Le suicide français
Le
suicide français d'Eric
Zemmour, c'est le livre, le pavé que l'on a peur de lire en public,
à la terrasse d'un bistrot par exemple, par peur de se faire
invectiver, comme c'est arrivé à une amie : "Comment ! vous
lisez cette saloperie fasciste, nazie, pédophile ?" (cette
dernière insulte deviendra bientôt à la mode, patience). Comme si
nous n'étions pas assez grands pour juger par nous-mêmes. Zemmour
se voit insulté en plein plateau par une Mazarine Pingeaud
d'intelligence moyenne, accusé de favoriser la division et la haine,
alors que c'est elle qui étincelle, halète, postillonne et bave en
hurlant comme une hystérique, montrant ainsi où se situe la
véritable haine et l'intolérance la plus fascisante.
Et
j'en ai connu qui la félicitaient, au nom du "vivre ensemble".
Mais encenser les autres et les respecter, oui - à la conditions
expresse et exclusive qu'ils pensent très très très exactement
comme moi, sinon ce sont des salauds. Les autres autres, en quelque
sorte. Très peu pour moi, très peu pur Zemmour, Onfray,
Houellebecque, Polony, de Villiers, tous régulièrement fusillés
par le pouvoir en place, même par des politiciens en exercice,
n'oublions pas Finkielkraut, et qui font des tabacs en librairies
jusqu'à la Fnac et chez Cultura. C'est vrai : dès que l'on émet la
moindre réserve à l'idéologie des bobos, ces bourgeois qui ne
veulent pas devenir bourgeois mais qui le sont devenus, éliminant la
population ouvrière de Paris en exigeant des arbres, des
Paris-Plages et partout des logements écolo, ont fait exploser les
loyers (le petit peuple juif a été viré du Marais, toujours ça de
pris), les bobos qui sont pour la mixité sociale saut dans leurs
immeubles qu'ils abandonnent sitôt qu'ils y repèrent trop
d'immigrés, sauf dans leurs entreprises où pas un Rom ne figure,
sauf dans leurs écoles qu'ils s'arrangent pour faire éviter à leur
progéniture dès que les classes deviennent tant soit peu bronzée,
alors, on se fait épingler comme fasciste.
Ce
sont les bobos qui dirigent la France avec leurs énarques, avec
leurs journalistes qui transforment l'équipe de France en équipe
black-blanc-beur et se voilent la face devant les matches où les
fils d'immigrés envahissent la pelouse cherchez l'erreur ; qui
métamorphosent la manifestation du 11janvier, ouvertement contre les
attentat, en une manifestation pro-musulmane parce que nos
compatriotes, décidément très cons, sont menacés par l'amalgame
et l'extrême droite. Zemmou, dans son pavé de 544 pages, retrace
les quarantes années qui ont dit-il "détruit la France",
ce qui peut se discuter, mais ne mérite pas les tombereaux
d'insultes déversés sur l'ouvrage et ceux qui lui ressemblent.
TROIS FOIS AURILLAC... PLAIGNEZ-VOUS... |
Ou
bien faut-il assortir chacun de ces livres, si abondamment achetés,
d'un abondant commentaire qui les relativise ? Mais ces ouvrages
n'ont jusqu'à nouvel ordre suscité aucun pogrom, aucun attentat à
la ceinture d'explosifs, jamais on n'a vu non plus un juif se faire
exploser au volant d'une voiture suicide en plein quartier de
banlieue, ni mitrailler la moindre brasserie allemande forcément
bourrée de nazis !
Si
l'on veut critiquer un livre, s'opposer à Zemmour, il faut apporter
des arguments, fondés sur des observations et des enquêtes, et non
pas aboyer comme une Pingeaud sauvage à s'en pisser dessus, ou
Manuel Valls qui se met à tremble des mains comme un épileptique.
L'ennui, c'est que la démocratie laisse la parole à tout le monde.
Sauf aux révisionnistes et négationnistes. Car nous nous
apercevons, hélas, que nos cervelles sont fragiles. Certains
pourraient se rallier aux révisionnistes et négationnistes, en se
laissant convaincre. Certains se laissent aller à vouloir accueillir
tous les réfugiés, comme la mafia sicilienne, les passeurs, les
patrons qui se frottent les mains à la perspective de pouvoir les
sous-payer au grand dam des salariés et syndicalistes français
débordants bien sûr de générosité ; certains autres enfin vont
opter pour Zemmour, Onfray pourtant besancenotiste.
Et
nous nous apercevons avec effroi que l'arête géométrique (et non
poissonnique) du raisonnement droit est très difficile à tenir sans
tomber dans un abîme ou l'autre ; que chacun possède sa vérité,
que tout le monde finit par préférer son sentiment intime plutôt
que sa raison, rester fidèle à sa passion voire idéologique plutôt
que de céder d'un pouce, sur ce qu'il appelle
"son moi, sa personnalité" : redoutable confusion. Il
faudrait donc apporter des arguments, des nombres (et non pas des
chiffres, comme le répètent à l'envi sans "e" les
moutons du petit écran), des statistiques, à qui l'on fait dire
comme de juste tout ce que l'on veut.
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