La mer dans Poe, jeu de mots, hi hi !

    "La mer dans Poe", comment faut-il lire cela  ? Comme ça se prononce ? Oui mais sans omettre de mentionner qu'il s'agit de poe, Edgar, et du thème de la mer et des marins. A quoi pensiez-vous, petits vicieux ? Surtout qu'il s'agit de tout, dans ce recueil de textes élucubratifs paru aux éditions OPALES, sauf - sauf une fois- de l'auteur des "Histoires extraordinaires traduites par Baudelaire !
    De quoi s'agit-il ? De petits exercices d'irrévérence, sur les traces de Bobby Lapointe et d'Henry Michaux. Alors, Monsieur Ohl, on se prend pour Michaux ?  On appelle sa maison (point n'est besoin de 'l'appeler d'ailleurs "Chez Ohl", et on s'autorise à cligner de l'oeil en direction du Schéhol hébraïque ? Mais ça ne suffit pas, pas du tout, Monsieur Michel Ohl. Vous nous apparaissez en couverture sous les traits paraît-il d'un sosie, gros marin ou officier ventru à barbe abondante. Parfait !
    Vous maniez le calembour et le canular à longueur de pages, en de petits textes point trop lassants et revigorants, surprenants, titillants, exaspérants : parfait ! mais pourquoi toujours cela ? Quoi direz-vous, un mauvais coucheur ? L'ai-je obligé à me lire ? Non certes. Mais ce qui gêne, ce sont non pas ces sublimes jeux de mots (j'ai acheté votre livre sur titre, parfaitement, sur titre) - et cette façon de vous foutre de la littérature de la même efficace manière que Ben le Niçois se fout de l'art, c'est de bonne guerre, on a déjà vu ça quelque part, mais c'est que je ne vois pas - je ne veux pas voir ? - c'est autre chose que le jeu de mots, autre chose que le ricanement, autre chose que le désespoir que j'ai moi aussi tiens donc, autre chose en un mot que la complaisance.
    Ce n'est pas mal mais ça ne me restera pas parce que j'ai déjà ça chez moi, ça fait double emploi. Vous me preposez, Michel Ohl, ce que j'ai déjà chez moi, dans ma salle de bains. Je ne vois pas où vous voulez en venir. Vous désorientez le lecteur, qui se croit ici et que vous menez là, mais j'ai déjà lu cela quelque part. Il y aurait même une cinquantaine d'années que les bourgeois ne sont même plus épatés.
"Mauve ! ai-je henni" - mauvais génie, haha !
    Eh bien voyez-vous, je préfère Jean Yanne : il n'a bu qu'au dinosaure, ne mangez pas de tripes au lit, Taine, ça a de la gueule, et il y a le personnage Jean Yanne derrière. Il y a le vôtre, assurément, mais les livres dont il faut connaître personnellement l'auteur pour que leur génie apparaisse, voyez-vous, j'en ai plein mes tiroirs, et je les considère comme à refaire. Je sais Dieu merci que vous avez écrit des opuscules autrement poignants sur votre goût des cimetières et votre obsession rigolarde de tout ce qui est mort et cadavre, je les ai apprécié en toute confraternelle terreur. Mais "La mer dans Poe" , non, vraiment. Fine bouche.
    Tenez, je vais changer de sujet. Figurez-vous que le rectorat, l'irresponsable ! m'a délégué pour faire passer l'oral du bac en français, non loin de là, en Gironde. Savez-vous ce qui m'effara ? La scolasticisation de l'enseignement de la littérature. J'en avais déjà eu vent lors de la lecture des questions, incompréhensibles à l'écrit jusqu'à l'année dernière. Quand on avait compris les questions,, il ne restai tplus qu'à répondre, c'était du niveau de troisième.
    Mais là, je fus servi. Soit un thème, "Maître et Valet dans la comédie ": excellent ! Choix, "Don Juan" de Molière : excellent ! me dis-je. Quelle explication va-t-on me proposer? Ils furent trois ou quatre à me sortir que Sganarelle, valet, voulait monter sur les piedes de Don Juan, le maître, parce qu'il s'était revêtu de l'habit de médecin, et que Sganarelle en médecin se sentait bien plus à la hauteur et imbu de science infuse : certes, certes ! Qu'il essaie, ce Sganarelle, d'affirmer sa supériorité sur son maître en produisant un discours faussement argumentatif et parfaitement creux : à merveille ! Ensuite, Don Juan reprend le dessus, et voilà notre valet par terre
Que vous soyez un type très bien très enrichissant, très inquiétant par vos manques et votre truculence ou votre fausse naïveté je l'ignore, il y a des tas de gens très bien dans les campagnes, surtout dans les Landes, mais la question (bonne ou mauvaise) est celle-la : qu'avez-vous à dire ? Rien ? "Ce n'est pas parce q'uon n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule" ? Soit, et que fais-je donc. Mais disons que mon sens de l'humour ne va pas jusqu'à encenser des productions de potache génial certes, mais potache. Tenez:

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