BERNARD COLLIGNON FETES RELIGIEUSES
PARUES AUX EDITIONS DU BORD DE L'EAU
FETES
RELIGIEUSES CHRETIENNES
Tableau ("Axel") d'Anne Jalevski blog atelierannejalevski.hautetfort.fr
GENERALITES
- Les chrétiens ont fait feu de tout bois comme dirait l'Inquisition pour assimiler tous les cultes qui les ont précédés, depuis les statues de la Vierge érigées au sommet des menhirs, et la tolérance de coutumes celtiques dans le voisinage immédiat des célébrations chrétiennes, telles le sapin de Noël (venu d'Allemagne) ou les œufs de Pâques – jusqu'au détournement des fêtes juives de Pessah, devenue Pâques, ou de Chavouoth, rebaptisée Penteôte. Ce génie du syncrétisme suscita même la désapprobation papale aux Indes et en Chine où les convertisseurs jésuites avaient trop habilement réinterprété les philosophies, rites et croyances asiatiques (une bulle papale de Benoît XIV intervint pour interdire définitivement ces tentatives en 1742, mais les Chinois avaient pour leur part expulsé les chrétiens dix ans plut tôt).
Les
fêtes chrétiennes, de façon plus visible peut-être que les fêtes
juives, s'inscrivent dans un cycle annuel indéfiniment renouvelé,
mais qui retrace, cette fois, les évènements de la vie du Christ.
Cela commence avec Noël, natalis
dies ou
jour de la Nativité de Jésus, pour s'achever à Pâques, où il
est ressuscité.
Le
film Mission
a
retracé les tragiques rivalités des missionnaires du Paraguay
vis-à-vis du Saint-Siège au XVIIe
siècle. Mais de nos jours encore en Amérique latine, il est bien
difficile de ne pas reconnaître, derrière les honneurs rendus au
Christ-Roi, la persistance millénaire des cultes indiens du Soleil !
Or,
c'est précisément ce génie de l'acculturation qui a permis une
telle extension, à l'heure actuelle, de la religion chrétienne,
catholique ou protestante. Les protestants ne célèbrent pas les
fêtes qui ne figurent pas dans l'Evangile, à l'exception de
l'Epiphanie, qui a trait à la personne du Christ. Mais depuis le XIX
siècle, on commémore au temple, le dernier dimanche d'octobre, la
fête de la Réformation, en honneur de Luther qui afficha ses 95
thèses à l'église de Wittenberg en 1517.
NOËL
Généralités et dates
“Noël”
vient du latin “natalis dies”, jour de la naissance du Sauveur,
Jésus-Christ. Ce mot n'apparaît pas en français avant le XIIIe
siècle. Noël se fête, en Occident, le 25 décembre. Certains
affirment que cette date aurait été choisie en fonction de la
position des étoiles dans le ciel : entre les constellations de
l'Âne et du Bœuf
se situerait précisément un vide que l'on appelle, depuis les
Assyriens, la Crèche... (consulter les textes de Franz Cumont).
Auparavant, cette
célébration variait entre le 19 avril et le 26 mai, les Evangiles
ne parlant d'aucune date précise. Certains exégètes pencheraient
pour le mois d'éthanim (septembre/octobre). Mais à Rome, dans
l'Antiquité, les fêtes de Saturne ou Saturnales (fêtes des
semailles) se célébraient du 19 ou 26 décembre. César instaura,
lors de sa réforme du calendrier (“calendrier julien”) une Fête
du Soleil invaincu (c'était lui...) ; or ses astrologies fixèrent
par erreur la date du solstice au 25 décembre. Et c'est à cette
date que se célébrait également le dieu Mithra, particulièrement
en honneur chez les militaires. En 274, l'empereur Aurélien décréta
le culte du Soleil Invaincu “religion d'Etat”. La date du 25
décembre fut maintenue. Constantin (306-334) fit du christianisme la
religion officielle, quoique minoritaire : Jésus, “”Soleil de
Justice”, acquit ainsi sa date de naissance officielle, confirmée
par le pape Libère en 354. dont la première célébration
officielle date de l'an 330.
Et certains
d'estimer que si l'Evangile ne mentionne pas la date exacte de la
naissance de Jésus, c'est parce qu'il coexiste avec Dieu le Père,
« dans les siècles des siècles » ! Il n'a donc ni
commencement ni fin : « Je suis l'Alpha et l'Oméga... »
Observons
d'ailleurs que la date de naissance du Prophète, chez les musulmans,
historiquement connue et indiscutable, ne fait l'objet d'aucune
célébration particulière.
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