Roch Hachana
TIRE DU "PETIT LIVRE DES GRANDES FETES RELIGIEUSES" AUX EDITIONS DU BORD DE L'EAU, DEUXIEME VERSION AUGMENTEE PREVUE POUR DANS UN SIECLE MAIS DISPONIBLE SUR INTERNET PARCE QUE AUTREMENT JE SERAIS MORT
DATES
En 2010, Roch
Hachana se célébrait les 9 et 10 septembre (5771)
2011 (5772) : 29 et
30 octobre
2012 (5773) : 17 et
18 septembre
On rappellera que la
fête de Roch Hachana n'est pas observée par les caraïtes, qui
observent strictement la Torah, rejetant la tradition rabbinique.
RITES, LITURGIE
En souvenir
justement du bélier que l'ancêtre Abraham sacrifia en lieu et place
de son fils, la sonnerie du chofar (corne de bélier) (qui retentit
pour la première fois ce jour-là) revêt une importance
primordiale. Cette sonnerie est aussi caractéristique de la
religion juive que celle des cloches pour le chrétien, ou l'appel du
muezzin pour le musulman. Mais plus encore, dans la religion juive,
elle représente l'apogée du sentiment originel d'union à Dieu.
Le chofar doit
retentir cent fois (signe de bénédiction totale) pendant les
cérémonies de Roch Hachana, différemment réparties selon les
communautés (les juifs comme les musulmans n'ont pas d'autorité
unique à l'instar du pape, chaque groupe suivant donc sa coutume).
Prières, chants et
poèmes liturgiques ou “piyyoutim” se succèdent ainsi durant les
deux jours de la célébration de Roch Hachana. Nous n'allons pas
énumérer tous les détails des cérémonies, nos lecteurs n'ayant
pas tous vocation à exercer des fonctions liturgiques à la
synagogue. Retenons simplement que, le premier jour, on lit le récit
des naissances d'Isaac et de Samuel. Le lendemain, celui du sacrifice
d'Isaac, et les rares versets de Jérémie où il est question
d'espérance : “Poussez des cris de joie sur Jacob; éclatez
d'allégresse à la tête des nations !”
BENEDICTIONS
PRODIGUEES LE JOUR DE ROCH HACHANA
Baroukh ata
Adonay elohénou Malekh Aolam chéhéhiyanou vékiémanou
véhiguiyanou lazémane hazé :
Béni sois-Tu notre Dieu Roi de
l'Univers qui nous a fait vivre, subsister et parvenir à ce
moment-là.
Lé
chana tova tikatevou – Soyez
inscrits pour une bonne année (Chana Tova !)
COUTUMES
Le tachlik : ce
mot signifie “tu jetteras” (...”tes péchés dans la profondeur
de la mer”, Michée, 7, 19). Symboliquement, l'après-midi du
premier jour de Roch Hachana, les fidèles retournent leurs poches et
jettent dans une eau courante les déchets, miettes et poussières
qui s'y sont accumulés, en signe de purification des péchés de
l'année ! Les femmes ne sont pas tenues à cette obligation, et
doivent se tenir séparées des hommes pendant qu'ils accomplissent
ce rite...Certains secouent leur mouchoir, ou jettent une pierre dans
l'eau, ou bien y crachent (en Tunisie), ou bien y sautent (au
Kurdistan). Si Roch Hachana tombe un chabbat, ces coutumes
s'observent le deuxième jour – et certains rabbins rejettent de
telles superstitions...
Les autres coutumes
se manifestent en général dans le cadre familial, et varient comme
nous l'avons vu d'une région à l'autre. Tout le monde s'habille de
blanc. Même la nappe qui recouvre le lutrin de la Torah est
blanche.
REJOUISSANCES ET
CADEAUX
Toute fête est
l'occasion de somptueux repas : nappe blanche, les petits plats dans
les grands, les fleurs ! Le benjamin dépose sur la table les mets de
l'espérance : grains de riz, feuilles de menthe et fleurs de
lavande. Le repas n'utilisera pas de sel, mais proposera uniquement
des plats à base de fruits, de miel, de sucre. Ajoutez à cela le
pain brioché, le vin doux ; les fruits du grenadier, du
palmier-dattier ; certains, rapportant le nom de tous ces aliments à
des passages de l'Ecriture, peuvent ainsi affirmer qu'ils “mangent
le Livre” ! On apporte ensuite la tête (roch) d'agneau, ou,
à défaut, de poisson, offerte au chef de famille en lui souhaitant
de rester “à la tête”, et non “à la queue”...
Se consomme ensuite,
avec un minimum de sel tout de même, le potage aux sept légumes,
rappel de la bénédiction du pays d'Israël, qui produit le froment
et l'orge, le raisin, la figue et la grenade (cette dernière
contiendrait 613 graines, nombre de nos mérites ! ...ou des
obligations appelées “mitzvoth”, qui sont autant de mérites...)
- enfin l'olive et le miel.
Et au dessert, on
croque des pommes trempées dans du miel en se souhaitant “une
année douce comme la pomme trempée dans le miel”. Certaines
communautés confectionnent des boules de pain sur lesquelles on a
gravé par exemple une échelle, symbole de l'ascension de l'âme
vers Dieu.
Dans certaines
communautés sépharades, on observe un jeûne le troisième jour.
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