DESCRIPTIONS STIMULANTS ANIMAUX MARINS TORTUE

LUDOVIC ROMNESTRAS DESCRIPTIONS STIMULANTS ANIMAUX MARINS

TORTUE IMBRIQUÉE


PHOTOS © AQUARIUM LA ROCHELLE RÉALISATION MÉMOIRES D’OCÉANS 1




C’est une espèce marine protégée. La photographie provient sûrement de l’aquarium rochelais. La tortue est prise par-dessous, de trois quart, sur fond bleu sombre, tirant vers le violet puis le noir sous l’abdomen. Enbas, quatre poissons de tailles décroissantes remontent vers la gauche sur 25°, tandis que la tortue forme l’hupothénuse, du bas de sa patte gauche au sommet de son museau. Elle est en extension, propulsée par l’élan et le mufle droit, en bec d’aigle camus, l’œil, la narine et la mâchoire énergiques. Dans le prolongement du cou épais s’arrondit doucement la carapace, comme un gros poisson plaqué là, moucheté de subtiles tavelures bistre clair. Son bord inférieur se relève en casquette mutine ou museau de dauphin, avec un petit rond en espèce d’œil postérieur.

En dessous s’élance une patte solide et grumeleuse, éclairée par le soleil ou l’éclair des photos, trois tubercules, puis dix petites, puis cinq, plus le méplat supérieur où se cap^te la luminosité. Cette lumière

illumine tout le bouclier du caparaçon, sur le rebord duquel empiète l’arrondi inversé de la plus proche nageoire levée, que l’on devrait plus proprement appeler une aile, comme nous pouvons le voir en symétrie recourbée au-dessus des poissons rayés jaune et bleu déjà mentionnés. Le ventre gris vert montre ces puissantes attaches enracinées dans ce vaste thorax caréné en barque plate, dépourvu d’aspérités, sur lequel glisse l’eau sans la moindre ondulation perceptible.

La carapace se poursuit jusqu’aux courbes postérieures, sans autre relief que ces minces nervures en érosion martiennes. Ainsi lancée, notre tortue parviendra dans notre dos à droite, tendue dans l’énergie de sa « gracieuse majesté ». La tête en est farouche et douce, narines de dogue en trompette, mâchoire profondément fondue de prédatrice de plancton, le grand œil noir tout tendu dans sa quête de surface ou de déploiement. Nous avons toujours été fascinés par ces improbables jonctions de la rudesse et de l’harmonie, de la force vitale et de la grâce en mouvement.

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