Humeurs cérébrales

C O L L I G N O N H U M E U R S C É R É B R A L E S ÉDITIONS DE LA MERDE EN BOÎTE Collection de la Couille Pendante À la fin du deuxième millénaire, une radio libre associative nommée LA CLEF DES ONDES diffusait à Bordeaux une émission tardive, que ses fondateurs avaient appelées "HUMEURS CÈRÈBRALES" Ce titre n'est donc pas de moi, et si la radio existe toujours, l'émission a disparu. Ils étaient jeunes, et je frisais la cinquantaine passée. Ils ont disparu dans la nature, et moi, je suis resté. Qu'ils soient ici remerciés pour m'avoir accueilli, pour avoir accepté de joindre aux leurs mes propres élucubrations, ici rajeunies de vingt ans, et que vie leur soit rendue. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES LE FIS ET VARIA 2 Curieux. Ce soir, dès le premier soir, je n'ai pas envie de "faire comique". J'apprends à la radio – que n'apprend-on pas à la radio – que des dizaines de condamnés avaient été massacrés par leurs gardes, en Algérie. Des intégristes. Je n'arrive pas à m'attrister. Ni tragique, ni comique. On a massacré des huîtres, hermétiques à l'homme, là-bas de l'autre côté de la mer. Des nazis ont été à leur tour liquidés. Pauve Bousquet planqué dans les couvents, Brillante et généreuse Église catholique. On me dit qu'il y a des nazis modérés – où çà ? ...Les femmes sont les juifs du Djihad algérien Qu'ils foutraient dans des camps, avec droit de cuissage Chacune dans son camp personnel, la cuisine - - veinardes : un camp pour chaque femme avec tout le confort pour leur apprendre un peu ce que sont de vraies femmes et qu'elles s'estiment encore heureuses :elles ne sont pas encore excisées – mais pour peu qu'elle insistent, on le leur fera, le petit coup de rasoir. Il y a des cinéastes assez cons pour regretter les harems – pourquoi, tu veux faire eunuque ? ...et des gens bien intentionnés instituent la Journée de la Femme, ou des Femmes, ou des Droits des Femmes, au choix, le restant de l'année, pas de problème. Une journée des hommes ça ne serait pas mal non plus, des juifs, des pédés, des pédés juifs, bossus, rouquins, plus, courant septembre, une pleine semaine des amateurs de girolles. Quant aux femmes algérienes, qui ont des couilles au cul même si c'est pas toujours les mêmes eût dit Clemenceau, elles ont érigé (on aura tout vu) un Tribunal, pour juger "symboliquement" (pourquoi ?) les intégristes pour crimes contre l'humanité. Allez les femmes. Ce qui me rappelle ces cours de planning familial donnés à des Tunisiens : ils auraient gardé la boîte à pilules, et ils en donné à leurs femmes quand il auraient voulu. Tout compris, on vous dit – un peu plus drôle, maintenant : un meurtre de Comorien à Marseille par des colleurs d'affiches du FN : ça n'a pas fait baisser d'un poil le pourcentage des lepénistes : les noirs ça se reproduit comme des lapins. Total quand le 626 Yemenia s'est planté en mer, je n'ai pensé qu'aux morts - nous avons Roger à l'instant au téléphone, il ne trouve pas ça drôle non plus. Fais gaffe Roger, avec ta grosse barbe t'as plus la gueule d'un Blanc. Je n'arrive toujours pas à décoller. Je reste sur les barbus fusillés à ravers les barreaux ou en course poursuite dans les couloirs de dos ou de face en criant Allah hou akbar comme on gueule Heil Hitler, ou sur les SA massacrés à la mitraillette en pleine gueule de bois juste avant la branlette de 6h 18. Ces coulées de sang sur les murs quel gaspillage. Et je n'ai pas de pitié pour les membres du FIS ? (Front Islamiste du Salut). Tiens, à propos de partouze homo, après Oradour, les SS (dont un bon nombre d'Alsaciens – voulez-vous bien vous taire) se sont enculés par paquets dans le fumet de la viande grillée. Je m'en voudrais de finir sans la petite note de gaieté: au XVIe siècle on avait tellement brûlé de sorcières qu'il ne restait plus que les ours à baiser ? Salopes dès le plus jeune âge, halte-là – halte-là – les montagnards – on s'arrête, on s'ankylose les zygomatiques, astiquez vos pavés ça peut resservir, pourvu que je me sois garé du bonc ôté, je me casse j'ai des haricots sur le feu. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES L'ORDRE MORAL 42 03 10 "En tant qu'honorable prof de latin quinquagénaire, je viens protester hautement et de toute l'impuissance de ma dignité contre la tenue déplorable de cette émission, diffusée certes à heure tardive mais qui n'en emprisonne pas moins le Moral de la Nation et l'ardeur de notre belle jeunesse. "Ô temps, ô mœurs ! bien loin d'être contaminée par quelques meneurs aussi chargés d'ans que libres de scrupules, c'est cette jeunesse elle-même qui s'est auto-corrompue, et quelle jeunesse !... une horde débraillée faisant fi de toute tenue, de toute pudeur, vêtue pour ainsi dire de bric et de broc et se croyant sans doute à l'extrême pointe des élégances. Une jeunesse mal rasée, tendant sur l'olivâtre et le basané, où l'élément civilisateur de la femme n'est plus hélas représenté que par une fille de loin en loin, non encore flétrie par le vice, mais dont nous frémissons à pressentir la déchéance, au sein du trafic de pétards accompagné de rots et de mugissements appelés par eux "la musique". "Car c'est bien de la sorte, chers disciples, que les grands nom des années cinquantes trente n'auront trouvé pour leur succéder qu'éructations et borborygmes. Des sectes totémiques aux appellations pleines de grâce, Nique ta mère, Bute la Viocque, vont piétinant Mozart et Tino Rossi, éternellement crucifiés jusqu'à la fin du monde. "À l'heure où je vous parle, mouches et humains se sodomisent à toute berzingue sur la table et même la console de mixage au risque de courts-jus par capillarités fluidiques ; des phalanges baladeuses s'insinuent sous ma braguette, tandis que d'horribles succions – brisons là, car déjà m'estrangouille un râle hystérique où se mêlent épouvante et jouissance, ébranlant mon cerveau droit et ma couille gauche, la seule à fonctionner encore un peu. "J'appelle tous les policiers de bon sens à intervenir sur-le-champ pour nous délivrer de cette putride engeance, voulez-vous lâcher ça mais que faites-vous donc, gardes ! gardes, arghagloups. Ici la Clé des ondes, 90.10.Vous venez d'assister en direct aux spasmes déchirants d'un représentant non représentatif de l'Éducation Nationale. Nous rappelons à tous nos collaborateurs que les studios doivent être laissés dans l'état de propreté où ils ont été trouvés. JE M'FOUS D'TOUT 42 03 17 Je m'fous d'tout. C'est l'âge. N'attend pas le nombre des années. La campagne me rase. La présidentielle, s'entend. J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Et Turin donc. Ils disent tous la même chose. Avec d'autres gueules, mais la même chose. Sauf JMLP (Le Pen) et PDV (de Villiers) qui tranchent , quelle reluisance... La Fontaine ce soir à Tublure de Couillons – Bouillon de culture. Rien Mahfoud, ma meuf enregistre. Il y a les célibataires qui pleurent après leurs fesses et leurs queues, j'm'en fous, j'ai bobonne à la maison j'vous dit, même qu'elle n'aura pas préparé la bouffe, j'm'en fous j'ai le frigo plein, non c'est pas ma femme. On vient de trucider deux soeurs, sept et deux font neuf, j'm'en fous c'est en Algérie je vis en France mais j'en cause quand même dans le poste faites passez je me colle un voile sur le visage – la honte- non – sa nostalgie. Tapez sur l'Église le cadavre bouge encore elle finira bien par crever vous lui faites bien de la pub. Je cracherais bien sur le gouvernement mais j'ai la bouche sèche et je bave du miel pensez à moi pour le renouvellement Secrétaire d'État au Latin dès la Maternelle je commencerais par virer lesconlègues en comparaison Castro est un enfant de chœur, tous ces cons de la Salle des Profs qui m'ont tenu à l'écart 10 ans 120 mois 520 jours à la file parce que je dis MERDE à chaque phrase et TROUDUC et PUTAING CONG aussi même que l'un d'eux aussi m'a dit "Coco, tu seras invité chez moi le jour où il y aura les chiottes au milieu du salon" je suis resté coi comme une vieille nouille, et voilà seulement que je pense à la réponse : T'auras qu'à y faire ton entrée. Joubert, prof d'allemand. Bref si que je serais quelqu'un niveau ministère, vice-sous-chef de bureau adjoint-auxiliaire en stage, qu'est-ce que je serais heureux. J'ai bonne mine de gueuler contre le ministre. Se foutre de tout je vous dis. Et je gueule aussi contre la pub à la télé – la publicité vous rend cons, la publicité vous prend pour des cons, c'est du Cavanna, mais si on m'offrait ne serait-ce qu'un minute, entre les putes Panzani et les Tampax cramp shaft incorporated (vilebrequin, pour les ploucs) je te ferais péter l'audimat à moi seul tellement que je suis COLLIGNON HUMEURS C É R É B R A L E S 5 JE M'FOUS D'TOUT 17 03 2042 excellent et modeste c'est par où les caméra, projo nom de Dieu encore lui – j'ai bonne mine de râler contre la télé. Je me fais vieux je m'gratte la tête fais gaffe pépé y a ton scalp qui se détache, dis pépé c'est vrai qu'on peut mourir de la grippe, pépé c'est quoi l'incontinence urinaire tourne-toi morveux que je t'explique, j'ai vu mon père pisser dans la cuisine en la prenant pour les chiottes, je l'ai vu tout macchabée tout raide je touche son front v'là les pieds qui bougent droits dans l'alignement – tu nous gonfles on t'a dit "des coups de gueule" c'est pas un sujet ça, on gueule pas contre la mort voilà c'est fait, coucouche pépé papattes en rond c'est l'heure du frigo plein et de bobonne à remplir enfin si peu, ça ira mieux demain Messie Messie dit Jésus – ça se passe en région parisienne, y a un chiraquien qui dit "2 à 3% de Français sont fondamentalement racistes et xénophobes, le reste c'est juste des gens qui craignent la montée de l'immigration et de l'insécurité" le reste c'est 97 à 98% non ? Tiens y fait pas chaud tout d'un coup. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES J'AI PERDU QUATRE-VINGTS BALLES 6 Le bourge, c'est un gonze qui débarque en émission contestataire avec sa cravae et qui vous explique toutes les conneries à ne pas faire parce qu'il les a faites lui-même, Le Hussard sur le doigt par exemple. Le découpage, d'autre part, pourrait être autre chose qu'une succession de chocs ? Un mouvement sur la droite en lumière, sur la gauche en sombre. Un passage silencieux, un passage vachement bruyant, on s'attend tellement à être surpris on n'est plus surpris du tout. Et une scène de bagarre, il faut toujours une scène de bagarre coco. Voilà voilà tout de suite, cinq conre un, dix contre un, vingt contre un, toujours vainqueur blessé au bras – et s'il vous plaît, monsieur Rappeneau, les personnages pourraient-ils s'exprimer autrement qu'en crachant de la mitraille et bouger autrement qu'en se lançant tous les membres dans tous les sens comme une fatma sur une grille à gégène ? Et toujours, enfermés-libérés, enfermés-libérés. Et toujours la belle gueule de bellâtre du bellâtre Martinez, qui rit quand il ne baise, qui joue de plus en plus mal, qui connaît trois grimaces et qui s'y tient ? Oui, les beaux paysages desAlpes du Sud ; oui,le son omniprésent; oui,la lâcheté des foules, oui, le chat, oui, le toit – comme dans le roman, trop court, la séquence du toit : une femme survient dans l'intrigue, et tout est foutu. Il en fallait bien une pour qu'on la voie nue, se faisant frictionner devant le feu, seul instant d'émotion à 5mn de la fin. Le reste est beau, se laisse voir. Bon, allez-y, c'est mal foutu, comme le roman d'ailleurs, mais on trouve de quoi se rattraper. Pour Lancelot, il n'y a rien, rien, rien. Relisez plutôt un vieux Kit Carson ou un vieux Blek le Roc... Donc, n'allez pas voir Lancelot du Lac. Vous vous y feréch. Ça n'a pas le droit de s'appeler Lancelot du Lac. D'abord c'est Richard Gere, avec son nez à dépuceler des gouines. Lutteur de foire, carrément : "Avec qui voulez-vous lutter ? le pédé gominé ou le petit nain jaunâtre avec une grosse queue ?" Ce n'est pas parce que le film est américain qu'il est mauvais. Il y a de bons films américains. Cendrillon. Mais trop con c'est trop con. Leur Lancelot pourrait être n'importe quel dézingueur d'un Moyen Âge de pacotille. Le massacre d'un village, c'est bien peu de chose. Si vous voulez voir du vrai massacre, revoyez Conan le Barbare. Ça c'est de la COLLIGNON HUMEURS C É R É B R A L E S 7 J'AI PERDU QUATRE-VINGTS BALLES tripaille. Et voici la reine Guenièvre. L'air conne et la vue basse. Tête à claques de couverture de magazines. Scène de séduction. Coup d'œil appuyé du mâle quatre cents grammes de bite faut-il vous l'envelopper? ...ça se traîne, ça se traîne ! Rabats ta queue, rabats ta queue, traîne tes couilles par terre mais qu'ils copulent par Hercule qu'ils copulent et qu'ils dégagent la pellicule ! - non : Gueule-de-Con et Tend-la-Fesse marivaudent en gros sabots sous les yeux de cocu de Sean Connery. Le cocu se rend à l'église et s'effondre au pied de l'autel en gueulant Pourkvâââ, pourkvâââ, et Dieu ne lui répond pas même "Pourquoi pas" du haut de la voûte. Aucune dignité. Aucun rapport avec le Graal ou la choucroute, boyaux de la tête niveau Américain moyen soit 8 ans cinq mois pas un seul instant de ce qui pourrait ressembler de loin à l'ébauche d'une méditation, j'avais envie de crier Bresson, Bresson ! Moi qui aime le roi Arthur, Markale et Chrétien de Troyes, j'ai perdu 80 balles. Et ça, pour un bourge, c'est terrible. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES POURQUOI MON DIEU 42 03 31 8 J'emprunte à Gilles Dreux ce titre de chansonnette vachement métaphysique afin de me mettre au net avec moi-même, de me torcher l'âme. Dieu ou pas, pourquoi ceci, pourquoi cela. Pourquoi 200 000 jeunes de plus au chômage cette année, pourquoi vient-on encore jeter à la face des enseignants qu'ils n'ont pas fait leur boulot en lâchant sur le marché, pas celui de Sarajevo, le problème serait vite réglé – des jeunes sans qualifications ? Pourquoi les profs sont-ils cons, sauf moi ? Pourquoi certains élèves se mettent-ils en mode chômage de la 6e à la 3e et viennent-ils ensuite, la bave aux lèvres et la batte de base-ball dans l'autre gueuler à l'ANPE qu'ils n'ont rien appris à l 'école ? Pourquoi entendent-ils toujours dire qu'ils sont des personnes à part entière ? Suis-je une personne à part entière ? Et ma moitié ? Pourquoi se rebiffent-ils dès qu'un prof les traite d'incapable et de tête de mule, et commencent-ils à lui parler de sa mère et des parties génitales de son père ? Pourquoi les sales parents ne leur apprennent-ils pas qu'il faut plier l'échine pour écouter le maître, et qu'en plus ça efface les hémorroïdes par frottement répété ? Pourquoi ai-je engueulé une bande de branleurs en leur expliqnant que plus tard je paierai la contribution sociale généralisée sur ma feuile de paie, et qu'ils m'auront emmerdé deux fois, une première fois comme cancres et une deuxième comme chômeurs ? Pourquoi un si petit pourcentage de CSG sur un bulletin de salaire fait-il une si grosse somme en fin de mois ? Pourquoi gagné-je autant ? Pourquoi gagné-je si peu ? Pourquoi trouve-t-on des instites qui font visiter des musées, qui promènent les enfants dans une forêt, qui leur font voir des CRS pour apprendre le code de la route, au lieu d'apprendre à lire et à écrire ? Pourquoi faut-il que l'épanouissement personnel passe par le refus des apprentissages obligatoires ? COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES POURQUOI MON DIEU 42 03 31 9 Pourquoi je pose des questions de vieux con ? Pourquoi cette bête facho tapie dans un coin de mon crâne, et qui ne demande qu'à se réveiller dans ses pustules ? Pourquoi ai-je claqué vigoureusement un élève qui m'avait accusé de ne pas faire mon boulot alors que lui-même n'avait pas dépassé les 3 de moyenne et refusait systématiquement de rendre les devoirs ? Pourquoi on appelle ça "un devoir" ? Pourquoi devrais-je me remettre en cause à dix ans de la retraite ? Vais-je devenir excellent ou minable ? Pourquoi les réformes de l'enseignement ne s'attaquent-elles jamais aux problèmes fondamentaux au lieu de se pencher sur des histoires de structure ou de programmes ? Pourquoi lesdites réformes de l'enseignement me semblent-elles aussi efficaces qu'une réforme de l'administration des pharmacies pour lutter contre le sida ? Pourquoi la seule chose primordiale n'est-elle jamais évoquée, à savoir la façon dont les profs s'adressent aux élèves ? Pourquoi n'apprend-on nulle part aux profs à n'être ni rasoirs, ni agressifs, ni stressés, ni copains ? Pourquoi dès qu'on est un prof qui sort un peu de l'ordinaire peau de vache se retrouve-t-on automatiquement avec l'administration et ces chiens de parents d'élèvers sur le dos ? et pourquoi les profs sont-ils toujours si susceptibles, si persuadés que le con, c'est l'autre ? Pourquoi tous ces gosses en face de moi ? Je crois en Bayrou, Ministre non éternel, grand dispensateur des payes, et en mon cul, son fils unique, notre Sauveur, qui est né de sa mère sur la table de la cuisine, a souffert sour le Directeur, a été crucifié par la tête, est mort, a été enseveli sous le Lexomil, est descendu aux breneuses limbes du plus grand Doute, est ressuscité après dix-sept mois de sieste, est remonté couvert de gloire et de glaire à la droite du Chef d'où il reviendra à la fin des temps pour séparer les cancres et les ingénieurs au chômage. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES POURQUOI MON DIEU 42 03 31 10 Je crois en la Sainte Éducation Nationale, une, sainte et apostolique, en la communion des cons, à la rémission des mains sous les slips, et j'attends la résurrection de ma Foi. Cœur sacré de Voltaire, priez pour nous. Sainte Céline, priez pour nous. Fesses et langues sacrées de Proust et Genet, priez pour nous. Bismillah er-rahman er-rachîd, amîn. COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 11 L'autre jour je me suis sali en regardant la télé. Il ne suffit pas de dire que la télé c'est con, il faut encore y aller pour le croire. À ma très grande honte et salissure j'ai suivi l'émission (ça, une émission?) de Nagui, N'oubliez pas votre brosse à dents. Je savais très bien que ma revue favorite de télévision, catho réac, Télérama pour ne pas la nommer, ne faisait que répéter (à présent de guerre lasse elle ne répète même plus, elle se contente d'annoncer, puisqu'il faut bien le faire : "N'oubliez pas votre brosse à dents. Jeu. Présentation Nagui") – de répéter jadis dis-je "N'y allez pas, c'est crétin, ça fait vomir, ça rabaisse la dignité humaine", bon je me suis dit c'est de la morale de curé, passons outre et voyons. Et j'ai vu. J'ai vu une bonne femme se mettre à poil devant la caméra dans une partie de strip-poker (et ça allait vite :la barrette et les chaussures étaient comptées comme "accessoires" et non comme "vêtements") – pour gagner une maison, "vous avez bien entendu madame, parfaitement, une maison, alors il ne s'agit pas de plaisanter, vous allez vous mettre à poil, parfaitement" – elle s'est retrouvée en soutif elle a eu de la veine, le public scandait en bavant "la jupe, la jupe". Elle a gagné sa petite baraque. Je suis un vieux puritain moraliste, mais ça s'appelle de la prostitution. "Oh mec arrête, on peut plus rigoler ! - Je répète : de la prostitution. Deuxième jeu. On fait venir un type sur le plateau. Il veut gagner de l'argent ? Soit. Une scène tournante amène devant les spectateurs sa propre bagnole, piquée à son insu dans son garage. Il doit à présent répondre à des questions culturelles – il y a un prétexte culturel ! - et à chaque mauvaise réponse – le mec parfaitement affolé répond au hasard - un technicien – ça doit s'appeler comme ça, non ? - lui démolit une partie de sa voiture avec une masse : le pare-brise, puis les phares, puis les ailes, alouette, la portière et le toit.Le glorieux animateur, COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 12 Nagui donc, réfrène les ardeurs démolisseuses de son acolyte, parce que tout de même on va la lui réparer, sa bagnole qu'est-ce que vous croyez on n'est pas des barbares, pour les conneries il y en aura toujours, du pognon. D'accord, on n'est pas des barbares. Mais la barbarie consiste à filmer dans l'assistance à son insu la pauvre sœur de l'interrogé, et de la voir presque chialer à voir le véhicule de son frangin massacré à la masse sous ses yeux, pendant que le public se marre sadiquement. Que voulez-vous, le peuple est attaché à sa bagnole, parce que ce ne sont pas des gens fortunés qui participent à ce genre de jeu, et moi aussi je tiens à ma guinde – même si pour finir le candidat gagne une superbe caravane. Troisième jeu : un couple de chômeurs bien paumé se voit proposer un voyage à Djerba (symbole de la prostitution touristique tunisienne). Là encore il faut répondre à une profusion de question ahurissantes (date exacte de l'indépendance tunisienne...) - et si l'on perd, c'est un membre du public tiré au sort qui gagne à votre place. Nos deux chômedus, affolés par les hurlements sadique du public, ont perdu, et se sont vu pousser en coulisses avec un ciré pour passer un week-end sous le soleil de Thiais, en banlieue. Et savez-vous qui fut tiré au sort dans le public ? tout le public, avec deux charters. Tout le monde s'est embrassé en dansant. Quelle tête faisaient les deux chômeurs qui avaient mis leurs habits du dimanche pôur participer aux jeux ? Pourquoi ne les a-t-on pas montrés en train de chialer, les pauvres cons de chômeurs seuls exclus du vioyage ? Est-il bien sûr qu'on soit venu leur dire "Ne pleurez pas, on vous fait partir avec les aures" ? Le spectacle continue.Voici un couple. On annonce à l'homme qu'il va devoir recconnaître, les yeux bandés, seulement les yeux admirez la finesse, quatre de ses anciennes peites amise qui siègeront sur de hauts tabourets. Il ne doit ni les voir ni entendre le son de leurs voix. En revanche il peut les tâter, et les flairer. Et c'est ce qu'il fait ! Il touche les épaules; au plus près possible de la poitrine, les genoux, il sniffe les cheveux, non, le public ne crie pas "plus bas, plus bas" mais ça s'entend quand même. Tête des filles effleurées et flairées, certaines encore amoureuses, une autre amusée, une autre horrifiée, COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARS GERBANDI NAGUI 42 04 07 13 croisant bras et jambes, car on ne lui avait pas dit que ça se passerait comme ça. Tête de l'épouse légitime, qui murmure au présentateur Tout de même, je suis un peu gênée,gênée pour les autres femmes, cela vous honore, mad ame, même si vous étiez de loin la plus moche du lot, parce que vous avez du cœur, vous... Une scène tournante amène sur le plateau le salon entier d'un célibatère au crâne rasé, l'air tendre d'un parachutiste angolais. On lui a enlevé son salon. Il en bée. Un jeune homme de bonne famille doit fouiller dans ce salon et trouver une enveloppe contenant le code, et non pas le queaude bande de nazes, d'un coffre, contenant à son tour un beau chèque. Le jeune homme, en bousculant toute la bonne ordonnance du salon de beauf, trouve enfin l'enveloppe 27 secondes avant la fin. Au tour du beauf rasé. Il y va au couteau, le salaud ! Dans le salon des jeunes gens ! Ramené ici ! Il éventre le canapé, les coussins, pendant qu'on filme le jeune homme et sa compagne en train de sangloter de voir tout son bel intérieur éventré ! Le beauf a gagné, parce qu'à lui, il restait encore 35 secondes. Il se rue sur le coffre, s'embrouille dans la combinaisonc en bavant comme un porc sur sa truie, et trouve un chèque de 2000F. Croyez-vous qu'il remerie ? Que nenni, il éructe : " C'est tout ? " Bien fait pour la gueule de ceux qui posent leur candidature pour assister, voire participer à ce genre de jeu, ils savent ce qu'ils risquent, il y a de l'argent à la clef, eh bien non, pour la dignité humaine, vous ne devez pas venir, ni être candidats, parce que le sentiment de la dingnité humaine, on a mis des siècles à l'élaborer, ça s'appelle peut-être les Droits de l'homme, et des connards nous le font perdre, parce que je n'ai pas arrêté de rigoler comme une baleine, faut pas être fier. Et savez-vous quel est le seul argument que m'a fourni une jeune femme pour me dire que cette émission était particulièrement conne ? ..."C'est vraiment la meilleure émission de jeux que je connaisse, parce que vraiment on rigole bien, mais j'ai arrêté de la regarder parce que ça ne se renouvelle pas beaucoup". ...En toute fin, Nagui s'est rapproché en gros plan : "...Ils vous ont plus nos acteurs ? - eh merde... COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 14 Quarante ou quelques pour cent d'indécis encore en cette obsédante et insignifiante campagne présidentielle. J'en connais en effet qui hésite entre Chirac et Jospin. Or j'ai eu l'occasion d'observer, in vivo, c'est-à-dire sur moi-même, avec cette acuité qui me caractérise, les véritables et minables coups d'épingle qui déterminent le choix. Fidèle de Laguillier, malgré comme on dit ses "grands soirs sans lendemains", en dépit de ceux qui la présentent comme un prête-nom de futurs Pol-Pot et Thieu-Sampan, et bien que son programme soit rigoureusement inapplicable, ou pour cette raison même, je me préparais non sans profonds soupirs à glisser dans l'une mon bulletin arlettophile. Re-or, au Bébête-Show, je vois un soir une vieille souris déplumée qui proclame les bienfaits de l'autogestion : quoi ? Il faudrait que je m'occupasse, fût-ce à temps partiels, de la gestion de mon établissement ? Ô tâche ingrate, indigne de mes hautes facultés, tâche ultra-chiante, alors qu'il y a des chefs compétents qui m'en déchargent et se déchargent dans mon cul ? Donc, par honneur, et par utilité, je vote Jospin. Quoi ! me dit alors (c'est Le Meunier, son Fils et l'Âne) me dit alors, dis-je, le mari de la meilleure amie de ma femme (on a les références qu'on peut), ne vaudrait-il pas mieux, plutôt que de voir Jospin au second tour, ce qui réduirait le scrutin au désuet affrontement gauche-droite qui est dépassé comme chacun sait, lancer l'un contre l'autre ces deux brontosaures de la droite, Chirac et Balladur ? Voilà qui serait instructif, et destructeur ! Pour la France, je n'en doute pas, mais étant grand amateur de bordel, je vais donc de ce pas non plus voter utile et Jospin, mais revenir à Laguillier. Voilà, chers auditeurs et citoyens, selon quels reluisants critères se détermine le vote de ma reluisante personne – encore suis-je comme d'habitude le moins con et le plus modeste, pour être parvenu à saisir mes faibles neurones la main dans le sac à connerie. Et Chambord dans tout ça ? Aucun rapport ? Si. Les communistes de Venise en 1980 voulaient transformer Venise en musée, raser toutes ces constructions inutiles et COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 15 condamnées, en ne conservant que les plus beaux palais. Ils me rappellent ceux qui voulaient supprimer les toits d'ardoises en Touraine pour y placer des logements sociaux supplémentaires en terrasses. Alors, peut-être qu'Arlette serait d'accord pour transformer Chambord en champ de foire, afin que "les habitants de la région bénéficient eux aussi des retombées économiques entraînées par des centaines de milliers de visiteurs qui visitent et puis s'en vont" : un Disney-Vinciland aux portes de Chambord, ce serait rentable, non ? Eh bien non. Je veux que Chambord demeure isolé dans sa forêt. Cette affaire me rappelle aussi celle de Bonaguil, dans le Lot-et-Garonne : des petits futés voulaient recueillir un lac artificiel autour dudit château, et y faire flotter des planches à voile et des pédalos. Projet refusé, ouf. Que croyez-vous qu'ils réclamassent, les ploucs des alentours ? Des indemnités pour le manque à gagner que l'annulation de ce beau projet impliquait pour leur porte-monnaie ! Dans le cul les pecquenods, jusqu'au fer de la fourche. Non mais ! Comme disait un député des Deux-Sèvres : "Mais non ! Les paysans du Marais Poitevin ne souhaitent pas la disparition du patrimoine écologique de leur région ! Ils l'aiment, leur région ! Puisqu'ils y habitent !" Ben voyons ! c'est mêmle pour ça qu'ils remblaient leurs canaux et qu'ils y foutent du pesticide par infiltrations, mais ce n'est pas pour les éliminer ! C'est parce qu'il faut bien qu'ils gagnent de l'argent avec leurs terres ! On conservera juste deux-trois canaux pour le tourisme ! Électeurs de goche, il faut bien vous y faie : les cultivateurs n'en ont rien à foutre, de la culture. Prêts à vendre des frites à Chambord pourvu que ça rapporte. "Les retombées économiques", on vous dit. Comme disait le marquis de Montesquiou : "Je n'aime pas les pauvres. Ces gens-là ne pensent qu'à l'argent". Et cet autre, un samedi soir : "Il leur reste toujours assez d'argent pour boire !" - c'était notre parenthèse malsaine "un coup à gauche, un coup à droite". Et Le Canard, dans tout ça ? Le Canard vient d'être condamné pour publication de feuille d'impôts. Il disait, pour l'invasion de la Tchécoslovaquie après le Printemps de Prague, sous le titre COLLIGNON HUMEURS CÉRÉBRALES ARLETTE, CHAMBORD ET LE CANARD 42 04 14 16 "Carnets tchèques" (très drôle), en substance : "À partir du moment où un gouvernement, quel qu'il soit, s'arroge le doit d'interdire un journal quel qu'il soit, votre premier devoir, n'eussiez-vous que le prix dudit journal en poche, est de vous précipiter vers le premier kiosque à journaux venu et de l'acheter". Jen excepterais personnellement le Völkische Beobachter et autres. Mais pour le Canard, aucu Monsieur, aucu Madame, aucune hésitation, achetez le Canard, soutenez le Canard, abonnez-vous au Canard. Dernier soutien de la démocratie, amour sacré de la Liberté, Canard, ris pour nous. Rempart du peuple, temple de l'information, conçu sans pub, ris pour nous. Chœur sacré du Canard, ris pour nous. Car ils ont oublié, ces gros sénateurs, que la révolution de 1830, celle des Trois Glorieuses, celle à qui doit son nom le Cours du XXX Juillet à Boreaux, est née dans la fureur d'une simple et crétine série de décrets contre la liberté de la presse. À bas Charles X et Pasqua, à bas Louis-Philippe-Édouard, evviva Libertà. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" VIVE LA FRANCE 42 05 04 17 Vive la France, Herr Le Pen, parfaitement, pas question que vous soyez le seul à pouvoir le crier, vive Jeanne d'Arc, héroïne de mon père pendant ses cours d'Histoire, la France et Jeanne que vous salissez toutes les deux dans votre crasseurs ignorance, non pas celle d'une hypothétique absence de diplômes, mais l'ignorance du cœur. "Vous n'avez pas le monopole du cœur", sauf du cœur du porc, qui est une bien brave bête, ni le monopole du patriotisme. Ce sont les gens de gauche, les syndicalistes, en piétinant le corps de Jaurès, qui sont allés défendre la partie de ma Lorraine sous la botte, bicots et nègres en tête, envoyés au front en octobre pour qu'il en crève le plus possible avant l'hiver : toujours ça de moins pour payer le retour en Afrique. En Quatorze-Dix-Huit, Herr Le Pen, trente mille juifs sont morts pour la France : faut-il qu'ils aient été hypocrites, tout de même, pour s'en aller crever dans les tranchées, c'était pour donner le change, ah les salauds. En 1429, quand Jeanne voulut "bouter les Anglais hors de France", ils étaient partout, les rosbifs, ils occupaient le sol, ils tenaient l'administration. Ils avaient proclamé un roi de France et d'Angleterre, Henri VI. Il a fallu les battre à Castillon pas loin d'ici, où est-ce que tu as vu, Jean-Marie, les Arabes à la tête du gouvernement, où les as-tu vus piller les campagnes à la tête de leurs armées ou violer nos filles par paquets de dix ? Il n'y a que la mauvaise foi ou l'ignorance la plus crasse qui aient pu te faire à ce point amalgamer des situations qui n'ont absolument rien à voir. Lutter contre l'intégrisme ce n'est pas balancer des petits épiciers à la Seine, c'est même le renforcer, imbécile. Ce serait même envoyer du pognon, parfaitement, du pognon français à l'Algérie pour qu'elle sorte de la misère et couper l'herbe sous le pied des islamistes qui favoriserait, si peu que ce soit, le retour là-bas de la démocratie. Et non pas les laisser se débrouiller genre "maintenant qu'ils ont voulu leur indépendance qu'ils se démerdent, et qu'ils se tuent entre eux le plus possible". 18 Ce n'est pas ce que tu as dit plus haut, mais c'est ce que tu penses tout bas. Parce que sans la peur tu ne peux plus rien. Et la vraie France n'a pas peur. Et tu transformes la France ou voudrais la transformer, en ramassis de petits bourgeois branlants, de puceaux qui se chient dessous et en profs qui ferment les yeux quand le surgé vient faire le recensement des élèves étrangers classe par classe, tu veux voir la tête qu'ils faisaient, les élèves, après la visite du surgé ? VIVE LA FRANCE 42 05 04 19 Ma France à moi c'est celle qui donne aux étrangers l'envie d'y rester, non pas seulement pour profiter des allocations familiales mais pour participer à la vie publique et se faire des amis chez les Visages Pâles. Ma France à moi c'est celle des Romains qui ont donné le droit de cité à toutes les tribus gauloises conquises, aux Grecs et aux Syriens, qui ont fait l'Europe pour la première fois. Seulement, plus personne n'étudie les bienfaits de la civilisation romaine, et, je vais lâcher le grand mot, de la colonisation romaine. Ta France à toi c'est le pays des salauds qui faisaient payer le verre de flotte aux familles qui fuyaient les nazis pendant l'exode. C'est le pays des gens qui voyaient l'étoile jaune aux revers des vestons et qui détournaient la tête au lieu de dire "Enlève ça, tu n'es pas du bétail". Bon sang ce serait difficile d'expliquer ce que j'entends par La France. Bleu blanc rouge pour vous Herr Le Pen, c'est le bleu du choléra, le blanc du mollard et le rouge des passages à tabac, face de fesses. Ma France à moi c'est celle de Proust, juif et pédé ; de Montaigne, juif et Portugais ; celle de Chopin le Polac, de Cavanna le Rital, de Bérégovoy l'Ukrainien, de Marie Curie née Sklodowska, de Tahar Ben Djelloun et de toutes les Algériennes qui crèvent pour la liberté. Enfermons Le Pen dans une cage et que tous les petits enfants de France viennent lui lancer des cacahuètes pourries... et sénégalaises. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 20 LE DICT DES ÉBAHISSEMENTS, SUR UNE INVESTITURE 420519 Ô le cloc-cloc si creux des coursiers sur les Champs-Élysées, crottins ronds et universaux sitôt salement tartinés par les V des motos sans cambouis, ô flocs pathétiques du cerveau chiraquien soudain si ballotté par l'angoisse des allégresses - - ô dents serrées du rictus de Juppé se faisant délectablo-douloureusement sursodomiser par le peuple en délire liesseux – jeunes cons survoltés brâmant et pittoresquement tressaillant dans l'espoir donc de quoi ? de quoi ? Mais qu'eût-on bien donc espéré de l'Autre, qu'eût-on, ton cul ? Ô lâche soulagement de voir un Grand à la poigne indécise tenir entre ses mains promesses et si soudainement raffermies les destinées de notre petit cimetière francillon, ô deuils voilés, ce qu'on se fait chier. Ô joie de voir Monseigneur le Maire de Lourdes amateur de baroque régner sur la culture, mettez,mettez perruques, fabricateurs manants de Ras le Front et de Charlie-Hebdo, point ne direz plus de gros mots, ni n'écrirez "il lâcha sa purée" mais bien plutôt "il épandit son encens devant mes autels". Et puis Pasqua s'en va, rejoindre ceux qui grondent sous la vase, si près de ressurgir aux moindres soubresauts d'inquiétudes immondes... Et la gueule, la tronche, l'insondable désespérance et fielleuse haine d'un raide Balladur, captée une seconde vingt-cinq durant le discours sincèrement passe-partouot de Chirac. Tant de haine, tant de fiel, tant de raidissements dès artères faciales ! Quand apprendrons-nous le suicide de M. Balladur ? J'entends déjà les commentaires, ils seront tous les mêmes... Tiens, les socialistes qui deviennent cons ! J'ai mis du temps pour m'en apercevoir, merci : aux premières mesures tape-à-l'œil du gouvernement Chuppé-Jurac, les voilà qui se mettent à leur tour à faire la fine bouche sur un ton prétentieux ! "...On nous avait promis un gouvernement de femmes, or la première n'occupe que la quinzième place ! Un COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" LE DICT DES ÉBAHISSEMENTS, SUR UNE INVESTITURE 420519 21 gouvernement de jeunes, et c'est le retour de Pons (souviens-toi d'Ouvéa) et d'hervé de Charette !" - soit, mec, soit ; mais de ton bon vieux temps de socialiste, il y en avait encore moins, des femmes et des jeunes. Ici, moyenne d'âge, 48 ans... Qu'est-ce que je fous là à cinquante ans, qu'est-ce qu'on se fait chier... Re-Tiens, ça me rappelle les gueulantes vertueuses, dans le train, d'un Rmiste qui braillait contre les socialistes, ces salauds, parce que son RMI lui procurait à peine de quoi survivre. Il avait raison. Mais de là à prétendre qu'il aurait mieux valu ne rien donner du tout que pas assez... tu veux que la droite te le supprime, ton RMI ? Comment, j'ai dit di du bien de la droite ? Où cela ? Quand j'ai fait remarquer la jeunesse et la féminité du gouvernement ? Et après ? C'est bien Michèle Barzacq qui voulait favoriser les grosses cliniques de fils à papa, au lieu de favoriser l'exercice de la santé publique ? C'est parce qu'on est une femme qu'on est moins couillonne ? ...bizarre suffixe... Lesriches seront plus riches, la France se portera mieux dans le monde ? Elle n'a jamais été si considérée que sous Louis XIV, quand le peuple crevait la dalle. Faut-il que la grandeur d'un pays se construise sur la dèche de ses habitants ? Vraiment ? Je crève de misère mais je suis fièèèèr d'être français ? Putain qu'est-ce qu'on doit être fier d'être marocain – j'ai dit une bêtise ? Pub... Et qu'y a-t-il eu donc, encore, ces derniers jours de passation ? Le cadavre de Mitterrand qui marche encore ? ô les belles funérailles nationales, les belles rubriques nécro qui n'attendent que l'assaut des bactéries pour s'épanouir ! Et le cadavre de Simone au fil de l'eau, bras-dessus bras-dessous avec celui de Léotard, je parle de celui qui a mal tourné, le politique... Et le petit Sarkozy qui redresse sa bitte de pou ! Barre qui se présente à Lyon ! La fille de Michel Noir pourra dire "Barre bat papa !" Et Carignan qui sort de prison ! Je m'appelle Collignon, dois-COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" LE DICT DES ÉBAHISSEMENTS, SUR UNE INVESTITURE 420519 22 je changer de nom ou me faire rembourser par la Sécu ? ...C'est l'histoire du Belge qui vaut changer de nom. "Et comment vous appeliez-vous, mon brave ? - Michel Lamerde. - Évidemment. Je comprends. Et comment voudriez-vous être appelé ? - Claude Lamerde. ....Qu'est-ce qu'on se fait chier, mais qu'est-ce qu'on se fait chier... COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" L'ART SUBTIL DU JOURNALISME 42 06 12 23 Mesdames, Messieurs et Autres, bonsoir, voici nôôôtre Journal de Vingt Heures. C'est avec une bien triste nouvelle que nous ouvrons ces pages télévisées, en effet, un ATTENTAT vient encore d'endeuiller notre Câpitâle, ils 'agit d'une cocotte MINUTE bourre d'explosif au CURARE, avec des BOULONS et des ÉCROUS visiblement contaminés pour transmettre le TÉTANAUAUAUAUSSE. On compte QUATRE-VINGTS BLESSÉS dont un demi dans un état grave suite à une AMPUTATION, le SANG a GICLÉ partout sur le TROTTOIR, aveuglant un RABBIN qui pissait par là, un rabbin INNOCENT doit-on préciser. Les éclats de verre sont nombreux, d'innombrables blessés sont soignés pour de SINISTRES ÉCORCHURES sur la lèvre inférieure ou supérieure, parfois même plus INTIMEMENT, Madame pourriez-vous nous dire quelques mots. - C'est AFFREUX AFFREUX AFFREUX mon émotion est consirérablement considérable, la secousse m'a décroché le Tampax et griffé l'intérieur du VAGIN sur 3 bons millimètres, ça me fait trois semaines d'invalidité. - Vous êtes PUTE ? - Non, mariée. - Comme vous le voyez Claire Chazal, ces témoignages sont insoutenables; nous voyons non loin d'ici un grand blessé qui s'est foulé l'orteil en descendant précipitemment du trottoir, ici un vieillard complètement égaré par le bruit, la DÉFLAGRATION VIOLENTE de l'explosion qui a chassé au moins VINGT-TROIS, rendez-vous compte, VINGT-TROIS Qpigeons, envolés dans les branches tout en chiant, au lieu de chier une fois perchés. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" LE DÉFILÉ DU QUATORZE JUILLET 42 07 21 24 De grand matin je me suis levé de bonne heure afin que j'assistasse au grand défilé de l'Armée française. À peine sur les lieux, j'ai eu envie de pisser. J'ai bu un quart Perrier à 17F 50, bien fait pour ma gueule, et j'ai pu pisser, mais pas dans ma bouteille. Ensuite de quoi, ou bien c'était avant, une accorte jeunette de 45 ans depuis 10 ans m'a illico affublé d'une houpette bleu-blanc-rouge pour ma pochette, d'une belle carte de l'Arc de Triomphe, d'où la chanson Elle avait des bottes et des souliers pointus L'Arc-de-Triomphe dans l'dos la Toue Eiffel dans l'cul plus une Tour Eiffel en porte-clef. Ça faisait trente balles et c'était bien fait pour ma gueule. Elle a voulu me filer une Vierge aussi alors j'ai gueulé "Non, pas la Vierge, pas la Vierge !". Ensuite il me fallut trouver un distributeur d'argent, pour me sentir riche au passage des troupes, et ça m'a fait perdre un temps fou, si bien que je me suis retrouvé et perdu dans un marché, j'ai dû crapahuter pour retrouver l'Étoile, bien fait pour ma gueule. Puis j'ai déambulé sur les Champs, tandis que les rangs s'épaississaient comme une queue de renard en rut. À partir du Rond-point, on ne pouvait plus passer because les militaires qui refoulaient tous ceux qui n'avaient pas d'invitation, je ne faisais pas partie des 4000 jeunes invités par Chirac et c'est bien fait pour ma gueule. À l'arrière on vendait des périscopes à 50 balles, et des cageots de 40cm de haut et de 50F de prix "pour mieux voir l'armée française", mais ça je ne l'ai pas acheté. Les soldats, lavés, rasés, branlés, distribuaient des programmes gratuirs, j'en ai pris un, à des touristes américains demandant, d'un air condescendant, "ce que c'était que cette célébrècheunne". Un militaire très jeune, très rasé et complètement branlé, à répondu que c'était pour commémorer la fin de la Second World War. Ce que c'est que d'être militaire, tout de même, ça instruit vachement. 25 Et puis j'ai vu défiler Chirac, debout sur les pavés dans une jeep sans capote (la jeep), cramponné sur le pare-brise et sans saluer du bras pour ne pas se casser la gueule. Il faisait de petits signes de tête, comme les chevaux, qu'il avait derrière, qu'il avait devant. Il avait l'air de se faire sombrement chier. J'espère qu'il avait envie de chier, d'ailleurs, et que la merde lui sera remontée dans la gorge pendant les quatre-vingts minutes de la cérémonie, etç'aura été bien fait pour sa gueule. Moi je l'ai applaudi en étouffant un cri d'admiration jubilatoire et perplexe, parce que, tout de même, c'est mon Président de la République et celui de tous les Français, et j'ai esquissé un V de Victoire ou un doigt d'honneur, à tout hasard. Ensuite, coincé derrière mes dix haies de badauds ritals ou boches, j'ai tâché de zyeuter entre les têtes, solidement flanqué d'une dizaine de Guadeloupéens très grands très froids, très blasés, très noirs, très beaufs, les seuls à parler français – de loin en loin. Quand on a tout vu, on n'a pas besoin de parler. Je n'ai pas discerné grand-chose des troupes à pied, sauf les filles saint-cyriennes ui défilaient en tête près de Notre Drapeau Bien-Aimé. Heureusement, il y avait les troupes motorisées, que l'on voyait, au moins, en hauteur, que l'on sentait, aussi, rien de plus sain en cette saison d'intense pollution parisienne que ces bonnes grosses bouffées de pétrole militaire dans les naseaux. Et puis plus rien, à part mon envie de gueuler Sarajevo ! Sarajevo !- mais on l'aurait mal pris, vu que justement les troupes qui défilaient en revenaient, de Sarajevo, non sans avoir "assisté" à des viols, peut-être, comme ces vaillants Néerlandais qui ne sont pas intervenus parce qu'il s n'avaient pas reçu d'ordre. J'espère que grâce à leurs carnets de croquis on pourra identifier les positions des partenaires et... quoi ? COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" PETITS COMMERÇANTS DE MES COUILLES 42 11 03 26 Petits commerçants de mes couilles qui manifestez bravement au centre de notre cité pourrie, je me fous complètement de vous voir crever, parce que de toute façon je ne peux pas blairer le commerce. Chez vous tout est 30% plus cher, mais là n'est pas la question : dès que je commence à vous connaître un peu, c'est plus fort que moi, faut que je me mette à plaisanter pour combler le silence, et à faire des souires niais pour ne pas passer pour fier-cul. Total je passe pour un con,ou un pédé. Souvenez-vous de ça, les mecs : n'ayez jamais l'air de sourire à un autre mec, ou vous passerez pour pédé. Ni à une femme, parce qu'elle s'imaginera aussitôt que vous êtes déjà en train de ramper au pied de son cul, la teub à l'air et les couilles pendantes, et pardoxe anglais, vous passerez pour un con. Bref, j'aime pas le commerce, pas plus chez les petits que chez le mammouth, où tu dois te farcir vingt minutes devant les caisses pour peu que tu te sois payé une plaquette de chewing-gum. J'aime pas le commerce, à treize ans, entre deux et trois branlettes, j'avais imaginé un monde où tout ce qu'il y avit à acheter se trouvait dans des distributeurs, cacahuètes, vêtements, meubles, jusqu'au cercueil à quatre poignées : tu vois ta boîte qui descend dans sa cage en verre. Tu le récupères en bas, tu le mets dans ta poche avec le mouchoir par-dessus. Les humains m'embarrassent, et je les embarrasse. Tu ne sais jamais où placer ton sourire ou ta gueule, comment il faut plisser les yeux ou avancer la mâchoire, de toute façon ça n'est jamais assez bon pour eux, j'aime pas ceux qui me disent "Y a qu'à être naturel, prends ta vie comme elle vient" – justement, connard, elle vient pas du tout, la vie, tu me la gâches avec ta présence, j'étais bien tranquille dans le ventre, à un bombardement près en 44, et d'un seul coup d'un seul je déboule en gueulant, c'est encombré la terre tout de même. La Terre infestée d'hommes, Robert Merle. 27 Dans les conversations même jeu, tu dois faire le sérieux ou le rigolo, toujours à côté de tes pompes, tu sens que le mec en face t'emmerde, donc il s'emmerde encore plus, encore heureux quand ça ne se termine pas par une demande de fric – pourquoi est-ce que je ne suis jamais pauvre ? Parce que je ne suis pas commerçant. Pourquoi je ne peux pas voir Le Pen ? Parce que je ne suis pas commerçant. Qu'est-ce que c'est que 33% ? ...c'est la TVA sur les produits de luxe, et le pourcentage de votes chez les petits commerçnts, comme quoi ils ne sont pas tous arabes. Dès que mon commerçant, arabe ou pas, commence à me renvoyer une vanne de pédé ou à me traiter familièrement, voire à me tendre la main, j'en change. Après t'as pas l'air con si tu défiles devant sa porte avec tes paniers pleins. Pendant des années j'ai changé de trottoir en pleine circulation devant l'arnaqueur pour qu'il ne voie pas mes cabas en couilles d'hippopotame. D'où ta gueule quand tu débarque chez lui quand même parce que c'est le seul ouvert à 20h juste à l'heure des infos pile poil sur l'indicatif. Dommage parce que c'est juste au début qu'on te livre tout chauds. . les cadavres du jour. D'aure part pourquoi ai-je éprouvé le besoin de manifester mon soutien aux manifestants par la vitre de ma camionnette bloquée par des connards du Tarn-et-Garonne (qu'est-ce que c'est que ces étrangers qui viennent semer le souk jusque dans la rue Vital-Carles ?) - avec m petite cravate, mes tifs de baba-cool sur le retour et le sourire fripé comme un cul de nonne, je n'ai pas su convaincre grand monde, mais l'essentiel était de passer sans dommage sous la double haie de manches de pioches – non : ce qui m'a fait venir c'est le vieux parfum de manif. J'aime bien quand ça scande, quand ça pétarade, quand ça flambe, quand les flics galopent, quand je reviens vivant lunettes intactes. Ça me rappelle 68, Beyrouth et Verdun mon petit gars, ça me rappelle qu'il faut faire chier J. P. nouveau papa (c'est la dernière). 28 J'aime le bordel pour le bordel. Et même dans les manifs, tu dois crier les bonnes choses au bon moment, en même temps que les autres, ne pas crier contre les procès de Moscou dans une manif antifranquiste – je ne l'ai pas crié deux fois, mais j'ai vu de mes yeux vu un manifestant de Gauche ouvrir la portière d'une Deux-Chevaux de Gauche et chourer une hi-fi stéréo sur le siège arrière an nom de la meilleure répartition des biens. "Eh, pour qui tu roules, là, pépé ?" dit Didou. - Je chie sur l'humanité mais ça gêne pour défiler, je hais le commerce, les rapports humains, les rapports hupieds mais alors mais alors quand serai-je enfin seul, et qui c'est-y donc vain Dieu qui va bien pouvoir m'admirer ? COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" LES POILS DU CUL DE J. P. 42 11 17 29 Je demande l'autre jour à Pierrot ce que je vais bien pouvoir dire pour "Humeur cérébrale". Pierrot répond : "Les poils du cul de J.P." Merci Pierrot, voilà un sujet qu'est tout neuf, simple, élégant et de bon goût. Bien sûr, et pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt, lesdits poilduc entourent le trou de la Sécurité Sociale. Me voilà nien avancé, coincé entre les trois termes d'une angoissante trinité : J. P., le Moi, le Cul. À y bien réfléchir, et en consultant ma documention, je découvre que juste avant l'accouchement de Mme J. P. Mère, le père voulut se fendre d'un dernier petit coup. Hardi que je te pousse, et l'enfant à naître, futur J. P., : de sentir le dard paternel entre ses petites fesses fœtales : J. P. naît lope. Quand il eut pris de l'âge, J. P. faucha une Mobylette. Son père la lui fit rendre illico : J. P. Rend pétoire – oui, bon... Quand j'eus payé mes impôts, je m'avisai que J. P. Cumulait un nombre impressionnant de fonctions: maire de Kouchas, président de la C. U. K., vice-sous-président adjoint auxilliaire en stage des sodomisateurs de porcs en préfecture de l'Oise, et Premier Ministre. Plus le temps d'ouvrir un livre: J. P. lit quand ? Et Boches de s'indigner : car J. P. rit, Kohl. Au conseil des ministres, c'est le grand J. qui tient le crachoir. Juste en bout de table, près du percolateur. Maintenant qu'il a viré les femmes du gouvernement, il faut bien quelqu'un pour s'occuper du susdit café. Donc, dès que J. veut se un gorgeon de caouah dans la fracture du crâne, il lui dit d'un ton très sec : "J. P., tasse !" Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'à Auschwitz, J. P. lisait des poèmes aux S.S. qui lui demandaient ensuite, tout humectés d'émotion, d'envoyer le Zyklon B. ; "J. P., gaz !" J. P. n'est que premier ministre. À ce titre, il prend la succession que tous ceux qui ont fait suer le burnous du peuple, qui ont voulu lui foutre la tête sous l'eau. Le peuple se débat, comme un chiot qui ne veut pas crever dans la baille, allez la CSG, la taxe sur le goitre, le chiot ne veut toujours pas couler, Fluctuat nec mergitur, et tout le monde avait pitié. Alors comme personne ne voulait y aller pour ne pas passer pour un salop, le Grand Méchant Jacques s'est mis à gueuler : "Assez rigolé ! Cette foix, c'est Juppé ki noie !" Et si vous ne trouvez pas ça drôle, dites-vous bien que les footballeurs israéliens auraient certainement gagné le match s'ils avaient su que dans le ballon il y avait la tête d'Itzhak Rabin – ah, mais c'est intolérable à la fin ! Ces fachos de la Clé des Ondes ne respectent donc rien ? - Mais non mais non. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" ...FOUTENT DE NOS GUEULES La détumescence est douloureuse, j'ai les couilles qui cuisent. Je croyais qu'on allait bien s'amuser, comme à Verdun, en 68, climat insurrectionnel et tout le toutim. Balpeau : v'là les durs qui débandent. On nous ment. Vas-y Arlette. Ils nous disent que la France est en déficit. C'est faux. En 1940, le budget du pays était en équilibre. Il se passait pourtant de drôles de choses en cette année-là. Il n'y a que deux pays en faillite en ce moment : l'Albanie, et le Burkina-Faso. À qui ferez-vous croire, bande d'anatomiquement défavorisés, que nous sommes tombés si bas ? Je me fous complètement de mettre en faillite les PDG des internationales. Ça fait 40 ans qu'on nous dit : "Lepays est au bord du gouffre, serre la ceinture, cochon de payant, raque et tais-toi." Quel que soit le gouvernement, Balladur ou socialo : "allonge l'oseille et - ta gueule". Mais pas question de modifier tant soit peu l'assiette des cotises de sécu ni de retraite. Surtout on ne touche rien. Vous avez déjà vu un impôt baisser, en quarante ans ? ...c'était mieux avant, peut-être ? J'ai un métier, une paye : le tiers en impôts. Mais ce n'est pas pour cela que je me bats (petitement) : c'est pour que les vendeurs de journaux de clodos arrêtent de me les casser pour me fendre le cœur à chaque feu rouge. À force ils vont devenir bonzhommes de neige, décor à l'œil. C'est pour que les plus de 50 ans ne soient pas réduits à chercher un boulot, pour que les diplômés ne se fassent pas prendre pour des cons par un sous-patron de sous-entreprise. À bas les petites entreprises. À bas les grosses entreprises qui vous traitent comme des guignols. Vive quoi ? Je n'en sais rien. Ça se disait déjà en 68 : "Qu'est-ce que vous voulez donc mettre à la place ?" Rien mon con, juste s'arrêter, marre du réalisme, en 41 les réalistes s'enrôlaient dans la Milice, j'en devient bolcho, tout le pouvoir aux soviets, tout étatiser, prix fixes pour l'année, hors-la-loi du licenciement et du chômedu, réouverture du goulag, je vais dire des conneries. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" ...FOUTENT DE NOS GUEULES Gueuler, juste gueuler ma vie foutue, vos vies foutues, la condition humaine et les poissons qui se noient : "Le nihilisme doit commencer par soi-même". Manque d'idéal des manifestants maintenant ? Ceux qui le pensent ricanaient et bavaient sur les idéaux soixante-huitards, "on arrête avec ça, passe-moi la calculette que je calcule ton avenir. Non aux coupes de forêts pour des autoroutes, au bousillage d'ours à la pelleteuse, au découronnement des atolls, aux recyclages des Tchernobyls par paquets de mille, aux logements de vieux sur les trottoirs, aux rattrapages de jeunes à la cocaïne, au déterrage de juifs du Vaucluse, pas de quartier. Ils se tiennent tout autour de nous, les commandos anti-IVG, les antifas ennemis des femmes nues, les censeurs de La Liste de Schindler parce qu'on voit des culs de gazés. Jamais vaincus, pour toujours, prends ton brandon en main et pan sur la truffe des loups, ils te flairent, ils te broutent le cul, depuis la nuit des temps qu'ils disent bonne raison pour taper fort. La guerre du feu, c'est l'affaire du gueux. Je ne suis pas un compte en banque, je ne suis pas l'enjeu économique, aint a challenge, je suis un homme comme Polnareff, je vais dire des conneries. Encore. Le droit de déconner, de brailler des vannes de cul, de faire chier le monde et le grand monde, nous sommes aux antipodes des revendications SNCF, tu ne t'attendais pas à ça, bite raide, couille molle, avec une calculette dans le crâne, un computeur dans le cœur et une charentaise dans le cul. Ici, les individus. Un par un, Juppé, on t'emmerde, on ira se péter les bronches à ta santé sur le cours d'Albret. 0 COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" EN CE BEAU JOUR DU SEIGNEUR 43 03 10 30 C'est le jour du Seigneur mes frères et mes ouailles, Seigneur avec un e s'entend. Nous allons en foutre plein la gueule aux imbus et aux imbuvables. Et loi je reviens du théâtre où je me suis voluptueusement fait trembler voire chier à jouer successivement un mari impuissant et un bourreau qui brûle la femme de l'impuissant – comme disait Guitry, "mesdames, il est bien plus facile de rester la bouche ouverte que le bras tendu" – bref j'ai eu le trac et non pas le tract, je vosu raconte ma vie. Et comme la troupe a eu des embrouilles avec le proprio de la salle, je vais donc me déchaîner contre les propriétaires, hissant ma misérable individualité portative . au niveau de l'exemplarité. C'est fou ce que la moindre responsabilité peut transformer un brave type en salaud. Adoncques, notre Propriétaire de Salle acceptait de nous la prêter, à nous autres. Pour tel week-end. Puis non, finalement, pour tel autre – et réfection faite, pour tel autre, parce qu'il fallait consulter la Reine-Mère, parce qu'il y avait un déménagement à telle date, pardon à telle autre – en fait, le mot qui gênait c'était "prêter", bon sang mais c'est bien sûr, comment n'avons-nous pas immédiatement pensé qu'une salle, ça ne se prête pas, ça se loue. Sous prétexte de frais d'électricité par exemple. Un chiffre fut lancé comme ça, par-dessus l'épaule, au dernier momen de l'entretien. Puis-je faire observer que le patron de la troupe est au RMI, et que les autres sont de vilains avares. C'est vrai, il faut être humain avec les avares, comme disait Charlemagne – amis historiens, bonsoir. La ralité numro deux, c'était : "Chers amis, je détiens un petit pouvoir. Vous dépendez de moi, haha. Nous allons donc vous démontrer que je suis supérieur, et que je peux vous tenir la dragée haute. Ma salle, vous l'aurez, voyons voyons, consultons notre petit carnet vide, le... le..." on s'en est passé, de ta salle, mon con, parce que réunir cinq amateurs le même jour à la même heure, ça ne peut pas se faire comme on pète. 31 Parlons d'autre chose. Voilà une sacrée paye que vous m'attendez sur la violence à l'école – au diable l'unité d'inspiration. Un enseignant, un pépé quinqua bien requinqué par trente ans d'Éducation Nationale, ça doit avoir pas mal de choses à dégoiser. Eh bien je vais vous le faire : la violence à l'école, c'est bien fait pour leur gueule. Parce que ça ne remonte pas à la veille au soir. Simplement, et comme d'hab, les pourris de journalistes ont décrété que ça avait commencé le 18 octobre 1995 au journal de 20h. Dans six semaines, ils diront "C'est terminé" – ils vous fourgueront de la Bolivie, de l'Alaska ou de la sexualité sur les coquillages de la Haute-Marne. Depuis plus de trente ans les profs se font chier dessus. Ma première année c'était 67/68 et je sais de quoi je parle, même si ça fait ancien combattant, morveux... J'ai donc commencé, gros Jean comme devant, à me plaindre de l'indiscipline dans mes classes. J'ai illico appris du groin de mon ivrogne de principal (mort l'année suivante et pas d'inanition) que c'était ma faute, et rien d'autre : "Il y a deux classes qui se tiennent mal dans l 'établissement, monsieur K., et ce sont les vôtres" – devant les élèves, naturellement – bref, j'étais trop "libre" avec eux – trop grossier, trop nègre et trop juif – tant qu'à faire... Comme disait un inspecteur (autre fléau) qui n'avait pomme de terre jamais foutu les pieds dans une classe depuis quinze ans, "l'indiscipline ça n'existe pas, vous devez les in-té-res-ser parfaitement les in-té-res-ser". Donc, si une pionne se fait dire "Tu me casses les couilles", c'est qu'elle ne sait pas se faire respecter – monsieur l'Inspecteur, je vous fous à quatre pattes sur mon bureau, je me bouche le nez et je vous encule – vous n 'aviez qu'à vous faire respecter spèc'eud'bâtard. Un enseignant apprend très vite à ne jamais se plaindre. Comme les femmes violées : c'est aussi leur faute. Ben voyons. Mais elles portent plainte – il n'y a pas plus de viols, 32 qu'allez-vous chercher là ? il y a plus de plaintes, c'est ça le problème... Alors, maintenant, si j'entends mes collègues et tout le monde gueuler, je me frotte sadiquemen les mains : "Bien fait pour vos tronches. Si les principaux et autres directeurs n'avaient pas engueulé leur personnel au lieu de les soutenir, et ce, du haut en bas de la hiérarchie – tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, etc. Qu'est-ce que les collègues doivent être grossers ! ...J'avais trente ans d'avance... transformer les établissements en parkings... Virer les neuf dixièmes des profs... Fin de l'éducation obligatoire... Jamais les petites frappes n'oseront murmurer le dixième de ce qu'elles osent vomir sur un prof à un patron. Disons que c'est la faute des politicards et de la télé – OK ? Maintenant place à la connerie – à mon tour : on apprend pour savoir, et non pour savoir faire. Entrez-y donc dans la vie, puisque l'école c'est débile, gagnez-le donc votre hârgent et rotez-le dans tous les bars, et ne venez plus nous faire chier avec vos cris de bestiaux et vos concours de pets. C'est con, mais ça défoule. Et défense d'engendrer des fils de pute sans diplôme d'État. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 04 07 33 CATHOS SPÉCIEUX Décidément je les gnaque au cul, les curetons, je ne les lâche pas. Ma radio est mal réglée, j'attrape toujours sur ma présélection "Radio Chrétienne en France" et j'écoute, fasciné, répugné. J'entends ceci, sur un ton de profonde componction : "Mais non, Dieu n'a pas voulu punir Adam et Ève après leur horrible péché. Il a dit à l'homme "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front", et à la femme "Tu enfanteras dans la douleur" – mais c'est pas grave ! "Ne comprenez-vous donc pas que Dieu accorde ainsi une chance infinie de participer à sa création, l'homme en travaillant, c'est-à-dire en augmentant la part des choses faites dans l'univers ? La femme en souffrant, c'est-à-dire en mettant au monde, même jeu, en se sentant pleinement responsable par a souffrance ? D'ailleurs l'homme souffre aussi dans son travail" – youpppiiii ! Parce que dans le Paradis Terrestre, Dieu était tellement con qu'il avait créé des êtres qui ne participaient pas à sa Grandeur, dis donc. Ils étaient seulement parfaits, éternellement beaux, jeunes et immortels. Ça n'était pas participer de la nature, de la grandeur et de la créativité du Créateur ? C'était quoi, de la merde ? Il faut souffrir pour participer à Dieu ? Un peu plus tard, même émission (Voltaire, pour écraser l'infâme, connaissait la Bible sur le bout des doigts) : "Mon père, que signifie le jeûne pendant le Carême ? - Il signifie l'importance de notre foi. En effet, si le jeûne se prolongeait, nous mourrions, ce qui est bien la preuve que nous tenons à notre croyance au point de pouvoir éventuellement mourir pour elle. ...Je rêve ou c'est eux ? Que signifie cette façon de se servir de notre raison ? n'est-elle pas plutôt pour le croyant cette étincelle d'intelligence qui nous rend semblable à Dieu ? 34 Voltaire évoquait ces musulmans très savants en toutes choses, médecine, astronomie, qui devaient croire sous peine d'excommunication que la lune, tous les mois, rentrait dans la manche de Mahomet et finissait par en ressortir, petit à petit, quartier par quartier. Et ce brave savant se mettait à le croire, par superstition ! Ça ne vaut pas ces braves couillons diplômés, architectes, chirurgiens, paraît-il instruits, qui se demandent au téléphone si après leur mort ils se réincarneront sur Mars ou sur Vénus, et su par hasard ils ne seront pas jugés dignes de se faire envoyer sur Sirius ? ...vous allez vous griller les poils du cul bande de macchabes. Poursuivons, toujours aussi con : la Vache Folle. Dès que je tourne un bouton qui n'est pas celui de ma femme je tombe sur des raisonneurs bouseux ; il faudrai donc abattre les chiens, ces transvecteurs de puces qui pourraient donner la peste à un quart d'humain ? Il est éminemment certain qu'un quart d'humains vaut infiniment plus que dix millions de chiens. Je vais vous en donner, des cibles d'abattage, parce qu'il n'y a pas que les cerveaux qui se transforment en masses spongieuses : il y a aussi l'auditoire de Radio Chrétienne en France. N'oubliez pas, mes frères : chaque fois que surgit une catastrophe, c'est Dieu qui l'a voulue pour qu'il en résulte un plus grand bien autre part. Chaque fois qu'un méchant prospère yop-là boum, c'est pour être mieux puni plus tard. Et comme disait Chirac : - Vous tenez vraiment à devenir riche mon pauvre ami ? Ah, vous ne savez pas ce que c'est que le malheur d'être riche !" Et chaque fois que le brave homme est puni par sa vie de con, c'est que Dieu veut l'éprouver ! Il est touchant, dans les bas de pages de Bible, de voir combien depuis des générations des escouades de moines exégètes s'efforcent de démontrer que Dieu n'a pas dit ce qu'il a dit, que les massacres bibliques sont à prendre comme des métaphores, que le sens apparent est justement le contraire du sens évident, bref, qu'on lit le contraire de ce qu'il faudrait lire, et si vous criez à l'imposture, sachez que la parole de Dieu est obscure exprèe, pour que n'importe qui ne puisse pas l'interpréter n'importe comment. Comme ça t'as toujours raison curé. Méfiez-vous, Jésus revient. J'espère que cette fois-ci on ne le ratera pas. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 05 05 35 FOOTBALLEURS Amis footballeurs, bonsouaire ! Alors c'est vous comme ça qui nous pourrissez depuis perpète la première de Sud Ouest avec vos tronches de débilos toujours prêts à s'entuber après chaque but devant le virage sud, c'est vous les gnoulbous du sud de la Loire que les Munichois prennent pour des macaques en cavale ?. Parce qu'à München on se fout bien de votre quart de sous-coupe à perdre ou à gagner. Vous savez ce qu'ils ont dit, les Chleus ? Que d'une part ce n'était pas la première fois que la capitale de la Bavièrese retrouvait en finale, et qu'un coupc gagnée ou perdue de plus ou de moins ne leur agitait pas le bock. Que d'autre part la vie culturelle était assez intense à Munich ta mère pour qu'on ait autre chose à foutre que de s'occuper de foot. Aber, Fut tut gut ! Intraduisible autant qu'obscène. Bordeaux, ça fait Amérique du Sud, on se pile déjà la gueule pour avoir les places, les rigolos qui passent la nuit en sac de couchage devant les guichets ont déjà des tronches de cadavres piétinés, chef, pas besoin de jouer le match, les macchabées sont déjà là tout empaquetés tous livrés. Et pas un, commentait-on, pour se reculer quand la foule se pîétinait comme un gros tas de bœufs, pas un pour laisser passer les ceusses qui avaient obtenu leur billet, au cas où on les leur aurait fauchés. Il a fallu les évacuer par-dessus grilles piques en l'air ! Plus beau qu'un concert de Johnny, man, mêle qu'il y en a eu pour piétiner une Deux-Chevaux, c'est sacré, les Deux-Chevaux. Après le massacre du Heysel, une vanne a couru la Belgique et la France : "Savéï-vous qu'il y a eu encore une fois 52 morts au Heysel ? - ...Ils ont recommencé ? 36 - Oui, pour la reconstitution !" Foot, école du crime ? Moi, j'aime bien les foules – deuxième volet : si ce n'avait pas été si cher, je serais bien allé m'animaliser avec les autres. Les ovations entendues sur les ondes me montent les larmes aux lacrymales. Il paraît que c'est normal – réaction physiologique. Et puis réflexion faite, dans les foules je ne gueule pas les mêmes choses que les autres ni au même moment. Alors je sortirai à la Victoire, pour me soûler à la Leffe sans alcool... À propos de manif, pour vous montrer mes convictions : "Garçon ! Un rouge, comme mes opinions !" - il me répond : "Quignon, poil au champignon ! " - je ne vais pas vous faire le coup du vieux Soixante-Huit, vous avez de l'artère, je ne vous parle que de Soixante-Quinze, aux derniers temps du Caudillo. Je gueule Muere Franco – juste à côté d'un vieux Républicain mal rasé vert olive et me corrige, d'un ton à rectifier les entrailles d'un cardinal : MUERA. Rien de te qu'une bonne manif pour réviser son subjonctif espagnol, hijo de puta y mierda de cabrón en palo que me cago en tu madre – voilà que devant les CRS en rang tous les antifrancos Smet à faira la chaîne. Rien de tel pour se faire gueuler la casse. On chante L'Internationale. Je braille avec conviction le premier couplet en levant le poing gauche, au deuxième je tends le poing droit dans l'enthousiasme le plus prolétarien et je me barre genre délire interprétatif sauve qui peut. Non poins lâches, mais de goche, les Gentils Organisateurs s'exclament : "Changement de stratégie ! On se disperse et on les sème ! Demi-tour !" La tête devient la queue, je prend sur la main gauche une bouel de plomb et je détale en perdant mes lunettes. Faut pas jouer les héros quand on est bigleux, et comme disait Pandrault Si j'avais un fils sous dialyse je ne le laisserais pas aller faire le con pendant la nuit, amis de Malik Oussekine bonsoir, et vive le foot. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 06 02 37 SEPT MOINES Mon frère – il faut mourir c'est ainsi que se saluent les Trappistes en latin Memento mori. Sept saints hommes sont morts dans des conditions atrices que je me refuse à imaginer crainte d'en jouir. Nulle intention de retrancher à la grandeur de leur sacrifice. Ni de ronfler les formules façon Guignol de TV. Quelques observations toutefois. D'une part l'Église s'est bien moins émue et moins encore mobilisée pour les milliers de massacrés par la clique à Pinochet ; pour les millions de massacrés d'Adolf à propos desquels le Vatican et Pie XII se sont toujours montrés d'une discrétion frôlant la complicité ; que sept frères trappistes soient morts est une chose, une autre chose certain
e est que nous sommes tous frères, et qu'il n'y en a pas qui soient plus frères que d'autres. On va dire que je suis méchant. Que nenni. D'autre part, soyez méfiants : l'Église va encore se servir de ses martyrs pour nous attendrir. Vous aurez besoin de prier. Rien de plus facile : soyez bouleversés, agenouillez-vous et vous prierez, disait Pascal. La foi, ça s'attrape : le son divin des cloches, la respiration de Dieu sous la voûte des arbres, le sens de la grandeur et du mystère devant la dépouille de son père , et hop ! une prière. Sans oublier la beauté "à couper le souffle" des Cévennes ou du Ségala ; ces surnaturelles mélodies du plain-chant, ou, le plus dangereux de tout, lesinterminables et envoûtants chœurs de la Pâque orthodoxe, ces ors baroqeus ou ces vaisseaux de pierre étouffés de l'architecture romane – méfiez-vous :l'abandon vous guette. C'est votre raison, ce cadeau de Dieu, cette étincelle, que vous étoufferez sous le poids de la sensation. Or il est une entreprise particulièrement pernicieuse d'asphyxie du rationnel : c'est, une foi (sans s) de plus, Radio Chrétienne en France. Vous serez séduits par les bonnes voix, blanches pour les femmes, rocailleuses et méridionales – comment ne pas accorder sa confiance à un curé du Béarn ? Sauf quand on est soi-même basque – mais pour finir, vous écouterez ces prêtres, ces cloches, ces chants cisterciens et ces prières, et vous vous trouverez si fragiles, tellement cons, vulnérables, prends garde camarade ! Voilà déjà tu te mets à penser Pourquoi pas ! COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 06 02 38 SEPT MOINES Et c'est là qu'elle veut t'emmener, l'armée des corbeaux, à ce fameux "Pourquoi pas ?" qui est la clef du respect, lequel est le premier pas vers l'adhésion. Et c'est le cœur qui t'aura persuadé, tu as déjà une femme, camarade, or, la différence enre les femmes et les moustiques c'est que les moustiques ne vous emmerdent que pendant l'été, côté "hommes" ça ne vaut ps mieux, tu vois bien que les affaires de cœur – c'est nul, alors qu'as-tu besoin de venir te foutre un Dieu dans l'affect par-dessus le marché, ne laisse jamais le vague à l'âme te spongifier le cerveau. Ceux qui te disent que la raisonœne résout rien cherchent à te la faire abandonner, "deux et deux font quatre et quatre plus quatre font huit. Dieu et les vaches folles n'y pourront rien changer, et s'il veut que deux et deux fassent 5, c'est qu'il est con donc il n'est pas Dieu. Les irrationnels te ravalent à quatre ans et demi, toi, créature intelligente de Dieu. Au nom de Dieu, refuse Dieu. Une fois que tu aurais cédé, tu vas croire en Jésus, et de clou en aiguille en la sainte Église catholique, apostolique et romaine, et tu te demanderas s'il ne faudrait pas laisser vivre les petits fœtus et tricoter des layettes aux spermatozoïdes. Si tu trébuches une fois sur la connerie, tu dévaleras tout l 'escalier y a pas de raison. Écoute-le seulement, le curé béarnais, commenter l'Évangile comme si c'était l'Évangile, sans la moindre de recul critique, comme s'il n'avait pas été tripoté au cours des siècles, une fois éliminés Pierre et Judas. Et Marie et Thomas. Les Sept Moines ? On va les utiliser, les instrumentaliser pour foutre la trouille du basané avec son rasoir à trancher du curé, elle était émouvante la messe à laquelle vous venez d'assister dans la cathédrale d'Alger ? - Non, tout le monde se marrait comme des bêtes", voir aussi Vous avez eu peur les enfants quand les méchants noirs ont tiré sur tous les blancs ? - bravo les gosses vous regardiez le charognard d'un air goguenard en répétant ce qu'il fallait, mais vos yeux se foutaient de sa gueule. Respect aux morts camarades auditeurs, mais m.... à TF1, et surtout à l'Église, ÉCRASEZ L'INFÂME. COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 06 02 39 COLLIGNON "HUMEURS CÉRÉBRALES" 43 06 02 55

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