Dernières fumées maïmonidiennes


    Rien n'amuse plus que ces contraintes posées par ces ouvragistes de l'Oulipo, souvent estimées "des enfantillages" : lire ainsi les Index réserve des surprises, de contraignants "retours en arrière". Mendelssohn le père, le rabbin, surgit-il en 47e position, il fut nous reporter à toutes ses références dans le livre de Léo Strauss, Maïmonide, "le fils du singe". Mendelssohn Groszvater suivait ainsi certains "théoriciens du droit naturel moderne" : nous étions en pleine haskalah, forme juive de l'Aufklärung ou Siècles des Lumières. Or, notre autodidacte comment une erreur : il traduit, à la suite de ces théoriciens, hanhagat ham-medinah par "Polizei".
    C'est plus exactement "la bonne organisation de la cité", la "politéïa" de la "polis", de la ville. L'expression "la bonne police de la cité" ne saurait être extraite de son contexte postplatonicien.    Le rabbin Moses Mendelssohn apparaît enfin pages 179 et suivante du livre de Leo Strauss (1899-1973). Un rapide coup d'oeil diagonal d'enfant n'ayant pas permis de déceler la présence du nom mentionné, nous reprendrons chacune des phrases : Il [Platon] prouve ensuite que Dieu ne s'occupe pas moins des choses petites (humaines) que des grandes (cosmiques). A rétorquer à ceux qui estiment à tort qu'il "a autre chose à faire" pour ne pas dire "à foutre" là-haut dans les cieux, ce qui est proprement faire de l'épicurisme (à deux balles). L'infini des fourmis que nous sommes ne saurait arrêter Dieu, qui est au-delà de tous les nombres.
    Dieu s'occupe du dernier de nos cheveux sans qu'il en puisse être diminué. Paton part des prémisses suivantes : 1/ Dieu connaît toutes choses,  2/ il peut s'occuper des choses petites aussi bien que des grandes, 3/ étant parfaitement vertueux, il veut s'en occuper (Lois, [X], 899d ss ("et suivants"). Ici, mélange impie (platoniciennement parlant) avec Wealsh : la "vertu" (arétê ?) ne semble pas définir ici l'opération de Dieu à notre humble avis. Il paraît plus approprié d'évoquer la plénitude dudit Dieu, qui ne saurait exclure, par définition, la moindre parcelle du tout, y compris la plénitude apportée par l'expérience, die Erfahrung.
    Aristote (apparemment) distinguait entre la connaissance, la puissance et la volonté divines, préfiguration pour les chrétiens de la Trinité ; mais c'est trop anthropomorphiser les choses, qui se sont mêlées et confondues dans l'éternité ou la nanoseconde, qui sont synonymes. Le but de ce raisonnement sur les petites choses arrivant à chacun d'entre nous était de prouver la providence particulière. Et c'est alors que la suite échappe à notre entendement : Alexandre aurait avancé des disjonctions, sans doute des contradictions, tirées du syllogisme d'Aristote, en vue de réfuter cette croyance (de la Providence appliquée à chacun de nous).
    Alexandre, disciple d'Aristote, voulait-il dire qu'il y avait, dans les prémisses de ce dernier, des contradictions ? Nous peinons à le concevoir, mais nous ne sommes pas Alexandre. Alexandre se voulait "hors destin", "hors prédestination" : c'est ainsi qu'il trancha le noeud gordien. Nous aurions voulu connaître ces "disjonctions",  car les déductions d'Aristote nous semblent irréfutables. Tandis que Chrysippe (280-206)  confirmait l'existence d'une destinée préétablie. 


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