Lionel Bourg, la première émission
Bonjour
à tous pour une nouvelle émission, qui se tiendra comme les assises
d'un tribunal tous les mardis à 15 h. avec Pierrot à la technique
et Collignon "Hardt" Vandekeen à la parlotte, pour vous
présenter des livres : certains archiconnus, certains qui ne le sont
pas, certains excellents, certains nazes, de l'avis du critique et
c'est tout. Vous en penserez ce que vous voudrez, l'on vous donnera
toujours le moyen de vérifier sur place par l'octroi de réFérences
précises.
J'ai
lu un livre, et quoi d'étonnant, il s'intitule L'Absent,
il
est de Lionel Bourg, il est publié par l'Ostiak, Cadex éditions,
rue Saint-Victor, 34160 Saussines, c'est dans l'Hérault pour ceux
qui ne connaissent pas leurs plaques minéralogiques par cœur, ouh
les mauvais citoyens. C'est l'histoire d'un mec
qui vit dans les ordures, comme les
personnages des Météores
de
Michel Tournier, du moins c'est ainsi que je vois non pas la source
mais la rencontre des esprits. C'est donc un clochard, mais qui cause
la langue française, et non pas quelqu'un qui a décidé que la
grammaire ça ne sert à rien suivez mon regard.
Autrement
dit, quelqu'un qui a un solide bagage culturel et qui croit se faire
le porte-parole des exclus, du monde desquels sa culture l'exclut,
précisément. Ça me fait penser à Renaud qui se fait le
porte-parole des clochards et des déglingués mais qui
n'abandonnerait pas sa petite villa à 200 briques dans les Yvelines.
Si, j'aime bien Renaud, mais je veux vous montrer la contradiction
de la nature humaine, carrément, je suis comme ça aussi, tout le
monde a le droit de jouer les étudiants qui se penchent sur les
déshérités. Ce livre, L'Absent,
est
à la fois très bon et très mauvais.
Déjà,
il est comme vous l'avez vu faussé à la base. De plus, il adopte un
langage proprement insupportable. Notez que l'argot et le gouaille
artificiels eussent été non moins insupportables. Il faut être
clodo pour parler des clodos, mais alors on ne sait ni parler ni
écrire. Bravo le racisme social, ça c'et pour moi. Il écrit des
phrases longues, en se prenant pour Proust, malheureusement c'est
plutôt du Rinaldi, et la fin de la phrase n'a plus rien à voir avec
le début. C'est très pénible, c'est "tu l'as vu mon beau
style", Jean-Edern Hallier fait ça, Jack Thieulloy fait ça,
Huysmans faisait ça mais c'était Huysmans, c'est ce qu'on appelle
"l'écriture artiste", avec des adverbes, des mots
compliqués, des subordonnées imbriquées ou successives, des
parenthèses à l'intérieur des parenthèses, etc. etc.
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