'allait tout de même pas se mettre à parrendre leur langue !" Et le doublage, et le sous-titrage, tas d'incultes, tas de radins, tas d'assassins ?
Il en est de même avec les publications ("Troisièmement') : dans un ouvrage sur le recherche scientifique, j'ai lu que l'on tenait compte de la langue dans laquelle paraissaient des travaux : "Il faut savoir, disait l'auteur, si cette communication se fait en anglais, en français ou en javanais."
Les Javanais apprécieront le voisinage. Moi pas.
Et de s'écrier tous en choeur et la tête renversée (n'oubliez pas la tête renversée : argument suprêmement scientifique) : "La langue française est de toute façon condamnée". Et alors ? Toi aussi tu es condamné mon pote, est-ce pour cela que tu demandes à être achevé ? Scientifique, on vous dit. J'assistais dernièrement à une conférence sur l'enseignement du latin (qui ne sert à rien, tout comme les maths).
J'ai failli me livrer à une petite plaisanterie cruelle: reprocher à ces braves profs qui n'avaient qu'une hantise, celle d'être ringards, de ne pas tenir leur conférence en anglais.

J'y ai renoncé, comprenant avec la plus grande honte que ces gens-là auraient pris la chose au sérieux, s'entreregardant avec consternation et se disant : "Il a raison. Let's speak english together and quickly !"
A propos, saluons la parution désormais en français du National Geographic : bravo ! de temps en temps, on nous lâche un os. Mais celui-là, il est beau. Poursuivons. Sur les panneaux qui mènent à la plage, les indications en anglais sont correctes. Mais s'il y a des fautes grossières à faire, alors c'est en allemand. Une différente par panneau. La langue du Boche, vous pensez bien qu'on ne va pas la rater... C'est ça l'Europe nouvelle coco - n'est-ce pas M. Sérillon, qui prononce "Weissensee" "Vaïssenzi"! Même pas foutu à 50 ans, qualifié de "grand journaliste", de s'être renseigné sur la façon dont on prononce un nom aussi biscornu ! Sans oublier "Migouel Indurain".
Mais les bistrots en front de mer portent tous des noms anglo-saxons. Nous exprimerons aussi notre indignation navrée lorsque nous entendons les haut-parleurs de la SNCF débiter leurs messages en anglais sur la ligne Bordeaux-Biarritz, alors qu'il n'y a pas un anglophone dans tout le train.
Surtout, rien en espagnol, sans parler du basque - terroriste ! ...mais l'anglais, aoh, yes. Ridicule. Je ne savais pas que le ridicule faisait partie de la campagne de promotion de la SNCF. Quoique, là encore...
Et cet autre abruti (c'est lassant, n'est-ce pas, ce ton d'invective continuel - ta gueule) - il est grossier le Monsieur - à qui je demandais comment me procurer un clavier en caractères grecs : "Comment, ils ne sont pas en anglais ? ce serait tout de même plus commode !" - et ta connerie, mec, qui supprime d'un trait la langue grecque, la plus sacrée de toutes, parlée encore, parfaitement, quel scandale, à Athènes et dans toute la Grèce, une langue que les petits Grecs se relevaient la nuit pour apprendre clandestinement sous la domination ottomane, ta connerie est celle du peuple...

La langue de communication en Europe est l'anglais, les Français se sont fait renvoyer sèchement, parfaitement, sèchement, quand ils ont trouvé des erreurs de traduction dans les textes fondateurs ; on leur a dit que l'anglais faisait référence. Faisait force de loi. Evidemment, tout traduire du danois au portugais pose des problèmes. Ce n'est pas une raison pour nous faire tous rouler dans la Worcestershire sauce (essayez de la prononcer celle-là, tiens).
Je vais dans une entreprise, on me demande d'y participer activement, de ne pas être un "sleeping partner". Je dis quoi ? "Partenaire dormant" - Ah ça fait drôle ! qu'il ironisait le mec. C'est ta langue qui te semble drôle, ignare ? Et le silent-block de ma bagnole ? Je combats avec l'académie française, même si ce sont de vieux ringards, qui feraient mieux d'aligner "je faisais" sur "je ferai", avec un "e", au lieu de concocter des tolérances orthographiques du style de "flûte" sans accent...
Allez repos, rompez, le français ne sera bientôt plus parlé qu'en Afrique et au Canada, ça vous apprendra. Je ne sais pas faire de conclusion, je ne suis qu'un Singe Vert bien flemmard. A la prochaine, mais ça m'étonnerait.



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