Le Singe Vert T. 3
COLLIGNON
HARDT VANDEKEEN
L
E S I N G E V E R T
TOME
III
Numéros
30 à 40 inclus
PRENDS LE FEMINISME ET TORDS-LUI LE COU 30 – 3
Avertissement
Ce numéro contient des affirmations parfaitement démentes, des
cris de haine ignobles et pitoyables, et ne doit être considéré
que comme un documentaire sur ce que le délire peut produire chez un
détraqué. Comme le dit Molière en marge de son "Tartuffe",
"C'est un scélérat qui parle". Il n'y a là nul appel
au meurtre ni au viol, moi je suis un père de famille bien pépère
et je ne veux pas d'emmerdes. A bon entendeur, salut.
Entendons-nous bien : je suis féministe.
Entendons-nous mieux : je suis misogyne, résolument, définitivement
misogyne.
Féministe, car vigoureux partisan de la liberté de conception et
d'anticonception, de l'avortement libre et gratuit, du droit absolu à
toutes les formes de sexualité entre adultes consentants ; de la
rigoureuse égalité des salaires, de la parité hommes/femmes dans
les affaires publiques. Les femmes sont aussi capables de tout ce
qu'on voudra que les hommes, bien plus souples en tout cas dans
toutes les conversations où elles font preuve d'une bien plus grande
ouverture d'esprit que les hommes.
Rien de plus agréable en particulier pour un homme que de
travailler avec des femmes, voire sous l'autorité d'une femme: car
là où cette dernière use de diplomatie, vous faisant doucement
comprendre ce qu'il faudrait ou aurait fallu faire, l'homme se croira
obligatoirement tenu de mettre ses couilles sur la table et de
gueuler que bordel de merde c'est lui le chef ; archi-pour
l'accession des femmes aux plus hautes fonctions directoriales,
politiques et religieuses - à quand une femme présidente de la
république? à quand une papesse ? - ennemi farouche enfin de tout
fanatisme visant à réduire la femme aux fonctions de sac à foutre
qui ferme sa gueule ( ça, c'est le ton "Singe Vert" ;
juste pour ferche).
Mais là n'est pas la question. Moi ce qui m'intéresse, c'est
l'amour. C'est en cela que la femme - sans sectarisme.. - me concerne
au premier chef (ce chef-ci est plus bandant que l'autre) ;
But - aber - je suis tout aussi inévitablement misogyne quand je
lis et relis les mêmes éternels et sempiternels mensonges rabâchés
par les journalistes "en mal de copie" convertis en sociologues d'un coup de braguette magique. Le credo de ces nouveaux
bêlants est en effet désormais d'aller partout clamant que "la
femme, ça y est, est libérée, choisit les hommes, drague,
revendique son autonomie, son indépendance, et baise à tire la
Rigault" (grosse cloche de Rouen : pour la mouvoir, il fallait
que les sonneurs s'enivrassent bien à fond) " tandis que
l'homme" (je poursuis), "le pauvre, complètement largué,
ne parvient plus à assumer, se recroqueville, crie "maman"
dès qu'on le touche et prétexte le mal de tête pour se dispenser
de passer à la casserole."
Et nos sociologues d'occase de remarquer finement que la Fâme est
en tête de la pointe de la flèche du progrès, alors que l'homme,
ce pauvre couillon rétrograde, se "cramponne à ses privilèges"
et ne sait plus à qui se vouer, partagé entre la démission,
l'effémination (les putes n'ont-elles pas en effet paraît-il besoin
de plus en plus de bougies dans le cul de ces Messieurs pour les
faire bander, c'est le dernier scoop, très peu pour moi merci) -
bref, les mâles déchus voient enfin battre en brèche leur puante
suprématie.
"Les étudiantes américaines", écrivait je ne sais plus
quel journaleux des années 60 - des années 60 ! - "revendiquent
désormais ouvertement une activité sexuelle auprès de leurs
compagnons, qui ne semblent plus en mesure de les satisfaire" -
des étudiantes américaines ? dans les années soixante ? Mais où
t'as vu ça, mec ? Quand je pense qu'elles en sont encore à te
foutre un procès dans les pattes dès que tu les regardes en face
plus de trois secondes !
Telles sont les conneries qu'on lit depuis plus de trente ans dans
les magazines... Eh bien je vais vous dire, moi, ce que j'ai
remarqué ; non pas la vérité vraie, mais ma vérité à moi qui
Nom de Dieu en vaut bien une autre. Lorsque le Phphéminisme a
commencé à se manifester, dans les Dix Glorieuses 68-78, j'ai eu
très, très, très exactement l'impression d'entendre les
jérémiades de ma mère et de ma grand-mère. Les Fâmes ne
manqueront pas de me faire observer que c'est bien la preuve de la
pérennité de ce sentiment d'oppression, et que "de tout temps,
en tout lieu", la femme s'est sentie brimée par l'homme.
Exact. Mais voyez-vous, entendre rabâcher ces récriminations sitôt
qu'on ouvre la bouche pour engager une conversation d'amour ou disons
"de charme", c'est proprement refroidissant. Pour
l'érotisme, c'était râpé. Ma mère et ma grand-mère
considéraient l'acte sexuel comme barbare, inutile et dangereux. Je
me souviendrai toujours de cette suave initiation pratiquée par ma
grand-mère - qui me l'avait racontée avec fierté, comme preuve de
son modernisme et de son ouverture d'esprit, à l'égard de je ne sais plus quelle petite
fille :
- Et tu as déjà vu un zizi ?
- Bien sûr, celui de mon petit frère !
- Et tu sais que ça peut être dangereux le zizi, qu'il faut y
faire attention, que ça peut donner des enfants ?" - quelle
horreur en effet ! ça viole, ça défonce et ça féconde !
Autrefois, une femme sur trois mourait en couches à son premier
enfantement. Ca ne les a pas quittées.
Dans un film de Blier, Gérard Blanc craint de se faire mettre par
Gérard Depardieu. Sa femme lui dit :
- Il me le fait bien à moi !
- Oui, mais moi je suis un homme !
- Et alors ? mais c'est la même chose, mon vieux ! on se fait
pénétrer ! il faut y passer, ça vient vous buter dans le fond !
Beurk. Pouah.
Autre propos fleuri, de ma grand-mère :
- Yavait les poules à rentrer, les lapins et le cochon à nourrir,
le repas à préparer, et des fois à onze heures du soir la journée
n'était encore pas finie !
Merci grand-mère. Et tout à l'avenant.
- Mais il n'y a pas que ta grand-mère dans la vie !
- Non, il y avait aussi ma mère, et toutes les bonnes femmes qui
fréquentaient ma mère, qui se ressemble s'assemble.
- Et ça ne t'est jamais venu à l'idée de sortir du milieu de ta
mère ? (elle est fine, celle-là)
- C'est indélébile coco, les premières impressions. Oui, j'ai
entendu cela partout, partout, quelle que soit la femme, quelle que
soit la fille : les hommes sont de gros dégueulasses, point. Il y en
a même qui vous proposent de coucher avec vous, chère Marie-Claire,
je suis très embarrassée : je croyais pourtant que cet homme
m'aimait, or, voyez ce qu'il me demande...
Vous croyez que c'est marrant de lire des choses de ce genre dans
le "courrier des lectrices" quand on a seize, dix-sept ans
?
Vous croyez que c'est remontant d'entendre à la télévision tout
récemment une jeune femme déclarer, lors d'une émission littéraire
s'il vous plaît, et se tournant de droite et de gauche pour quêter
un acquiescement général qui ne semblait faire aucun doute : "Qu'y
a-t-il de plus laid qu'un sexe masculin ? à part bien sûr celui de l'homme qu'on
aime..." Là j'ai cru quand même que Sollers allait s'étouffer
de rire - mais c'est grave ! c'est très grave !
Pourquoi ne pas dire alors pendant qu'on y est "Tous les Juifs
sont des - ceci cela - mis à part Untel qui est mon meilleur ami ?
de toute façon j'ai toujours eu l'impression que les femmes
finissaient par épouser un homme parce qu'il fallait bien le faire,
et pour se protéger une bonne fois pour toute de tous les autres qui
sont des salauds et des violeurs sans intérêt...
Bref, le mari, c'est "le bon Juif".
De toute façon pour parvenir à obtenir les faveurs d'une "fille",
c'est un tel parcours du combattant - elles attendent, sur la
défensive, toutes griffes dehors, et elles te font évoluer, à
droite, à gauche, comme un chien savant, et attention, c'est le sans
faute ou rien ! bref quelque chose de si harassant que le mec se
retrouve pieds et poings liés, complètement ridiculisé avec sa
tumeur au bas du ventre et à bout de souffle sous la férule de la
gonzesse, qui, ben non, finalement, a changé d'avis, n'a plus envie,
et préfère se branler.
D'ailleurs vu la façon que les mecs ont encore et toujours de
baiser, je la comprends.
Alors évidemment j'entends d'ici les hommes qui me disent : "Tout
de même, dans les années soixante-dix, ne viens pas me dire que tu
ne t'envoyais pas qui tu voulais !"
Ça va pas ? Non mais ça
va pas mon vieux ? Tu ne t'en envoyais pas plus qu'avant ou après -
qu'est-ce que c'est que cette légende à la graisse de couilles ? Tu
avais droit à la morale, mon vieux ! à toute la satanée leçon de
morale ! On n'était pas des objets ! Ca ne se passait pas du tout
comme ça! On était des femmes libres, libérées, on choisissait !
- et voilà le grand mot lâché : choisir.
Les femmes veulent faire l'amour, plus la fidélité, plus la
sécurité, plus la bonne paye, plus le trois pièces-cuisine,
plus... Alors forcément : là où les hommes quémandent un croûton
de pain, les femmes exigent toute la pâtisserie fine : un type qui
reste avec elles, qui l'entretienne, puis qui devienne son toutou, et
qu'elle puisse ronger toute sa vie en l'emmerdant jusqu'à finir par
lui baiser la gueule de dix ans de longévité. On interrogeait
là-dessus une centenaire: "Est-ce que ça ne vous fait rien que
les hommes vivent en moyenne dix ans de moins que vous ?"
Réponse :
- Moi si je me suis mariée et si j'ai pris un homme, c'est pour
avoir des enfants. Le reste, ça m'est bien égal comment ils vivent,
les hommes. " Et comment ils meurent, donc...
Interrogé au sujet de ses vieilles dames et de leur vitalité, le
dessinateur Jacques Faizant répondit un jour en public que l'homme était en effet complètement
usé, vidé, fini à soixante-dix ans (ça me rappelle une réflexion
entendue dans un magasin, par une vieille femme justement : "Oh
ça ne vit pas vieux un homme, allez !" - d'un ton de mépris
absolument inimaginable - mais on ne gifle pas les vieilles dames) -
eh bien donc ! que répondit Jacques Faizant ?
"Les femmes, voyez-vous - prenant bien son temps, tirant sur sa
pipe - ont leurs soucis, n'est-ce pas..." (sous-entendez :
"...que les hommes ne peuvent comprendre." (murmures
d'approbation féminine dans l'assistance). Un temps : "...les
hommes ont leurs soucis - plus ceux de leur femme." (hurlements
de joie masculins, battements de mains).
Soyons brutaux : les bonnes femmes n'ont strictement aucun besoin de
mec, je parle d'un point de vue sexuel. Je me souviendrai toujours de
ce que Simone de Beauvoir a découvert très tôt lorsqu'elle était
jeune fille ; elle l'a écrit dans le Deuxième sexe : que les hommes
avaient besoin des femmes, mais que les femmes n'avaient pas besoin
des hommes. Ça ne
s'invente pas. Et s'il y a une chose et une seule que la prétendue
"révolution sexuelle" a bien valorisé auprès des femmes,
c'est bien la légitimisation, que j'approuve sans restriction, de
leur branlette ; la devise de l'Angleterre est "Dieu et mon
droit", celle des femmes "Moi et mon doigt". Et les
femmes se sont vite rendues compte - et comme elles ont raison !
parce que ce n'est pas avec la façon de faire des mâles, je rentre
et pschitt je sors (80% des hommes de trente ans sont éjaculateurs
précoces) ou bien je bourre je bourre et ratatam, que les femmes
sont près de se mettre à jouir - qu'on ne prenait jamais aussi bien
son pied que seule ou entre copines ("des orgasmes de plus d'une
minute", c'est dans Gazon maudit).
Mais ce faisant, dit la pintade, elles ne font tout simplement, et
je vous renvoie au début de ces lignes, que renouer avec tout ce
qu'on peut trouver de plus conformiste chez la femme : le refus
systématique de la baise. Delphine Seyrig déclarait à qui voulait
l'entendre que l'homme était près à subir toutes les épreuves,
toutes les humiliations du monde, voire de traverser un lac de merde,
pourvu que sur l'autre rive il y ait un coup à tirer.
Je lui répondrais que la femme est prête à faire très exactement
la même chose, pourvu qu'elle puisse ne pas baiser ; depuis l'aube
des temps, la femme n'aime pas baiser. Du moins avec un homme. Comme
dit Brassens, "Quatre-vingt quinze fois sur cent / La femme
s'emmerde en baisant. Je t'ai engueulé une fois comme du poisson
pourri une certaine T.C. parce qu'elle me racontait benoîtement que
plusieurs jeunes filles dont elle faisait partie, devant faire les
vendanges sur une île grecque, s'étaient mutuellement mises en garde : "Il
faudra faire attention, avec tous ces Grecs !" Réflexion
présentée comme toute naturelle, tout innocente ! Vous croyez
peut-être qu'il n'y en aurait eu ne fût-ce qu'une, pour avoir une
aventure de vacances ? pas du tout ! La grande préoccupation de ces
demoiselles était surtout de ne pas baiser ! Surtout, bien préserver
la petite tranquillité pantouflarde de leurs petites branlettes,
seules ou entre elles !
Oui, elles sont libres, toutes les femmes sont libres et nous sommes
en république ; mais dans ce cas, je suis moi aussi parfaitement
libre de commenter ce comportement répugnant de racisme
anti-masculin. Voyez-vous mesdames, quand un homme éprouve une
attirance sexuelle pour une femme, il cherche au moins à se
rapprocher d'elle, à entrer en contact, à se montrer tendre, je ne
sais pas, chacun son petit jeu ; si par extraordinaire, j'ai bien dit
par extraordinaire, une femme éprouve un désir sexuel pour un
homme, elle se gardera bien de faire les premiers pas.
Elle commencera par s'enfermer soigneusement dans sa chambre, bien à
l'abri, elle s'astiquera deux ou trois fois, et ça lui passera.
C'est ainsi que les femmes peuvent se vanter - singulière
vantardise... - de "tenir sans hommes" des mois et des
années - et de nous faire la morale, la morale, la morale...
Angélisme et chasteté... Tu parles ! moi aussi je peux tenir dix
ans sans femmes, à trois branlettes par jour, pas de problème...
C'est la femme au contraire qui reste en arrière. Elle redécouvre
le vieux fond féminin de fausse abstinence. C'est d'un archaïsme
navrant et à y bien regarder redoutable : la fameuse libération
sexuelle de la femme ne consiste en fait qu'à s'abstenir, et à
choisir, c'est-à-dire à se choisir soi-même, nul n'étant
considéré comme digne d'accéder aux inégalables faveurs de son
Précieux Cul.
L'homme, pendant ce temps-là, peut toujours s'astiquer - il n'a pas
le choix, lui. Parfois il est vrai, il accède, de façon
infinitésimale, aux joies de l'amour ; mais le plus souvent, c'est
tout pour les mêmes, qui par-dessus le marché se plaignent que les
femmes sont "trop faciles", n'est-ce pas Monsieur Sollers
(toujours lui) et font les dégoûtés, dont évidemment je ne fais
pas partie, haha, vous croyez que je ne vous ai pas repérés avec
vos gros rires papiers-gras...
Parce que je vous entends d'ici depuis longtemps, les mecs, toujours
le même chœur des mâles
depuis que j'ai quinze ans ce qui ne me rajeunit pas. Votre discours
n'a pas varié je ne dis pas depuis les années cinquante mais
carrément depuis l'Antiquité. Vous battez les femmes en connerie,
et franchement il faut le faire. Avec vous ce n'est peut-être pas la
bitte de bois, mais en tout cas c'est la langue de bois :
"Mais mon vieux ! je ne sais pas moi ! mais c'est é-vi-dent !
Y a qu'à ! c'est toi qui ne sais pas t'y prendre !"
Hahaha (re).
...Donc à vous entendre il vous suffit d'ouvrir votre braguette
pour que les femmes tombent comme des mouches. Les mouches peut-être,
mais les femmes non. Il est hallucinant que mes congénères se
permettent de me tenir des conneries pareilles sans la moindre
variante et quel que soit l'homme. Alors comme ça, en dépit de
toutes les lois les plus mathématiques du calcul des probabilités,
je suis le seul homme de France et de Navarre et de toute éternité
à "ne pas savoir m'y prendre" ? Le seul ?
Vous vous foutez de ma gueule ?
Dans un premier temps je réplique, avec la plus éclatante mauvaise
foi, qu'à les vois "s'y prendre", justement, c'est-à-dire
s'y engluer, j'ai bien envie en effet de ne pas suivre leurs traces
baveuses et de ne pas "m'y prendre". J'ajoute même qu'à
considérer leurs pitoyables courbettes, pitreries et gonflettes de
couilles, j'ai honte. Pour eux, et pour les femmes - car le plus
écœurant, c'est que ça marche. Vous passez pour des cons, les
mecs, je vous le dis.
- Oui, mais on tire un coup.
- C'est trop cher.
"Je veux moi ET baiser ET ne pas passer pour un con.
Nietzsche disait à peu près qu'il souhaiterait que la rencontre
entre l'homme et la femme se situât au plus haut niveau de l'esprit,
alors qu'elle n'est hélas le plus souvent qu'une rencontre de deux
bêtes qui se flairent...
Donc : mes compliments Mesdames ; les hommes sont des cons, mais
vous n'êtes pas en reste. C'est vraiment bien la peine de jouer les
angéliques. De toute façon l'amour avec une femme se résout
toujours plus ou moins à l'un de ces trois cas de figure : ou
l'insensibilité de la femme, ou sa feinte, ou sa jouissance, mais
dans ce cas-là comme dans les deux autres, vous êtes
nécessairement, vous le mâle, en dehors du coup, puisque la femme
se fait reluire en dehors de vous, et de façon tellement supérieure
à la vôtre, qu'il ne vous reste plus qu'à serrer les dents en
pensant à votre percepteur pour éviter de tout lâcher.
Car les hommes ont peut-être appris à ne rien reprocher aux femmes
insatisfaites, les pauvres victimes (et en plus, c'est votre faute, ben voyons), mais
pour ce qui est d'une défaillance de votre part, vous vous la
reprendrez toujours illico, bien à chaud et sans délai sur le coin
de la gueule : que voulez-vous, ce n'est tout de même pas aux femmes
qu'on a appris à se montrer chevaleresques...
Ce n'est pas le sens de l'humour qui m'étouffe, je sais - quoique -
mais ce qui m'ôte l'envie de rire, ce qui ôte par-là même de la
force à mon argumentation délirante, ce qui risque même de me
faire attaquer pour incitation à la haine sexuelle pour peu qu'il y
ait une femme assez stupide pour ne pas distinguer tant de
souffrance indissolublement liée à tant de ridicule - mais
rassurez-vous, je donne dix ans à la France pour rejoindre comme
d'habitude le prêt-à-penser américain, et décréter que de tels
écrits tomberont désormais sous le coup de la Loi de Censure.
...Quand je pense que les Américains préfèrent laisser une femme
seule dans un ascenseur pour ne pas risquer de poursuite en
harcèlement sexuel ! quand je pense que les Américaines, pis
encore, se permettent d'accepter, de trouver flatteur un tel
comportement comme un hommage qui leur est dû sans crever de honte !
Elles ne crèvent pas de honte !
Quand je pense qu'il est interdit - c'est dans la Loi ! - de les
regarder plus de cinq secondes de suite sans être poursuivi !
Quand je pense enfin que dans les entreprises israéliennes - encore
plus fort, encore plus con qu'aux Etats-Unis - il est désormais
interdit d'inviter une collègue au restaurant ou au cinéma, en
raison de la connotation de drague et de sexualité que cela implique
! Et les femmes acceptent tout cela, et elles ne crèvent pas de
honte !
Quand tu croises une femme, et que tu la regardes, tu vois se former
sur ses lèvres le mot "ta gueule" ; ou encore, elle te
regarde d'un air, d'un air ! méprisant au dernier degré, du style
"Je te fais bander, connard ?"
Mais qu'on nous les coupe une bonne fois pour toutes, et qu'on n'en
parle plus ! Voilà justement où je voulais en venir : j'espère,
j'espère de tout cœur,
j'espère sincèrement qu'un jour les manipulations génétiques,
permettant déjà la parthénogénèse, le clonage entre femelles et
autres techniques merveilleuses dont j'espère bien voir avant de
mourir les applications techniques étendues à l'humanité entière,
permettront un androgynat généralisé, voire une suppression
radicale et définitive de tout ce qui de près ou de loin pourrait
rappeler un quelconque individu de sexe masculin, qui ne sait que tuer, violer, faire des guerres, massacrer
des Indiens, des Arméniens ou des taureaux, parce que toutes ces
ignominies, ce sont bien les hommes, et pas les femmes, qui les
perpètrent, comme le dit si justement Renaud dans sa chanson sur Mme
Thatcher.
Ainsi les femmes pourront-elles enfin s'envoyer en l'air toutes
seules ou entre elles, comme elles le pratiquent massivement. Très
éventuellement, on pourra envisager de parquer quelques mâles dans
des réserves, comme les bisons, pour les quelques femelles
dépravées qui apprécient les gros coups de piston barbares -
encore cette mesure conservatoire même ne présenterait-elle aucun
caractère de nécessité absolue, puisque les femmes pourront
toujours se harnacher d'un gode, qui au moins ne débande pas en
trois va-et-vient.
Bien sûr, c'est l'homme qui a créé tout le progrès du monde, en
matière scientifique et médicale particulièrement, et comme le
disait Gramsci, "Si l'on avait attendu les femmes pour faire la
révolution, on en serait encore à l'âge de pierre", mais
"nous avons changé tout cela", les femmes sont
parfaitement capables (voir plus haut) de mener à bien toutes les
recherches possibles - mieux vaudrait de toute façon étendre le
progrès tel qu'il est à toute la terre au lieu de laisser en rade
les 7/8 de la population mondiale - et faites-moi confiance elles ne
détourneront pas les objectifs de la recherche scientifique pour
fabriquer des bombes H à destination des Etats islamistes. .
En bref, je suis pour l'extinction systématique et progressive PAR
VOIE NATURELLE de toute créature de sexe masculin. COMME ÇA
LES FEMMES ARRETERONT DE NOUS FAIRE CHIER.
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN LE SINGE VERT TOME III
L'ART DE BIEN RECEVOIR 31 – 12
...Alors un jour comme ça je
reçois une demi-carte postale d'un dessinateur humoristique belge -
le cumulard - qui me dit comme ça (l'autre moitié tout en anglais
pour promouvoir "The French Literature Library", au moins
aussi con que "Deutsche W elle" sur le câble où plus
aucune émission ou presque n'est en allemand pour ne pas zef frayer
le Con Sommateur) - qu'il a "bien aimé" mon Singe Vert -
ben évidemment Ducon -mais qui se permet de me conseiller de
l'envoyer à des revues pour être accepté et publié - mais
Consmans tu ne vois pas que je suis une revue, moi-même en personne,
comme un grand, mal présentée, "très ordinaire" selon la
classification" Audace", et qui n'ai pas envie de dépenser
plus parce faut bien que je bouffe, et que je n'ai pas besoin d'aller
mendier ma publication chez x ou y qui de toute façon ne me
recevront pas sous prétexte que je ne suis pas le beau-frère de la
copine à Jules?
...Et qui en rajoute dans le
genre ignare le pauvre en se demandant" A quoi [il] peu[t] bien
m'être utile ?" Alors pour lui, dès qu'on écrit à quelqu'un,
dès qu'on entre en contact avec un inconnu, c'est forcément pour
des raisons d' "utilité" ? n ne conçoit même pas que je
puisse envoyer ma production "comme ça", pour le plaisir?
Dans quel milieu complètement pourri vit donc ce Monsieur, dans quel
perpétuel courant d'air de renvois d'ascenseurs? Si je t'envoie ma
sous-merde, mon pote, c'est pour être lu par quelqu'un dont j'ai
repéré l'adresse dans une revue littéraire, quelqu'un
d'intéressant donc a priori, pas mon boucher, dans :l'espoir que je
serai lu, tout simplement lu, le seul "service" que tu peux
me rendre c'est de me lire, et d'en parler autour de toi, si ça peut
occasionner un mouvement d'estime tant mieux, de rejet itou, car le
rejet, c'est l'estime.
Et puis le renvoi d'ascenseur
je ne suis pas contre, moi aussi je joue double jeu merde alors, tous
les autres faux-culs qui se drapent dans leur vertu, exemple - je
divague, mais je suis ma pente, comme Montaigne et toc, toutes
proportions gardées si ça peut vous faire plaisir: '1 Ainsi donc,
M. Stronziu (les italianisants, les Sardes en particulier
apprécieront), que j'ai reçu chez moi en novembre 1985 " (j'ai
la rancune tenace) " vous vous permettez de reconstituer à
votre façon le passé, de prétendre que l'émission que vous f'ites
avec moi en telle ville (aux Mureaux, soyons précis) impliquait de
ma part une demande de "retour d'ascenseur" et que je vous
ai envoyé des lettres d'insultes?
"Vous qui n'avez pas
hésité à envoyer à un pote dont je tairai le nom vu la bassesse
de caractère dont vous faites preuve -des prospectus de godes et de
capotes pour le guérir de "son impuissance littéraire"
-je cite -il ne s'en souvient même plus d'ailleurs..."Les
"renvois d'ascenseurs" sont Monnaie courante, mon cher,
dans ce monde pourri où nous évoluons tous, et je ne vois pas
pourquoi je ne m' y attendrais pas en toute logique, alors que les
autres s'en servent abondamment? Je n'apprécie ni les leçons de
morale à géométrie variable, ni les pures et simples calomnies.
"Toute réponse de votre
part vous sera retournée sans avoir été ouverte, je ne m'abaisse
pas à polémiquer avec un individu de votre espèce."
Exactement comme le Michéléna qui dégoisait aux étudiants que
leur seule justification de leur présence aux cours c'était leur
pension ou leur bourse à toucher, ce qui fait que pendant que les
autres cons de suiveurs ne foutaient rien sur les bancs lui-même
collectionnait les diplômes... Faites ce que je dis mais ne faites
pas ce que je fais. Tel libraire c'est un con royaliste, mais comme
c'est curieux c'est justement là que je mets mes couillonnades en
vente, ou c'est là que je vais faire un stage de vente et de
gestion, à moins que je ne lui soutire la permission d'utiliser une
de ses salles pour faire une conférence, mais à part ça c'est tous
des cons.
C'est comme dans Péguy -qui
blâmait, attention: il y a l'homme privé, qui est mon ami, contre
lequel je n'aurai jamais un mouvement d'humeur, et il y a
l'adversaire politique, contre qui tous les sales coups sont permis.
Qui est-ce qui veut faire la morale au Singe Vert ? Avec qui
voulez~vous lutter? Pom-pom-pom-po-ho-hom ! Et puis maintenant
attention! les gens ne sont plus seulement Monsieur Untel ou Mme
Unetelle, mais tous vice-président ou sous-secrétaire adjoint de la
PDOQ ou de la LDRDCP ACQSP ("Ligue de récupération des coups
de pieds au cul qui se perdent", j'ai lu ça dans le Journal de
Mickey à 14 ans, j'en fais encore mes délices) -on ne leur parle
pas comme ça, aux "gensses" !
vérifier à quoi ils ont à
faire, ils t'envoient aussi sec une lettre de récépissé ou une
lettre de refus! eux les rois de la publication, les seuls autorisés
à publier, investis de la noble mission de publier en choisissant du
bout des lèvres et avec des pincettes les petits génies de leurs
salades de petits copains -si ça rapporte! "Il faut bien que je
nourrisse mes enfants! C'est pas comme toi avec ta paie de
fonctionnaire" -et allez hop c'est reparti. ben moi aussi je
publie, ça vous la coupe - et attends! attends! c'est pas tout! ils
t'envoient leur catalogue! Comme j'ai répondu une fois à l'un
d'entre eux: "Monsieur / vous ne m'avez pas demandé mon
manuscrit, vous me le renvoyez, c'est logique / Je ne vous avais pas
davantage demandé votre catalogue, je vous le renvoie, c'est
logique, ciao". Et toc. Comme ça ils verront l'effet que ça
produit de voir que l'on ne s'intéresse pas à ce que vous faites.
Parce que le coup de la " ligne éditoriale ", il ne faut
pas me le faire, il consiste à chercher le gros truc qui rapporte,
et c'est tout! Bien sûr que je n'irais pas envoyer des poésies au "
Fleuve Noir" , mais à part ça, tout le monde publie le même
genre de choses, à part les recettes bretonnes ou les études sur
les cathédrales du Massif Central.
Madame,
Humblement conscient de
l'abîme qu'il y a de votre notoriété à mon obscurité, je me suis
néanmoins permis de vous faire parvenir l'opuscule intitulé "Le
Jour de notre mort", priant les Muses qu'il daigne vous agréer.
Ce faisant, je sais bien que j'enfreins la règle élémentaire:
Eviter à tout prix le manque de sérieux, "qui trahit son
débutant" ; je préfère cependant le risque de la frivolité à
l'ensablement poli auquel, malgré tous mes efforts, je n'ai jamais
pu contraindre ma cervelle.
Croyez, Madame, en l'assurance
de mes sentiments les plus distingués. "
Alors elle a mordu. J'offense,
et puis je me p1ains. Chi offende no perdona. Logique. Elle s'est
donc imaginé me faire une faveur -alors qu'elle ne fait qu'entasser
le sarcasme sur le mépris. Mais quand même là, j'ai été
dégueulasse, c'est sûr. Qu'est-ce que vous voulez, je n'ai jamais
pu m'habituer à l'idée que "ses gens-l.à", étaient : “
les gens comme les autres, avec leurs humeurs et leurs sensibilités.
J’ai l’impression d’avoir affaire à des machines.
-et la Chapsal donc!
qui m’informe par son "secrétariat" -ah ah son "secrétariat" - qu'elle n'a pas eu le temps de me lire -c'était le numéro 19 je crois, un des plus dégoûtamment misogyne et que je vous recommande chaudement -et qu'elle "consacre l'essentiel de son temps à son Oeuvre" - Chapsal, je rêve! Tenez la voici, ma réponse:
-et la Chapsal donc!
qui m’informe par son "secrétariat" -ah ah son "secrétariat" - qu'elle n'a pas eu le temps de me lire -c'était le numéro 19 je crois, un des plus dégoûtamment misogyne et que je vous recommande chaudement -et qu'elle "consacre l'essentiel de son temps à son Oeuvre" - Chapsal, je rêve! Tenez la voici, ma réponse:
LE SINGE VERT Secrétariat le
(tant)
Madame
On me lit quand on le souhaite, on ne me lit pas quand on ne le
le souhaite pas, et c'est
tout. .Je suis un grand garçon de 54 balais, ridicule et fier de
l'être; je n'ai strictement aucun besoin de l'approbation ou de la
désapprobation de qui que ce soit, et - mon Dieu comme c'est bizarre
et quelle coïncidence -je "consacre" moi aussi "le
maximum de [m]on temps à [m]a propre écriture".
"Votre présomption
grotesque rappelle très exactement ce ridicule si féminin de se
donner d'avance l'air de refuser ce qu'on ne pense nullement à
demander...Cela dit, bien à vous."
Mais là, j'ai un peu trop
montré que j'avais été vexé. Elle l'a peut-être lue, ma
saloperie, et elle se l'est joué grande dame. Quoique... Il y a tout
de même des Individus qui me répondent. Ma cousine par exemple, pas
vue depuis 35 ans, qui m'informe que ma revue est
"pseudo-littéraire", "nulle", putain quelle
perspicacité cousine! sans des génies tales que toi, je ne m'en
serais jamais aperçu! Mais évidemment que je suis nul, pauvre
tache, et en plus je m'en vante! Attends, attends! elle m'envoie un
petit mot dédaigneux cacheté avec un petit morceau de scotch, à la
manière du Singe Vert! ...d'un air de dire "Voyez-moi ce pauvre
type qui n'est même pas capable de présenter sa revue avec tout le
brillant et tout le bel extérieur que nous méritons, nous autres
lecteurs!" Je n'ai pas pris de Rrrrisques Ffffinanciers ! Non
mais lecteur, tu ne t'imagines tout de même pas que pour une revue
gratuite, et que tu n'as pas demandée, je vais me fendre d'un beau
papier, d'une belle enveloppe et d'un cachetage adé-kom-quât (amis
Viet-Namiens, bonjour...) ?
C'est à ça qu'on juge une
revue, Messieurs-Dames, à son Extérieur, pas à ce qu'il y dedans!
Quand un directeur de revue rencontre un directeur de revue, de quoi
qu'ils s'entretuent ? de Présentation Extérieure coco! d'offset et
de quadrichromie! Vous ne voudriez tout de même pas qu'on se parle
de la valeur artistique des textes! Beurk ! De même, à la réunion
de la Société des Ecrivains des Provinces françaises, de quoi
croyez-vous qu'on a parlé? Mais des huîtres, mon cher, bien
évidemment des huîtres! Et cette autre Quercinoise qui se plaint
qu'on n'apprend pas grand chose, qu'il y a des fautes d'impression
(où çà?) que je m'imagine qu'il faut coucher, et que pour dire
cela il faut que je sois très laid!
Oui ma gracieuse, je suis
laid, vieux et impuissant ai-je dit, mais surtout effroyablement Khon
-et ce Savoyard de mes deux qui "refuse de recevoir cette
saloperie" 7 Même mes chocolats il a refusés! du coup je lui
ai envoyé -ô grand homme! ô grand poète! ô grand humoriste!
(c'est sur les fiches signalétiques d"'Audace") mes vœux,
aussi anonymes que transparents, avec un porc qui rote sur la
carte... Et cette peintresse qui m'envoie un petit mot pincé de la
chougne : "Je vous prie de cesser!" -pauvre chochotte, ça
ne t'est jamais venu à l'idée de te plaindre de toutes ces ordures
publicitaires que tu reçois par paquets de dix dans ta boîte, les
"CarilJon 33", les "Bonjour Hebdo-Gironde" et les
réclames du Mammouth ?
Alors ça tu n'as jamais pensé
à le renvoyer avec un petit mot "Vous faites chier" ? Ah
mais c'est normal, ils prennent des risques financiers mon vieux! toi
tu n'es qu'un individu trou-du-cul moyen! qui ne représente rien!
rendez-vous compte, ni statuts, ni conseil d'administration, ni
trésorier... Le Singe Vert répond à tout le monde; s'il a entendu
dire que quelqu'un le traitait de fou ou bien l'accusait d'envoyer
des lettres d'injures, ce qu'il ne fait jamais, pas fou, il répond.
Il ne pratique jamais le pardon des injures, le Singe Vert, ni la
politique du "Les chiens aboient la caravane passe", il n'a
pas cette grandeur d'âme.
Depuis son enfance il se fait
traiter de con, alors maintenant il en a marre d'avoir fait le
paillasson il voudrait s'essuyer les pieds, voir la devise de l'armée
rouge (c'est dommage, ça devrait être celle de Tsahal: "Pour
un oeil les deux yeux, pour une dent, toute la gueule".)
Exemple:
Cher Monsieur,
Si tout ce que vous trouvez à
dire à mon sujet lorsque vous rencontrez l'un de mes amis dont je
tairai le nom vu le niveau où le débat est descendu consiste en
cette formule aimable:"Vous connaissez ce fou ?" - vous pouvez passer au stade
de connard, d'enculé, de trou
du cul, et tout autres vocables choisis auxquels votre belle âme ne
saurait permettre de se faire entendre sous votre beau palais si
distingué. Me faire insulter par un être tel que vous, qui
transperce du regard ma grossière personne en feignant de ne même
pas s'apercevoir de sa présence dégoûtante, constitue pour moi le
summum de la jouissance, et ce sont des insultes parties d'aussi bas
qui me permettent justement de me redresser, de me sentir fier de moi
et de persister dans ma mission, qui est non pas de me faire passer
pour un fou, mais carrément pour un con.
S'il venait par hasard à
l'idée de votre auguste plume de se souiller à me répondre, sachez
que ma main cul-terreuse n'envisagerait pas davantage l'audace de
m'adresser une seconde fois à Votre Grandeur, Gardienne du Temple de
la Raison, de l'Edition et des Risques Financiers. Ciao. ”.
D'accord, c'est nul. Ce n'est
pas comme ça qu'on se fait des amis. Mais quand on est poli, on se
fait ignorer quand même, alors, quant à faire ("tant qu'à
faire"), autant jouir. Et puis dans six mois on sera copains
comme cochons.
Le Singe Vert n'est pas un
sage, c'est un con, il faut bien vous mettre çà dans la tête,
quand il sera mort, il aura enfin trouvé la paix, mais il n'est pas
du genre à s'abîmer sur un tapis de prières ou à marmotter des
mantras bouddhiques: "délivrez-moi de la souffrance et du
désir" -eh Kishi Duoduma, comment tu fais pour avoir envie de
vivre si tu supprimes tout désir de quoi que ce soit? Moi j'envoie
mes papiers à qui me plaît, concerné ou pas. On se le reçoit
comme un poing dans la gueule, ou on reste indifférent, ou on le
jette, m'en fous.
vous auriez pas quatre sous
svp" moi non, je ne me fais pas acheter par des gens d’avance
convaincus de ce qu'ils vont lire, les écrits dans le Monde pour les
lecteurs du Monde ne prêchent que des convertis du Monde, et en plus
ces braves intello-là (Montès) font suivre .leur noble protestation
de leurs nobles titres universitaires sans se rendre compte qu'ainsi
ils dévalorisent complètement leur message, carrément le circuit
fermé, les bourges parlent au bourges, "Nous disions donc"
-dessin de Cabu "que nous sommes contre la guerre, pour la
paix", le dessin représentant l'hémicycle de l'ONU à Genève
en forme de grosse pantoufle -moi j'ai compris que c'est seulement en
multipliant les bordel et les Nom de Dieu qu'on y arrive, ce qui fait
que tout .le monde me dit que je suis banal mais éprouve .le besoin
de le dire ce qui prouve bien que mon Dieu Madame la Marquise a tout
de même été un peu éclaboussée par la merde qui est bien la
matière la plus banale qui soit, dans ce putain de pays il n'y a
qu'en bloquant les routes et en démontant des Mac Do qu'on a des
chances de se faire entendre, le pouvoir est dans la rue et dans les
banques, je le dis après les autres et alors?
Enfin le pouvoir...Ce besoin
qu'ils ont tous surtout que vous fermiez votre gueule alors qu'il n'y
a qu'eux, n'est-ce pas, qui ont le droit de parler parce qu'ils
prennent des risques financiers! de vous demander" A quoi ça
sert", c'est comme le porno, ça ne sert à rien de le faire
mais ça ne sert à rien non plus de ne pas le faire alors je le
fais, tu sers à quoi toi? les gens sont malades de l' "efficacité,
"le latin ça sert à quoi" -ils ne se posent pas la
question pour l'alpinisme c'est curieux ou le sport automobile
-"c'est contradictoire" mais je le sais mon con, Baudelaire
revendiquait parmi les droits de l'homme le droit de se contredire,
le droit de se taire aussi, il faut absolument que tout serve à
quelque chose, comme me disait ma tante RAYMONDE à treize ans d'un
ton rogue et condescendant "On ne t'a pas attendu pour.."
-mais on ne m'a jamais attendu pour rien tata et je ne sers à rien,
pas plus que toi et j'existe et je t'emmerde.
Je t'en foutrais des solutions
moi... Je t'en foutrais de l'humanitaire, "je sauve l'humanité",
"je réconcilie les hommes", "Perdus de vue" et
autres conneries larme à l'oeil bon je n'ai rien contre. Le
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN LE SINGE VERT TOME III
L'ART DE BIEN RECEVOIR 31-
20
lecteur aura l'impression que
je dis toujours la même chose, mais c'est bien aussi parce que les
choses restent les mêmes, tas de cons, disait à peu près Péguy
-il est pas de droite, celui-là? Si mon vieux, il s'est même battu
toute sa vie pour la réhabilitation de Dreyfus, bien vu l'aveugle...
Bref vous avez parfaitement compris, le Singe Vert a toujours raison
-il y a d'ailleurs un livre qui vient de paraître à ce sujet,
"L'art d'avoir toujours raison" -et il n'y a que lui
d'intelligent.
Comment lecteur, tu ne fais
jamais ça, toi? Petit saint, va ! Ah cons que nous sommes...
-Le Singe Vert se vautre dans
la facilité. Ta gueule.(Oui je sais, je l'ai déjà utilisé, mais
ça fait "signature", tu vois; bis repetita placent, ou si
tu veux pubis repetita placenta).
-
THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 - 21
-
-
-
3903. - L'idéal, c'est d'habiter dans une immense maison et de pouvoir s'isoler quand l'appel de la solitude est le plus fort ! Hugh GRANT "Hugh Grant un séducteur pudique" in "TV- Câble Hebdo" n° 227 du 5 09 94.
-
..C'est pas comme dans les pubs où chacun va vantant les mérites de "la maison ouverte", où "l'air et la lumière circulent", où "on a l'impression de vivre dehors", eh con, t'as qu'à habiter les chiottes au fond du jardin, t'auras les courants d'air et l'odeur de nature! Ça y est le ton est donné : la vulgarité, c'est plus fort que lui.- Ta gueule
-
...Allez,
on commence par un petit Brassens, ça ne peut pas faire de mal, pour
une fois que le Singe Vert se sent tout petit (devant une poupée,
O.K.)
Le
vingt-e-deux septembre
Un
vingt-e-deux septembre au diable vous partîtes
Et,
depuis, chaque année, à la date susdite
Je
mouillais mon mouchoir en souvenir de vous...
Or,
nous y revoilà, mais je reste de pierre,
Plus
une seule larme à me mettre aux paupières :
Le
vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
On
ne reverra plus, au temps des feuilles mortes
, Cette
âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le
deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
Que
le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien
se passer de moi pour enterrer les feuilles :
Le
vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Jadis,
ouvrant mes bras comme une paire d'ailes,
Je
montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
Et
me rompais les os en souvenir de vous...
Le
complexe d'Icare à présent m'abandonne,
L'hirondelle
en partant ne fera plus l'automne :
THE
GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE -
ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N°
32 – 22
Le
vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Pieusement
noué d'un bout de vos dentelles,
J'avais,
sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que
j'arrosais de pleurs en souvenir de vous...
Je
m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
Les
regrets éternels à présent me dépassent :
Le
vingt-e-deux septembre à présent je m'en fous.
Désormais,
le petit bout de cœur
qui me reste
Ne
traversera plus l'équinoxe funeste
En
battant la breloque en souvenir de vous...
Il
a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
A
peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes :
Le
vingt-e-deux septembre, aujourd'hui, je m'en fous.
Et
c'est triste de n'être plus triste sans vous.
Voilà.
C'est paru aux éditions Universal. Ça
rafraîchit. Ça
émeut. Ça
change. Ce n'est pas du Victor Hugo, ce n'est pas du Corneille, ce
n'est pas du Sartre, je me suis dit, en bon prof bien moderne, à la
page, proche des jeunes et tout ça, Brassens va leur plaire, c'est
moderne, c'est rigolo, c'est tendre, c'est nostalgique, c'est riche,
on doit pouvoir tirer quelque chose de sensationnel d'un commentaire
de texte là-dessus, et bon, je lâche les fauves.
Ah
les salauds. Ah les ignares. Ah les analphabètes. Ignoble. Rien
compris, mais rien, mais alors rien de rien, rien du tout, "Arthur
et les enfants de la télé", carrément. Rien vu, rien senti,
rien apprécié. Même pas compris le texte, non non vous ne rêvez
pas, "on le lit pas, nous autres ; c'est fatigant ; et puis
c'est intellectuel" - Péguy. "Au diable vous partîtes",
vous savez ce qu'ils ont compris, ces cons-là ? Que plusieurs amis
de Brassens étaient morts à la fois ! Parce que pour eux, "aller
au diable", ça signifie "mourir " !
Et
ça ne leur est jamais, mais alors jamais venu à l'idée que le
"vous" pouvait s'adresser THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE
- EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS
PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 – 23
à
une seule personne ! Le "vous" de politesse, bande de cons,
ça vous dit quelque chose ? ...Ne même pas se rendre compte qu'il
s'agit de l'adieu que l'on adresse à la femme aimée ! Eh oui bande
de baiseurs à la grosse, en ce temps-là, on vouvoyait la femme
aimée ! ça s'appelait la délicatesse, bande d'ignares, on
vouvoyait la femme aimée pour se séparer d'elle, ça vous dépasse,
bande de bittes, vous qui n'êtes plus capable que de gueuler "Va
te faire enculer!" Voilà ce que c'est que de ne plus lire,
parce que ça fait con de lire, tous ensemble, tous ensembleuh,
gnouf ! gnouf ! Lire ça se fait tout seul, c'est dangereux, il ne
faut plus que les Djeunnz y soyent seuls, y pourraient se masturber
les cons, ou pis, réfléchir ! Et on en vient à ne même plus
savoir ce que c'est que sa propre langue, on n'a même plus le
réflexe de reconnaître un "vous" de politesse ! "Comment
passe-t-on du cas particulier au cas général", si je vous
disais qu'il y a une gonzesse (oui,, parfaitement, elles aussi sont
atteintes) qui a réussi à comprendre qu'il s'agissait de parler de
soi-même "en général"!
Notez
que maintenant ils doivent être contents, les réformateurs, un
neveu - décidément, ces neveux... - de collègue a été obligé de
se faire lire un livre au programme par sa mère, parce que sinon il
n'y arrivait pas ! A treize ans ! Bravo l'entreprise de décervelage,
ça marche ! Vive Lang, vive Allègre, vive Bayrou, vive Léotard,
vive Chevènement, vive Jospin, vous vous y êtes tous mis pour
démolir l'enseignement avec la meilleure volonté du monde je n'en
doute pas, mais les enfants de treize ans n'en ont plus rien à
foutre de lire maintenant, on a gagné, on a gagné, mais vous n'avez
jamais empêché le moindre journaliste de cracher sur l'école, ni
le moindre escroc boursier de gagner en dix secondes cent ans de
salaire que ça te donne vachement envie de bosser tiens donc,
allez-y tapez, tapez sur l'école, la civilisation s'écroule mais
c'est la faute de ceux qui maintiennent les murs avec leur dos les
sales profs pédophiles.
Et
maintenant le grand truc en français voyez-vous c'est d'examiner un
texte et de partir d'éléments du texte pour se former une opinion
dessus, plus question d'instinct, plus question d'impressions
spontanées, on analyse "le champ lexical" coco, on relève
"les connecteurs logiques", on ne se fie plus à sa
première impression, vilain la première impression, pas beau
l'instinct, le feeling comme on dit in basic french, alors que c'est
là que réside le sens littéraire proprement dit ! Alors comme on
s'est surchargé de connards jusqu'au paraît-il "niveau du
bac", il faut que tout le monde y soye bon en français, on
leur fait compter les adverbes et ranger par ordre alphabétique les
compléments d'objet, pour qu'ils ayent tous la moyenne ! Ce qui
donne : interdiction de faire de THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE -
EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS
PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 – 24
l'analyse
logique, interdiction de faire distinguer un nom d'un adverbe, "ça
sert à rien", (la négation non plus d'ailleurs), et pour ceux
qui savent encore, ça donne : "Le Juif rôtit à la broche",
Juif, sujet, rôtit, verbe, à la broche, complément de lieu, c'est
tout ce que vous trouvez à dire bande d'assassins, ça ne vous fait
rien ce genre de phrase, vous ne trouvez aucun commentaire, ça ne
vous fait pas gerber, j'amplifie ? chiche.
Exemple
: vous prenez un Juif. Vous l'entourez de bardes (c'est du lard),
vous l'embrochez, vous faites cuire à feu doux en tournant, arrosez
de temps à autre. Commentaire dit "de français" : "Ah
ben euh... C'est une recette de cuisine... On voit tout de suite ça
au champ lexical, des bardes, la broche, le verbe cuire. On voit tout
de suite le mot "arrosez" en contraste avec le "feu",
d'ailleurs c'est assez doux, il ne doit pas trop souffrir pour être
à point, et pis y a la sonorité douce du mot "juif", qui
va bien avec "suif", qui évoque la pluie, la nuit, la
fuite" - ça va ? vous êtes écoeurés ? En plus les gens
sont même devenus tellement cons que je risque d'être poursuivi
pour incitation à l'antisémitisme alors que c'est exactement le
contraire, tiens il suffit de tirer ma citation de son contexte et
hop ! emballé c'est pesé. Vous savez ce qu'ils lui ont fait dire à
Christophe de Chavannes ? Il avait dit "ne me faites pas dire
que je suis nazi" - ils ont coupé au montage et ça donnait
"...Je suis nazi." Champion, non ? Mais non pas le magasin,
l'exclamation ! Il est tout de même malheureux d'être obligés
d'expliquer ce qu'on dit parce que les gens ne savent plus lire, il y
a même des zozos qui sont allés dire que du moment qu'on se
proclamait contre l'antisémitisme c'était qu'on n'avait pas la
conscience tranquille, on va où là, à tous les coups l'on gagne,
c'est pas le temps du muguet qui est revenu c'est le temps des
Sorcières de Salem, on les reverra les bûchers, on y fout des
vaches, bientôt on refera Treblinka, mais non espèce de connard je
n'ai pas comparé les Juifs et du bétail mais tu ne comprends rien
ma parole, tu as fait ton éducation dans les lycées de France ça
se voit. En tout cas il a du pôgnon le Dechavannes, et tant mieux
pour lui, parce que son procès en diffa il l'a gagné.
...Eh
bien ça va être ça bientôt l'explication de textes. Déjà que
j'ai trouvé dans une copie du bac (une belle fumisterie entre
parenthèses) que "ce n'était pas la peine d'apprendre sa
propre langue parce que dans les tribus primitives on se l'apprend en
se parlant les uns aux autres" et que "ça ne servait à
rien d'écrire des textes qui ne voulaient rien dire", je n'ai
pas le droit d'écrire "connard" en marge mais j'ai failli,
il a eu deux pour apologie insolente de l'inculture. Tu veux
dégoûter les jeunes du français, Monsieur le Réformateur de mes
couilles, comme le dit Bedos THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL
MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS
PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 – 25
ou
son parolier, "Il y a désormais autant de rapport entre le
cours de français et le goût de la littérature qu'entre l'amour et
la gynécologie", le coup du Juif c'était de l'humour faut tout
leur dire parce que maintenant il y a des couillons qui ne
comprennent plus rien je ne parle pas pour vous, chlurp, chlurp, mais
l'explication c'est devenu ça maintenant surtout chez les matheux,
futurs esclaves.
Les
candidats ne sont même plus capables de voir le caractère odieux ou
dégueulasse d'un texte, ils foncent sur le décompte des verbes et
des adjectifs, le sens ils s'en branlent, on leur demanderait de
conjuguer "je chie sur ta mère" ils le feraient, "je
chie sur ma mère, tu chies sur ta mère", même Brassens ils ne
sont plus capables de le comprendre, bravo les réformateurs, évacué
le sentiment littéraire, évacué le sentiment tout court, tout un
texte de Flaubert ironique avec des questions sur les
compléments d'objets bande d'assassins, et à la fin : Le texte ne
serait-il pas ironique ?
Crétins,
ça change du tout au tout le texte en entier, tout est à refaire,
vous finissez par où il fallait commencer, continuons sur notre
brillante lancée, "Le rôle du maître et celui du valet"
: Don Juan discute avec Sganarelle sur l'existence de Dieu, pas de la
tarte. Le candidat m'explique tout ce qui sépare le maître du
valet, attitude, langage, costume, et tout et tout, couleur des bas,
et quand je lui demande le sujet de la conversation il me regarde
comme si je venais de chier la lune, même pas foutu de me dire qu'il
s'agit de l'existence de Dieu, une broutille (certes), mais Dieu le
maître est nié par Don Juan le maître, même pas capable de me
dire un truc qui crève les yeux mais que fait le prof dans son cours
?
Je
vais vous le dire moi il applique les directives ministérielles,
l'explication ras du sol on vous dit, ne pas élever les élèves,
supprimer les options qui pourraient provoquer une discrimination à
l'égard de ceux qui ne les auront pas choisies, c'est le Recteur de
Strasbourg qui le dit, à bas le grec, à bas le latin, nivelez par
le bas, bientôt vous pourrez faire disséquer du Mein Kampf les
élèves ne s'apercevront pas que c'est de la propagande nazie, le
complément d'objet on vous dit, le complément d'agent et le
complément de matraque. Je fais expliquer du Baudelaire, de
l'Apollinaire, "alors là l'auteur y dit que", "alors
là l'auteur il dit que", j'interromps : parlez-moi de la
musique du vers - la QUOI? Non mais attends il y a des cons de
collègues qui apprennent Baudelaire et Apollinaire à leurs gamins
sans leur parler de la musique ? Pas du rap, de la musique, du rythme
(bon, pour le rap, je me suis trompé, OK), des syllabes, des
liquides, des nasales, non ? rien ? "Alors là l'auteur y dit
que" ? Vous en avez marre de ces conversations de salle THE
GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE -
ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N°
32 – 26
des
profs, vous vous dites qu'est-ce que c'est que ce vieux con, ce vieux
râleur l'avenir est formidable, d'accord bande d'endoffés mais
pourquoi est-ce que vous faites croire qu'il y a une méthode pour
goûter la littérature ? Dans le texte de Brassens, l'enterrement
des feuilles mortes pris au sérieux, l'humour noir : pas vu, les
exagérations (les "hyperboles", ça fait mieux) - pas
vues, vous en connaissez vous des amoureux qui ligotent des fleurs
avec des jarretelles et qui font pousser des immortelles avec leurs
propres larmes ? Et moi qui avais parlé dans le corrigé-type (vous
nous prenez pour des cons mais on explique aussi à chaque élève
ses propres erreurs en marge, parfaitement) de références à la
tendresse verlainienne et à l'insolence tendre aussi de Gainsbourg,
ah tu parles !
L'autre
jour je demande l'exemple d'un bourgeois qui veut se faire passer
pour noble, eh bien pas un n'a su me dire "Le Bourgeois
Gentilhomme", en classe de première s'il vous plaît, "Monsieur
ça n'était pas au programme", génération assassinée, ça ne
vous ferait rien d'aller voir ailleurs que dans les programmes si j'y
suis ? Internet ! Internet ! Mais ils recopient tout sans rien
comprendre tas d'enculés ! Le fils de riche ne fait que ça à la
maison, il a internet plus les bouquins plus la culture plus le
milieu familial où l'on discute entre parents et enfants, mais le
fils de plouc surchargé de travail ou dépressif à cause du chômage
qui ne sait plus que dire "Va chier" à ses gosses, eh bien
il recopie tout sans comprendre, ils recopient "Thomas Moore",
"Erasme", "utopie", mais ils sont incapables de
l'expliquer, "Ah vous voyez bien qu'il reste encore un rôle
pour les profs" ben oui mais le temps de faire l'aller-retour au
CDI pour consulter l'Internet et la cloche a sonné ça signifie
"l'Ecole est finie", tiens elle était prophétique cette
chanson.
Non
je ne suis pas facho. Oui je suis élitiste. Mais élite pour tous.
Mais tous n'y parviendront pas. Voilà le fascisme rampant. Faire
croire que vous aussi vous pouvez devenir un surhomme. Et que si vous
n'y êtes pas parvenus c'est la faute aux profs. Il n'y a pas que la
littérature dans la vie. Ceux qui ne veulent pas lire mais
foutez-leur la paix nom de Dieu. Les profs orientent mal ? Mais
essayez donc de persuader les parents d'envoyer leur fils ou leur
fille dans un lycée techno ou l'enseignement professionnel, essayez
un peu pour voir, bande de nazes, bande de rêveurs. Tous agrégés.
Tous polytechniciens. Tous cons, alors ? Je suis incohérent ? Et
alors ? Je t'en foutrais moi de la cohérence... Baudelaire
revendiquait au nom des Droits de l'Homme le droit de se contredire.
Je t'en ai proposé une, moi, de solution ? Je t'en pose, des
questions ?
...Et
après je me fais reprocher - oh, aimablement, j'ai encore eu de la
veine - ma provo THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE -
O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE
VERT Nr / N° 32 – 27
(proviseur)
est une femme a-do-ra-ble - que "mes appréciations sont
extrêmement violentes", que "ça a pu choquer ces chers
élèves" - eh bien oui. Moi la connerie, l'insensibilité, le
manque total de feeling, de la moindre intuition, de la moindre idée
du plus petit bout, de la plus minuscule bribe de l'intelligence du
texte, en plus pas de Mussolini, pas de Berlusconi dans lequel il y a
"con", mais de Brassens, le bras de l'homme et le sein de
la femme si vous tenez aux mauvais calembours, ne même pas être
capable de déchiffrer, putain ce n'est tout de même pas difficile,
le sourire et la moustache de l'Ami Brassens, parce que ça n'était
pas au programma, ça m'a foutu hors de moi je suis désolé.
Bien
sûr que je ne prends pas les élèves pour des cons, je veux bien
concéder que ce sont leurs copies qui font étalage de connerie et
d'insensibilité, bien sûr que si j'avais connu personnellement ces
candidats anonymes je leur aurais atténué la chose, je leur aurais
ouvert les yeux avec la tendresse bourrue, mais merde, confondre une
rupture ancienne, un vieux chagrin que l'on s'entretient
artificiellement pour se donner l'illusion d'une blessure au coeur,
et ce dernier vers ! ce vers admirable de marivaudage sétois, "Et
c'est triste de n'être plus triste sans vous", je ne vais pas
vous faire un cours de prof tout de même, passer à côté d'une
telle débauche de délicatesse et d'autodérision, "le sourire
à travers les larmes" comme on disait de Mozart et tout ça, ne
rien voir de cette confiture et fouiller avec son gros groin de
cochon de candidat dans des interprétations à la con du style
"Brassens est insensible parce que de la mort il s'en fout",
c'est à donner des baffes, je te leur ferais apprendre Brassens à
coups de pieds dans le cul moi, ce qui est absurde bien sûr, parce
que la liberté, la sensibilité, ça ne s'apprend pas, et si je
donne des coups de pieds au cul je me ravale au fascisme le plus
crétin, mais tout de même, j'ai piqué le bouilli comme on dit, je
chie, je chie simplement sur les prétendues méthode du prétendu
enseignement prôné par les prétendus ministres de la prétendue
Education Nationale qui fait examiner le texte à la loupe comme si
c'était un objet scientifique au lieu d'en appeler au sentiment, qui
vous trompe sans doute parfois, mais de façon tout de même moins
effrayante que cette inhumaine dissection pseudo-grammaticale qui
fait passer à côté des chefs-d'oeuvre et vous analyse une recette
de petits pois ou un tract xénophobe avec le même sang-froid qu'une
page admirable de Verlaine.
Et
voilà pourquoi je chie dans le pot de l'Oulipo, parce que
l'introduction de la science, des maths, de l'ordinateur dans la
littérature ou dans l'explication de textes revient à bouffer la
soupe à la fourchette et à enculer les mouches avec des gants de
boxe, ah ça mais (que les brassensistes THE GREEN APE - LA SCIMMIA
VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O
PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 – 28
m'entendent).
Nous
allons finir par autre chose, qui n'est pas de moi, qui m'a été
envoyé par une lectrice, et qui va te remettre les choses en place
pour décompresser un peu.
Si
on pouvait réduire la population du monde en un village de 100
personnes tout
en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la
terre, ce village serait ainsi composé 57 Asiatiques 21
Européens 8 Africains Il y aurait : 52 femmes et 48 hommes 30
blancs et 70 non blancs 30 chrétiens et 70 non chrétiens 89
hétérosexuels et 11
homosexuels 6
personnes posséderaient 59% de la richesse totale et tous
seraient
originaires des USA 80 vivraient dans des mauvaises maisons 70
seraient analphabètes 50 souffriraient de malnutrition 1 serait en
train de mourir 1 serait en train de naître 1 posséderait un
ordinateur 1 (oui, un seulement) aurait un diplôme universitaire Si
on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de
comprendre devient évident. Prenez en considération aussi ceci
: Si vous vous êtes levé ce matin avec plus de santé que de
maladie, vous êtes plus chanceux que le million de personnes qui ne
verra pas la semaine prochaine.
Si
vous n'avez jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude
de
l'emprisonnement,
l'agonie de la torture ou tué, vous avez une meilleure chance que
3 milliards de personnes. Si vous avez de la nourriture dans votre
frigo, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un endroit
pour dormir, vous êtes plus riche que 75% des habitants de la
terre. Si vous avez de l'argent à la banque, dans votre
portefeuille et de la monnaie dans une petite boîte, vous faite
partie des 8% les plus privilégiés du monde. Si vos parents sont
encore vivants et toujours mariés, vous êtes des personnes
réellement
rares. Si vous lisez ce message, vous venir de recevoir une double
bénédiction, parce que quelqu'un a pensé à vous et parce que
vous ne
faites
pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent pas
lire. Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent. Aime comme
si personne ne t'avait jamais fait souffrir. Danse comme si personne
ne te regardait.
Chante
comme si personne ne t'écoutait. Vis comme si le paradis était sur
-
THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS LE SINGE VERT Nr / N° 32 – 29
terre.
Envoie ce message à tes amis. Si tu ne l'envoies pas il ne se
passe rien du tout. Si tu l'envoies quelqu'un peut sourire en le
lisant.
-
THE GREEN APE - LA SCIMMIA VERDE - EL MONO VERDE - O MACACO VERDE - ZILINA OBIZIANA - O PRASSINOS PITHIKOS
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COLLIGNON
HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-39
Qui nous délivrera", disait
Balzac, "des femmes et des hommes !" Il parlait des
intrigues de roman qui ne font à jamais que nous reproduire cette
interminable histoire d'Adam et Eve, Tristan et Yseut, Roméo et
Juliette. C'est bien vrai. Il faudrait retracer le roman d'un
travailleur ou -yeuse, et féliciter Etcherelli "Claire ou la
vraie vie" ou London "Martin Eden", dans les
admirables passages où il démontre comment le fait de trimer seize
heures par jour dans une blanchisserie transforme n'importe qui en
abruti même plus capable de faire du vélo le dimanche pour se
distraire.
Seulement voilà, qui va s'intéresser à cela? Une de mes élèves de seize ans disait qu'elle en avait plus qu'assez de regarder la télévision avec ses parents, parce qu'à la longue finalement c'était toujours le même sujet de film. Bien vu Mademoiselle, et tristement bien vu. En attendant, ce que j'ai déjà exprimé maintes fois, ces fameux progrès de la science qui nous permettront à tous de devenir androgynes, ou du moins de vivre tantôt à la femme, tantôt à l'homme, force nous est bien à tous de supporter le pire supplice infligé à l'humanité, la séparation des sexe, mot de la même famille que "suivre" paraît-il, sequor, mais que je rapprocherais plutôt de "sécateur"...
Ce qui donne, en attendant: La femme n'aime pas l'homme. C'est pour ça que j'ai sorti l'argument (écoeurant ?) consistant à blâmer infiniment plus le viol d'un petit garçon que le viol d'une petite fille parce que la fille de toute façon deviendra une femme qui n'aimera pas les hommes par principe et jouira de toute façon bien plus facilement seule ou avec une copine, ce qui fait qu'un peu plus un peu moins de dégoût de toute façon ça revient au même, tandis qu'un garçon qui devient pédé c'est autrement plus grave, d'ailleurs il n'y a quasiment jamais de femmes qui "tripotent" de jeunes garçons, elles les laissent se branler tristement, vous voyez le niveau de l'argumentation, eh bien parfois je pense ça, et c'est le même moi qui est capable de raisonner à peu près correctement c'est-à-dire banalement, eh oui on ne peut pas être original tout le temps, les deux sont sincères, que faire docteur, les psychiatres connaissent bien ça, "le retour du refoulé" ? pas si sûr, il s'agit d'un phénomène par lequel l'intellect est parfaitement libéral et civilisé, tandis que le névrotique subsiste non dissous dans l'acide et revient de temps en temps à la surface, tenez l'autre jour moi qui n'ai rien contre les pédés pas même la queue et qui suis prêt à défendre vigoureusement toutes les libertés, eh bien je me suis enfui de devant mon écran télé (vous ne croyez tout de même pas que j'ai assez de pognon pour aller au cinéma) parce que deux mecs se roulaient un patin de première, mais non ce n'est pas de l'hypocrisie, moi je comprends très bien les pédés qui portent des pancartes "les pédés au bûcher" avant d'aller se faire mettre, vous croyez que c'est facile vous autres d'être pédé même COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Seulement voilà, qui va s'intéresser à cela? Une de mes élèves de seize ans disait qu'elle en avait plus qu'assez de regarder la télévision avec ses parents, parce qu'à la longue finalement c'était toujours le même sujet de film. Bien vu Mademoiselle, et tristement bien vu. En attendant, ce que j'ai déjà exprimé maintes fois, ces fameux progrès de la science qui nous permettront à tous de devenir androgynes, ou du moins de vivre tantôt à la femme, tantôt à l'homme, force nous est bien à tous de supporter le pire supplice infligé à l'humanité, la séparation des sexe, mot de la même famille que "suivre" paraît-il, sequor, mais que je rapprocherais plutôt de "sécateur"...
Ce qui donne, en attendant: La femme n'aime pas l'homme. C'est pour ça que j'ai sorti l'argument (écoeurant ?) consistant à blâmer infiniment plus le viol d'un petit garçon que le viol d'une petite fille parce que la fille de toute façon deviendra une femme qui n'aimera pas les hommes par principe et jouira de toute façon bien plus facilement seule ou avec une copine, ce qui fait qu'un peu plus un peu moins de dégoût de toute façon ça revient au même, tandis qu'un garçon qui devient pédé c'est autrement plus grave, d'ailleurs il n'y a quasiment jamais de femmes qui "tripotent" de jeunes garçons, elles les laissent se branler tristement, vous voyez le niveau de l'argumentation, eh bien parfois je pense ça, et c'est le même moi qui est capable de raisonner à peu près correctement c'est-à-dire banalement, eh oui on ne peut pas être original tout le temps, les deux sont sincères, que faire docteur, les psychiatres connaissent bien ça, "le retour du refoulé" ? pas si sûr, il s'agit d'un phénomène par lequel l'intellect est parfaitement libéral et civilisé, tandis que le névrotique subsiste non dissous dans l'acide et revient de temps en temps à la surface, tenez l'autre jour moi qui n'ai rien contre les pédés pas même la queue et qui suis prêt à défendre vigoureusement toutes les libertés, eh bien je me suis enfui de devant mon écran télé (vous ne croyez tout de même pas que j'ai assez de pognon pour aller au cinéma) parce que deux mecs se roulaient un patin de première, mais non ce n'est pas de l'hypocrisie, moi je comprends très bien les pédés qui portent des pancartes "les pédés au bûcher" avant d'aller se faire mettre, vous croyez que c'est facile vous autres d'être pédé même COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-40
quand l'axe Paris-Berlin ressemble à
une pine (il faudra bientôt une note en bas de page pour vous
l'expliquer celle-là) mais plus personne ne lira le Singe Vert mon
pauvre vieux) -bref ma psychiatre me dit un jour: Est-ce que vous
avez des rêves homosexuels?
-Oui bien sûr, une fois j'ai même rêvé que j'étais à quatre pattes et qu'on me creusait un vagin dans le périnée, une autre fois que je me faisait mettre par devant comme une femme par une statue de Jeanne d'Arc qui me tombait dessus dans une église en m'écrasant, elle me dit "Eh bien pourquoi est-ce que vous n'essayez pas d'actualiser vos phantasmes?
Je lui dis "Attention mais attention là eh, je ne suis pas une femme moi, pour vous une petite expérience avec une copine c'est rien du tout ça passe comme un verre d'eau mais pour un homme c'est beaucoup plus grave" elle a fermé sa gueule, j'aime bien fermer leur gueule aux psychiatres pas vous?
Bon, j'étais parti pour vous parler de femmes et je vous parle de pédés, c'est comme la première fois que j'ai consulté parce que j'étais pédé le psyc~iatre (celui-là paix à son âme) a interrompu son patient en me disant: "Il est pour le moins bizarre Monsieur que vous veniez me consulter pour homosexualité alors que vous n'avez su jusqu'ici que me parler de femmes" -touché coulé reprenons (mon Dieu que je me trouve monotone par rapport à moi-même):
...La femme se méfie de l'homme (c'est réversible, je sais, attends, je déconne), se défie de l'homme; d'abord un homme dans le cul ça voulait dire un polichinelle dans le ventre (oui attends je sais, je suis vulgaire -d'accord, d'accord, Sollers et Françoise Giroud ont déjà fait le coup sur "l'Homme et la Femme", mais ceux-là ça ne compte pas c'étaient les chouchous du public d'ailleurs le livre a foiré c'est bien fait je continue) -(ça foira parce que c'était banal -je ne veux pas être original si ça te fait chier tu chiffonnes tu connais la chanson tu devrais te renouveler ta gueule.)
Bon, la baise c'était le gosse et le gosse voulait dire une chance sur trois d'y passer si 1 cétait la première fois, je me demande comment il se fait que des femmes acceptaient de baiser, la seule contraception qu'envisage Mme de Sévigné pour sa fille c'est la chambre à part vu que son mari a déjà crevé deux femmes (comme des chevaux) sous lui, bref voir une bite y avait de quoi s'évanouir ce qui contredit tout à fait ce que je vais dire plus tard puisqu'il y avait quand même à ces époques protohistoriques des femmes qui prenaient le risque, pas seulement par convention ou par soumission j'ose espérer.
-Pourquoi, qu'est-ce que tu veux dire plus tard?
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
-Oui bien sûr, une fois j'ai même rêvé que j'étais à quatre pattes et qu'on me creusait un vagin dans le périnée, une autre fois que je me faisait mettre par devant comme une femme par une statue de Jeanne d'Arc qui me tombait dessus dans une église en m'écrasant, elle me dit "Eh bien pourquoi est-ce que vous n'essayez pas d'actualiser vos phantasmes?
Je lui dis "Attention mais attention là eh, je ne suis pas une femme moi, pour vous une petite expérience avec une copine c'est rien du tout ça passe comme un verre d'eau mais pour un homme c'est beaucoup plus grave" elle a fermé sa gueule, j'aime bien fermer leur gueule aux psychiatres pas vous?
Bon, j'étais parti pour vous parler de femmes et je vous parle de pédés, c'est comme la première fois que j'ai consulté parce que j'étais pédé le psyc~iatre (celui-là paix à son âme) a interrompu son patient en me disant: "Il est pour le moins bizarre Monsieur que vous veniez me consulter pour homosexualité alors que vous n'avez su jusqu'ici que me parler de femmes" -touché coulé reprenons (mon Dieu que je me trouve monotone par rapport à moi-même):
...La femme se méfie de l'homme (c'est réversible, je sais, attends, je déconne), se défie de l'homme; d'abord un homme dans le cul ça voulait dire un polichinelle dans le ventre (oui attends je sais, je suis vulgaire -d'accord, d'accord, Sollers et Françoise Giroud ont déjà fait le coup sur "l'Homme et la Femme", mais ceux-là ça ne compte pas c'étaient les chouchous du public d'ailleurs le livre a foiré c'est bien fait je continue) -(ça foira parce que c'était banal -je ne veux pas être original si ça te fait chier tu chiffonnes tu connais la chanson tu devrais te renouveler ta gueule.)
Bon, la baise c'était le gosse et le gosse voulait dire une chance sur trois d'y passer si 1 cétait la première fois, je me demande comment il se fait que des femmes acceptaient de baiser, la seule contraception qu'envisage Mme de Sévigné pour sa fille c'est la chambre à part vu que son mari a déjà crevé deux femmes (comme des chevaux) sous lui, bref voir une bite y avait de quoi s'évanouir ce qui contredit tout à fait ce que je vais dire plus tard puisqu'il y avait quand même à ces époques protohistoriques des femmes qui prenaient le risque, pas seulement par convention ou par soumission j'ose espérer.
-Pourquoi, qu'est-ce que tu veux dire plus tard?
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-41
-Je vais le dire maintenant. La femme
calcule. La (mon doigt glisse toujours, le leur aussi d'ailleurs,
j'écris toujours "ma" femme au lieu de "la" vu
la disposition des touches (moil'noeud) de la machine lape-suce
révélateur (facile! TA GUEULE) la femme donc disais-je se demande
toujours avant de baiser à quel jour du cycle elle est, donc elle
calcule, ai-je bien pris ma pilule, ma glaire est-elle claire ou
consistante (ça, c'est la méthode connasse des antiavortements,
bravo l'efficacité, mieux que chez Ogino).
Jamais de spontanéité chez la femme, toujours calculer non seulement si elle ne va pas attraper un enfant ou le virus (sur le même plan vous remarquez, je me suis toujours demandé quelle rage avaient les gens de toujours vouloir se reproduire de génération de connards en génération de connards), la femme se satisfait fort bien elle-même, elle jouit vachement bien et dans 60% des cas avec un partenaire ôtez 11 % avec UNE partenaire ça fait 49% qui restent pour l'homme, d'où il faut défalquer selon Brassens 95% des femmes qui s'emmerdent en baisant et tout ça c'est vachement encourageant, que si ça faisait pas si mal je me la couperai avec un cutter, si t'en as pas tu demandes à un cutterreux (mais queue d'esprit, queue d'esprit!).
Tu devrais te renouveler.
Ta gueule
Ca m'obsède. Parce que partout j'entends dire que les femmes c'est facile, j'ouvre ma braguette et elles tombent comme des mouches (les mouches d'accord les femmes non, vieille vanne), et je n'en possède aucune preuve, sauf dans les films porno là je vois le truc dans le chose, ça il n'y a pas moyen de le jouer, c'est pour de bon, et une actrice a même confié que si tu n'étais pas bien accroché(e) (même chose pour les hommes) si tu n'aimais pas vraiment t'exhiber devant les caméras tu plongeais aussi bien jusqu'au suicide, honneur aux acteurs et actrices porno qui vous font passer des frissons au risque de leur vie, honneur aux putes, là ça se passe vraiment, tandis que les femmes officielles je les vois toujours passer raides raides pas comme moi bon j'arrête. De toute façon si tu souris à un homme et que tu es une femme te voilà emmerdée jusqu'au trognon, les statuts de la correction stipulent aux Etats-Unis que si une femme se fait dévisager par un inconnu elle doit accentuer sons sourire, les Ricains n'insistent pas mais les Siciliens 0 Madonna...
Qui a dit "La vie d'une belle femme dans la rue ressemble à celle d'un lapin le jour de l'ouverture de la chasse", Kersauson ou ? lecteur, aide-moi. Mais tout ça c'est normal parce que l'homme est con. Ce qui est plus anormal (quels efforts j'exige des femmes nom de Zeus, "aux qualités qu'un homme COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Jamais de spontanéité chez la femme, toujours calculer non seulement si elle ne va pas attraper un enfant ou le virus (sur le même plan vous remarquez, je me suis toujours demandé quelle rage avaient les gens de toujours vouloir se reproduire de génération de connards en génération de connards), la femme se satisfait fort bien elle-même, elle jouit vachement bien et dans 60% des cas avec un partenaire ôtez 11 % avec UNE partenaire ça fait 49% qui restent pour l'homme, d'où il faut défalquer selon Brassens 95% des femmes qui s'emmerdent en baisant et tout ça c'est vachement encourageant, que si ça faisait pas si mal je me la couperai avec un cutter, si t'en as pas tu demandes à un cutterreux (mais queue d'esprit, queue d'esprit!).
Tu devrais te renouveler.
Ta gueule
Ca m'obsède. Parce que partout j'entends dire que les femmes c'est facile, j'ouvre ma braguette et elles tombent comme des mouches (les mouches d'accord les femmes non, vieille vanne), et je n'en possède aucune preuve, sauf dans les films porno là je vois le truc dans le chose, ça il n'y a pas moyen de le jouer, c'est pour de bon, et une actrice a même confié que si tu n'étais pas bien accroché(e) (même chose pour les hommes) si tu n'aimais pas vraiment t'exhiber devant les caméras tu plongeais aussi bien jusqu'au suicide, honneur aux acteurs et actrices porno qui vous font passer des frissons au risque de leur vie, honneur aux putes, là ça se passe vraiment, tandis que les femmes officielles je les vois toujours passer raides raides pas comme moi bon j'arrête. De toute façon si tu souris à un homme et que tu es une femme te voilà emmerdée jusqu'au trognon, les statuts de la correction stipulent aux Etats-Unis que si une femme se fait dévisager par un inconnu elle doit accentuer sons sourire, les Ricains n'insistent pas mais les Siciliens 0 Madonna...
Qui a dit "La vie d'une belle femme dans la rue ressemble à celle d'un lapin le jour de l'ouverture de la chasse", Kersauson ou ? lecteur, aide-moi. Mais tout ça c'est normal parce que l'homme est con. Ce qui est plus anormal (quels efforts j'exige des femmes nom de Zeus, "aux qualités qu'un homme COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-42
exige d'une femme combien d'entre eux
mériteraient-ils d'en être une", mot de Beaumarchais mis à
toutes les sauces) c'est que malgré quatre mille ans d'atavisme et
depuis l'existence de cette pilule dont on nous bassine les oreilles
la femme soit toujours restée aussi froide et circonspecte, les
magazines lui ressassant que les hommes ça tire et ça s'en
va.
Donc, quatre mille ans balayés comme ça, allons mesdames vite un petit effort, le vagin ouvert et plus vite que ça, c'est votre faute s'il y a des putes, c'est votre faute s'il y a des pédés des pédos, et la guerre tant qu'on y est parce que nous sommes frustrés nous autres les hommes toujours à nous gratter les couilles pour vérifier si elles ne sont pas tombées à la Michaël Jackson, nous sommes des petits saints si vous en avez de gros, nous sommes à vos pieds et nous vous crachons dessus sitôt lâchée la purée, pour ce qui est de la belle dissert en neuf points façon agrèg tu repasseras.
Parce que nous les mâles depuis quatre mille ans on a vachement évolué, nous sommes toujours tout frais tout roses tout délicats, on n'ose plus, on est pleins de griefs,bourrés de méfiance, on ne sait plus sur quel pied bander, je ne suis pas plus mauvais que Sollers ou que Marie-Claire là, ou que Brel (quel Aréopage) qui dit que les putains les vraies c'est celles qui font payer pas avant mais après -c'est vrai: les putes, j'aime bien -j'aimais bien, maintenant elles m'intimident, il me faudrait un temps fou un argent fou, figurez-vous que je les considère à présent comme des vraies femmes dis donc, que je ne connais pas, c'était le bon temps avant j'entrais je tirais en éjaculateur précoce jouissance maximum je ne retrouverai plus jamais ça, les putes c'est franc, ou l'amabilité ou l'indifférence ou le mépris mais ça ne fait que trois possibilités. L'une d'elle m'a dit "Si tu baises déjà comme ça à 19 ans ce sera vraiment bon plus tard", ou encore " Avec toi au moins on discute mais il y en a plein d'autres qui viennent tirer un coup comme on va dans une pissotière", quant aux avanies je ne vais tout de même pas vous les raconter je ne suis pas là pour faire le maso non mais...
Seulement, quitte à naviguer dans le cliché, avec les putes c'est bien net, bien carré, elles ont parfaitement compris que tu étais un pédé plus ou moins refoulé qui n'arrivait pas à en toucher une et qui couchait avec une femme vénale parce que ça leur prouvait qu'anatomiquement du moins ils restaient bien des hommes, est-ce que les femmes ont peur de perdre leur féminité au point où les hommes ont peur de perdre leur virilité? Celle qui répond a gagné une branlette gratuite. Je disais donc que si tu te maries avec une femme, cela signifie que tu lui abandonnes tout, tes amis, ta famille, ta Manrnan, et que tu les troques contre ses amis à elle qui valent tellement mieux que les tiens, sa famille à elle voir plus haut, sa Mère à elle idem.
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Donc, quatre mille ans balayés comme ça, allons mesdames vite un petit effort, le vagin ouvert et plus vite que ça, c'est votre faute s'il y a des putes, c'est votre faute s'il y a des pédés des pédos, et la guerre tant qu'on y est parce que nous sommes frustrés nous autres les hommes toujours à nous gratter les couilles pour vérifier si elles ne sont pas tombées à la Michaël Jackson, nous sommes des petits saints si vous en avez de gros, nous sommes à vos pieds et nous vous crachons dessus sitôt lâchée la purée, pour ce qui est de la belle dissert en neuf points façon agrèg tu repasseras.
Parce que nous les mâles depuis quatre mille ans on a vachement évolué, nous sommes toujours tout frais tout roses tout délicats, on n'ose plus, on est pleins de griefs,bourrés de méfiance, on ne sait plus sur quel pied bander, je ne suis pas plus mauvais que Sollers ou que Marie-Claire là, ou que Brel (quel Aréopage) qui dit que les putains les vraies c'est celles qui font payer pas avant mais après -c'est vrai: les putes, j'aime bien -j'aimais bien, maintenant elles m'intimident, il me faudrait un temps fou un argent fou, figurez-vous que je les considère à présent comme des vraies femmes dis donc, que je ne connais pas, c'était le bon temps avant j'entrais je tirais en éjaculateur précoce jouissance maximum je ne retrouverai plus jamais ça, les putes c'est franc, ou l'amabilité ou l'indifférence ou le mépris mais ça ne fait que trois possibilités. L'une d'elle m'a dit "Si tu baises déjà comme ça à 19 ans ce sera vraiment bon plus tard", ou encore " Avec toi au moins on discute mais il y en a plein d'autres qui viennent tirer un coup comme on va dans une pissotière", quant aux avanies je ne vais tout de même pas vous les raconter je ne suis pas là pour faire le maso non mais...
Seulement, quitte à naviguer dans le cliché, avec les putes c'est bien net, bien carré, elles ont parfaitement compris que tu étais un pédé plus ou moins refoulé qui n'arrivait pas à en toucher une et qui couchait avec une femme vénale parce que ça leur prouvait qu'anatomiquement du moins ils restaient bien des hommes, est-ce que les femmes ont peur de perdre leur féminité au point où les hommes ont peur de perdre leur virilité? Celle qui répond a gagné une branlette gratuite. Je disais donc que si tu te maries avec une femme, cela signifie que tu lui abandonnes tout, tes amis, ta famille, ta Manrnan, et que tu les troques contre ses amis à elle qui valent tellement mieux que les tiens, sa famille à elle voir plus haut, sa Mère à elle idem.
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-43
Quand elle a la bonne chance de tomber
sur un brave mec ou une couille molle qui n'a pas d'idées, qui ne
dit ni oui ni non bien au contraire, au lieu de lui apprendre la
liberté, la formation de soi-même et la conquête de l'estime de
soi-même, eh bien non, elle en profite, elle est tombée sur le bon
zig et de tout décider, où on habitera, quels films on va voir,
quelles gens on va fréquenter etc. Le but ultime de la femme est de
transformer son mari en brave toutou bêlant ce qui vaut bien la
vache folle qui fait "miaou". Ca la venge de quatre mille
ans d'esclavage-mon-cul.
On ne s'en sortira jamais, ça rappelle tout à fait l'enquête "les garçons et les filles" dans le Journal de Mickey ou dans Mademoiselle Vingt Ans (même niveau), et comme disait à peu près Montaigne "L'homme qui se moque de la femme c'est le manche qui se moque du poêlon" amis poètes bonsoir pourquoi je vous raconte tout ça, je ne révolutionne pas la littérature française et vous ne serez pas fatigué en reposant le journal (le quoi ?). Mais dans mes moments d'insomnie je me ressasse tout ça et c'est vachement douloureux, il me vient des mouvements d'éloquence gros comme le bras genre fist-fucking, et au réveil tout ne va pas si mal, il y a du mou dans l'érection de six heures trente-cinq mais la vie est belle, "la Chine n'est pas une démocratie!
Quel est l'intervalle entre deux élections chez vous, hein? -Tous les matins à six heules comme d'habitude" bon, la revue est gratuite on ne va pas se fatiguer.
Tout de même je me déçois.
Ma gueule.
Tout ça ne me dit pas pourquoi j'ai tellement aimé les femmes et pourquoi elles me l'ont si peu rendu. C'est la destinée. T'avais qu'à. Et quand le désespoir me reprendra je serai allongé avec ma femme qui dort et je n'aurai pas de papier sous la main, la vérité c'est que tu es un gros flemmard. A présent la sexualité a reculé au quinzième rang à peu près de mes préoccupations, après avoir occupé la première pendant quarante ans non stop (dépucelage à 10 ans, la vérité si je mens), combien de temps faudra-t-il pour qu'elle me devienne indifférente (les deux vieux sur le banc: "Tu te souviens quand on courait après les filles? Ah ouais ! et pourquoi qu'on leur courait après, aux filles ?"), puis pour que je la trouve dégoûtante ("On n'a pas idée de se coller toujours l'un à l'autre toute la journée pour se sucer la figure" -les vieilles d'un asile de vieux face à deux octos restés vert et verte, mais des vieilles n'est-ce pas vous avez noté) ?
Bon sang c'est horrible de voir que ses opinions dépendent de ses hormones et pas de ses convictions, je vous le dis je pardonne tout à tous parce que voyez-vous on n'est pas même COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
On ne s'en sortira jamais, ça rappelle tout à fait l'enquête "les garçons et les filles" dans le Journal de Mickey ou dans Mademoiselle Vingt Ans (même niveau), et comme disait à peu près Montaigne "L'homme qui se moque de la femme c'est le manche qui se moque du poêlon" amis poètes bonsoir pourquoi je vous raconte tout ça, je ne révolutionne pas la littérature française et vous ne serez pas fatigué en reposant le journal (le quoi ?). Mais dans mes moments d'insomnie je me ressasse tout ça et c'est vachement douloureux, il me vient des mouvements d'éloquence gros comme le bras genre fist-fucking, et au réveil tout ne va pas si mal, il y a du mou dans l'érection de six heures trente-cinq mais la vie est belle, "la Chine n'est pas une démocratie!
Quel est l'intervalle entre deux élections chez vous, hein? -Tous les matins à six heules comme d'habitude" bon, la revue est gratuite on ne va pas se fatiguer.
Tout de même je me déçois.
Ma gueule.
Tout ça ne me dit pas pourquoi j'ai tellement aimé les femmes et pourquoi elles me l'ont si peu rendu. C'est la destinée. T'avais qu'à. Et quand le désespoir me reprendra je serai allongé avec ma femme qui dort et je n'aurai pas de papier sous la main, la vérité c'est que tu es un gros flemmard. A présent la sexualité a reculé au quinzième rang à peu près de mes préoccupations, après avoir occupé la première pendant quarante ans non stop (dépucelage à 10 ans, la vérité si je mens), combien de temps faudra-t-il pour qu'elle me devienne indifférente (les deux vieux sur le banc: "Tu te souviens quand on courait après les filles? Ah ouais ! et pourquoi qu'on leur courait après, aux filles ?"), puis pour que je la trouve dégoûtante ("On n'a pas idée de se coller toujours l'un à l'autre toute la journée pour se sucer la figure" -les vieilles d'un asile de vieux face à deux octos restés vert et verte, mais des vieilles n'est-ce pas vous avez noté) ?
Bon sang c'est horrible de voir que ses opinions dépendent de ses hormones et pas de ses convictions, je vous le dis je pardonne tout à tous parce que voyez-vous on n'est pas même COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-44
responsable de ses pensées Sartre je
t'emmerde. Mes actes alors? J'ai toujours fui. Depuis la gonzesse qui
me poursuivait dans la rue alors que je la repoussais ("Tu n'es
pas une bonne élève! mon père ne voudra jamais que je fréquente
une fille qui n'est pas une bonne élève!" -ah, vous voyez que
je livre à vos fiers appétits quelques bribes de masochisme
complaisant) jusqu'à cette autre qui me mettait la tête sur
l'épaule devant tout le monde et à qui il aurait suffi que je
donnasse un rendez-vous n'importe où n'importe quand pour qu'elle me
tombât dans les bras ( Armance de Stendhal: "Une fois dans mes
bras l'objet aimé / Qu'en ferais-je / Qu'en ferais- je" -mais
non ce n'est pas un roman de l'impuissance universitaires de mes
testicules -toujours est-il que si une femme me souriait quand je lui
parlerais d'amour que je penserais toujours, immédiatement,
sur-le-champ, qu'elle se fout de ma gueule, soit qu'elle ait repéré
que ma braguette était ouverte, soit qu'elle ait vu La Nouille qui
me barrait le visage au restaurant (extraordinaire court-métrage,
Die Nudel, la Nouille), mais jamais il ne me viendrait à l'idée que
ce serait par sympathie, parce qu'une femme qui voudrait faire
l'amour dans mon esprit, dans mon phantasme, elle aurait l'air
inquiet et vachement hagard, alors les plaisanteries rigolotes pour
faire passer à la rigolade l'enfilage du préservatif très peu pour
moi merci.
J'ai là une lettre super qui va vous
regonfler le peps d'un numéro plutôt flagada, c'est d'un de mes
amis qui tient une place particulière dans mon imaginaire e tutti
quanti -ce genre de foutage de gueule, il n'y a que de lui que je le
tolérerai, vu ?
De la nature exacte des bêtes
Saviez pas ?
Le Singe Vert n'est pas un singe. Avouez que pour du scoop, c'est du scoop! Eh oui, le Singe Vert n'est pas un primate encore poilu, mais un lion. C'est un vieux lion, la crinière blonde mitée, le mufle ridé, les griffes émoussées; il est fatigué.
Autour de lui, de jeunes lions sans interrogations lui crient: "Hou! le vieux con! Hou! le vieux con !" Et les jeunes lioncelles, bronzées sous le soleil de Jungle Story, tournent vers lui leur séant et lui rient: "Hou! l'impuissant! Hou! L'impuissant !"
Quelques vieux lions, compagnons de piste, s'approchent parfois de lui, par derrière, pour lui planter cruellement leurs crocs dans l'échine et lui lancent (au choix) : "Hou! le réac ! Hou! le COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
De la nature exacte des bêtes
Saviez pas ?
Le Singe Vert n'est pas un singe. Avouez que pour du scoop, c'est du scoop! Eh oui, le Singe Vert n'est pas un primate encore poilu, mais un lion. C'est un vieux lion, la crinière blonde mitée, le mufle ridé, les griffes émoussées; il est fatigué.
Autour de lui, de jeunes lions sans interrogations lui crient: "Hou! le vieux con! Hou! le vieux con !" Et les jeunes lioncelles, bronzées sous le soleil de Jungle Story, tournent vers lui leur séant et lui rient: "Hou! l'impuissant! Hou! L'impuissant !"
Quelques vieux lions, compagnons de piste, s'approchent parfois de lui, par derrière, pour lui planter cruellement leurs crocs dans l'échine et lui lancent (au choix) : "Hou! le réac ! Hou! le COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 34-45
réac !" ("Hou! le rouge! Hou!
le rouge !")
Au loin, quelques super-prédateurs, grimpant la dune en 4 x 4, lui crachent: "Hou! le salarié! Hou! le salarié!"
Alors le vieux lion, presque seul, pousse un rugissement formidable, lance un regard encore d'acier, lève une grosse patte menaçante qu'il laissera retomber sans haine, quand le rugissement se mue en un énorme rire, car il a déjà vécu tant d'aventures en Mobylette, à Montalivet, en banlieue, en lycée, à Bordeaux (singulier: Bordel), il a donné et reçu tant de coups, qu'il connaît le prix des choses et surtout de la lionitude qu'il observe, désormais, de la tanière des bords de l'Océan... "Le Singe Vert est un vieux Lion, il est fatigué. Arrêtez un instant vos ronronnements, écoutez ces rugissements, régulièrement espacés: ils vous intéressent.
Ils parlent de vous.
Signé: X + XI (alias Jehan de Tours)
C'est là que je me suis marré comme une baleine.
Au loin, quelques super-prédateurs, grimpant la dune en 4 x 4, lui crachent: "Hou! le salarié! Hou! le salarié!"
Alors le vieux lion, presque seul, pousse un rugissement formidable, lance un regard encore d'acier, lève une grosse patte menaçante qu'il laissera retomber sans haine, quand le rugissement se mue en un énorme rire, car il a déjà vécu tant d'aventures en Mobylette, à Montalivet, en banlieue, en lycée, à Bordeaux (singulier: Bordel), il a donné et reçu tant de coups, qu'il connaît le prix des choses et surtout de la lionitude qu'il observe, désormais, de la tanière des bords de l'Océan... "Le Singe Vert est un vieux Lion, il est fatigué. Arrêtez un instant vos ronronnements, écoutez ces rugissements, régulièrement espacés: ils vous intéressent.
Ils parlent de vous.
Signé: X + XI (alias Jehan de Tours)
C'est là que je me suis marré comme une baleine.
COLLIGNON
HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-46
Exergue: Aussi void-on qu'un propos vicieux Plus que le vice est
souvent odieuxDu Bellay -Divers jeux rustiques -XXXVI -"La
vieille courtisanne "...eh ben vous allez être servis, parce
que question conneries ça va dégager...
Il y a, dit Renaud Camus (mais qui peut blairer Renaud Camus?) une frontière encore plus radicale que celle qui sépare les pauvres et les riches; c'est celle, dit Bobin (mais qui peut blairer Bobin ?) qui sépare ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas. C'est ben vrai. J'ai entendu ça l'autre jour dans la salle des profs (je hante ces lieux de haute culture, cinq minutes de temps en temps avant d'avoir envie de chier, parce qu'il faut bien entretenir ses rapports humains comme indiqué sur l'ordonnance (attention, tout abus entraîne des effets indésirables) - en réponse à un collègue vantant les bienfaits de la lecture: un prof de physique (pas de danger que ce soit d'une autre matière, je vous le dis en vérité, les enseignants scientifiques ne font pas le même métier que les enseignants littéraires, on aura beau faire et beau dire, n'en déplaise à Raymond Queneau (mais qui peut blairer Queneau ?) la frontière là aussi est rigoureusement étanche -"Oh mais! disait le "collègue" (?) je connais des gens qui n'ont pas lu un livre de leur vie et qui sont tout de même très ouverts à tout, qui s'intéressent à tout et sont eux-mêmes très intéressants !"
Premièrement, le monsieur de la physique-chimie déplace le problème: on ne lui parle pas de morale, on lui parle de littérature -la confusion dure depuis Flaubert (et qui peut ne pas aimer Flaubert ?) .Deuxièmement, ces amis-là sont assurément très intéressants les uns pour les autres, la preuve, c'est que c'est eux qui le disent, mais je ne vois pas comment un type qui ne s'intéresse ni à la littérature, ni (mon oreille à couper) à la musique classique ni (ma mai~) à la peinture, ni au ballet ni à quoi que ce soit de culturel peut se qualifier d' "esprit ouvert" et "'curieux de tout".
Il est vrai que mon estimable collègue de philo avait placé le débat sur un terrain miné, celui de la connaissance. Il prétendait (à juste titre, hélas, mais avec un siècle de retard, hélas bis, que la lecture était le meilleur moyen d'acquérir des connaissances. Il n'en est plus ainsi! N'importe quelle Marie-Claire vous rappellera fort opportunément que la télévision, n'est-ce pas, qu'Internet, n'est-ce pas (je ne parviens pas à donner à ce mot un ridicule orthographique équivalent à celui dont je voudrais souiller l'expression extatique de ceux qui l'emploient) " avait changé tout cela ", et que cela COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Il y a, dit Renaud Camus (mais qui peut blairer Renaud Camus?) une frontière encore plus radicale que celle qui sépare les pauvres et les riches; c'est celle, dit Bobin (mais qui peut blairer Bobin ?) qui sépare ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas. C'est ben vrai. J'ai entendu ça l'autre jour dans la salle des profs (je hante ces lieux de haute culture, cinq minutes de temps en temps avant d'avoir envie de chier, parce qu'il faut bien entretenir ses rapports humains comme indiqué sur l'ordonnance (attention, tout abus entraîne des effets indésirables) - en réponse à un collègue vantant les bienfaits de la lecture: un prof de physique (pas de danger que ce soit d'une autre matière, je vous le dis en vérité, les enseignants scientifiques ne font pas le même métier que les enseignants littéraires, on aura beau faire et beau dire, n'en déplaise à Raymond Queneau (mais qui peut blairer Queneau ?) la frontière là aussi est rigoureusement étanche -"Oh mais! disait le "collègue" (?) je connais des gens qui n'ont pas lu un livre de leur vie et qui sont tout de même très ouverts à tout, qui s'intéressent à tout et sont eux-mêmes très intéressants !"
Premièrement, le monsieur de la physique-chimie déplace le problème: on ne lui parle pas de morale, on lui parle de littérature -la confusion dure depuis Flaubert (et qui peut ne pas aimer Flaubert ?) .Deuxièmement, ces amis-là sont assurément très intéressants les uns pour les autres, la preuve, c'est que c'est eux qui le disent, mais je ne vois pas comment un type qui ne s'intéresse ni à la littérature, ni (mon oreille à couper) à la musique classique ni (ma mai~) à la peinture, ni au ballet ni à quoi que ce soit de culturel peut se qualifier d' "esprit ouvert" et "'curieux de tout".
Il est vrai que mon estimable collègue de philo avait placé le débat sur un terrain miné, celui de la connaissance. Il prétendait (à juste titre, hélas, mais avec un siècle de retard, hélas bis, que la lecture était le meilleur moyen d'acquérir des connaissances. Il n'en est plus ainsi! N'importe quelle Marie-Claire vous rappellera fort opportunément que la télévision, n'est-ce pas, qu'Internet, n'est-ce pas (je ne parviens pas à donner à ce mot un ridicule orthographique équivalent à celui dont je voudrais souiller l'expression extatique de ceux qui l'emploient) " avait changé tout cela ", et que cela COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-47
expliquait (comme si la chose pouvait s'expliquer !) le " déclin
de la connaissance livresque DONC des profs qui le véhiculent"
bravo Marie-Claire maintenant ta gueule).
J'ai contre-attaqué sur un autre terrain moi aussi (tant les discussions ne sont que des fausses pistes accumulées) sur le terrain de la volupté du style. Mais en fait, pauvre buse de prof de chimie (puisque c'est de toi qu'on est parti), ne te rends-tu pas compte de la différence qu'il y a de la " connaissance" au " renseignement" ? Tu veux un " renseignement" ? tu regardes dans ton dictionnaire, tu consulte le site wwwtroucucul.com- mais tu l'auras aussitôt oublié. La connaissance, " connais-toi toi-même ", c'est de la littérature qu'elle te viendra. Car elle te parle de régions situées à une profondeur inconnue en toi, je fais ici du Marie-Claire philosophique.
Mais mon collègue de philo se montrait conciliant! Il ponctuait son discours de grommellements concessifs, de "évidemment ", de " nous pouvons dire cela à la rigueur ", non et NON! cher collègue et néanmoins ami, il ne faut pas user de ménagements de dissertation avec des crétins de cette espèce, il ne faut pas automatiquement respecter l'adversaire, il faut lui dire" T'es con ", ça fait beaucoup de bien. Cela me rappelle très exactement cette prof de maths (qu'est-ce que je vous disais ?) (parce que vous croyiez peut-être que c'était parmi les profs que se recrutaient les couches les plus cultivées de la population? grave erreur; il Y a encore vingt ans c'étaient les médecins, à présent, Mme Bruno-Demais, dermatologue à Uzès, désigne les ouvrages de son père dans sa bibliothèque sous l'appellation de " travaux sur le vieux français, alors qu'il parle de la littérature au XVIIIè s., bravo les réformateurs, vous avez enfin réussi à transformer les médecins en connards sans formation littéraire, de ces médecins de merde qui vous disent comme ça à brûle-pourpoinct et presque en vous engueulant" Comment Madame, vous n'êtes même pas capable de m'informer que vous êtes séro-positive ? c'est marqué là, sur votre dossier" -la femme l'ignorait elle est ressortie de là-dedans" suffocante et blême ") -cette prof de maths en extase devant des citoyens des Etats-Unis (qu'est-ce que je ne vous disais pas 1) des gens incapables attention vous allez bien lire de reconnaître leur propre pays sur un globe terrestre, et qualifiés encore une fois de "gens intéressants, entreprenants et ouverts à tout" -c'est quoi, ça ? C'est exactement semblable à ces j'aimerais pouvoir écrire tout petits enfants, mais hélas il s~agit de grands couillons de quatorze ans incapables de distinguer sur une carte de géographie la mer et le continent, je ne vous mens pas j'ai vu de mes yeux vu écrit" Chine" en plein milieu de la mer de Chine..
...Des Américains disait ma grosse prof? (oui d'accord ce n'est pas parce qu'on est gros qu'on est COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
J'ai contre-attaqué sur un autre terrain moi aussi (tant les discussions ne sont que des fausses pistes accumulées) sur le terrain de la volupté du style. Mais en fait, pauvre buse de prof de chimie (puisque c'est de toi qu'on est parti), ne te rends-tu pas compte de la différence qu'il y a de la " connaissance" au " renseignement" ? Tu veux un " renseignement" ? tu regardes dans ton dictionnaire, tu consulte le site wwwtroucucul.com- mais tu l'auras aussitôt oublié. La connaissance, " connais-toi toi-même ", c'est de la littérature qu'elle te viendra. Car elle te parle de régions situées à une profondeur inconnue en toi, je fais ici du Marie-Claire philosophique.
Mais mon collègue de philo se montrait conciliant! Il ponctuait son discours de grommellements concessifs, de "évidemment ", de " nous pouvons dire cela à la rigueur ", non et NON! cher collègue et néanmoins ami, il ne faut pas user de ménagements de dissertation avec des crétins de cette espèce, il ne faut pas automatiquement respecter l'adversaire, il faut lui dire" T'es con ", ça fait beaucoup de bien. Cela me rappelle très exactement cette prof de maths (qu'est-ce que je vous disais ?) (parce que vous croyiez peut-être que c'était parmi les profs que se recrutaient les couches les plus cultivées de la population? grave erreur; il Y a encore vingt ans c'étaient les médecins, à présent, Mme Bruno-Demais, dermatologue à Uzès, désigne les ouvrages de son père dans sa bibliothèque sous l'appellation de " travaux sur le vieux français, alors qu'il parle de la littérature au XVIIIè s., bravo les réformateurs, vous avez enfin réussi à transformer les médecins en connards sans formation littéraire, de ces médecins de merde qui vous disent comme ça à brûle-pourpoinct et presque en vous engueulant" Comment Madame, vous n'êtes même pas capable de m'informer que vous êtes séro-positive ? c'est marqué là, sur votre dossier" -la femme l'ignorait elle est ressortie de là-dedans" suffocante et blême ") -cette prof de maths en extase devant des citoyens des Etats-Unis (qu'est-ce que je ne vous disais pas 1) des gens incapables attention vous allez bien lire de reconnaître leur propre pays sur un globe terrestre, et qualifiés encore une fois de "gens intéressants, entreprenants et ouverts à tout" -c'est quoi, ça ? C'est exactement semblable à ces j'aimerais pouvoir écrire tout petits enfants, mais hélas il s~agit de grands couillons de quatorze ans incapables de distinguer sur une carte de géographie la mer et le continent, je ne vous mens pas j'ai vu de mes yeux vu écrit" Chine" en plein milieu de la mer de Chine..
...Des Américains disait ma grosse prof? (oui d'accord ce n'est pas parce qu'on est gros qu'on est COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-48
con) ? je veux dire des Hominidés américains, ou des vaches, ou des
chevaux? Et ma collègue de bader d'admiration devant cette mentalité
si à la page, si moderne, qui ne s'encombre pas de tous nos préjugés
vieillots culturo-européens -attendez, je vais vous dire ce qu'il y
a : ces gens-là ne s'intéressent bien entendu qu'à une seule
chose: l'Hhhinternet, que c'est pas la peine d'apprendre quoi que ce
soit puisque si t'as besoin d'un "renseignement", tout est
dedans.
C'est la même prof qui voulait remplacer je ne sais quoi par de la science judiciaire, parce que ça pouvait être Hûtile à se débattre dans la vie en cas de procès mais ma vieille! ma grosse! j'ai pu éviter tout procès depuis le début de mon existence (sauf un, parce que ma femme m'y a poussé sur les conseils de son notaire, total on a perdu 3000 F avec un mot méprisant de l'avocat, retenez bien ça les Papons : on ne peut rien contre un homme de 73 ans).
Utile! le grand mot a été lâché! Ca ne sert à rien d'apprendre le français, car les tribus se communiquent leur langage en se parlant les uns aux autres, et ça ne sert à rien d'écrire des textes que personne i comprend! lu tel quel dans une copie de bac! je n'ai pas mis" connard " en marge parce que n'est-ce pas je n'ai pas le droit. Utile! parce que pour eux, un livre, c'est "quelque chose où on trouve des renseignements". L'autre abruti de tout à l'heure, il me disait "Ce qui m'intéresse chez Marguerite Duras" -ça c'est de la référence coco, rien qu'à lancer le nom tu fais tout de suite connaisseur, et j'aime Marguerite Duras, "c'est la façon dont elle parle de la misère" -mais once again mon pote, ce n'est pas le côté humanitaire qui compte en littérature, c'est le goût de Duras dans la bouche après qu'elle a fini de parler~écrire, je m'en fous de la misère quand je lis, c'est pour plus tard, c'est un autre sujet -il faut s' "aider les uns les autres" à présent, on dirait les naufragés du radeau de la Méduse qui se bouffent les uns les autres de gluante compassion, il faut "soulager la misère du monde", mais qu'est-ce que tu veux leur apporter aux autres, si tu n'as même pas été foutu de te former toi-même avec ta Culture?
C'est de la misère de l'âme qu'elle parle la Marguerite, et ça tu ne peux pas le comprendre, analphabète, comment peux-tu dire que ça ne sert à rien d'avoir des ailes si tu te les es arrachées dès le plus jeune âge?
"Le latin, ça ne sert à rien, disait Léotard, l'autre, l'acteur ("et tout le monde aime..."), le grec, on s'en branle! -qu'ils se branlent. Celui qui n'est que matheux, il est con."
Quand nous fut révélée (révélée? je rigole) l'ignominie du général Aussaresses, vous pensez bien que les journalistes (les autres journalistes) n'ont pas manqué d'insister sur le fait que pourtant, il COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
C'est la même prof qui voulait remplacer je ne sais quoi par de la science judiciaire, parce que ça pouvait être Hûtile à se débattre dans la vie en cas de procès mais ma vieille! ma grosse! j'ai pu éviter tout procès depuis le début de mon existence (sauf un, parce que ma femme m'y a poussé sur les conseils de son notaire, total on a perdu 3000 F avec un mot méprisant de l'avocat, retenez bien ça les Papons : on ne peut rien contre un homme de 73 ans).
Utile! le grand mot a été lâché! Ca ne sert à rien d'apprendre le français, car les tribus se communiquent leur langage en se parlant les uns aux autres, et ça ne sert à rien d'écrire des textes que personne i comprend! lu tel quel dans une copie de bac! je n'ai pas mis" connard " en marge parce que n'est-ce pas je n'ai pas le droit. Utile! parce que pour eux, un livre, c'est "quelque chose où on trouve des renseignements". L'autre abruti de tout à l'heure, il me disait "Ce qui m'intéresse chez Marguerite Duras" -ça c'est de la référence coco, rien qu'à lancer le nom tu fais tout de suite connaisseur, et j'aime Marguerite Duras, "c'est la façon dont elle parle de la misère" -mais once again mon pote, ce n'est pas le côté humanitaire qui compte en littérature, c'est le goût de Duras dans la bouche après qu'elle a fini de parler~écrire, je m'en fous de la misère quand je lis, c'est pour plus tard, c'est un autre sujet -il faut s' "aider les uns les autres" à présent, on dirait les naufragés du radeau de la Méduse qui se bouffent les uns les autres de gluante compassion, il faut "soulager la misère du monde", mais qu'est-ce que tu veux leur apporter aux autres, si tu n'as même pas été foutu de te former toi-même avec ta Culture?
C'est de la misère de l'âme qu'elle parle la Marguerite, et ça tu ne peux pas le comprendre, analphabète, comment peux-tu dire que ça ne sert à rien d'avoir des ailes si tu te les es arrachées dès le plus jeune âge?
"Le latin, ça ne sert à rien, disait Léotard, l'autre, l'acteur ("et tout le monde aime..."), le grec, on s'en branle! -qu'ils se branlent. Celui qui n'est que matheux, il est con."
Quand nous fut révélée (révélée? je rigole) l'ignominie du général Aussaresses, vous pensez bien que les journalistes (les autres journalistes) n'ont pas manqué d'insister sur le fait que pourtant, il COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-49
avait fait d'excellentes études classiques, excellent élève de
latin et de grec merci mes couilles pour le coup de patte, ça ne
vous aurait rien fait d'ajouter qu'il avait fait aussi d'excellentes
études en maths et en physique?
Mais non, il vaut bien mieux fermer des sections de grec à onze élèves parce que le seuil est de quinze, n'est-ce pas, et les remplacer par une option "techno", comme si c'était incompatible, autrefois même les artisans avaient quelques notions de latin, il faut absolument persuader le bon peuple que "lire, ça n'a jamais servi à former des gens meilleurs ni plus intelligents" -ne pas lire, encore moins. "Lire ça ne sert à rien", eh va chier, prof de maths... Les maths à mort! Vous ne pouvez plus penser quand vous ne faites que des maths, j'ai même connu je ne dis pas un Gitan heureux mais un étudiant qui a abandonné une carrière scientifique parce que le programme était si chargé qu'il ne pouvait plus lire une ligne, il fait du journalisme, mon Dieu mon Dieu pourvu que ce soit du bon...
Tous ces gens-là sont contaminés par la vérole internet, celle qui vous fait croire que vous savez tout sous prétexte que le dictionnaire est là juste à côté de vous et qu'il suffit de l'ouvrir, alors qu'ils feraient mieux de la fermer.
Perles d'ordinateur.
Le Singe Vert n'en finira jamais avec son catalogue de connenes concernant les Internettolâtres. Un jour je demande à un EXcellent réparateur ("Vous êtes bien contents de nous trouver hein, quand il s'agit de réparer vos machines -Mais oui mon vieux exactement comme je suis bien content d'aller chier tous les jours") s'il n'existe pas des machines utilisant l'alphabet grec. Il s'esbaudit "Comment ils se servent encore de l'alphabet grec? ils n'utilisent pas l'anglais? c'est tout de même plus commode!" -mais enfin j'ai hurlé c'est leur langue, non? d'un air tellement féroce que le mec a fait prudemment marche arrière -le grec, la langue éternelle, la langue primordiale, sciemment et consciemment assassinée par toutes les instances académiques, une langue que les Grecs eux-mêmes n'ont pas perdue à travers cinq cents ans de domination turque où elle était interdite, vous entendez, tout Grec parlant sa langue était passible de prison, et les petits enfants étudiaient la nuit chez eux en cachette à la lueur des chandelles ou de la pleine lune la langue et l'histoire de leurs ancêtres, en upplément de leur scolarité en langue turque obligatoire, prenez-en de la graIne Jeunes Français de mes couilles et Monsieur Madelin et autres Allègres prêts tout prêts à nous infliger le biliguisme honteuse capitulation, prêts tout prêts à nous transformer fissa (ça c'est de l'arabe) en COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Mais non, il vaut bien mieux fermer des sections de grec à onze élèves parce que le seuil est de quinze, n'est-ce pas, et les remplacer par une option "techno", comme si c'était incompatible, autrefois même les artisans avaient quelques notions de latin, il faut absolument persuader le bon peuple que "lire, ça n'a jamais servi à former des gens meilleurs ni plus intelligents" -ne pas lire, encore moins. "Lire ça ne sert à rien", eh va chier, prof de maths... Les maths à mort! Vous ne pouvez plus penser quand vous ne faites que des maths, j'ai même connu je ne dis pas un Gitan heureux mais un étudiant qui a abandonné une carrière scientifique parce que le programme était si chargé qu'il ne pouvait plus lire une ligne, il fait du journalisme, mon Dieu mon Dieu pourvu que ce soit du bon...
Tous ces gens-là sont contaminés par la vérole internet, celle qui vous fait croire que vous savez tout sous prétexte que le dictionnaire est là juste à côté de vous et qu'il suffit de l'ouvrir, alors qu'ils feraient mieux de la fermer.
Perles d'ordinateur.
Le Singe Vert n'en finira jamais avec son catalogue de connenes concernant les Internettolâtres. Un jour je demande à un EXcellent réparateur ("Vous êtes bien contents de nous trouver hein, quand il s'agit de réparer vos machines -Mais oui mon vieux exactement comme je suis bien content d'aller chier tous les jours") s'il n'existe pas des machines utilisant l'alphabet grec. Il s'esbaudit "Comment ils se servent encore de l'alphabet grec? ils n'utilisent pas l'anglais? c'est tout de même plus commode!" -mais enfin j'ai hurlé c'est leur langue, non? d'un air tellement féroce que le mec a fait prudemment marche arrière -le grec, la langue éternelle, la langue primordiale, sciemment et consciemment assassinée par toutes les instances académiques, une langue que les Grecs eux-mêmes n'ont pas perdue à travers cinq cents ans de domination turque où elle était interdite, vous entendez, tout Grec parlant sa langue était passible de prison, et les petits enfants étudiaient la nuit chez eux en cachette à la lueur des chandelles ou de la pleine lune la langue et l'histoire de leurs ancêtres, en upplément de leur scolarité en langue turque obligatoire, prenez-en de la graIne Jeunes Français de mes couilles et Monsieur Madelin et autres Allègres prêts tout prêts à nous infliger le biliguisme honteuse capitulation, prêts tout prêts à nous transformer fissa (ça c'est de l'arabe) en COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-50
citoyens de seconde zone dans un pays où bientôt quiconque ne saura
pas l'anglais sera considéré comme un " native ", une
espèce de sous-homme dravidien rigoureusement interdit de profession
parce qu'il ne saura pas "la langue le plus commode"
l'anglais, salopards, assassins de civilisation, " oh moi ce que
j'en disais" balbutiait mon ordinator man, tout de même rendu
compte de sa connerie le mec, mais d'extrême justesse et tout
disposé à la ressortir le jour d'après parce que chez ces gens-là,
M'sieur, ça ne pense pas, ça psittacise, ça perroquette pour les
non-hellénistes.
"Je ne vais tout de même pas me faire chier à apprendre une deuxième langue vivante" disait aussi à mi-voix ce jeune homme (il y en a plein) c'est vrai mon pote, tu ne passes pas pour un con au pied de la Giralda de Séville quand tu demandes tes billets de visite en hurlant et en anglais pour bien montrer que tu la connais la zorglangue (amis de Spirou bonsoir) avec un accent français qui te fous toute la Giralda et toute l'Andalousie en l'air good heavens...
Attends attends c'est pas tout, du même, les quatorzenaires sont inépuisables c'est l'âge bête OK mais maintenant ça se prolonge jusqu'à l'âge de Madelin au moins -c'est très grave et très sous-estimé, mais je considère quant à moi qu'un adolescent de quatorze ans est parfaitement conscient de ce qu'il dit, surtout quand il le répète sans la moindre variation pendant cinq ou six années de suite, ensuite le pli est prix c'est trop tard, ma foi si qu'on reste le même toute sa vie, ce qui n'empêche pas qu'il faut libérer Patrick Henry mais je m'égare comme on dit à Athènes (ça c'est me signe de marque du Singe Vert comprenne qui peut) il disait, le gosse "Lire ça ne sert à rien d'ailleurs ceux qui lisent ils sont pas nets ils sont pédés, je connais une fille elle est complètement conne elle lit elle lit elle n'arrête pas de lire et comment elle fera plus tard pour manipuler l'ordinateur elle sera complètement larguée par rapport à la construction du Futur" -vous remarquez au passage que si moi y en a parler la française comme ça y en a foutu la langue -n'empêche que ta gonzesse elle t'en aura collé plein la tronche avec ses connaissances tirées de son -attention je vais dire un gros mot cerveau tu connais? avant que tu aies eu le réflexe de Pavlov d'allumer ton Hhhhordinateur.
En vérité je vous le dis heureusement qu'il reste encore des gonzesses pour résister à la tout-intemettomania, bientôt nous allons revenir à la dichotomie masculin-féminin, les hommes iront à la chasse à l'Israélien et les femmes cultiveront les Belles-Lettres, le retour des troubadours qui d'ailleurs étaient tous pédés c'est bien connu ("C'est le trou-ba-ba...") putain ça te donne envie de connaître l'avenir, maintenant les mecs ils sont tous plus moches qu'un singe vert avec leurs COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
"Je ne vais tout de même pas me faire chier à apprendre une deuxième langue vivante" disait aussi à mi-voix ce jeune homme (il y en a plein) c'est vrai mon pote, tu ne passes pas pour un con au pied de la Giralda de Séville quand tu demandes tes billets de visite en hurlant et en anglais pour bien montrer que tu la connais la zorglangue (amis de Spirou bonsoir) avec un accent français qui te fous toute la Giralda et toute l'Andalousie en l'air good heavens...
Attends attends c'est pas tout, du même, les quatorzenaires sont inépuisables c'est l'âge bête OK mais maintenant ça se prolonge jusqu'à l'âge de Madelin au moins -c'est très grave et très sous-estimé, mais je considère quant à moi qu'un adolescent de quatorze ans est parfaitement conscient de ce qu'il dit, surtout quand il le répète sans la moindre variation pendant cinq ou six années de suite, ensuite le pli est prix c'est trop tard, ma foi si qu'on reste le même toute sa vie, ce qui n'empêche pas qu'il faut libérer Patrick Henry mais je m'égare comme on dit à Athènes (ça c'est me signe de marque du Singe Vert comprenne qui peut) il disait, le gosse "Lire ça ne sert à rien d'ailleurs ceux qui lisent ils sont pas nets ils sont pédés, je connais une fille elle est complètement conne elle lit elle lit elle n'arrête pas de lire et comment elle fera plus tard pour manipuler l'ordinateur elle sera complètement larguée par rapport à la construction du Futur" -vous remarquez au passage que si moi y en a parler la française comme ça y en a foutu la langue -n'empêche que ta gonzesse elle t'en aura collé plein la tronche avec ses connaissances tirées de son -attention je vais dire un gros mot cerveau tu connais? avant que tu aies eu le réflexe de Pavlov d'allumer ton Hhhhordinateur.
En vérité je vous le dis heureusement qu'il reste encore des gonzesses pour résister à la tout-intemettomania, bientôt nous allons revenir à la dichotomie masculin-féminin, les hommes iront à la chasse à l'Israélien et les femmes cultiveront les Belles-Lettres, le retour des troubadours qui d'ailleurs étaient tous pédés c'est bien connu ("C'est le trou-ba-ba...") putain ça te donne envie de connaître l'avenir, maintenant les mecs ils sont tous plus moches qu'un singe vert avec leurs COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-51
casquettes et leurs shorts trop longs qu'ils ont dû chier dedans, et
dire qu'il y a des gonzesses qui se foutent ça sur le ventre mais je
m'égare bis. Je parlais l'autre jour du Berry, et le gonze, toujours
avec cette voix qui mue empreinte de la plus épaisse prétention: "
Mais qu'est-ce que ça a à voir avec l'acteur Claude Berry? "
Le père, un peu gêné tout de même, à mi-voix (il ne faut pas
contrarier un Henfant" "Mais c'est une province française!
" Vous avez bien entendu mes chers lecteurs, il y a à présent
des jeunes gens de quinze ans qui ne savent plus ce que c'est que le
Berry, " ça ne sert à rien" et " si j'en ai besoin
ou si j'en ai envie" (" besoin" ! " envie "!
Ils n'ont plus que ces mots à la bouche) "je peux le trouver
sur mon ordinateur".
Ce qui me rappelle ce skate-roller à qui on demandait qui était la reine Marie-Antoinette" Eh qu'est-ce que j'en ai à foutre j'en sais rien moi tu vois pas que je suis occupé là... "
Tous nos djeunz ont été élevé dans la religion de l' " enfant roi ", jamais ils n'ont fait connaissance avec la moindre contrariété, et dès qu'il a fait connaissance avec une jeune fille par internet, les deux mères se sont concertées pour qu'ils couchassent ensemble avec un paquet de capotes, ah si ma mère avait fait ça, quelle bénédiction ne lui devrais-je pas! Bravo, bravo, bravo, je suis là au premier degré, j'applaudis des deux mains, et de la queue, Mais toute bite mise à part l'enfant m'entendez-vous l'enfant jamais au grand jamais ne choisira la voie difficile, toujours il ira bêler avec le plus grand nombre, du côté d'Internet et de Jésus crucifié en Nike pour faire plus moderne, avec sa casquette à l'envers, et agonisant en anglais.
Mais pour la liberté sexuelle oh que je crève de jalousie nom de Dieu que je crève de jalousie -et à côté de cela vous avez des enfants qui sont élevés dans la souffrance, surtout parmi le peuple ignorant, parfaitement, je maintiens, qui est-ce qui assassine les SDF, ce sont les apprentis boulangers, pas les bacs plus quatre, ou du moins beaucoup rarement, alors on les ouvre, ces archives secrètes de la police? Elles alimenteraient le racisme social, et alors? Bon, d'accord, on ne va pas recommencer les barricades de juin 1848, quand les bourgeois tiraient sur le peuple présenté comme un ramassis de braillards, leurs fils se sont fait tuer pendant la Commune en 71, vive l'homme, vive l'homme, " moi ce que j'en dis "...
Le pire est à venir. Ce vaillant réparateurs m'entend lui vanter Stefan Zweig auteur vous ne l'ignorez pas chers bachoteurs du "Joueur d'Echecs". Il s'est suicidé avec sa femme parce qu'il avait honte de la victoire (apparente, mais ça il ne pouvait pas le prévoir, entre parenthèses on l'a échappé belle) du nazisme. Ce brave jeune homme est tellement pénétré de haine, je dis bien de haine, de mépris COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Ce qui me rappelle ce skate-roller à qui on demandait qui était la reine Marie-Antoinette" Eh qu'est-ce que j'en ai à foutre j'en sais rien moi tu vois pas que je suis occupé là... "
Tous nos djeunz ont été élevé dans la religion de l' " enfant roi ", jamais ils n'ont fait connaissance avec la moindre contrariété, et dès qu'il a fait connaissance avec une jeune fille par internet, les deux mères se sont concertées pour qu'ils couchassent ensemble avec un paquet de capotes, ah si ma mère avait fait ça, quelle bénédiction ne lui devrais-je pas! Bravo, bravo, bravo, je suis là au premier degré, j'applaudis des deux mains, et de la queue, Mais toute bite mise à part l'enfant m'entendez-vous l'enfant jamais au grand jamais ne choisira la voie difficile, toujours il ira bêler avec le plus grand nombre, du côté d'Internet et de Jésus crucifié en Nike pour faire plus moderne, avec sa casquette à l'envers, et agonisant en anglais.
Mais pour la liberté sexuelle oh que je crève de jalousie nom de Dieu que je crève de jalousie -et à côté de cela vous avez des enfants qui sont élevés dans la souffrance, surtout parmi le peuple ignorant, parfaitement, je maintiens, qui est-ce qui assassine les SDF, ce sont les apprentis boulangers, pas les bacs plus quatre, ou du moins beaucoup rarement, alors on les ouvre, ces archives secrètes de la police? Elles alimenteraient le racisme social, et alors? Bon, d'accord, on ne va pas recommencer les barricades de juin 1848, quand les bourgeois tiraient sur le peuple présenté comme un ramassis de braillards, leurs fils se sont fait tuer pendant la Commune en 71, vive l'homme, vive l'homme, " moi ce que j'en dis "...
Le pire est à venir. Ce vaillant réparateurs m'entend lui vanter Stefan Zweig auteur vous ne l'ignorez pas chers bachoteurs du "Joueur d'Echecs". Il s'est suicidé avec sa femme parce qu'il avait honte de la victoire (apparente, mais ça il ne pouvait pas le prévoir, entre parenthèses on l'a échappé belle) du nazisme. Ce brave jeune homme est tellement pénétré de haine, je dis bien de haine, de mépris COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-52
baveux, je n'arrive plus à trouver de mots assez bas, pour la beurk
pouah lecture et les écrivains qu'il s'est exclamé à mi-voix:
"Quelle perte !" Oui parfaitement jeune morveux, quelle
perte pour l'humanité, pour l'Homme, que le suicide de Stefan Zweig.
Comme j'avais bien besoin de lui pour réparer ma bécane je me suis
abstenu lâchement de lui dire que c'était très exactement ce
qu'avaient dû ricaner les nazis: "Quelle perte! un écrivain de
moins tu parles, et un juif par-dessus le marché! on ne va pas
pleurer !"
Plus fort, plus haut, plus con! Raisonnement: Stefan Zweig a calomnié son personnage Czentovic dans "le Joueur d'Echecs " en prétendant qu'il était borné, qu'il ne savait même pas écrire son nom sans faute d'orthographe, donc il a menti, or les nazis eux aussi ont menti, donc Stefan Zweig s'est suicidé parce que lui aussi il a utilisé la technique du mensonge comme les nazis et c'est tout juste si ce candidat n'a pas ajouté que dans le fond ce suicide c'était bien fait pour sa gueule, et allez donc Stefan Zweig était un nazi, je mets quoi en appréciation là, " Sieg Heil " ?
Hein, les ligues de vertu qui voulez ne pas décourager les gentils petits nélèves, je mets quoi là? une croix gammée en signature? Et c'est ça qui a le droit de vote? Et c'est ça que l'on appelle un homme? Si c'est un homme? Ca dépasse de beaucoup la perle scolaire style Jean-Charles (en voilà encore un qui a bien démoli l'enseignement du latin tiens pauvre con, même si tu t'es repenti après trop tard le mal était fait tu peux bien demander pardon aux familles pauvre assassin le mal est fait). Il y a des gens à qui on ne donne jamais, vous m'entendez, jamais la parole, ce sont les profs de base, jamais, jamais, ceux que l'on enferme en cas de visite du ministre, pour qu'ils n'aillent pas dire à la télé en direct que les réformes c'est du bidon, que les travaux des élèves sont d'une indigence totale parce qu'on leur demande de faire des recherches sur Internet qui sont du niveau prof de fac et qu'ils n'ont pas le centième des capacités requises, vous voulez que je vous dise un énoncé d'exercice? " Transformez ce texte narratif en texte argumentatif', " Transfonnez ce dialogue théâtral en sermon religieux ", pourquoi pas" Faites un pastiche de Proust" tant que vous y êtes? Même moi qui suis un grand écrivain, je n'y arriverais pas.
Mais lisez-les, lisez-les donc à haute voix à l'antenne les travaux et les écrits de vos élèves, qu'on voie le désastre! avant d'être interrompu par un journaliste chien de garde des actions et des réformes merveilleuses du gouvernement! Vous seriez effrayés cher-z auditeurs, effrayés! On peut dire" pine, poil, couilles ", mais on ne peut pas dire à quel point de décadence de déréliction de merde est tombé le langage français! ça on ne peut pas! crime de lèse.jeunesse, crime de lèse-COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Plus fort, plus haut, plus con! Raisonnement: Stefan Zweig a calomnié son personnage Czentovic dans "le Joueur d'Echecs " en prétendant qu'il était borné, qu'il ne savait même pas écrire son nom sans faute d'orthographe, donc il a menti, or les nazis eux aussi ont menti, donc Stefan Zweig s'est suicidé parce que lui aussi il a utilisé la technique du mensonge comme les nazis et c'est tout juste si ce candidat n'a pas ajouté que dans le fond ce suicide c'était bien fait pour sa gueule, et allez donc Stefan Zweig était un nazi, je mets quoi en appréciation là, " Sieg Heil " ?
Hein, les ligues de vertu qui voulez ne pas décourager les gentils petits nélèves, je mets quoi là? une croix gammée en signature? Et c'est ça qui a le droit de vote? Et c'est ça que l'on appelle un homme? Si c'est un homme? Ca dépasse de beaucoup la perle scolaire style Jean-Charles (en voilà encore un qui a bien démoli l'enseignement du latin tiens pauvre con, même si tu t'es repenti après trop tard le mal était fait tu peux bien demander pardon aux familles pauvre assassin le mal est fait). Il y a des gens à qui on ne donne jamais, vous m'entendez, jamais la parole, ce sont les profs de base, jamais, jamais, ceux que l'on enferme en cas de visite du ministre, pour qu'ils n'aillent pas dire à la télé en direct que les réformes c'est du bidon, que les travaux des élèves sont d'une indigence totale parce qu'on leur demande de faire des recherches sur Internet qui sont du niveau prof de fac et qu'ils n'ont pas le centième des capacités requises, vous voulez que je vous dise un énoncé d'exercice? " Transformez ce texte narratif en texte argumentatif', " Transfonnez ce dialogue théâtral en sermon religieux ", pourquoi pas" Faites un pastiche de Proust" tant que vous y êtes? Même moi qui suis un grand écrivain, je n'y arriverais pas.
Mais lisez-les, lisez-les donc à haute voix à l'antenne les travaux et les écrits de vos élèves, qu'on voie le désastre! avant d'être interrompu par un journaliste chien de garde des actions et des réformes merveilleuses du gouvernement! Vous seriez effrayés cher-z auditeurs, effrayés! On peut dire" pine, poil, couilles ", mais on ne peut pas dire à quel point de décadence de déréliction de merde est tombé le langage français! ça on ne peut pas! crime de lèse.jeunesse, crime de lèse-COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-53
Gouvernement! " Je suis beau, intelligent et modeste"
cherchez l'erreur, les élèves: " Les trois M'sieur! les trois!
" Vous voyez qu'ils ne sont pas si cons.
En vérité je vous le redis, ceux qui ne lisent pas auraient fait partie ou feront partie de ceux qui jetaient ou jetteront les livres, de juifs ou pas, dans les flammes, et le temps de Fahrenheit 451 est tout proche, tout proche, les Barbares ne viennent pas de l'extérieur cette fois mais ils sont par minou, miaou, et je sais que les Barbares historiquement, statistiquement parlant ont toujours fini par être vainqueurs, mais jusqu'à mon dernier souffle, étranglé par je ne sais quelle poigne de fer de Robocop ou de taliban, tu lis pas t'es con point barre.
En vérité je vous le dis les plus beaux, les plus brillants, les plus éclatants triomphes du fascismes ne sont pas derrière nous, Mussolini, Hitler, ce n'est rien de tout cela, ils sont devant nous, le pire est à venir, c'est à présent de l'avenir que vient la Menace, ne faites plus d'enfants, ne faites plus d'enfants, clonez-vous à l'infini, même et surtout si ça ne doit plus donner que des femmes, un jour nous serons tous androgynes et OUFFF, mais tant que vous ne savez pas, que vous ne savez plus, que vous n'osez plus élever vos enfants, abstenez-vous, abstenez-vous.
Vous me direz que je dis cela parce que j'ai dépassé la cinquantaine et que je suis à peu près impuissant. Même si c'est vrai, je tiens mon rôle de vieillard ou d'Argante, les autres diront le contraire pace qu'ils sont jeunes, il est bien entendu depuis longtemps que les opinions ne dépendent pas du degré de vérité qu'elles expriment mais du taux de telle ou telle hormone dans le sang, eh bien tant pis, je joue mon rôle de catastrophe, de Jérémie, Et si le soleil ne se levait jamais, après moi le Déluge, au moins j'aurai hurlé jusqu'au bout, j'aurai su mon rôle jusqu'au bout, il y en a des tas comme moi? Tant mieux, tant mieux. Nous ne serons jamais écoutés? tant mieux, tant mieux.
Les choses tourneront autrement? tant mieux, tant mieux. Je revins toujours à Péguy: ne croyez pas; dit-il en substance, que vos imprécations ou vos exhortations encourageront de façon efficace l'humanité sur le chemin ascendant de son bonheur, ou arrêteront sa chute sur le chemin descendant de sa décadence, il ne faut pas faire le malin belle phrase Péguy, merde à tous ceux qui ont cru découvrir le sens de l'Histoire, " le ventre est encore fécond" et il s'agit non seulement de la bête de Brecht mais de tout ce qui peut se passer dans la suite des temps, le temps est inépuisable... Moi ce que j'en dis... Et Péguy ajoute que le plus dangereux démagogue est celui qui fait semblant de ne pas croire ce qu'il proclame, qui fait " le grand seigneur ", parce qu'il fait sa merde et le critique de sa merde, mais la mémoire de cette merde demeure intacte chez les vrais démagogues, voyez ce que COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
En vérité je vous le redis, ceux qui ne lisent pas auraient fait partie ou feront partie de ceux qui jetaient ou jetteront les livres, de juifs ou pas, dans les flammes, et le temps de Fahrenheit 451 est tout proche, tout proche, les Barbares ne viennent pas de l'extérieur cette fois mais ils sont par minou, miaou, et je sais que les Barbares historiquement, statistiquement parlant ont toujours fini par être vainqueurs, mais jusqu'à mon dernier souffle, étranglé par je ne sais quelle poigne de fer de Robocop ou de taliban, tu lis pas t'es con point barre.
En vérité je vous le dis les plus beaux, les plus brillants, les plus éclatants triomphes du fascismes ne sont pas derrière nous, Mussolini, Hitler, ce n'est rien de tout cela, ils sont devant nous, le pire est à venir, c'est à présent de l'avenir que vient la Menace, ne faites plus d'enfants, ne faites plus d'enfants, clonez-vous à l'infini, même et surtout si ça ne doit plus donner que des femmes, un jour nous serons tous androgynes et OUFFF, mais tant que vous ne savez pas, que vous ne savez plus, que vous n'osez plus élever vos enfants, abstenez-vous, abstenez-vous.
Vous me direz que je dis cela parce que j'ai dépassé la cinquantaine et que je suis à peu près impuissant. Même si c'est vrai, je tiens mon rôle de vieillard ou d'Argante, les autres diront le contraire pace qu'ils sont jeunes, il est bien entendu depuis longtemps que les opinions ne dépendent pas du degré de vérité qu'elles expriment mais du taux de telle ou telle hormone dans le sang, eh bien tant pis, je joue mon rôle de catastrophe, de Jérémie, Et si le soleil ne se levait jamais, après moi le Déluge, au moins j'aurai hurlé jusqu'au bout, j'aurai su mon rôle jusqu'au bout, il y en a des tas comme moi? Tant mieux, tant mieux. Nous ne serons jamais écoutés? tant mieux, tant mieux.
Les choses tourneront autrement? tant mieux, tant mieux. Je revins toujours à Péguy: ne croyez pas; dit-il en substance, que vos imprécations ou vos exhortations encourageront de façon efficace l'humanité sur le chemin ascendant de son bonheur, ou arrêteront sa chute sur le chemin descendant de sa décadence, il ne faut pas faire le malin belle phrase Péguy, merde à tous ceux qui ont cru découvrir le sens de l'Histoire, " le ventre est encore fécond" et il s'agit non seulement de la bête de Brecht mais de tout ce qui peut se passer dans la suite des temps, le temps est inépuisable... Moi ce que j'en dis... Et Péguy ajoute que le plus dangereux démagogue est celui qui fait semblant de ne pas croire ce qu'il proclame, qui fait " le grand seigneur ", parce qu'il fait sa merde et le critique de sa merde, mais la mémoire de cette merde demeure intacte chez les vrais démagogues, voyez ce que COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-54
dit Le Pen qui fait semblant de ne pas être raciste mais qui
provoque la mise à l'eau et la noyade pour un jeune homme arabe dont
le seul tort était de passer sur les quais de la Seine, en vérité
il n'y a pas plus dangereux que moi, il n'y a pas plus minable que
moi, il n'y a pas plus courant, commun, gemein dit-on en allemand que
moi, gemein signifiant aussi" vulgaire, trivial, grossier",
manquant de la plus élémentaire distinction, indistinct mais aussi
malpoli. J'en étais au désamour de la lecture, d'ailleurs ceux qui
disent cela mentent, ils lisent des rangées de livre sur la chimie,
sur les pommes de terre, sur la physique des infiniment petits, ils
s'instruisent, ils sont curieux. Je revois un vieux Monsieur gueulant
contre les" intellectuels ", et sa femme lui ayant fait
remarquer que lui aussi rédigeait des conférences sur l'économie
si fouillées que l'on n'y comprenait rien non plus et que lui aussi
pouvait après tout se voir catalogué dans la catégorie des"
intellectuels" ; alors il se mit à reconnaître de mauvais gré
que" tout le monde était intellectuel, à ce moment-là ".
Qui voulait-il donc condamner? Eh bien, les intellectuels" qui
ne pensaient pas comme lui ", les" littéraires ",
n'est-ce pas, les" pleurnichards" attachés au passé,
comme disait le baron Seillières, de ceux qui voudraient empêcher
de remplacer Notre-Dame par un parking parce que ce serait plus
rentable, c'est cela?
Il suffit donc de dire" intellectuel" pour que ça suffise, pour que l'insulte devienne à elle seule un argument? " Intellectuel ", disait aussi plein de mépris un sous-acteur pour critiquer son metteur en scène -" Pourquoi l'appelles-tu comme ça ? -Oh, ça ne veut rien dire, c'est juste pour le vexer" -mais espèce de con, tu ne vois pas que du moment que tu fais du théâtre tu es un intellectuel? " C'est pour que ça fasse péjoratif!" Comme" juif" dans les années trente alors? " Oh mais c'est pas" juif" que j'ai voulu dire, c'est" banquier ", " homme d'affaires véreux ", -l'ennui c'est que c'est le mot" juif" que tu as employé, salaud de Céline (pour ne parler que de lui) et ne t'en fais pas, ce n'est pas les banquiers véreux que l'on a envoyés en camps de concentration c'est les juifs, les véreux juifs ou pas ils s'en sont sortis, les" intellectuels" c'est bien en tant que tels qu'ils ont été massacrés au Cambodge et pendant la "Révolution Culturelle" chinoise que je sache, tu n'as pas le droit d'utiliser le mot" intellectuel" à toutes les sauces et surtout pas à la sauce insultante, espèce de con, dès que tu emploies ta tête tu es un intellectuel, dès que tu" te prends la tête, tu as un sexe et une tête c'est pour te les prendre espèce de nœud, ah, tu ne lis pas, connard, ah tu ne lis pas!
TU N'ES PAS UN HOMME ALORS? pas une page de Balzac, remplaçable par une page de Schubert, remplaçable par un ballet de Béjart, remplaçable par une statue de Zadkine, quand on n'a COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Il suffit donc de dire" intellectuel" pour que ça suffise, pour que l'insulte devienne à elle seule un argument? " Intellectuel ", disait aussi plein de mépris un sous-acteur pour critiquer son metteur en scène -" Pourquoi l'appelles-tu comme ça ? -Oh, ça ne veut rien dire, c'est juste pour le vexer" -mais espèce de con, tu ne vois pas que du moment que tu fais du théâtre tu es un intellectuel? " C'est pour que ça fasse péjoratif!" Comme" juif" dans les années trente alors? " Oh mais c'est pas" juif" que j'ai voulu dire, c'est" banquier ", " homme d'affaires véreux ", -l'ennui c'est que c'est le mot" juif" que tu as employé, salaud de Céline (pour ne parler que de lui) et ne t'en fais pas, ce n'est pas les banquiers véreux que l'on a envoyés en camps de concentration c'est les juifs, les véreux juifs ou pas ils s'en sont sortis, les" intellectuels" c'est bien en tant que tels qu'ils ont été massacrés au Cambodge et pendant la "Révolution Culturelle" chinoise que je sache, tu n'as pas le droit d'utiliser le mot" intellectuel" à toutes les sauces et surtout pas à la sauce insultante, espèce de con, dès que tu emploies ta tête tu es un intellectuel, dès que tu" te prends la tête, tu as un sexe et une tête c'est pour te les prendre espèce de nœud, ah, tu ne lis pas, connard, ah tu ne lis pas!
TU N'ES PAS UN HOMME ALORS? pas une page de Balzac, remplaçable par une page de Schubert, remplaçable par un ballet de Béjart, remplaçable par une statue de Zadkine, quand on n'a COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-55
pas la Culture en soi, un tout petit peu, un rien, un Watteau, un
Baudelaire, est-ce qu'un tel homme existe, j'espère que non, je dois
me tromper, j'ai eu un moment de crise, j'en ai trop écrit, j'en ai
trop dit, je me suis fâché, j'aurais pas dû ? Je refuse la
tolérance, il y a des maisons pour ça disait Claudel que je n'aime
pas pourtant, qu'est-ce que c'est que cette indulgence, n'hésitez
pas à insulter ceux qui ne lisent pas, à les insulter non pas eux
mais la connerie qu'ils représentent, qu'ils véhiculent, ou au
moins qu'ils n'aient pas le droit à la parole, qu'on ne les entende
plus, ah bon Dieu voilà mon fascisme qui me reprend, convaincre,
convaincre, il faut bien frapper quand on ne peut plus convaincre,
Caligula e Camus je crois, tu te calmes, tu te calmes, " Celui
qui veut tout comprendre finit par mourir de colère", proverbe
arabe, Dieu merci il y a toujours un proverbe arabe, nous sommes tous
Allah merci d'un proverbe arabe, tu te calmes, un jour tu crèveras,
calme, calme, le monde continuera, voilà ça va mieux j'ai
chié.
Nous allons compléter en beauté par un discours officiel qui vaut son pesant d'or libertaire - MORT AUX CONS!
Nous allons compléter en beauté par un discours officiel qui vaut son pesant d'or libertaire - MORT AUX CONS!
...Discours d'inauguration de la statue du chevalier de la Barre -24
février 2001
Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, Mesdames et Messieurs les Dignitaires de la République, Mesdames et Messieurs les souscripteurs de la statue que nous allons dévoiler dans quelques instants, chers amis.
Qu'il soit d'abord rendu hommage à une presse humoristique qui nous a soutenue dans notre démarche, à laquelle appartenait notre ami Xavier Pasquini disparu récemment. Le 1er juillet 1766, sur la Grand-Place d'Abbeville, Jean François Lefèvre, chevalier de La Barre n'est pas mort attaché à un poteau comme on a bien voulu le représenter. Parce que noble, il a eu le privilège d'avoir le col tranché (les termes sont d'époque). Il avait subi la torture, dirait-on aujourd'hui, la question ordinaire disait-on alors, afin qu'il révèle les complices de ses impiétés.
Quelles étaient ses impiétés? L'acte d'accusation nous dit .“Il a chanté deux chansons blasphématoires, rendu les marques de respect à des livre .S' infâmes tel le Dictionnaire philo.S'ophique de Voltaire” et surtout, premier chef d'accusation, “ avoir de propos délibéré, passé le jour de la Fête-Dieu, à vingt-cinq pas du Saint Sacrement, sans ôter son chapeau qu'il avait .S'ur la tête et sans se mettre à genoux.(Fin de citation). COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, Mesdames et Messieurs les Dignitaires de la République, Mesdames et Messieurs les souscripteurs de la statue que nous allons dévoiler dans quelques instants, chers amis.
Qu'il soit d'abord rendu hommage à une presse humoristique qui nous a soutenue dans notre démarche, à laquelle appartenait notre ami Xavier Pasquini disparu récemment. Le 1er juillet 1766, sur la Grand-Place d'Abbeville, Jean François Lefèvre, chevalier de La Barre n'est pas mort attaché à un poteau comme on a bien voulu le représenter. Parce que noble, il a eu le privilège d'avoir le col tranché (les termes sont d'époque). Il avait subi la torture, dirait-on aujourd'hui, la question ordinaire disait-on alors, afin qu'il révèle les complices de ses impiétés.
Quelles étaient ses impiétés? L'acte d'accusation nous dit .“Il a chanté deux chansons blasphématoires, rendu les marques de respect à des livre .S' infâmes tel le Dictionnaire philo.S'ophique de Voltaire” et surtout, premier chef d'accusation, “ avoir de propos délibéré, passé le jour de la Fête-Dieu, à vingt-cinq pas du Saint Sacrement, sans ôter son chapeau qu'il avait .S'ur la tête et sans se mettre à genoux.(Fin de citation). COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
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GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-56
C'est cette attitude que nous avons retenue; il a l'allure fière et
insouciante d'un jeune homme de dix-neuf ans opposé,
quotidiennement, aux pouvoirs du moment. Pouvoirs doubles en
l'occurrence puisqu'il s'agit de l'Eglise et de l'Etat.
Le chevalier est mort d'une société où le pouvoir d'Etat (royal en l'occurrence) était confondu avec le pouvoir religieux, où les dénonciations de blasphème étaient fréquentes.
Dès le XVIIIè siècle, Pierre Bayle s'insurgeait déjà contre la transformation du blasphème en délit. .Il faisait remarquer que le blasphème n'est scandaleux qu'aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée. .Il a fallu attendre le 9 octobre 1905 pour que le rêve des Lumières, la loi séparant les Eglises et l'Etat, soit promulguée. “ A écoles privées, fonds privés” disait-on alors. Aujourd'hui, un siècle après, nous constatons que cette loi a été détournée par de multiples aménagements: loi Astier du 25 juillet 1919, décrets des 8 avril 1931 et 9 janvier 1934, loi Debré du 31 décembre 1959 et bien d'autres décisions qui dissimulent des subventions discrètes et variées.
Actuellement, la surinformation arrive à désinformer complètement la population. Qui sait, par exemple, qu'un procès a été gagné contre l'Eglise pour utilisation des fonds publics aux JMJ?
Autre exemple: aujourd'hui, des terrains municipaux sont bradés pour la réalisation d'un projet d'Institut de théologie en plein Paris. Et pourtant, le texte de la loi de 1905 dit bien: “ La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. ” Le concept de laïcité doit préserver un environnement permanent de liberté pour tous. .Il doit séparer la sphère publique de la sphère privée. La laïcité s'applique non seulement à l'école mais aussi à tous les domaines. On nous objecte que la laïcité est une spécificité française. Nous savons pourtant que sa pratique universelle amènerait la paix sur la terre entière.
Chacun est libre de ses croyances ou de ses doutes. Chacun est libre de vivre comme il l'entend pourvu que ses actions et ses propos ne nuisent pas à autrui et n'empiètent pas sur sa liberté. Cette liberté que je revendique pour moi-même, je la désire aussi pour les autres.
Or, on ne nous dit pas assez que tous les conflits armés de guerre ou de guérilla" aujourd'hui comme hier, en Algérie, en Israël, en Palestine, en Iran, en Afghanistan..., on ne dit pas assez que tous ces conflits ont, certes, souvent des causes économiques mais qu'ils sont tous soutenus, nourris, exacerbés par des guerres de religions.
Ces Eglises emploient pour cela la force mais aussi l'amalgame, le discrédit, l'intimidation, la culpabilisation, par monitoire ou parfatwa Elles prétendent détenir la vérité et veulent appliquer COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
Le chevalier est mort d'une société où le pouvoir d'Etat (royal en l'occurrence) était confondu avec le pouvoir religieux, où les dénonciations de blasphème étaient fréquentes.
Dès le XVIIIè siècle, Pierre Bayle s'insurgeait déjà contre la transformation du blasphème en délit. .Il faisait remarquer que le blasphème n'est scandaleux qu'aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée. .Il a fallu attendre le 9 octobre 1905 pour que le rêve des Lumières, la loi séparant les Eglises et l'Etat, soit promulguée. “ A écoles privées, fonds privés” disait-on alors. Aujourd'hui, un siècle après, nous constatons que cette loi a été détournée par de multiples aménagements: loi Astier du 25 juillet 1919, décrets des 8 avril 1931 et 9 janvier 1934, loi Debré du 31 décembre 1959 et bien d'autres décisions qui dissimulent des subventions discrètes et variées.
Actuellement, la surinformation arrive à désinformer complètement la population. Qui sait, par exemple, qu'un procès a été gagné contre l'Eglise pour utilisation des fonds publics aux JMJ?
Autre exemple: aujourd'hui, des terrains municipaux sont bradés pour la réalisation d'un projet d'Institut de théologie en plein Paris. Et pourtant, le texte de la loi de 1905 dit bien: “ La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. ” Le concept de laïcité doit préserver un environnement permanent de liberté pour tous. .Il doit séparer la sphère publique de la sphère privée. La laïcité s'applique non seulement à l'école mais aussi à tous les domaines. On nous objecte que la laïcité est une spécificité française. Nous savons pourtant que sa pratique universelle amènerait la paix sur la terre entière.
Chacun est libre de ses croyances ou de ses doutes. Chacun est libre de vivre comme il l'entend pourvu que ses actions et ses propos ne nuisent pas à autrui et n'empiètent pas sur sa liberté. Cette liberté que je revendique pour moi-même, je la désire aussi pour les autres.
Or, on ne nous dit pas assez que tous les conflits armés de guerre ou de guérilla" aujourd'hui comme hier, en Algérie, en Israël, en Palestine, en Iran, en Afghanistan..., on ne dit pas assez que tous ces conflits ont, certes, souvent des causes économiques mais qu'ils sont tous soutenus, nourris, exacerbés par des guerres de religions.
Ces Eglises emploient pour cela la force mais aussi l'amalgame, le discrédit, l'intimidation, la culpabilisation, par monitoire ou parfatwa Elles prétendent détenir la vérité et veulent appliquer COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-57
cette vérité à tous alors qu'il ne s'agit que de leur vérité.
Pour agir, les laïques n'emploient que la force de persuasion
verbale puisqu'il ne peut être question, pour eux, de contraindre au
nom de la tolérance réciproque.
La laïcité est une conception subtile de la tolérance. Elle est comme l'air, on sait vraiment ce que c'est quand elle vient à manquer. Un hebdomadaire déclarait récemment: “ En dépit de son inexorable déclin, la religion est à la mode... Quoi de plus tendance que d'écouter une messe dans une église polonaise, de se montrer à la Mosquée de la Goutte d'Or ou d'assister à une célébration hassidique conduite par un rabbin fondamentaliste de la rue de Crimée? Une vi.site du Dalaï Lama sans doute! ” (fin de citation). Les religions sont à la mode et il est de bon ton de dire que la laïcité est ringarde.
Il est vrai que certains, croyant la servir, l'ont dénaturé. En effet, certains laïques n'hésitent pas à se montrer souvent plus intégristes que leurs adversaires, au nom d'un communautarisme intolérant. On ne sait plus si, au nom du droit à la différence, il faut renoncer aux valeurs fondamentales des Droits de 1 'Homme et du Citoyen. On ne sait plus, en particulier, si les Droits de la Femme -car c'est elle le plus souvent qui est la victime -si les Droits de la Femme doivent céder le pas aux religions. Je ne parlerai pas du foulard islamique, de l'excision en Afrique, des chaussures carcan en Chine. Mille sujets peuvent et doivent être traités par la laïcité des institutions, garante de la neutralité et de l'esprit de tolérance. La laïcité rassemble ce qui est épars, c'est sa fonction dans la cité.
Or, la laïcité ne possède pas d'emblème, de drapeau, pas de symbole rassembleur. Notre souhait est de faire de ce square, du chevalier de La Barre et de sa statue, une symbolique de tolérance par des rassemblements de tous ceux qui, laïques dans leur comportement, et quelle que soit leur pensée d'un point de vue politique ou philosophique, se reconnaissent dans le concept de laïcité.
Il existe des actions à mener. Elle sont diverses, grandioses ou modestes mais toutes empreintes de vigilance.
Ainsi, savez-vous qu'il a existé, et qu'il existe encore, des projets pour changer le nom de la rue du chevalier de La Barre qui se trouve au pied de ce square? Les noms avancés sont tous honorables. Je trouve pourtant plaisant que l'adresse de la basilique du Sacré-Coeur, construite pour expier les crimes de la Commune, dit-on, soit “ rue du chevalier de La Barre” ce qui ne serait plus le cas si on la... débaptisait. COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
La laïcité est une conception subtile de la tolérance. Elle est comme l'air, on sait vraiment ce que c'est quand elle vient à manquer. Un hebdomadaire déclarait récemment: “ En dépit de son inexorable déclin, la religion est à la mode... Quoi de plus tendance que d'écouter une messe dans une église polonaise, de se montrer à la Mosquée de la Goutte d'Or ou d'assister à une célébration hassidique conduite par un rabbin fondamentaliste de la rue de Crimée? Une vi.site du Dalaï Lama sans doute! ” (fin de citation). Les religions sont à la mode et il est de bon ton de dire que la laïcité est ringarde.
Il est vrai que certains, croyant la servir, l'ont dénaturé. En effet, certains laïques n'hésitent pas à se montrer souvent plus intégristes que leurs adversaires, au nom d'un communautarisme intolérant. On ne sait plus si, au nom du droit à la différence, il faut renoncer aux valeurs fondamentales des Droits de 1 'Homme et du Citoyen. On ne sait plus, en particulier, si les Droits de la Femme -car c'est elle le plus souvent qui est la victime -si les Droits de la Femme doivent céder le pas aux religions. Je ne parlerai pas du foulard islamique, de l'excision en Afrique, des chaussures carcan en Chine. Mille sujets peuvent et doivent être traités par la laïcité des institutions, garante de la neutralité et de l'esprit de tolérance. La laïcité rassemble ce qui est épars, c'est sa fonction dans la cité.
Or, la laïcité ne possède pas d'emblème, de drapeau, pas de symbole rassembleur. Notre souhait est de faire de ce square, du chevalier de La Barre et de sa statue, une symbolique de tolérance par des rassemblements de tous ceux qui, laïques dans leur comportement, et quelle que soit leur pensée d'un point de vue politique ou philosophique, se reconnaissent dans le concept de laïcité.
Il existe des actions à mener. Elle sont diverses, grandioses ou modestes mais toutes empreintes de vigilance.
Ainsi, savez-vous qu'il a existé, et qu'il existe encore, des projets pour changer le nom de la rue du chevalier de La Barre qui se trouve au pied de ce square? Les noms avancés sont tous honorables. Je trouve pourtant plaisant que l'adresse de la basilique du Sacré-Coeur, construite pour expier les crimes de la Commune, dit-on, soit “ rue du chevalier de La Barre” ce qui ne serait plus le cas si on la... débaptisait. COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 35-58
Le premier but de notre association était de remettre en place une
statue du chevalier de La Barre. Mais la tâche n'est pas achevée.
Permettez-moi de vous rappeler ses autres buts, d'après nos
statuts:
-Rassembler, aider et favoriser les actions oeuvrant pour la liberté absolue de conscience, la liberté d'expression, la liberté d'opinion et la liberté de penser, contre tous les intégrismes et les fanatismes.
-Promouvoir le concept de laïcité délimitant la sphère publique et la sphère privée.
“ Etre laïque c'est ne rien placer hors du débat ”, c'est sur cette phrase d'Eric Fassin que je voudrais terminer. Que ce lieu devienne l'outil qui mettra notre ambitieux projet en perspective. Que ce square. lieu ouvert devienne en quelque sorte le Temple de la Tolérance, le Temple du respect de l'autre!
Honneur au chevalier
J'ai dit.
Anne Duthil, présidente de l'association“ le chevalier de La Barre".Contact: 5 rue Edouard-Vaillant -92200 ST DENIS
-Rassembler, aider et favoriser les actions oeuvrant pour la liberté absolue de conscience, la liberté d'expression, la liberté d'opinion et la liberté de penser, contre tous les intégrismes et les fanatismes.
-Promouvoir le concept de laïcité délimitant la sphère publique et la sphère privée.
“ Etre laïque c'est ne rien placer hors du débat ”, c'est sur cette phrase d'Eric Fassin que je voudrais terminer. Que ce lieu devienne l'outil qui mettra notre ambitieux projet en perspective. Que ce square. lieu ouvert devienne en quelque sorte le Temple de la Tolérance, le Temple du respect de l'autre!
Honneur au chevalier
J'ai dit.
Anne Duthil, présidente de l'association“ le chevalier de La Barre".Contact: 5 rue Edouard-Vaillant -92200 ST DENIS
COLLIGNON
HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-59
Août
2001, en retard comme d'hab
3949
- On ne fait les choses en politique qu'à coups de pied dans le cul
!
Alain
Touraine
Je-je-je
cherche mon nom dans le journal comme l'autre après Titine et ne le
trouve pas. Ca c'est emmerdant. Je prends le Magazine Boumboum, le
Magazine Culturel, celui qu'a dit (phrase mémorable [de lièvre, ha
ha !] ) : "Il faut que les Français s'enculturent." Moi je
veux bien, fermez le cercle. En première page, c'est généralement
hi-deux. Remarquez que c'est toujours mieux que les éternels visages
féminins aussi doudoux qu'interchangeables dont on nous REbat las
orejas.
Mais
enfin, chez Boumboum, on fait dans l'original : plus c'est criard,
mieux ça vaut ("de Marseille", hihi !) - avec de
préférence un jeu de mot en couverture ("de Murville",
hoho !) : en avant pour l'art conceptuel, ou une vedette en train de
se noyer, ou... Enfin Moâ, je Me cherche ("je-je-je",
devise de Bonnomix). Tout nouveau tout beau chez le cirque Boumboum.
Alors d'abord, il y a le Couillé des Lecteurs.
Moi
c'est ma-ma-ma rubrique préférée, non pas que j'espère y trouver
mon-mon-mon nom non non non (vous les regardez, vous, les nom et
adresse des écrivants ? Sauf si ce sont les vôtre ("toi pas
dans la merde", hu hu hu !) ("C'est agacint, hein ?"
sacré Coluzzi...) Il n'y a là que du beau linge, des protestations
contre le manque de civisme de ceux qui chient des crottes de chien
exprès jusqu'à ceux qui violent des petites Vietnamiennes
prostituées par leurs parents, mais pas vraiment exprès, un seul
humanisme un seul combat ("Pourquoi Napoléon aimait-il les
combats ? Parce qu'il était tout petit, wharf wharf, wharf !
["d'Abidjan" - ...bon, d'accord...] (ouais, les cons bas,
tu vas pas nous faire une pendule...)
Mais
- que des bons sentiments vous comprenez ? "Lettre à votre
voisin, que vous n'avez jamais osé lui écrire" - et si je lui
disais moi à mon voisin que j'en ai marre de voir sa tronche de cake
derrière le grillage à chaque fois que je mets le quart du bout de
mon nez dehors - j'espère que c'est réciproque comme ça il sera
normalement constitué. Et si je disais "Casse-toi tu pues"
à la vieille peau de l'autre côté de la rue qui pue la haine à
dix mètres, moi aussi d'accord ("d'hier", arf arf arf !)
- parce que c'est un magazine plein de jeux de mots ("laids",
hargn hargn hargn whââârf ! excusez-moi.) - ben ce genre de
lettres haineuses et antihumaniste ouah ! vade retro Satana (sans s
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-60
au
vocatif grec, vive les cuistres) - elle ne risque pas de faire tache
dans le Couillé des Lecteurs (je l'avais fait exprès, ce citron -
hihihoho) du Boum-Boum Magazine.
Voici
une liste des thèmes obligatoires : anti-racisme, anti-tabagisme,
anti-sexisme, anti-vulgarité (chaque fois qu'une film est considéré
comme "franchouillard et vulgaire", je m'y colle, sûr de
me payer une tranche de franche rigolade, là dis donc, surtout si on
égratigne l'Eglise Cattt-tttholickkk, houlllà ! - chaque fois qu'on
encense un autre film, achtung, danger très fort de tomber sur un
film-culte du genre vingt minutes de plan fixe sans un mot et sans
musique, et si t'as rien compris c'est que t'es con mon vieux. nom ?
Ben il y est toujours pas. On trouve celui d'un éclairagiste, très
important les éclairagistes, d'un comédien, très important les
comédiens, de tout un tas de gonzes qui auront disparu dans un an,
dans six mois, dans trois semaines. Mais tous vachement importants,
("çok önemli" en turc), ayant marqué leur époque, ayant
remué ceci, bouleversé cela, pendant une semaine, après hop !
poubelle - et moi ? Moi, qui suis tout de même le plus important ?
Rien,
pas une trace, et pourtant ça fait trente ans que j'achète le
Boumboum magazine, et quand je retrouve de vieux numéros - c'est
très rares, car je les jette vite fait, autrement tous les
événements inoubliables du siècle (au moins vingt par semaines)
s'entasseraient par piles dans l'appartement, où on ne peut déjà
plus circuler tellement il y a de meubles, plus le chat, je
m'aperçois que tous ces gens vachement célèbres ("Comment?
Vous ne connaissez pas Truclovski, ultra-tendancy" - ben
non...), que tous ces enthousiasmes délirants à grand renfort de
points d'exclamation et de jeux de mots tôt - wâ wâ wâ ! - sont
complètement, mais alors totalement, mais alors alors ratiboisément
ou-bli-és et que tout le monde s'en CONTREFOUT à un point
difficilement imaginable.
Untel
passe à St-Nazaire du 26 juin au 22 juin, Tchorglub à St-Etienne du
18 au 32 août avec ses marionnettes qui ne représentent pas
toujours des maris honnêtes, ah ah ah ! Les Ballets Dumanche-Denoeud
se produisent en exclusivité mondiale à Banouillac-la-Panousse dans
le Tarn-et-Oise, le festival du mollard tricolore se tiendra bien
comme tous les 25 ans à Bordigny-la-Gostière, l'ancien champion est
mort en avalant un noyau tous les espoirs sont permis aux postulants
(on ne dit plus challenger, ouf) parmi lesquels Babakoukliov,
Ukrainien unijambiste et pro-socialiste, on ne viendra pas dire que
je suis xénophobe.
Le
film "Glands sur la brousse toute nue" est mauvais, parce
qu'on voit des poils de COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-61
femme
et qu'elle fait son signe de croix de la main gauche ; à proscrire
absolument. "La Soupe aux choux" était dégueulasse,
"franchouillard" et carrément vulgaire à sa sortie, à
éviter absolument pour tout homme trouducultivé qui se respecte
("au rot", gna houin houïïïnff ![putain c'est nettement
plus classe que crac-boum-hue] ) - vous vous rendez compte ma
chère, un concours de pets pouah ! hum, qu'est-ce que vous avez mis
dans le thé ma conne ça schlingue le poulpe pourri ? - mais vingt
ans après ça vous dégage un petit parfum de nostalgie vous
comprenez, on a évolué tout de même à Boumboum Magazine, pas au
point de considérer les femmes comme des emmerdeuses faut pas
déconner, mais on n'est plus coincé comme avant, la société
évolue, d'ailleurs on vous fait des tas de commentaires absolument
é-coeu-rés sur Loft Story pire que la Grande Peste (1348, vous
l'aviez oubliée celle-là, vive les cuiiiii-iiii-streuhhh), sur le
clonage, sur le maïs transgénique qui va nous niquer tous nos
castors, sur le nucléaire qui va nous faire pousser de la mousse
entre les couilles, sur le manque de confiance envers le progrès
qu'on se méfie vachement.
Eh
ben c'est pas vrai que le progrès c'est méchant et vilain : la
preuve, c'est que grâce à l'automobile les ambulances elles
arrivent beaucoup plus vite sur les lieux de l'accident, je l'ai lu
dans une copie de Brevet, vous voyez bien que les Djeunnz y sont
for-mi-na- euh... da- bles ! En tout cas, il aurait fallu stopper
toutes ces inventions qui nous gâchent tout, on bouffe n'importe
quoi, on se fait vachement empoisonner, la preuve c'est qu'on a gagné
trente ans de vie moyenne en cent ans d'histoire, c'est bien la
preuve qu'il faut être systématiquement contre tout ce qui est
nouveau.
Modernes,
soit, mais vigilants ! Pas de changements ! Mais progressistes ! Bref
le parfait petit socialo. Notez que ce qu'ils nous proposent en face
est encore plus con. Un vrai tour d'horizon dans Boumboum Magazine !
Pas question de parler de l'angoisse des hommes face à la montée du
lesbianisme ! Ca c'est tabou mon pote : Une femme avec une femme,
ça c'est bien ! Les mecs, vous pouvez aller voir les autres femmes
! à ce rythme-là, c'est s'il en reste ! Et n'allez pas vous servir
aux Philippines ("de ch'val", argh, j'étouffe, j'en peux
plus, non sans blague enlève ton doigt là tu me refoules les hémos
jusque dans l'arrière-gorge) ou au Siam ("Thaïlande",
chef-lieu Mont-de Marsan, ouais, bon, bof), espèce de proxénète !
Trois
branlettes plus loin (mais c'est très sain, voyons, callez-vous
imaginer, et pendant ce temps-là au moins ça fera toujours deux ou
trois femmes que vous n'aurez pas emmerdées), vous naviguez toujours
entre Tim Huxmey, Adélaïde Mortcifal et Morgan Shepperd-Joplinofski
qui ont ré-vo-lu-tionné le cinéma belgo-prussien, et mon nom, mon
nom à moi, il n'y est toujours pas, COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-62
merde,
il n'y a donc que moi qui n'ai pas droit à l'immortalité,
Boum-Boum Magazine veut que je meure, Boumboum Magazine veut que je
meure, mais non calme-toi, mais non t'as pas une grosse tête, prends
ton béret et va nous acheter 6 kilos de pommes de terre amis de
Fernand Raynaud PRESEEEEENTS !
Et
on continue, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil
tout le monde il est inoubliable surtout s'il a été victime de
racisme ou de sexisme, un pédé noir unijambiste avec dix ans de
tortures derrière a toutes ses chances vous n'avez pas honte de
rigoler avec ça Môssieur mais je ne rigole pas ma petite dame je
vous jure (plus bas) pourriez-vous enlever vot' parapluie d'mon fion
s'il vous plaît merci, en le refermant avant espèce de connasse
voilà c'est c'là ouiiiii.
Je
vois les noms de Michael Ekbatane "Live at the home of urin"
concert enregistré à St-Etienne en 2000, Réalisation Mike the Rat
et Gary Sulphur, inédit ; sur la chaîne Ziouzoum captée à Limoux
"Les captives de Rot-baise-Pierre" (ouah ! XCellent !
XCellent !) documentaire russe d'Ibrahim Féchié, plus à 3h 5 du
mat ("A vos magnétoscope !") un reportage sur Michel
Pizzoli qu'est un grand éternel débutant si tendre et qu'a
vachement besoin d'affeccion...
...Du
"Singe Vert" ? du "Collignon" ? pas un mot mon
vieux, pas un mot, c'est un con, il n'a pas pris de risques
phynanciers !
Mis
à part son redressement fiscal de 6000 balles pour ne pas avoir
déclaré sa locataire au fond du jardin, mais c'est rien du tout ça
6000 balles mon vieux - eh Ducon c'est pas toi qui a passé des
vacances épouvantables à deux dans une Cocotte-Minute (trade mark)
parce qu'il te manquait 6000 balles t'avais qu'à regarder la télé
OK, sur gazon (celle-là elle est difficile mon pote) - nous disions
donc toute la liste des films sur le réseau hertzien, avec Jean
Némarre, Quitterie Pottmoncul, François des Sables-d'Olonnes Ben
Savonnette à Foiegras, Mauricette Atoidjwé "au charme
inoubliable", Omar En-Salad, Christine Deripipi, Actéon Bragé,
Louise Lamouise la racleuse de planche à laver de Lafayette
(Louisiane), Pierrette Frouin ben Lefrouin, Jean Passe et Desmayeurs
comme disait San-A.
...Mais
le Singe Vert ? vous n'y pensez pas mon vieux ! Francine
Kirikan-Tonlapine pousse la porte de chez Ponzini le Cééééélèbre
Eéééditeur sans compromission, "comme ça en passant",
et aussi sec elle se fait recevoir par le directeur littéraire,
d'ailleurs elle a décidé de passer toutes ses fins de semaine (ça
se dit plus week-end poor bell ) à Paris pour promouvoir son livre,
ni COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-63
mari
ni enfants pas d'attaches une souffrance que tu ne voudrais pas eh
tu peux pas avoir le beurre et l'argent du beurre - tandis que le
Singe Vert, il est plutôt du genre à se faire accueillir par une
secrétaire narquoise qui le traite (le traitait hélas !) de petit
jeune débarqué de sa province ou par un connard qui cherchait son
manuscrit en pestant dans les sous-sol en gueulant bien fort pour que
j'entende bien du rez-de-chaussée AH BEN SI Y FALLAIT LIRE EN PLUS
TOUS LES MANUSCRITS QU'ON REÇOIT BEN MERDE ALORS - bref, toujours
pas mon nom dans Boum-Boum Magazine - j'ai qu'à pousser la porte de
chez Ponzini, oui ben tu me passes le fric pour aller à Paris tous
les vendredis OK? sur glace...
De
toute façon qu'est-ce que ça peut te foutre d'aller rejoindre les
Zizi Kakaouoka et Florine Bertolux-Marsinkoze fille de
Marsinkoze-Bertolux et de sa mère si c'est pour se faire oublier oui
mais y'aurait mon nom, y'aurait une trace, ON m'a demandé à moi
aussi la collection complète du Singe Vert qui va devenir mythique
vous verrez mais moi je passe trois quarts d'heure à refaire UN
EXEMPLAIRE je n'ai pas pris de risques financiers pour le faire
imprimer mais vu les tarifs ils sont fous les imprimeurs eh c'est pas
des fonctionnaires eux - attends, attends que je te fasse un numéro
sur la défense des fonctionnaires ça va saigner pire que pour la
ménopause de ta grand-tante connard...
Je
le sais bien que je ne poursuis que de la fumée, ON, MACHIN, me l'a
suffisamment démontré (ça sert à quoi de démolir les petits
camarades en lui démontrant qu'il n'est qu'une future merde dans son
cercueil hein ça sert à quoi ?), mais cette fumée m'est chère,
j'aimerais avoir mon nom dans le journal, dans Boum-Boum Magazine
avant le faire-part de décès dans Sud-Ouest en face des lettres de
lecteurs sur la chasse dans le Médoc c'est mon droit non ?
C'est
humain (sur la gueule) oui ou non ? Pourquoi les autres ont le droit
de respirer l'odeur de leur pet et pas moi ? Je veux être dans le
journal ! je veux être dans le journal ! surtout que ceux qui me
dénigrent parce que je veux être illustre inconnu - un con nu -
ouah, I am surpassing - ne se gênent pas pour faire les faux
modestes chaque fois qu'ils se retrouvent dans les feuilles de chou
nationales et inter-na-tio-na-a-a-a-les ah oui mais moi c'est pas la
même chose je suis sérieux moâ.
Allez
au revoir Michel Serrault, Martin Geuedefroid, Edouard Baer, Martine
Kalrôle, Hanny Tchelley, Sulpice Danlabouche, Anne Brochet,
Théophile Auxchiottes-Envitesse, Omero Antonutti, tous célèbres,
tous inconnus, bye bye Eddie Cochrane, Brian Jones, Janis Joplin, Bob
COLLIGNON HARDT VANDEKEEN
« DER
GRÜNE AFFE – LE SINGE VERT » 36-64
Marley,
Jane Birkin always alive God merci, Gainsbourg, y a une petite place
pour moi ? bon d'accord j'ai pas pété bien haut mais moi aussi j'ai
peur de la mort peur de l'oubli non ?
Va
p't'êt falloir que je flingue 80 personnes ?
Pffff....
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
EL
MONO VERDE Nr 37 37 - 65
Je
ne sais toujours pas répondre à mon courrier électronique, et le
premier qui me dit que c'est facile je l'emmerde.
La
poste c'est pas pour les chiens, l'adresse
c'est
4 Avenue Victoria
33700
Mérignac
Revue
de provocation banale, parce que maintenant tout le monde provoque
alors c'est banal. Signé un éditeur.
MARCEL
COSTE - UNE BABEL FRANCO-FOLKLORIQUE
Tiré
de "Chroniques éphémères", p. 91, disponible chez
l'auteur,
4
chemin de Fardeloup - 13600 LA CIOTAT
Les
constructeurs de la Tour de Babel, qui voulaient la rendre toujours
plus haute pour toucher au ciel, furent frappés par la malédiction
divine. Le Seigneur dit : "Mettons du désordre dans leur
langage et empêchons-les de se comprendre les uns les autres".
Cette
évocation biblique me vient à l'esprit alors que je suis en train
d'établir mon itinéraire pour un tour de France touristique que je
me promets de faire prochainement.
Je
m'épuise sur les quatorze guides régionaux rédigés dans les
quatorze "langues" minoritaires trop longtemps dédaignées.
Heureusement
il y a une traduction en anglais pour les touristes étrangers, ou
éventuellement français qui n'auraient pas eu la sagesse
d'apprendre ces langues ou dialectes du terroir.
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
EL
MONO VERDE Nr 37 37 - 66
Mais,
il faut en convenir, nous saurons dans ces quatorze langages
différents dialoguer avec l'écolo-linguiste local et connaître
enfin dans chaque idiome le vocabulaire indispensable au citoyen de
base pluricultureux et polyglotte passéiste. A savoir les vocables
précis (avec prononciation approximative) intéressant la vie de nos
provinces profondes. Pour prendre un exemple, vous aurez à votre
disposition une bonne dizaine de mots pour parler de la charrue, du
tarare, de la houe et de la binette... et, éventuellement, savoir
les transcrire.
Muni
de ce viatique linguistique vous étonnerez, à votre grande
satisfaction, l'ancien paysan nonagénaire, mais pas encore tout à
fait gâteux, qui végète sur l'unique banc de la place de l'église.
Ainsi vous vous sentirez plus poitevin, plus catalan, plus alsacien,
plus corse, plus picard, plus provençal, plus basque, plus
auvergnat, plus savoyard, plus gascon... que français. Bien que vous
ayez conservé prudemment votre carte d'identité périmée, vous
jouirez d'une pseudo double nationalité très enrichissante. Vous
serez ainsi encouragé à apprendre à danser (en sandales, en
espadrilles ou en sabots) la farandole, la sardane ou la bourrée au
son rythmiquement aigrelet des néo-cornemuseux, des néo-vielleux,
des néo-bombardeux, des néo-harpistes celtiques, des
néo-tambourinaïres et sous-fifreux.
On
vous conseillera aussi l'apprentissage de l'argot parisien pour mieux
comprendre les "franciliens" regroupés massivement à
Paname.
Des
esprits éclairés, mais chagrins, faisant fi de ce patrimoine
linguistique, font remarquer que notre langue nationale déjà rongée
par les anglicismes deviendra une langue-croupion, une sorte de
français "basic", lequel sera pourtant beaucoup plus
assimilable par les générations analphabétiquement montantes.
Quelques personnalités élitistes et archaïques oseront conserver
pieusement un français littéraire comme le fut longtemps le latin
en Europe dans les siècles passés.
Dénonçant
l'esprit "jacobin" de notre Constitution qui affirme
délibérément que "la langue de la République Française est
le français", le menu peuple opprimé de nos campagnes en
friches veut imposer ses bredouillements obsolètes.
Et
pourquoi donc en plus de nos "langues" minoritaires ne pas
accepter quelques parlers LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE
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des
communautés implantées en notre pays comme le turc, le yiddish,
l'arabe, l'arménien, le serbo-croate... ?
Et
puis pourquoi avoir honteusement oublié le patois de mon village
grâce auquel je balbutiais mes premiers jurons ?
Au
fait, disons-le tout net, pourquoi tous ces apports linguistiques
alors qu'on n'a pas encore su traduire le mot "folklore" en
français ?
le
25 juin 99
MARCEL
COSTE
LE
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CORRESPONDANCE
Cher
collègue,
Merci
de m'avoir remercié, merci de me confier l'article que je n'ai pas
lu dans ce grand journal à qui vous le destiniez ; quant à moi je
peux être tranquille, quel que soit le texte que j'enverrais à
quelque publication que ce fût poil au trou du fût, je puis me
tenir pour assuré qu'il ne serait pas publié du tout. Mais trêve
d'aigreurs : ça ne va plus du tout, cher ami, plus du tout. Vous
accumulez avec brio les exemples intolérables de comportements
regrettables, de ceux qui devraient précisément faire respecter la
loi.
Cependant
l'éloquence et les effets de manches m'ont semblé prendre le pas
sur la rigueur. Cedant arma togae, certes, mais rationi cedat orator
- car vous savez le latin, sans doute ? Tout adversaire mal
intentionné (voyez la perfidie...) pourrait à son tour
atrouduccumuler des exemples de comportements non moins intolérables
eu égard au respect des biens et des personnes des Bons Citoyens
Français de Souche (Braves Cons Fainéants Syphilitiques, puisque
c'est ainsi que nous voit parfois "l'étranger" paraît-il.
J'en connais même un, de Français (car je connais un vieux réac,
indécrottable) qui s'exclamerait : "Mais c'est du cinéma tout
ça ! du cinéma !" - en bref, il ne vous croirait pas.
Moi
je vous crois.
Mais
il dirait, par exemple, ce facho qui n'est pas moi, qu'il est
assurément excessif d'en prendre pour un an ferme pour un abribus
démoli, mais que ce jeune homme en était peut-être à son 48ème
abribus et à sa troisième agression de chauffeur. Il est fâcheux
de procéder par une accumulation de faits tirés de leur contexte.
Dirait-il. Tous en chœur après moi :
Il
est né le divin enfant,
Chantons
tous son Chevènement.
A
présent je vous relis ; des choses à peine croyables sont fort
justement pointées du doigt. Et vous en oubliez (je ne me souviens
plus du nom de cette jeune maghrébine victime de coups et
d'attouchements dans un commissariat, tendresse quelque peu
rugueuse...).
(Notule
au passage mesquinement rectificative : les vieux profs, après avoir
essuyé les plâtres en banlieue, se reposent au bord du bassin
d'Arcachon, et seraient absolument incapables de retourner user
leurs dernières forces dans des classes où l'insolence est la seule
amorce de dialogue LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE
LA SCIAMMA VERDE
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qu'on
leur propose... Je ne veux plus y aller, je ne veux plus y aller.)
Passée
cette lâche parenthèse, je reprends ma lecture : comme je dis
toujours à mes élèves (vieille antienne) : si vous détournez des
milliards, vous êtes un habile surfeur d'internet ; si vous vous
appelez Mohammed et que vous volez un frometon à l'étalage, vous
prenez un mois ferme en flag - c'est curieux, ils riaient vachement
jaune, mes petits maghrébins.
Je
poursuis : appeler nos délinquants à élaborer eux-mêmes la loi,
ce serait très bien, mais quelle révolution dans le petit
Landerneau politique... Et puis, cette loi, ce règlement plutôt,
s'appliquerait-il seulement à tel groupe de délinquants en voie de
repentance, ou à d'autres ? N'y aurait-il donc pas la même loi pour
tous ? Faudrait-il convoquer un échantillon représentatif ? Sur
quels critères ?
Voilà
qui serait intéressant à approfondir.
Et
finalement, les réserves que je me préparais à développer au nom
du bon goût, je me les rempoche. Et ce texte, je l'ai diffusé dans
le dernier numéro, selon mes très très faibles moyens, si vous me
dispensez ce dont je ne doute pas un seul instant de tout droit
d'auteur... Il s'agit d'une revue gratuite intitulée "der Grüne
Affe", titre allemand exprès pour ferche, "le Singe Vert"
(celui qu'on encule et qui fout le sida à toute la planète) (je ne
pouvais pas appeler ça "la Revanche de l'Enculé"), que je
tire à 215 exemplaires en ciblant mes cibles.
J'ai
donc joint, en juillet, mes élucubrations aux vôtres, qui sont
beaucoup plus cohérentes et percutantes, et qui n'en sont donc pas
(voir l'éditeur de l'exergue). J'espère bien entendu que cet
article tendancieux et salutaire trouvera un support digne de sa
diffusion. J'espère aussi que mon offre microscopique et
condescendante n'atteindra pas les territoires de votre
susceptibilité, ce dont je serais navré.
Croyez
à ma sympathie, tout message de vous sera le très bienvenu. Je vous
salue très cordialement.
CORRESPONDANCE,
Suite
...Vous
connaissez cher Collègue mes sérieuses réserves quant à vos
incontestables constatations. Vous montez fort habilement en épingle
certains dysfonctionnement proprement scandaleux de l'Education
Nationale (ce gosse qui se fait déshabiller devant toute une classe
par LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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exemple)
pour condamner en bloc toute l'institution. Je pourrais moi aussi
remplir tout un Singe Vert (qui ne demande que ça) de beuglements
fascisants, oeuvrant en sens exactement opposé. Ainsi des
ascenseurs sans arrêt en panne, ça ne vous ferait rien de constater
qu'ils sont détraqués précisément par les petits couillons fils
de ceux qui payent les charges, et que si on ne veut pas que les
ascenseurs soient détraqués, une bonne paire de baffes pourrait
faire faire des économies ? Une tour du Domaine Formanoir a ainsi
été privée d'ascenseurs parce qu'on avait pissé sur les câbles.
Les infirmes et les asthmatiques n'ont eu qu'à rester chez eux.
Il
est vrai que les jeunes ont un sens de l'humour qui nous dépasse.
Revenons
sur cette loi que voudraient voir appliquée les jeunes délinquants
: vous êtes sûr qu'elle ne consisterait pas tout simplement en une
consommation libre et gratuite d'héroïne avec droit de tournante
dans les caves sauf pour ma sœur ?
...Si
les élèves (autre chapitre) ont le droit de contester l'école,
est-ce que vous croyez qu'il y aura encore un prof pour avoir le
droit de l'ouvrir dans son cours ? et un élève présent à ce cours
? Moi je propose carrément la grève totale et illimitée des cours,
personne ne s'en apercevrait, et les fils de bourges pourraient
travailler tranquillement chez eux. D'ailleurs c'est déjà à peu
près ce qui se passe, non ?
Ca
ne vous est donc jamais venu à l'idée que si dans une manifestation
de 150 000 personnes à Gênes il y a des casseurs, il y en aura un
forcément dans chaque cours ? Ce sera toujours le facho casseur qui
aura la parole, alors ? Comment se fait-il que les établissements
difficiles où l'on a appliqué la tolérance zéro se soient mis à
obtenir d'un seul coup d'un seul de meilleurs résultats permettant
une meilleure insertion ?
Je
leur ai toujours dit, à mes élèves, que s'ils voulaient
travailler, ce n'était pas dans les cours qu'ils pouvaient le faire,
mais chez eux, et de préférence par correspondance.
La
classe doit-elle se transformer en mise en accusation permanente des
profs ou de tel ou tel élève qui veut travailler, le pauvre con ?
Qui
va s'inspirer de Lautréamont ou de Villon pour les appliquer
réellement dans les cours ? Faut-il être un voyou ou un enculeur de
chiens pour inspirer l'estime ? d'ailleurs je n'ai rien contre,
l'écrivain écrit ce qu'il veut - mais est-ce que la littérature
c'est un modèle de vie ? Vous croyez ça, vous ? Ca ne sert pas à
ça, la littérature, désolé.
Hier
j'ai assisté à une démonstration de cours de violon que je fais
donner à ma fille : LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE
LA SCIAMMA VERDE
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est-ce
que bientôt de telles manifestations petites-bourgeoises ne vont pas
devoir se dérouler sous la protection de quatre cars de CRS pour
empêcher qu'on bombarde les jeunes solistes de caillasses par-dessus
les murs ?
Est-ce
que vivre tranquillement est une preuve de connerie ? Où avez-vous
vu que les profs expliquent les textes mais en interdisent la lecture
? alors que les élèves ne savent même plus en bas d'une page ce
qu'il y avait en haut, à supposer qu'ils aient dépassé les trois
premières lignes ? Pourquoi n'avez-vous pas dit que si Descartes
n'avait pas eu de précepteurs (il les démolit, ils étaient
mauvais, soit, soit) - pour mettre en route sa machine à penser, il
n'aurait jamais eu l'idée de les critiquer, il n'aurait pas eu
d'idées du tout ?
...Pour
passer du biberon au petit pot, et jeter le biberon, ne faut-il pas
d'abord être passé par le stade du biberon ? "Jette mon
livre", oui, mais après l'avoir lu nom de Dieu ! Où avez-vous
vu que les cours se contentaient de transformer les élèves en
perroquets ou en copistes ? Les profs sont-ils donc toujours et
éternellement pris pour de pauvres cons ?
Si
ce ne sont pas les mêmes profs qui notent et qui font le cours, mes
élèves se sont écriés comme un seul homme qu'alors, l'enseignant
serait privé de toute autorité au profit de celui qui noterait ! il
faudrait alors ne noter que lorsque tout le monde aurait bien tout
compris ? de toute façon quand nous notons nos élèves, nous les
surnotons automatiquement ! pour un prof qui fera exprès de saquer,
il y en aura cent qui surnoteront !
Et
si paraît-il on est coupable de ne pas savoir sa leçon, ça ne vous
ferait rien de penser que le prof veut responsabiliser l'élève et
non pas le culpabiliser, et qu'il faudrait peut-être que le cher
petit ait tout simplement appris sa leçon ?
Croyez-vous
que nous soyons assez cons et insensibles pour ne pas savoir qu'Untel
ne peut pas travailler chez lui ? Ca ne vous ferait rien de ne pas
penser l'orientation automatiquement en termes négatifs ? Est-ce
qu'un élève qui n'a rien foutu de l'année doit être orienté de
la même façon qu'un élève qui a travaillé ? Avec 2 de moyenne,
la même orientation qu'avec 18 ?
Il
va penser quoi, l'élève qui a eu 18 ? qu'il est un brave mouton
castré, alors que l'autre est un révolutionnaire plein d'avenir ?
Il suffit donc de contester le système pour devenir un responsable
de haut niveau ? de ne rien foutre pour se voir confier un train
roulant à 200 km/h ? Je ne sais pas opérer une appendicite et on va
me confier une trépanation ? Pourquoi les parents refusent-ils
systématiquement les orientations qu'on leur propose ?
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Faut-il
toujours protéger les pauvres petits nélèves victimes des méchants
professeurs touche-pipi ? Le goût de l'effort et de la réussite,
c'est facho ? Un jardinier, c'est plus con qu'un avocat ? Un
charcutier, c'est plus con qu'un prof ? Un balayeur, c'est plus con
qu'un journaliste ? On n'interdit pas au futur ramasseur de poubelles
de lire Shakespeare, c'est l'élève lui-même qui dit "Ca fait
chier, c'est connard, me fais pas gerber avec ton baratin à la con"
!
Ce
n'est tout de même pas nous qui les détournons de la culture !
c'est eux qui n'en voient pas l'intérêt et voilà tout ! Bien sûr
que j'ai réussi à intéresser des élèves à Horace de Corneille
en leur parlant du fascisme, bien sûr que j'ai toujours rapproché
le plus possible les textes étudiés de leur réalité à eux, mais
est-ce que c'est ça qui va leur faire écrire des raisonnements
corrects?
Est-ce
que je vais donner des 18 à tout le monde, alors qu'il y a des
illettrés dans la classe ? J'en ai un qui a eu le bac il était du
niveau sixième ! De qui se fout-on ? Il va la voir tiens plus tard
son orientation à coups de pied dans le cul direction ANPE, et en
gueulant à l'injustice en plus ! Il s'agit toujours non pas dans ces
discours de responsabiliser les élèves, mais de les infantiliser en
leur faisant croire sans cesse qu'ils sont des victimes et que c'est
toujours la faute du sale con de prof, qui note à la tête (de
bicot, non ?) du client...
Bien
entendu que c'est à nous de décider du sort de nos élèves ! c'est
nous qui les connaissons le mieux ! si on écoutait les familles, ils
entreraient tous à Polytechnique ou en Hypokhâgne avec 3 de moyenne
! Ou alors, qu'ils se notent eux-mêmes, puisqu'il paraît qu'il faut
les "responsabiliser" ! Total ils se font passer en
terminale avec 5 de moyenne et ils s'étonnent de se ramasser ! Même
pas d'ailleurs, on le leur donne, le bac, voir plus haut.
"Guérir
de l'école" mais ça ne va pas non ? C'est de l'ignorance qu'on
ne guérit pas, et moins ils en savent les gens plus ils se croient
permis de donner des leçons, écoutez-les ces connards qui n'ont
jamais voulu se renseigner sur quoi que ce soit donner leur avis sur
les pédés et les arabes, vous allez voir ce que c'est instructif.
Moins on est allé à l'école, plus on vote pour le Front National !
Même
s'il y a deux trois agrégés au FN, les études ne guérissent pas
de la connerie mais elles contribuent à la diminuer quoi qu'on en
dise nom d'une pipe sans capote !
"Laissez
dire les sots, le savoir a son prix"
La
Fontaine.
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Nous
sommes des milliers à faire correctement notre boulot, sans foutre
les gosses à poil devant tout le monde, sans les saquer, en
recueillant leurs confidences, en les aimant, en les orientant
parfaitement de la façon la plus positive possible, quant aux
fouteurs de merde irrécupérables qu'on les mette entre les mains
d'éducateurs spécialisés, il n'y aura d'ailleurs bientôt plus que
ça, mais qu'on arrête de nous faire passer pour des démolisseurs
de la jeunesse.
Rassurez-vous
: en 2015, il n'y aura plus de sales profs, les riches pourront
s'instruire par Internet, les autres se battront à coups de battes
de base-ball pour savoir à qui vendra le plus de came à l'autre et
la police tirera dans le tas, chacun sera enfin libre de choisir
l'entreprise ou la secte de son choix, et on sera enfin délivré de
ce fléau intolérable qui a sodomisé des millions de jeunes pendant
des siècles, l'école. Alias, la Civilisation bonhomme.
Moi
je m'en fous j'aurai 76 ans, après moi le Déluge.
Eh
bien on s'est laissé emporter il me semble. Proposez quelque chose
SVP, par exemple un manuel de ce que le prof doit répondre, du tac
au tac, lorsqu'il se fait traiter d'enculé ou cabosser la gueule par
un élève. Ca ce sera utile. Au lieu de tous nous faire passer pour
des connards sadiques. Merci.
Vive
l'école. Vive la démocratie. Vive la culture. A bas la dictature
des fachos et des casseurs, abattez les pitbulls, coffrez les
pédophiles. Et bien à vous.
FRANCE
MUSIQUES
Au
lieu du petit articulet que je devais pondre, et qui devait tenir
tout ce Singe Vert de Septembre antémanhattanien, je vous fais
passer cette lettre :
Messieurs,
Il
m'est désormais à peu près insupportable d'écouter France Musique
le matin entre 7 et 9, tant l'indigeste bouillie d'informations sur
le financement des orchestres et festivals, les mutations de chefs ou
les états d'âme et la carrière du troisième triangle du Symphonic
of Trifouilly parvenaient régulièrement à me rendre d'humeur
morose dès le réveil.
L'argent
est certes indispensable, mais il est non moins indispensable que
chaque musicien aille régulièrement à la selle pour être en bonne
santé ; je me demande donc pourquoi vous ne nous entretenez pas des
intestins des interprètes, après tout, c'est aussi important que
l'argent : "Untel a LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE
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chié
mou aujourd'hui; sûr que son violoncelle va sonner moins viril.
"Mme
Mauricette Neboukunefoy fait depuis quelques temps de petites crottes
bien dures ; nul doute que la qualité de ses pizzicati ne s'en doive
considérablement affiner."
Mais
vous devez mépriser à juste titre ces considérations peu
ragoûtantes : ce ne sont pas les élucubrations d'un grossier
personnage qui vont vous détourner de votre ligne scato -
Entschuldigung : ontologique...
Cependant
il est un autre inconvénient qui me fait abandonner votre antenne :
la disproportion qui existe entre l'intensité du son musical et
celle du son vocal. Dès que s'exprime la sainte Parole, le son se
met à tonitruer, à hurler ; revient-on (de temps en temps, tout de
même) à la musique, ce n'est plus qu'un filet douceâtre.
Ce
qui fait que j'étais sans cesse à me triturer le bouton du çon,
tantôt abasourdi de baratin, tantôt tendant l'oreille à la musique
: significatif, ne trouvez-vous pas ? Don't you troove ?
J'espère
que ces quelques joyeuses fantaisies feront délicieusement ricaner
dans vos services, et vous prie de croire, chère Corbeille Apap -
yeah ! en mes sentiments sinon les plus distingués, du moins les
plus déploratifs. Quant à mon réveil, je me le fais maintenant à
la variétoche...Dommage...
P.S.
ad usum lectoris : Il existe à présent sur ma télé la chaîne
auditive "Hector", là vous entendez de la musique super,
24 H / 24.
PPS.
D'ici à ce que France-Culture prenne également un "s",
et qu'il nous soit assené des morceaux de rap, et des borborygmes
racistes tant qu'on y est, sous prétexte que le nazisme, c'est aussi
une forme de culture... Putain consultez vos dictionnaires, les cons
cepteurs !
Allez
ciao, bye, auf Wiedersehen, adios, et toutes ces sortes de choses.
LE
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La femme, c'est sacré. Ca fait le ménage, ça met les enfants au monde, ça fait la vaisselle (ah ! la vaisselle...) , c'est privé de ses droits, ça a le droit que de la fermer, DONC on ne rigole plus avec les femmes, on ne rabaisse plus les mères de nos enfants et les grands-mères de nos petits-enfants, et tant qu'on y est on ne rigole plus du tout du sexe, parce qs brûlés vifs, parfaitement Monsieur, quand il y a eu panne de fours crématoire on les jetait tout vivants dans des grandes fosses où brûlait de l'essence, on les entendait gueuler à des kilomètres, en écrivant ça j'ai des crampes d'estomac parfaitement, vous trouvez ça marrant ?
Non ! c'est dégueulasse ! c'est innommable ! Mais comment ça se fait que je rigole quand même ? c'est que je suis un monstre ? c'est que je suis un nazi? c'est que je suis un sale antisémite pire qu'une bête puante? Alors pourquoi je rigole quand le petit oiseau fait "cuit-cuit" en passant au-dessus d'Auschwitz ?
Pourquoi tu rigoles gros porc, sale nazi ?
...Si tu ne rigoles pas tu crèves mon con, si tu ne rigoles pas tu pleures, tu hurles, tu désespères, tu veux flinguer les SS puis les indifférents puis tout le monde, et c'est pour ça que tu écris "La vie est belle" qui est un film raté mais qui se veut rigolo, rigolo, rigolo. Bien sûr que tu ne vas pas rigoler de ça en compagnie d'une vieille femme qui te racontes en pleurant comment elle a vu s'envoler en fumée sa famille entière, ou le jour même de la commémoration de la libération de Treblinka, ce n'est pas le moment, tu rigoleras une autre fois, ce sera peut-être même un Juif qui donneras le signal des histoires drôles sinistres, mais personne, personne n'a le droit de m'interdire totalement de rire.
Les macchabées, tenez, ça aussi ça fait rire. Parce qu'on en a peur. Vous croyez que ça ne me terrifie pas moi aussi ces histoires de camps de la mort, et celles de ma mort à moi qu'il va bien falloir que je supporte un jour ? Alors je raconte l'histoire du croque-mort sur le siège avant du corbillard et qui dit à son collègue : "T'as pas du feu ?" - et le collègue répond : "Demande derrière", ouaf ouaf ouaf ! Ben non c'est pas drôle et alors ? C'est plat c'est déplacé, on ne rit pas, on LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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se met un serre-joints dans les mâchoires et on ne rit pas bande de
salopards.
On ne rit pas des femmes. On ne rit pas des Juifs. On ne rigole pas des Belges. Ils vous emmerdent les Belges. Ils en ont aussi sur les Français vous savez. On se croit malin. Pourquoi les autoroutes françaises ne sont pas éclairées ? Parce que tous les Français se prennent pour des lumières. Pourquoi ont-ils un trou entre les omoplates ? parce qu'ils veulent toujours péter plus haut que leur cul. Il ne faut pas rigoler avec ces choses-là. Les histoires belges, en Belgique, j'en ai vu imprimées. Ils ont mis le mot "belge" entre guillemets. Eh ben ça fout tout le comique en l'air. Parce que le comique, c'est méchant, parfaitement, voir plus bas. Mais l'honneur d'un peuple, c'est sacré. L'honneur des Boches, c'est sacré. Le livre "Putains de Boches, va ! " s'est fait appeler "Œil pour œil, chien pour cochon". Invendable.
On ne rit pas des femmes. On ne rit pas des Juifs. On ne rigole pas des Belges. Ils vous emmerdent les Belges. Ils en ont aussi sur les Français vous savez. On se croit malin. Pourquoi les autoroutes françaises ne sont pas éclairées ? Parce que tous les Français se prennent pour des lumières. Pourquoi ont-ils un trou entre les omoplates ? parce qu'ils veulent toujours péter plus haut que leur cul. Il ne faut pas rigoler avec ces choses-là. Les histoires belges, en Belgique, j'en ai vu imprimées. Ils ont mis le mot "belge" entre guillemets. Eh ben ça fout tout le comique en l'air. Parce que le comique, c'est méchant, parfaitement, voir plus bas. Mais l'honneur d'un peuple, c'est sacré. L'honneur des Boches, c'est sacré. Le livre "Putains de Boches, va ! " s'est fait appeler "Œil pour œil, chien pour cochon". Invendable.
Messieurs,
Permettez-moi de vous dire à quel point je suis déçu par la modification de titre que vous apportez à " Putains de boches, va !" pour y substituer le fade "Œil pour œil, chien pour cochon". Ce faisant, vous cautionnez un usage de plus en plus répandu et extrêmement grave, qui consiste à céder devant le moindre froncement de sourcils des imbéciles, à ôter les croix des affiches de cinéma et peut-être bientôt les femmes dénudées, sous prétexte qu'il ne faut pas choquer les bonnes consciences. L'humanisme dont vous vous réclamez ne doit pas céder au chantage des pharisiens rigoureusement incapables de comprendre le second degré ni aucune forme d'humour que ce soit, et, faiblement certes mais véritablement, vous contribuez à alourdir la chape de plomb du moralisme puritain qui nous étouffe progressivement.
L'humanisme, la démocratie, consistent à considérer l'homme au point de vue de l'intégralité de son esprit, en faisant appel à son intelligence et en lui supposant toute la subtilité humaine. Cela ne consiste pas à trembler en se demandant quel con il va falloir éviter de choquer. Bientôt, le rire sera interdit. Au sujet de votre nouveau titre, je pourrais dire que Juif pratiquant orthodoxe je me suis trouvé profondément choqué par le détournement d'un précepte LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Permettez-moi de vous dire à quel point je suis déçu par la modification de titre que vous apportez à " Putains de boches, va !" pour y substituer le fade "Œil pour œil, chien pour cochon". Ce faisant, vous cautionnez un usage de plus en plus répandu et extrêmement grave, qui consiste à céder devant le moindre froncement de sourcils des imbéciles, à ôter les croix des affiches de cinéma et peut-être bientôt les femmes dénudées, sous prétexte qu'il ne faut pas choquer les bonnes consciences. L'humanisme dont vous vous réclamez ne doit pas céder au chantage des pharisiens rigoureusement incapables de comprendre le second degré ni aucune forme d'humour que ce soit, et, faiblement certes mais véritablement, vous contribuez à alourdir la chape de plomb du moralisme puritain qui nous étouffe progressivement.
L'humanisme, la démocratie, consistent à considérer l'homme au point de vue de l'intégralité de son esprit, en faisant appel à son intelligence et en lui supposant toute la subtilité humaine. Cela ne consiste pas à trembler en se demandant quel con il va falloir éviter de choquer. Bientôt, le rire sera interdit. Au sujet de votre nouveau titre, je pourrais dire que Juif pratiquant orthodoxe je me suis trouvé profondément choqué par le détournement d'un précepte LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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particulièrement sacré du Talmud "Oeil pour oeil, dent pour
dent", d'autant plus que cette prescription se trouve dans la
même phrase que le mot "cochon", le porc étant un animal
exécrable aux yeux de la Thora...
Au nom des associations des amis du chien, je pourrais aussi vous menacer de procès, et pourquoi pas d'attentat, pour avoir profané le nom du meilleur ami de l'homme.
S'il y a des défenseurs du cochon, ils pourraient aussi vous créer les pires emmerdements.
Jusqu'où ne vous faudra-t-il pas céder ? Vive la liberté, et mort aux cons.
...Le premier qui dit du mal du drapeau américain (israélien palestinien, libanais, bamboulais) je le descends. Le premier qui raconte une histoire d'arabes ou de nègres, je le descends là dis donc. A bas le racisme. Qu'est-ce qu'il va mettre dans son salon Le Pen pour le réveillon ? Un Arabe de Noël. Ha, ha, ha. A bas la xénophobie. Vive la vertu. Poil au cul, parfaitement, poil au cul. Quand tout le monde sera vertueux avec les lèvres gercées et un balai dans le cul (zyva Tonton David), je vous prédis en vérité les plus beaux massacres qui aient jamais eu lieu. Tu n'avais pas le droit de rire de Ceaucescu. Pas le droit de rire de Staline. Pas le droit d'émettre la plus petite plaisanterie sur l'avenir radieux de la république socialiste universelle. Voir Kundera. Sept ans de camp. Roulez bolides. Le premier qui a dit "Il est pas beau Kassa" s'est retrouvé devant un peloton d'exécution.
C'est vrai quoi merde il y a des hommes politiques qui se décarcassent, qui sortent tout un peuple de la misère comme à Cuba (oui, bon...) (entre parenthèses, sans les Ricains, ça aurait marché) (oui mais ils foutaient les homos dans les camps) (eh merde !) , qui débarrassent les bons Russes ("Luttez, Russes !" ouaf ouaf, "l'utérus" ouah mon con) des vilains Tchétchènes (tu rigoles pas sur le Coran mon frère sinon t'as le supplément égorgement) (tu ne dis pas par exemple qu'en France il y a le corps enseignant et à Kaboul le Coran saignant, ouaf ouargl gnouf pff...) - tu respectes la religion putain de bordel de merde, tu respectes les putains elles pourraient être ta mère OK, tu respectes tes parents, tu respectes Dieu et les militaires, tu trouves ça marrant de s'enfermer dans une boîte à conserves et de tirer sur des groupes de gosses palestiniens qui te menacent à coups de caillasses, c'est vachement dangereux d'être dans les blindés à Gaza, d'ailleurs on n'a pas idée d'inclure "gaza" dans le territoire d'Israël, ouaaaaf ouaaaaaf mais faut le flinguer ce mec-là, faut le circoncire sans anesthésie, ouah ta mère était une bien sainte femme mais toi t'es le vrai fils de pute... LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Au nom des associations des amis du chien, je pourrais aussi vous menacer de procès, et pourquoi pas d'attentat, pour avoir profané le nom du meilleur ami de l'homme.
S'il y a des défenseurs du cochon, ils pourraient aussi vous créer les pires emmerdements.
Jusqu'où ne vous faudra-t-il pas céder ? Vive la liberté, et mort aux cons.
...Le premier qui dit du mal du drapeau américain (israélien palestinien, libanais, bamboulais) je le descends. Le premier qui raconte une histoire d'arabes ou de nègres, je le descends là dis donc. A bas le racisme. Qu'est-ce qu'il va mettre dans son salon Le Pen pour le réveillon ? Un Arabe de Noël. Ha, ha, ha. A bas la xénophobie. Vive la vertu. Poil au cul, parfaitement, poil au cul. Quand tout le monde sera vertueux avec les lèvres gercées et un balai dans le cul (zyva Tonton David), je vous prédis en vérité les plus beaux massacres qui aient jamais eu lieu. Tu n'avais pas le droit de rire de Ceaucescu. Pas le droit de rire de Staline. Pas le droit d'émettre la plus petite plaisanterie sur l'avenir radieux de la république socialiste universelle. Voir Kundera. Sept ans de camp. Roulez bolides. Le premier qui a dit "Il est pas beau Kassa" s'est retrouvé devant un peloton d'exécution.
C'est vrai quoi merde il y a des hommes politiques qui se décarcassent, qui sortent tout un peuple de la misère comme à Cuba (oui, bon...) (entre parenthèses, sans les Ricains, ça aurait marché) (oui mais ils foutaient les homos dans les camps) (eh merde !) , qui débarrassent les bons Russes ("Luttez, Russes !" ouaf ouaf, "l'utérus" ouah mon con) des vilains Tchétchènes (tu rigoles pas sur le Coran mon frère sinon t'as le supplément égorgement) (tu ne dis pas par exemple qu'en France il y a le corps enseignant et à Kaboul le Coran saignant, ouaf ouargl gnouf pff...) - tu respectes la religion putain de bordel de merde, tu respectes les putains elles pourraient être ta mère OK, tu respectes tes parents, tu respectes Dieu et les militaires, tu trouves ça marrant de s'enfermer dans une boîte à conserves et de tirer sur des groupes de gosses palestiniens qui te menacent à coups de caillasses, c'est vachement dangereux d'être dans les blindés à Gaza, d'ailleurs on n'a pas idée d'inclure "gaza" dans le territoire d'Israël, ouaaaaf ouaaaaaf mais faut le flinguer ce mec-là, faut le circoncire sans anesthésie, ouah ta mère était une bien sainte femme mais toi t'es le vrai fils de pute... LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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MONO VERDE 38 – 78
Je veux rigoler je veux rigoler je veux rigoler de n'importe quoi,
même du corps enseignant tiens et pourtant je n'aime pas ça puisque
j'en suis un, mais si je veux me foutre de la gueule des autres faut
bien que j'accepte qu'on se foute de ma gueule à moi non ? Tiens
quelle est la différence entre un chômeur et un fonctionnaire ? Ben
le chômeur il a déjà travaillé - je ne peux pas supporter que les
élèves m'imitent, me singent, ce n'est pas vrai, je ne suis pas si
con que ça, j'ai une mission sacrée moi, je fais un métier béni
par Dieu, j'élève l 'âme des élèves, oui mais tu les fais chier
plus souvent que tu ne crois alors c'est normal tu entends c'est
normal qu'ils se foutent de ta gueule, tu t'es vu dans la glace le
matin et quand t'es assis sur ta cuvette des chiottes en train de
pousser de toutes tes forces pour pas arriver en retard au cours, et
là il y a un petit merdeux qui te dis "M'sieur votre braguette
elle est ouverte" encore heureux si tu pues pas du cul ben oui
c'est comme ça Mesdames les Chiennes de garde et Messieurs les
mollahs, Allah ou akbar et Zebbi niet mahouss costaud je piétine
tout je rote je pète rien ne m'arrête, même si mon corps si ma
bite c'est sacré parce que le Bon Dieu il les a fabriqués si t'es
pas content tu vas te faire niquer par les ours, putain v'là les
écolos qui m'attaquent en justice je vous emmerde ! et vive Muriel
Robin !
Ca ne vous est jamais venu à l'idée de foutre le nez dans l'ouvrage de Freud, un Juif, un Psy (rigolez, rigolez !) sur "les Mots d'esprit" ? Tout jeu de mots est une remise en cause de tout, du langage maternel tout d'abord, avec les contrepèteries, Meine Samen und Spermen, comprenne qui peut t'as qu'à étudier le boche, les nonsenses, les calembours bons, les jeux de mots laids, les jeux de mots tôt, les jeux de mots tard ; de la hiérarchie, où se trouve "hiérar" ; de l'Eglise, de l'Etat ("l'humour est un enfant qui jongle avec la tiare et l'épée au-dessus d'un précipice", dit mieux que moi Victor Hugo que je cite de mémoire).
L'humour est nécessairement méchant et agressif, parce que c'est "la politesse du désespoir". L'humour exorcise le sexe (et pas "excise", tas d'imams, la mort, la peur de l'autre, nègre, juif, banquier, Arabe, Afghan ("quelle est la différence entre l'école française et l'école afghane ? là bas, ils ont le Coran saignant", ouaf ouaf ! et elle est de moi). Que les vannes de cul exorcisent ce dont les hommes de tout temps ont peut-être eu le plus peur de tout.
Dès qu'une femme se trouve en compagnie d'hommes, les plaisanteries grivoises fusent, ce sont autant de viols simulés, les femmes rigolent, elles protestent ("La différence entre une femme et un ascenseur ? aucune, tu mets ton doigt où t'habites", gnarf, gnarf ! - notez que j'indique toujours LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Ca ne vous est jamais venu à l'idée de foutre le nez dans l'ouvrage de Freud, un Juif, un Psy (rigolez, rigolez !) sur "les Mots d'esprit" ? Tout jeu de mots est une remise en cause de tout, du langage maternel tout d'abord, avec les contrepèteries, Meine Samen und Spermen, comprenne qui peut t'as qu'à étudier le boche, les nonsenses, les calembours bons, les jeux de mots laids, les jeux de mots tôt, les jeux de mots tard ; de la hiérarchie, où se trouve "hiérar" ; de l'Eglise, de l'Etat ("l'humour est un enfant qui jongle avec la tiare et l'épée au-dessus d'un précipice", dit mieux que moi Victor Hugo que je cite de mémoire).
L'humour est nécessairement méchant et agressif, parce que c'est "la politesse du désespoir". L'humour exorcise le sexe (et pas "excise", tas d'imams, la mort, la peur de l'autre, nègre, juif, banquier, Arabe, Afghan ("quelle est la différence entre l'école française et l'école afghane ? là bas, ils ont le Coran saignant", ouaf ouaf ! et elle est de moi). Que les vannes de cul exorcisent ce dont les hommes de tout temps ont peut-être eu le plus peur de tout.
Dès qu'une femme se trouve en compagnie d'hommes, les plaisanteries grivoises fusent, ce sont autant de viols simulés, les femmes rigolent, elles protestent ("La différence entre une femme et un ascenseur ? aucune, tu mets ton doigt où t'habites", gnarf, gnarf ! - notez que j'indique toujours LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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soigneusement l'endroit où il faut rire, où il faut rire) mais
elles en redemandent, et avez-vous remarqué combien celui qui
raconte doit demeurer impassible, pour ménager tout son effet
?
...Adoncques celui qui raconte libère les autres de leurs frustrations, mais renforce les siennes, c'est pourquoi les plus fervents raconteurs de cul sont également les plus refoulés, et toc ! et bitoc ! C'est dans Freud tout ça ! Ignares ! et je ne vous dis pas tout ! parce que moi non plus je n'ai pas tout compris dans Freud !- Mais on ne t'as jamais empêché de rigoler mon vieux, pourquoi tu t'énerves comme ça ? - Ah bon ben merde alors...
...Adoncques celui qui raconte libère les autres de leurs frustrations, mais renforce les siennes, c'est pourquoi les plus fervents raconteurs de cul sont également les plus refoulés, et toc ! et bitoc ! C'est dans Freud tout ça ! Ignares ! et je ne vous dis pas tout ! parce que moi non plus je n'ai pas tout compris dans Freud !- Mais on ne t'as jamais empêché de rigoler mon vieux, pourquoi tu t'énerves comme ça ? - Ah bon ben merde alors...
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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MONO VERDE 39 – 80
NOVEMBRE
2001
LE
GRAND NUMERO SUR LES
twin
towers
QUE
PERSONNE N'ATTENDAIT
(tellement
que tout le monde y s'en fout du Singe Vert)
et
sur beaucoup d'autres choses extrêmement banales
Au
fait y a des chnocks qui me donnent leur téléphone et tu tombes sur
un fax qui fait srîîîîîî ! srîîîî ! srîîîîî !
c'était notre réflexion désagréable sur les snobinards à la
page qui ont trouvé le moyen du "téléphone qui empêche de
téléphoner" fallait le trouver, non ?)
COURRIEL
: colber1@wanadoo.fr
Adresse
postale (tant que les postes marchent encore )
Bernard
Collignon alias Berlignon Connard
4
avenue Victoria 33700 Mérignac
Attention
: bientôt je me ferai appeler Cohn-Liliom, par provoc. Antisémites
s'abstenir.
TU
NE TUERAS POINT.
Ça
n'est tout de même pas sorcier, non ? "Tu ne tueras point".
Et notez que ça ne vient qu'en cinquième position. Dieu veut avant
tout qu'on l'adore, lui, et nul autre ; tuer, on verra ça plus tard.
D'ailleurs Dieu lui-même est un serial killer, cinq cent mille morts
par an rien qu'en France mais que fait la police ? Bon, en cinquième
commandement seulement mais tout de même Tu ne tueras point.
Parce
que ce n'était pas évident. C'est comme ça. Caïn tue Abel.
Romulus tue Rémus. J'écrase les puces. Mais Tu ne tueras point.
Quoi, encore ? je veux dire, encore un meurtre ? Mais tu ne tueras
point. Et comme disait Péguy "Il faudra bien que les lecteurs
s'habituent à ce que je dise toujours la même chose, parce que ce
sera toujours la même chose."
Alors
tu ne tueras point. Et variante, cette belle phrase de Stefan Zweig,
juif et bourgeois : "Un homme qui tue un homme pour défendre
ses convictions ne défend pas ses
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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MONO VERDE 39 – 81
convictions.
Il tue un homme." Ca vous a de la gueule tout de même.
Gravez-vous donc ça sur le manteau de votre cheminée ou sur le bord
de votre pot de chambre.
Vous
n'avez ni l'un ni l'autre ? Vous habitez Ramallah ou quoi ? Bon alors
tous ceux qui m'expliquent la situation désespérée d'un peuple et
qui justifient la mort atroce de milliers d'Américains, cette bande
de racailles qui sucent le sang des pauvres n'est-ce pas, je les
emmerde. TU NE TUERAS PAS. Ceux qui tuent ravalent leur cause quelle
qu'elle soit à un ramassis de conneries, se décrédibilisent
d'emblée.
Les
connards qui torturaient les prisonniers collabos en se le renvoyant
de la pointe du pied dans le ventre à la pointe du pied dans le
ventre en cellule jusqu'à ce qu'ils crèvent ne sont pas des
résistants de gauche ou de droite, ce sont des salopards assassins
qui se ravalent très exactement au-dessous du niveau bestial de
celui qui a collaboré, des nazis indignes que je leur serre la main
comme je l'ai fait par lâcheté dans un asile de vieux parce qu'on
ne va pas faire de scandale n'est-ce pas, c'était une pauvre ordure
de héros qui racontait ses exploits à la libération, pauvre
assassin bourreau de mes couilles indigne de la merde que je lui
chierais dessus - style navrant - JE VOUS EMMERDE. .
Au
Pays Basque, en Corse, à Jérusalem, TU NE TUERAS PAS. Point barre.
Une note nous a été transmise à la radio pour que nos débats ne
dérapent pas dans les appels à la haine et à la violence, en
particulier dans les émissions en direct. Et comment est-ce que
j'exprime ma rage à moi ? En gueulant bien fort dans la rue déserte
(c'est tout de même pas ma faute si la rue était déserte au moment
où j'ai appris le nième attentat avec corps déchiquetés, c'est
qui qui commence là, c'est qui qui commence, et si j'avais
recommencé à gueuler cinq cents mètres plus loin là où était la
foule je me serais fait l'effet d'un guignol qui braille un rôle)
PALESTINIENS ASSASSINS. Mais déserte la rue, pas d'histoires. C'est
sorti comme ça, j'ai baissé la vitre de ma voiture et j'ai gueulé
ça, à tout hasard, je m'en suis pété les cordes vocales pour cinq
jours, je suis un héros et je n'ai pas fait dans la nuance.
Aucune
cause, je dis bien, aucune, ne justifie la mort de gens qui ne l'ont
pas demandée. La légitime défense ? Ne jouons pas sur les mots.
Quand tu as en face de toi un VRAI type avec un VRAI revolver et que
tu le descends, là oui tu es en légitime défense. Mais quand on
t'a pris ta maison, quand on t'a expulsé de chez toi, qu'on t'a tué
ton frère ou ton cousin, non, là, tu n'es pas en légitime défense
: tu as envie de te venger et c'est tout. Et comme disait Madeleine
Allbright que je LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA
SCIAMMA VERDE
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regretterai
toujours, so glamour, so sexy, aucune cause au monde ne justifie la
mort d'un enfant. "Celui qui frappe un Juif jette à bas
l'humanité entière" disait Kafka, mort avant Auschwitz, mais
après tout de même un nombre impressionnant de pogroms et de
bûchers à travers tout le Moyen Age, car Auschwitz, comme Rome, ne
s'est pas fait en un jour, ça fait mille ans qu'on tape sur les
Juifs, "Les Juifs sont la race la plus infecte qui ait jamais
souillé la face de la terre" c'est dans le dictionnaire
philosophique de Voltaire parfaitement, faut le déterrer ? Faut le
fusiller ? Lisez Marèk Halter, Auschwitz est l'aboutissement logique
de mille ans de persécutions, même Hugo il gueule contre les Juifs
(et les Grecs, pour faire bonne mesure) - même ce gros empâfé de
Balzac, même Edmond de Goncourt, alors on me dira "Celui qui
frappe un Arabe" (ou un Grec, ou un Arménien, ou un pédé,
etc...) - oui, exactement la même chose mon frère. Simplement les
mauvais traitements infligés aux Arabes en tant que tels ne sont
rien par rapport à ce qu'ont subi les Juifs.
On
n'a jamais cherché à les exterminer, eux . Et puis ils se
défendaient, eux, et plutôt bien. Les enfants israéliens, que je
sache, ne courent pas au-devant des chars arabes pour se faire casser
la gueule. Pour l'excellente raison que les Palestiniens n'ont pas de
chars, oui, je sais. Et les enfants palestiniens tués à la sortie
des écoles ne lançaient pas de bombes non plus. Pas plus que les
bébés de Dresde et d'Hiroshima. Mais ceux qui attaquent, les
gouvernements, les autorités qui attaquent, les fanatiques de tout
poil, et cela depuis le début, depuis 1948, que je sache encore, ce
sont tout de même bien dans ce pays dont je m'occupe les Arabes et
pas les autres. A cinq pays contre un seul, toujours courageux.
Israël,
fer de lance des Etats-Unis ? et alors ? je préférerais mille fois
vivre dans la plus pourrie des démocraties que dans le plus vertueux
des Etats islamiques où on te fout la main en l'air pour un vol, et
si les journalistes aux USA se font virer dès qu'ils ne sont pas
d'accord avec la consigne gouvernementale, en Algérie on les
retrouve avec cinq balles dans la tête et les couilles dans la
bouche, alors vivent les USA et croyez-moi je n'aime pas non plus
l'hégémonie amerloque.
D’ailleurs
qu’est-ce qu’on est en train de faire avec ces missions de l’ONU
un peu partout ? de recoloniser la planète au nom de la morale. Je
vais vous dire une bonne chose qui va vous faire frémir d’horreur
: et pourquoi pas ? au nom des Droits de l’Homme, au nom de “Tu
ne tueras pas ”.
Et
on reprend, et on radote : ce sont les profs et les mollahs que
j'enverrais se battre moi, comme dans "A l'Ouest rien de
nouveau", quand la classe de jeunes gens retrouve le prof qui
les a LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA
VERDE
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excités
à la guerre et se planque à l'arrière dans un bureau, ils le
violent tous, tous les survivants, et ils l'achèvent si j'ai bonne
mémoire. Et les pauvres gosses de 14 à 16 ans qui se battaient dans
les ruines de Berlin il faudrait pleurer dessus aussi peut-être ?
La
racaille haillonneuse intoxiquée par la propagande haineuse, les
pleins de merde à l’intérieur de la tête, je n'arrive pas à
pleurer dessus. Sur la bêtise criminelle des maîtres, oui. Sur le
fait que ce soient des gosses, oui. Sur la connerie humaine, oui,
dont je ne suis pas le représentant désolé, désolé, je suis con
d’accord, immensément con tant que vous voudrez, mais pas, mais
jamais, jamais au point de vouloir la MORT de qui que ce soit.
Et
ceux que je voudrais tenir pour les pendre par les couilles, mais je
me rabaisserais voir plus haut ce sont les misérables déchets
religieux et enseignants qui ont bourré ces jeunes de haine
anti-juive avant de les bourrer d'explosifs à pleines ceintures.
On
a fait sauter la radio palestinienne en plein coeur du territoire
palestinien tant mieux, Radio-Pue-la-Haine, Radio-Pousse-au-Meurtre,
on a vu ce que ça a donné la radio dans les montagnes du Rouanda -
aucun pays ne tolérerait cette liberté d'expression sur son
territoire, vous entendez d'ici "Radio E.T.A." en Espagne
"tuez du flic, tuez du flic" ?
Un
voisin se traîne ensanglanté à ta porte: "Au secours, on veut
me tuer dehors." C'est un Juif qu'on tue partout ailleurs dans
la lâcheté générale. Si tu es humain, tu ouvres ta porte. Si tu
es fanatique, tu dis : "Non, reste à crever dehors, arrange-toi
avec tes bourreaux, nous c'est pas notre problème." Voilà ce
qu'on a fait aux Juifs qui voulaient s'installer en Israël.
Pourtant, c'est ben vrai, le Reste du Monde ferait mieux de résoudre
le "problème juif", ou plutôt les problèmes qu'ils ont
créés aux juifs, au lieu de dire aux Arabes "On ne veut plus
de ça chez nous débrouillez-vous avec notre mauvaise conscience".
C'est
vrai ça. Est-ce qu'il y a des Etats pour pédés ou pour tziganes on
vous le demande, c'est complètement con comme solution, mais pendant
que les théoriciens genevois et autres dévident leurs belles
paroles on continue à tuer du Juif. Tu ne tueras point. Les jeunes
qui dansent dans une discothèque, les flics qui font la circulation,
les kinésis bretons installés en Corse, ne t'attaquent pas. Tu n'es
pas en légitime défense. Tu ne tues pas. C'est tout. Les gamins
analphabètes et remontés à bloc par des adultes criminels se
prennent un pruneau dans la gueule : tu ne tueras pas, même un
con, c'est dur je sais mais tu ne tueras pas. Même si le pire des
criminels était exécuté, je ne descendrais pas dans la rue pour
manifester ma joie. D'ailleurs les Palestiniens n'y
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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descendent
plus, dans la rue, après les attentats. Ils ont compris que c'était
mauvais pour leur image de marque. Ils ont compris aussi qu'on ne se
réjouit pas de la mort de qui que ce soit. Regardez, est-ce qu'on a
tué Milosevic ? Non. Si on l'avait tué, putain le martyr !
Maintenant
il a l'air d'un sous-beauf qui croupit dans sa geôle. Il nettoie
lui-même sa cuvette à chiottes. Ridicule. Insignifiant. Influence
zéro. Il ne faut pas tuer Ben Laden. Il ne faut tuer personne, même
pas un condamné à mort. Tu ne tueras pas. Mais c'est tout de même
le monde à l'envers, on marche sur la tête ou quoi ? quand les
Israéliens se prennent un attentat dans la gueule, j'ai entendu
grommeler devant ma télé (qui est ma fenêtre sur le monde, je ne
vous donne que le point de vue d'un téléspectateur en pantoufles) -
grommeler, disais-je, "Et ils vont se venger tu vas voir ces
cons-là".
Ben
évidemment qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent connasse ? Qu'ils
envoient des fleurs avec un petit mot de remerciements ? C'est
incroyable tout de même : ce sont les victimes qui passent pour les
bourreaux ! Il faudrait qu'ils tendent l'autre joue ! Est-ce qu'ils
vont lancer des bombes sur les Palestiniens AVANT les attentats, avec
pour seul but d'en tuer le plus possible?
Non
je vais vous dire ce qui les dérange, tous les bien-pensants de
goche, c'est que les Juifs, pour une fois dans leur histoire, ne se
contentent pas de gémir et de faire petit cul grand coeur, c'est
qu'ils répondent. On leur fout sur la gueule et un jour ils en ont
eu marre, ils ont répondu. Des Juifs qui se défendent, ach ! guel
sgandale ! Alors on va dire que ce sont des nazis, tiens, on se
sentira moins seul.
Ce
qui n'empêche pas Charonne (orthographe française vous permettez ?)
d'être un foutu criminel de guerre, et d'avoir tout provoqué
sciemment, encore que la riposte semble particulièrement démesurée,
Dieu n'existe pas, quand est-ce que vous allez vous mettre ça dans
la tête ? Du coup voilà les Palestiniens qui se battent entre eux,
bravo Charonne, question politique et machiavélisme t'en connais un
rayon, mais tu restes tout de même une grosse pouffiasse criminelle
de guerre, et ceux qui t'encensent ce sont les ultra-religieux comme
d'hab, à bas les religions, à bas toutes les formes de religion, la
juive, la musulmane, la chrétienne.
...Et,
reprenons, ceux qui attaquent, ce sont des martyrs ! Ben voyons !
C'est évident ! Des démocrates ! des futurs Talibans ! Hein que ça
vous ferait plaisir de gémir (la goche est une grande gémisseuze
putaing) "Ouah dis donc les femmes qu'est-ce qu'elles morflent
!" Ca vous ferait jouir hein tas de raisonneurs de voir les
barbus taper dans le tas, au sein d'un état islamique, allez LE
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disons
fondamentaliste pour ne pas heurter, tiens je me demande si on ne
ferait pas bien de tout leur accorder, à ces petits saints lanceurs
de pierre, et devant l'immensité du pogrom qui se déclencherait
alors, tout le monde bénirait les Etats-Unis, et on bombarderait
tout le monde sans distinction ! Ça aime bien ça le fascisme, la
goche, ça la fascine, le stalinisme, l'hitlérisme, le talibanisme,
la culpabilité, faut que ça saigne, pour pouvoir bien pencher son
bon visage répugnant et humanitaire au-dessus des causes désespérées
qu'elle a contribué à susciter, ça aime bien les coups de pieds
dans le cul des dictateurs du prolétariat ou autre, faut que ça
marche droit vers la goche, la RRRévolution, le sang, le sang, le
sang !
Oh
cette fascination incessante des intellectuels pour tout ce qui
dégrade l'être humain, depuis les salopards qui soutenaient le
régime de Staline et ont laissé les poètes russes exilés
misérablement crever de faim à la lettre comme Khodassevitch
compagnon de Berberova elle-même, ces visites de l'intelligentsia
française à Hitler (enfin, une partie), tous ces lèche-culs de la
mort ! Tous ceux qui lèchent les couilles au nazisme intégriste,
qui répandaient le bruit que c'étaient les Bosniaques qui
bombardaient eux-mêmes leurs propres marchés pour faire leurs
intéressants !
Cette
admiration des plumitifs pour la force brute, pour l'enculage, pour
l'annihilation de la dignité humaine et la révolution Culturelle de
Mao qui a envoyé des intellos pourrir dans le purin ! Pas le
Cambodge, toutefois, ça, ils n'ont pas osé...
Et
à droite c'est pareil ! faut qu'ça saigne ! Ô haine de l'être
humain pour soi-même ! Selbsthass ! Tu ne tueras pas, tu ne tueras
pas. Même faire une piqûre je n'oserais pas tellement je
tremblerais, tellement le corps de l'autre est sacré. Une femme qui
tombe dans la rue je ne la ramasse pas pour ne pas me faire accuser
d'attouchements on ne sait jamais, elles sont toutes devenues folles
- même me défendre j'oserais pas.
C'est
pour ça que j'écris. Tu ne tueras pas. Alors les Twin Towers c'est
dégueulasse. C'est tout. C'est banal de le dire mais nous le disons.
Quels que soient les ravages indirects causés paraît-il par je ne
sais quelle politique mondialiste ou autres. On ne se réjouit pas
de la mort de milliers d'innocents. A moins que nous ne soyons tous
coupables, chaque fois que je mange je prive un être humain de
nourriture. Maintenant ce n'est pas moi qui aurais été foutre huit
gosses coup sur coup à ma femme au nom d'Allah ou de Jéhovah.
Puisqu'on en est aux tours, laissez-moi vous communiquer une fameuse
petite nouvelle parue dans le Phare de Frazé 44 rue de Frazé 28160
BROU, abonnement 10 timbres pour 10 numéros pendant 10 semaines.
(Cette parution cessa par le LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER
GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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MONO VERDE 39 – 86
décès
prématuré de son rédacteur, Michel DELTHEIL le 1er juin 2009). Je
précise que le Singe Vert est seul responsable des opinions émises
dans le corps de la revue, et que l'écrit qui va suivre ne signifie
nullement que l'auteur ou l'éditeur de ce dernier partage les propos
délirants qui ont précédé ; nul n'en est même au courant.
LE
JEU DU SPLASH, par Gérouf Renard
Une
équipe était arrivée de bonne heure sur le parvis de la Tour
Montparnasse. Des soldats avaient exécuté sans sommation une bande
de jeunes gens qui manifestaient contre la pratique officielle du
"splatch".
Le
capitaine Duval donna l'ordre au bulldozer de dégager le parvis. Les
peintres attendaient.
Duval
se réjouissait à l'avance des bénéfices que le "splatch"
allait lui laisser. Il alluma une cigarette et il jeta un œil afin
de vérifier si le chauffeur du bull manœuvrait correctement son
engin. Le chef peintre s'approcha de Duval et lui fit remarquer qu'il
était impossible de commencer les travaux à cause des flaques de
sang. Il fallait nettoyer tout ça et attendre que ça sèche.
-
Démerdez-vous, mon vieux. A dix-sept heures je veux que tout soit
prêt. J'attends un millier de parieurs ce soir.
A
seize heures la peinture était sèche. On avait joliment peint à
même le sol une sorte de damier gigantesque, dont chaque case
mesurait deux mètres sur deux. A l'intérieur de chaque case se
trouvait un numéro, il y en avait 36 plus le zéro, comme à la
roulette.
Adrien
posait pour la première fois de son existence le pied sur le sol de
la Capitale. Il ressentit une vague d'émotion en apercevant la tour
Eiffel. Comme la plupart des gens il n'avait pas de but précis, ce
qui lui importait le plus c'était de ne pas rater l'heure de la
distribution du repas quotidien gratuit dont bénéficiait chaque
Français depuis le "JOUR". Adrien essaya de penser à
autre chose, car il était formellement interdit d'évoquer ou même
de penser au "JOUR".
Ses
pas conduisirent Adrien en direction de la tour Montparnasse. Il
repéra un restaurant agréé et alla se renseigner au sujet d'un
éventuel plan pour trouver du boulot. Le distributeur de nourriture
lui demanda s'il était venu pour parier au "splatch".
-
Je ne sais pas ce que c'est...
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SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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-
Ça remplace le loto, les gratte-gratte et les courses de chevaux.
Et
le type du restaurant lui explique la règle.
-
C'est très simple, on balance un mec ou une fille du haut de la
tour...
-
Mais c'est affreux...
-
Rassure-toi petit, ils ne se servent que de tarés, ou de colorés,
tu vois le genre ? Des fois y prennent des pédés ou des
écrivains... Et à partir de ce soir, c'est officiel... T'as pigé ?
Il suffit de miser sur la bonne case !
-
Je crois que oui.
-
Bonne chance petit...
Adrien
quitta l'établissement sans prendre son sac-repas. Bouleversé par
la pratique barbare du nouveau jeu de la très officielle Française
des Jeux, il songea un instant à mettre fin à ses jours en allant
se jeter dans la Seine. Puis il prit la sage résolution de retourner
vers son village.
Un
petit écriteau mal imprimé, sur lequel voyait inscrit en très gros
caractères : 1000 FRANCS, se trouvait plaqué sur le mur de la gare
désaffectée. Il s'approcha et lut à haute voix : ON DEMANDE
LANCEURS POUR LE JEU DU SPLATCH - 1000 FRANCS LE JET.
Mille
francs, mille francs, ne cessait de se répéter Adrien... Avec cette
somme il pourrait s'acheter une femme, une épouse plutôt. Faire
l'amour tous les jours en toute légalité... Sans compter qu'un
couple officiel a droit à quatre repas par jour... Bon, à propos de
l'épouse il se doutait que celle qu'on lui fournirait ne serait
peut-être pas à son goût. Mais comme il n'avait jamais goûté il
s'en foutait, il prendrait ce qu'on lui donnerait.
Adrien
alla se présenter au capitaine Duval.
-
C'est pour l'annonce, mon capitaine...
-
J'imagine que c'est pour le fric que tu veux faire ça ?
Il
planta son regard dans celui du militaire, sans exprimer la moindre
émotion.
C'était
une belle fin de journée. Dans le ciel immaculé, volaient
lourdement quelques corbeaux mutants. On présenta à Adrien son
collègue de lancée, un jeune type au visage émacié,
vraisemblablement un junkie en sursis. Sous le regard méprisant du
sergent Maurin, les futurs bourreaux s'exerçaient en lançant des
mannequins. Au bout de quelques essais, Adrien exigea de tenir le
supplié par les jambes. L'autre ne voulait rien savoir et les deux
hommes décidèrent de tirer LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER
GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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à
pile ou face. Adrien perdit, il serait obligé de tenir le "splatché"
par les bras et il aurait son visage plus près de lui.
L'heure
du lancement approchait, le capitaine Duval téléphona en haut pour
savoir si tout allait bien.
Le
"splatché" du jour était un jeune homme d'une vingtaine
d'année, il pesait précisément 62kg300, c'est ce que venaient
d'annoncer les haut-parleurs.
On
lui proposa une injection d'héroïne. Pour mieux planer, plaisanta
le sergent Maurin. Il refusa. On lui ôta les menottes, car le
règlement stipulait que les "splatchés" devaient être
libres de leurs mouvements car ils sont importants lors de la chute,
ils engendrent un suspense que tout parieur est en droit d'attendre.
Plus
de mille personnes s'étaient regroupées sur la partie du parvis
réservée au jeu du "splatch". La voix déchira le
haut-parleur : FAITES VOS JEUX MESSIEURS... FAITES VOS JEUX...
ATTENTION... LES JEUX SONT FAITS... RIEEEEN NE VA PLUS...
Le
jeune homme ne chercha pas à se débattre, il avait l'air presque
heureux de son sort.
Adrien
saisit les mains du "splatché" et le junkie les pieds.
Maurin
hurla : ENVOYEZ...
Les
deux hommes donnèrent au corps un mouvement de balancier et ils
lâchèrent.
Le
jeune supplicié ferma les yeux un bref instant, puis il se concentra
sur sa mission : Le numéro 17... Le numéro 17... Toute sa famille,
tous ses amis avaient misé leur ridicule fortune sur ce numéro. Il
dirigea son vol tant bien que mal à l'aide de ses bras.
-
OUAIS... SUPER... LE 17... EN PLEI...
En
bas, le capitaine Duval surveillait les comptes, Adrien lui demanda
son cachet.
-
Dis-moi, petit... Tu ne voudrais pas devenir lanceur officiel.
Lanceur civil ?
-
Non merci. Pas le temps... Je vais acheter une femme... J'ai jamais
tiré un coup, moi.
-
Je vois, petit... Bonne chance et bonne baise.
Le
capitaine Duval partit d'un rire guttural.
-
Et surtout te trompe pas de trou.
TEXTE
PARU LE 10 9 2001
Copyright
2001 MICHEL DELTHEIL 44 rue de Frazé 28160 Brou
Tél.
02 37 47 01 06 Fax 02 37 47 07 53
LE
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Ce macchabée disait
Couché
dans mon cercueil, reprenant peu à peu mes esprits, sentant les
quatre planches, n'étouffant pas - comme j'aurais dû les
entendre, ces battements de mon coeur, et comme il est étrange de
ne rien entendre...
Impossible. Tétra. Plus la tête. Par la fente la lueur d'un cierge - défaut de capitonnage - mes héritiers ne m'ont pas très bien encapitonné - un tic de ma bouche a fait glisser le linceul de mon visage - j'ai chaud, très chaud - soudain je me sens soulevé: le coup discret du Chef de Marche sur le bois près de l'oreille, les six hommes au pas lent, de vagues pleurs chuchotés troublés de temps à autre par un sanglot plus perçant - ils s'imaginent nous transporter doucement. Dignement. C'est faux.
Ils nous heurtent aux portes. Ils jurent dans l'escalier en colimaçon par-dessus la boule de rampe - j'ai le mal de terre. Puis le corridor, le perron râpé (je reconnais chaque marche, passager cette fois de mon véhicule) - trottoir. Ma boîte enfournée dans une autre boîte, déposée sur la plate-forme. Pas de grand air, pas de cheval, pas de dais : à présent, les héritiers veulent poser le cul sur des coussins pour suivre leurs morts.
Je sentais les relents de pétrole, j'entendais les hoquets du moteur qui s'étouffe en seconde. Puis un ronron fade mêlé à la chaleur distillée par les vitres du corbillard, étalant sur le cercueil une rosace diaprée. Enfin je suppose. Si j'avais réduit ma consommation de clopes, je me serais prolongé de trois mois ; je ne serais pas mort en plein mois d'août... Revivre ? je tords le nez. Le corbillard s'arrête devant Saint-
Impossible. Tétra. Plus la tête. Par la fente la lueur d'un cierge - défaut de capitonnage - mes héritiers ne m'ont pas très bien encapitonné - un tic de ma bouche a fait glisser le linceul de mon visage - j'ai chaud, très chaud - soudain je me sens soulevé: le coup discret du Chef de Marche sur le bois près de l'oreille, les six hommes au pas lent, de vagues pleurs chuchotés troublés de temps à autre par un sanglot plus perçant - ils s'imaginent nous transporter doucement. Dignement. C'est faux.
Ils nous heurtent aux portes. Ils jurent dans l'escalier en colimaçon par-dessus la boule de rampe - j'ai le mal de terre. Puis le corridor, le perron râpé (je reconnais chaque marche, passager cette fois de mon véhicule) - trottoir. Ma boîte enfournée dans une autre boîte, déposée sur la plate-forme. Pas de grand air, pas de cheval, pas de dais : à présent, les héritiers veulent poser le cul sur des coussins pour suivre leurs morts.
Je sentais les relents de pétrole, j'entendais les hoquets du moteur qui s'étouffe en seconde. Puis un ronron fade mêlé à la chaleur distillée par les vitres du corbillard, étalant sur le cercueil une rosace diaprée. Enfin je suppose. Si j'avais réduit ma consommation de clopes, je me serais prolongé de trois mois ; je ne serais pas mort en plein mois d'août... Revivre ? je tords le nez. Le corbillard s'arrête devant Saint-
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Firmin.
La porte arrière bascule, je suis tiré, hissé. A la résonance,
j'ai reconnu l'église.
Un piétinement de moutons derrière moi. Des chaises qui raclent, des nez qui reniflent. Mes nausées reprennent : un boiteux pour le tangage, et un pédé qui tortille - proportion d'homos dans la profession ? Un cierge se renverse. Petit affolement sous le plancher, puis - mouvement d'ascenseur - le catafalque - un requiem chanté ! Je n'en crois pas mes oreilles. Ils doivent être drôlement débarrassés... Allez donc "prodiguer des largesses"' à des héritiers. On va me laisser longtemps là-dedans?
Je vais attraper un chaud et froid. Il ne faut pas éternuer. Collecte. Qui peut être venu ? Au bruit, une cinquantaine de personnes. C'est peu. C'est beaucoup. Bon Dieu ce que cet enfant de choeur chante faux. C'est le petit Haffreddi. Sale Juif. J'espère bien que ma femme, ma fille et les trois frères Fiouse auront de la peine un jour - allez au trou le Bernard ! et bloum, bloum, les mottes de terre... "Il est mieux où il est" - pourquoi pas. Un Dies Irae à présent ! C'est qu'ils réussiraient à m'effrayer, ces cons. Surtout que la voix de l'enfant de chœur filerait la colique à un squelette. Mon prof de biolo disait : "On porte son squelette à l'intérieur de soi. ..."Mes os sont liquéfiés par ta -colère ô Seigneur... - Psaume CIII et des poussières... "Devant ce cher cercueil..." Je crois bien. Plus cher que ce qu'il y a dedans - eh! Père Monnard, tu doist'en foutre éperdument : une âme en plus pour le serial killer, là-haut ! "Douloureuses circonstances..." "Coup imprévu..." - j'ai dit : « Faites-le entrer, si ça ne me fait pas de bien, ça ne me fera toujours pas de mal !" Alors ils m'ont foutu l'Extrême Onction.
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Un piétinement de moutons derrière moi. Des chaises qui raclent, des nez qui reniflent. Mes nausées reprennent : un boiteux pour le tangage, et un pédé qui tortille - proportion d'homos dans la profession ? Un cierge se renverse. Petit affolement sous le plancher, puis - mouvement d'ascenseur - le catafalque - un requiem chanté ! Je n'en crois pas mes oreilles. Ils doivent être drôlement débarrassés... Allez donc "prodiguer des largesses"' à des héritiers. On va me laisser longtemps là-dedans?
Je vais attraper un chaud et froid. Il ne faut pas éternuer. Collecte. Qui peut être venu ? Au bruit, une cinquantaine de personnes. C'est peu. C'est beaucoup. Bon Dieu ce que cet enfant de choeur chante faux. C'est le petit Haffreddi. Sale Juif. J'espère bien que ma femme, ma fille et les trois frères Fiouse auront de la peine un jour - allez au trou le Bernard ! et bloum, bloum, les mottes de terre... "Il est mieux où il est" - pourquoi pas. Un Dies Irae à présent ! C'est qu'ils réussiraient à m'effrayer, ces cons. Surtout que la voix de l'enfant de chœur filerait la colique à un squelette. Mon prof de biolo disait : "On porte son squelette à l'intérieur de soi. ..."Mes os sont liquéfiés par ta -colère ô Seigneur... - Psaume CIII et des poussières... "Devant ce cher cercueil..." Je crois bien. Plus cher que ce qu'il y a dedans - eh! Père Monnard, tu doist'en foutre éperdument : une âme en plus pour le serial killer, là-haut ! "Douloureuses circonstances..." "Coup imprévu..." - j'ai dit : « Faites-le entrer, si ça ne me fait pas de bien, ça ne me fera toujours pas de mal !" Alors ils m'ont foutu l'Extrême Onction.
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Ah
curé, curé, qu'est-ce qu'on aura rigolé ensemble, avec tes
putains de bondieuseries Mais aujourd'hui je n'ai plus le cœur
à rire, un Kyrie, un Pater, c'est le Paradis garanti sur facture,
que je sois damné si j'y coupe ! Mais alors pourquoi suis-je
toujours allongé là-dedans, 2m x 0,60 - même que malgré le
rembourrage ça commence à devenir dur ... Au lieu de répondre il
m'encense la charogne - pense-t-il "Fichu métier", ou
pense-t-il vraiment "Au pouvoir de l'Enfer arrachez son âme,
Seigneur"? Trajet jusqu'au cimetière. Ils enlèvent la femme
de sur ma caisse. Elle m'étouffait. Puis on m'enterre. Je regrette
les funérailles d'antan, les vraies grandes bouffes grecques, le
chant XXIV de l' Iliade, on donnait des jeux, on savait rigoler à
l'époque.
Puis plus rien. Les petits éboulis de terre qui se tasse. Des chuintements. Le calme plat. Je suis vraiment coupé du monde. Je suis mort, à présent, véritablement mort. Enfant, ma mère m'emmenait choisir le tissu d'un nouveau costume ; à peine sorties des lèvres, les voix s'étouffaient dans les rames d'étoffe - des voix voilées - à présent c'est la terre qui pèse sur mes lèvres, le tissu de la terre sur le couvercle, il le défoncerait, m'envahirait comme une trombe, emplirait ma bouche et mes yeux. Un jour le marbrier me chargera de ses quintaux de pierre...
Combien de quintaux pour un tombeau ? Un tombal, des tombeaux. Je voudrais crier. Fuir. Quelle folie ! Que peut-il m'arriver de plus, à moi mort ? Quelque chose me dit que des risques subsistent... Je frissonne. La terre, la terre... Oh ! comme je regrette d' être mort! Et je pensai : « Peut-être que je suis vivant. Qu'on m'a enterré vivant.
Puis plus rien. Les petits éboulis de terre qui se tasse. Des chuintements. Le calme plat. Je suis vraiment coupé du monde. Je suis mort, à présent, véritablement mort. Enfant, ma mère m'emmenait choisir le tissu d'un nouveau costume ; à peine sorties des lèvres, les voix s'étouffaient dans les rames d'étoffe - des voix voilées - à présent c'est la terre qui pèse sur mes lèvres, le tissu de la terre sur le couvercle, il le défoncerait, m'envahirait comme une trombe, emplirait ma bouche et mes yeux. Un jour le marbrier me chargera de ses quintaux de pierre...
Combien de quintaux pour un tombeau ? Un tombal, des tombeaux. Je voudrais crier. Fuir. Quelle folie ! Que peut-il m'arriver de plus, à moi mort ? Quelque chose me dit que des risques subsistent... Je frissonne. La terre, la terre... Oh ! comme je regrette d' être mort! Et je pensai : « Peut-être que je suis vivant. Qu'on m'a enterré vivant.
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Pourtant
mes muscles ne répondent plus. Peut-être vais-je mourir vraiment.
Je perds connaissance. Un bruit de voix qui me réveille. La voix
vient d'en haut.
Ma tatie, au Paradis ? Dialogue animé : "Personne n'en saura rien ! - Il n'en est pas question Madame. - Il est bien là, j'en suis certaine ! voyons, quelques coups de bêche... - Le règlement... - Je ne vais tout de même pas perdre un chapeau de ce prix-là! - Je ne peux pas rouvrir une fosse... - Et qu'est-ce que je vais mettre pour la communion de sa fille ? »Je devine le geste impuissant du fossoyeur. ...Vais-je passer l'éternité sous le chapeau de ma tante ? Long silence. Puis un grattement sur le bois. J'essaie de me tourner - " il est sous la terre une taupe géante qui fore les cercueils..." - un chuchotement indicible : « Eh... a... an... ou...? » Je m'entends dire :
- Qui êtes-vous ? - Etes-vous bien ? Vous - sen - tez - vous - bien?" Une voix sépulcrale, encombrée de parasites - la mienne, un bourdonnement : "Le satin m'étouffe. » - Remuez légèrement. Vous êtes nouveau. Un mort de fraîche date - vous ne tarderez pas à vous habituer. C'est le mort d'à côté qui vous parle. Je vous ai entendu enterrer. Vous verrez, c'est sympa ici, on sait s'organiser - il y a des cimetières où on s'emmerde, mais pas ici. Il y a de l'animation. - Quel âge avez-vous ? - Je suis mort à quarante-cinq ans.
« Mais ça fait dix ans que j'habite le caveau treize. On compte dix ans d'âge. Mon nom, c’est Michel Parmentier - je reviendrai plus tard. Pour l'instant, dormez. Les jeunes morts ont besoin de beaucoup de sommeil." ...Ou plutôt je m'enfonce dans une LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Ma tatie, au Paradis ? Dialogue animé : "Personne n'en saura rien ! - Il n'en est pas question Madame. - Il est bien là, j'en suis certaine ! voyons, quelques coups de bêche... - Le règlement... - Je ne vais tout de même pas perdre un chapeau de ce prix-là! - Je ne peux pas rouvrir une fosse... - Et qu'est-ce que je vais mettre pour la communion de sa fille ? »Je devine le geste impuissant du fossoyeur. ...Vais-je passer l'éternité sous le chapeau de ma tante ? Long silence. Puis un grattement sur le bois. J'essaie de me tourner - " il est sous la terre une taupe géante qui fore les cercueils..." - un chuchotement indicible : « Eh... a... an... ou...? » Je m'entends dire :
- Qui êtes-vous ? - Etes-vous bien ? Vous - sen - tez - vous - bien?" Une voix sépulcrale, encombrée de parasites - la mienne, un bourdonnement : "Le satin m'étouffe. » - Remuez légèrement. Vous êtes nouveau. Un mort de fraîche date - vous ne tarderez pas à vous habituer. C'est le mort d'à côté qui vous parle. Je vous ai entendu enterrer. Vous verrez, c'est sympa ici, on sait s'organiser - il y a des cimetières où on s'emmerde, mais pas ici. Il y a de l'animation. - Quel âge avez-vous ? - Je suis mort à quarante-cinq ans.
« Mais ça fait dix ans que j'habite le caveau treize. On compte dix ans d'âge. Mon nom, c’est Michel Parmentier - je reviendrai plus tard. Pour l'instant, dormez. Les jeunes morts ont besoin de beaucoup de sommeil." ...Ou plutôt je m'enfonce dans une LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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sorte
de glaire onirique, une longue coulée de rêves emmêlés. Ma
femme se penche sur moi. Le souvenir des derniers coups d'artères
au fond de mes tympans "...j'entends des pas dans l'ombre"
- puis des vagues, des roulis de songes - une musique poignante et
lancinante de requiems mêlés, de Mozart, de Jean Gilles, de
Cherubini (I et II) pour la mort de Louis XVI ; des éclairs
glauques, une sourde douleur dans la nuque.
Des gargouillis en bulles à la surface de mon cerveau. Et, au milieu de déchirants points d'orgue , une voix qui me transperce : « Bernard! Bernard ! Je te verrai la nuit prochaine !" et la face de Dieu m'éblouissait, et mon corps amoindri me semblait voltiger entre les murs de mon cercueil - je m'éveillai trempé de sueur : « Voisin ! Michel Parmentier ! » La voix me semble douce : « Vous m'avez fait peur, dit-il. Comment vous appelez-vous ? - Le Rêve ! Le Rêve ! - Quel rêve ? Comment vous appelez-vous ? - Collignon ! Bernard Collignon ! - J'aurais dû vous prévenir. Ne vous tracassez pas. Dieu n'est pas si terrible. Vous vous en tirerez avec un sermon et quelques rêves de purgatoire."
Ce jour-là, j'eus tout le temps de penser - à ma vie, ni plus ratée ni plus perdue qu'une autre. C'était ma petite fille de sept ans que je tenais dans mes bras. C'était ma femme qui me baisait tendrement la joue avant de s'endormir - nous faisions cela religieusement. C'était le terrible accident du 18 juin 40 où mon père avait laissé la vie. Le fleuve à nouveau se déroulait sans fin, avec de longues échappées ensoleillées sur ce qui aurait pu être, des paysages inconnus où mon corps s'ébattait, de
Des gargouillis en bulles à la surface de mon cerveau. Et, au milieu de déchirants points d'orgue , une voix qui me transperce : « Bernard! Bernard ! Je te verrai la nuit prochaine !" et la face de Dieu m'éblouissait, et mon corps amoindri me semblait voltiger entre les murs de mon cercueil - je m'éveillai trempé de sueur : « Voisin ! Michel Parmentier ! » La voix me semble douce : « Vous m'avez fait peur, dit-il. Comment vous appelez-vous ? - Le Rêve ! Le Rêve ! - Quel rêve ? Comment vous appelez-vous ? - Collignon ! Bernard Collignon ! - J'aurais dû vous prévenir. Ne vous tracassez pas. Dieu n'est pas si terrible. Vous vous en tirerez avec un sermon et quelques rêves de purgatoire."
Ce jour-là, j'eus tout le temps de penser - à ma vie, ni plus ratée ni plus perdue qu'une autre. C'était ma petite fille de sept ans que je tenais dans mes bras. C'était ma femme qui me baisait tendrement la joue avant de s'endormir - nous faisions cela religieusement. C'était le terrible accident du 18 juin 40 où mon père avait laissé la vie. Le fleuve à nouveau se déroulait sans fin, avec de longues échappées ensoleillées sur ce qui aurait pu être, des paysages inconnus où mon corps s'ébattait, de
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voluptueuses
reptations subaquatiques dans l'Aisne, mon corps ruisselant, et, à
mon côté, la Fiancée me tenant par la main.
La prairie inondée, les grenouilles, une de nos maisons au dos si large contre la crue épanchée de la Vesle... Quelques heures plus tard, une lueur s'infiltra par le couvercle soulevé. « Salut ! » La tête hideuse et sympathique de Parmentier : "C'est le terrain qui conserve par ici". Il inspecte le cercueil : « Ce n'est pas grand, chez vous. On ne vous a pas gâté. Nous ne pouvons pas tenir à deux, je reste sur le bord. Mais plus vous vous décomposerez, plus vous aurez de liberté de mouvements. Quand vous serez bien décharné, vous pourrez commencer à sortir.
« En attendant je vous amènerai du monde. - Arrangez-moi les plis du linceul sous le pantalon, c'est insupportable. » Il le fit. "Je suis venu vous réconforter un peu avant la visite à Dieu. C'est le trac, non ? - Plutôt. » Je lui révèle que j’ai touché » ma petite fille, que j'ai sodomisé ma femme, que je me suis prostitué quelque temps, lorsque j'étais étudiant... « Diable ! fait-il en se grattant précautionneusement la tête. Avez-vous tué ? - Oui, sur une barricade. - Ecoutez - je ne veux pas être pessimiste, mais vous en aurez lourd.
« Je connais un abbé, dans l'allée, en face, qui doit subir toutes les nuits des cauchemars de remords. Parce qu'il faut que je vous explique : l'enfer, le purgatoire, ce n'est pas du tout comme vous vous le figurez là-haut. Il n'y a pas d'enfer, juste le purgatoire, et même pas à jet continu, parce que le Patron sait bien que nous ne
La prairie inondée, les grenouilles, une de nos maisons au dos si large contre la crue épanchée de la Vesle... Quelques heures plus tard, une lueur s'infiltra par le couvercle soulevé. « Salut ! » La tête hideuse et sympathique de Parmentier : "C'est le terrain qui conserve par ici". Il inspecte le cercueil : « Ce n'est pas grand, chez vous. On ne vous a pas gâté. Nous ne pouvons pas tenir à deux, je reste sur le bord. Mais plus vous vous décomposerez, plus vous aurez de liberté de mouvements. Quand vous serez bien décharné, vous pourrez commencer à sortir.
« En attendant je vous amènerai du monde. - Arrangez-moi les plis du linceul sous le pantalon, c'est insupportable. » Il le fit. "Je suis venu vous réconforter un peu avant la visite à Dieu. C'est le trac, non ? - Plutôt. » Je lui révèle que j’ai touché » ma petite fille, que j'ai sodomisé ma femme, que je me suis prostitué quelque temps, lorsque j'étais étudiant... « Diable ! fait-il en se grattant précautionneusement la tête. Avez-vous tué ? - Oui, sur une barricade. - Ecoutez - je ne veux pas être pessimiste, mais vous en aurez lourd.
« Je connais un abbé, dans l'allée, en face, qui doit subir toutes les nuits des cauchemars de remords. Parce qu'il faut que je vous explique : l'enfer, le purgatoire, ce n'est pas du tout comme vous vous le figurez là-haut. Il n'y a pas d'enfer, juste le purgatoire, et même pas à jet continu, parce que le Patron sait bien que nous ne
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pourrions
pas tenir." Il hoche la tête en soupirant : « Croyez-moi, le
purgatoire, c'est infernal. Et tout le monde y passe. Le ratichon,
en face, ça fait vingt ans qu'il tire. Il appréhende les nuits,
il réveille ses voisins.
« Enfin un conseil, soyez bien calme, bien humble, et il vous sera beaucoup pardonné. Je vous quitte, ma femme m'appelle" (je n'entendis rien) "elle ne m'a rejoint que depuis deux ans, elle est encore très... tourmentée." Je m'étonne de l'entendre parler avec cette crudité. "Oh vous savez, ici, on ne fait plus attention. Au revoir !" Je le retiens, anxieux. « Allez du courage. Tout le monde doit y passer. » Après quelques instants d'angoisse, je me sentis plongé dans un profond sommeil. Une voix me déchirait les oreilles en criant mon nom, avec les inflexions écrasées d'un haut-parleur mal réglé : « Bernard ! Bernard ! » - et il me semblait que le couvercle appuyait sur moi de toutes ses forces, comme pour expulser mon âme de mon corps.
En outre, pour autant que j'en pusse juger, je sentis que j'étais sorti de ma tombe, et qu'une part de moi flottait bien au-dessus, dans un espace d'une autre nature. Je ne pouvais voir ni mon corps ni mes membres, mais je sentais, loin sous moi, ma poitrine et mes os broyés à suffoquer, tandis que, distinctement et simultanément, une espèce d'autre corps, projeté et immobilisé "en l'air" à une distance incommensurable, se trouvait maintenu là en position repliée, la tête sur les genoux, les mains derrière le dos. Osant à peine relever les yeux, je vis une immense estrade de bois nu, où trônaient des anges noirs, drapés dans leurs ailes. Je compris que ce qui me ligotait
« Enfin un conseil, soyez bien calme, bien humble, et il vous sera beaucoup pardonné. Je vous quitte, ma femme m'appelle" (je n'entendis rien) "elle ne m'a rejoint que depuis deux ans, elle est encore très... tourmentée." Je m'étonne de l'entendre parler avec cette crudité. "Oh vous savez, ici, on ne fait plus attention. Au revoir !" Je le retiens, anxieux. « Allez du courage. Tout le monde doit y passer. » Après quelques instants d'angoisse, je me sentis plongé dans un profond sommeil. Une voix me déchirait les oreilles en criant mon nom, avec les inflexions écrasées d'un haut-parleur mal réglé : « Bernard ! Bernard ! » - et il me semblait que le couvercle appuyait sur moi de toutes ses forces, comme pour expulser mon âme de mon corps.
En outre, pour autant que j'en pusse juger, je sentis que j'étais sorti de ma tombe, et qu'une part de moi flottait bien au-dessus, dans un espace d'une autre nature. Je ne pouvais voir ni mon corps ni mes membres, mais je sentais, loin sous moi, ma poitrine et mes os broyés à suffoquer, tandis que, distinctement et simultanément, une espèce d'autre corps, projeté et immobilisé "en l'air" à une distance incommensurable, se trouvait maintenu là en position repliée, la tête sur les genoux, les mains derrière le dos. Osant à peine relever les yeux, je vis une immense estrade de bois nu, où trônaient des anges noirs, drapés dans leurs ailes. Je compris que ce qui me ligotait
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ainsi,
ce qui me forçait à rester immobile, c'était la présence,
l'essence même de Dieu. Je me trouvais englobé en Lui, et Sa
force me pressait de toutes parts. Un Souffle Ardent me parcourut,
qui intimait compréhension, sans qu'il fût besoin de mots.
Il m'accusait d'inceste, et du meurtre d'un flic. Alors le Souffle m'enserrait plus âprement. Et je baissais la tête en murmurant. Et je sentais mon corps, celui d'en bas, pressés entre deux grils rougis. Je voulus regarder au moins les Anges en face! Ils se tenaient fort droit, comme il est juste : Juges, et Témoins. Ils me semblèrent ridicules, et Dieu lut en mon coeur. Je m'inventai de nouveaux crimes, et chaque aveu me courbait un peu plus : n'avoir plus assisté à la messe depuis... « Je m'en fous ! » tonna DIEU, et les Anges éclatèrent de rire, en découvrant leurs dents aiguës comme des poignards.
Tranchant enfin mon sexe avec mes propres dents je le tendis à l'Ange le plus proche, qui l'enfouit sous ses plumes. Enfin je murmurai, écrasé de repentir et d'amour : « Seigneur, je ne suis que poussière. - TEL EST TON REVE, ECOUTE, dit le Seigneur.
TU SENTIRAS TON AME COMBLEE DE REMORDS. ET CE REMORDS TE SERA VOLUPTE, ET CETTE VOLUPTE TE SERA PLUS GRAND HONTE ENCORE. ET DE LA HONTE MEME TU TIRERAS TA VOLUPTE. Retourne dans ta tombe, et crois en Ma Miséricorde."
LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Il m'accusait d'inceste, et du meurtre d'un flic. Alors le Souffle m'enserrait plus âprement. Et je baissais la tête en murmurant. Et je sentais mon corps, celui d'en bas, pressés entre deux grils rougis. Je voulus regarder au moins les Anges en face! Ils se tenaient fort droit, comme il est juste : Juges, et Témoins. Ils me semblèrent ridicules, et Dieu lut en mon coeur. Je m'inventai de nouveaux crimes, et chaque aveu me courbait un peu plus : n'avoir plus assisté à la messe depuis... « Je m'en fous ! » tonna DIEU, et les Anges éclatèrent de rire, en découvrant leurs dents aiguës comme des poignards.
Tranchant enfin mon sexe avec mes propres dents je le tendis à l'Ange le plus proche, qui l'enfouit sous ses plumes. Enfin je murmurai, écrasé de repentir et d'amour : « Seigneur, je ne suis que poussière. - TEL EST TON REVE, ECOUTE, dit le Seigneur.
TU SENTIRAS TON AME COMBLEE DE REMORDS. ET CE REMORDS TE SERA VOLUPTE, ET CETTE VOLUPTE TE SERA PLUS GRAND HONTE ENCORE. ET DE LA HONTE MEME TU TIRERAS TA VOLUPTE. Retourne dans ta tombe, et crois en Ma Miséricorde."
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EL
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Tel
fut Son ordre. Et les anges s'envolèrent, agitant leurs ailes
noires en poussant des cris rauques. Je me trouvai d'un coup les
yeux ouverts, Michel Parmentier près de moi : « Ça
va mieux ? ...Je vous ai regardé, ce n'était pas beau à voir. -
Pourquoi êtes-vous venu ? En quoi puis-je vous intéresser ? -
Entre morts, il faut bien s'entraider. Tenez - il s'écarta - je
vous présente ma femme. » Ses yeux bleu pervenche pendaient de
leurs orbites. ELLE PUAIT. C'était la première fois que l'odeur
m'incommodait.
Elle commença à m'embrasser, me fixant avec des lueurs éloquentes. « Excusez-la, dit Michel, vous lui faites envie, vous êtes encore tout frais. » Elle tourna vers son mari un regard interrogateur. Il acquiesça. Elle glissa une main sous mon linceul et me fit bander comme un mort. Mais pris de pudeur je les renvoyai tous les deux. Après quoi je restai longtemps de mauvaise humeur.
Quelques jours, quelques nuits s'écoulèrent - moi aussi (j'appellerai "jour" l'intervalle inégal séparant deux temps de sommeil - intervalle plus court apparemment que sur la terre - pour qu'on s'ennuyât moins sans doute ? Je n'ose penser pour que les rêves reviennent plus souvent... La nuit surtout est dure à supporter. On dort un peu - très peu - puis le sommeil survient, très lourd, puis s'effondre lui-même, comme défoncé par-dessus.
Puis tranchant la nécrose, taillant son manchon, chutant de plus en plus bas, le cylindre pestilentiel et lumineux du SONGE - non pas à proprement parler une vision, mais une sensation qui se propagerait au corps entier : chaque pore comme un LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Elle commença à m'embrasser, me fixant avec des lueurs éloquentes. « Excusez-la, dit Michel, vous lui faites envie, vous êtes encore tout frais. » Elle tourna vers son mari un regard interrogateur. Il acquiesça. Elle glissa une main sous mon linceul et me fit bander comme un mort. Mais pris de pudeur je les renvoyai tous les deux. Après quoi je restai longtemps de mauvaise humeur.
Quelques jours, quelques nuits s'écoulèrent - moi aussi (j'appellerai "jour" l'intervalle inégal séparant deux temps de sommeil - intervalle plus court apparemment que sur la terre - pour qu'on s'ennuyât moins sans doute ? Je n'ose penser pour que les rêves reviennent plus souvent... La nuit surtout est dure à supporter. On dort un peu - très peu - puis le sommeil survient, très lourd, puis s'effondre lui-même, comme défoncé par-dessus.
Puis tranchant la nécrose, taillant son manchon, chutant de plus en plus bas, le cylindre pestilentiel et lumineux du SONGE - non pas à proprement parler une vision, mais une sensation qui se propagerait au corps entier : chaque pore comme un LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
EL
MONO VERDE 40 – 98
œil,
aussi autonome qu'un organe entier : une boule au ventre, une boule
derrière l'os du front, le Remords comme une matière lumineuse et
pourpre, ou le rubis au front de LUCIFER.
Et aussitôt, infecte, la jouissance, l'ignoble complaisance, l'atroce volupté de l'avilissement. ...Je me réveillai en sursaut, lèvres bourdonnantes. Je passai mon doigt sur mon ventre. Il s'enfonça. Un peu de sanie s'écoula. Des bouts de vêtements sombrent dans la chair liquide ; du bout des doigts je les repêche et les projette, comme des mucosités nasales, sur les parois. Mes mouvements deviennent moins gourds, je suis très fier de cette nouvelle agilité de mes index... Le sommeil me reprit et de nouveau, terrible, le cauchemar m'envahit. Ce n'était pas une histoire vécue, ni des visions, mais une horrible sensation, physique, de remords. Rien de plus terrible que ces rêves d'aveugle.
Parfois le sommeil calme revenait, parfois non. Les jours et les nuits avaient perdu leurs repères. Mais sommeils et veilles se succédaient rapidement.
J'eus envie de la femme. J'appelai. Elle vint. Elle me fit l'amour en riant : « Excusez-moi, j'étais privée depuis si longtemps ! » Elle me vida, et je constatai avec plaisir qu'au moins, sous terre, l'avantage était que les femmes jouissaient aussi vite avec un homme que seules en surface. Au moment ou l'orgasme commençait à venir, survint le mari : "Ne vous dérangez pas pour moi !" Il nous regarda jusqu'au bout et respecta notre postlude. "Elle vous rend service, dit-il.
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Et aussitôt, infecte, la jouissance, l'ignoble complaisance, l'atroce volupté de l'avilissement. ...Je me réveillai en sursaut, lèvres bourdonnantes. Je passai mon doigt sur mon ventre. Il s'enfonça. Un peu de sanie s'écoula. Des bouts de vêtements sombrent dans la chair liquide ; du bout des doigts je les repêche et les projette, comme des mucosités nasales, sur les parois. Mes mouvements deviennent moins gourds, je suis très fier de cette nouvelle agilité de mes index... Le sommeil me reprit et de nouveau, terrible, le cauchemar m'envahit. Ce n'était pas une histoire vécue, ni des visions, mais une horrible sensation, physique, de remords. Rien de plus terrible que ces rêves d'aveugle.
Parfois le sommeil calme revenait, parfois non. Les jours et les nuits avaient perdu leurs repères. Mais sommeils et veilles se succédaient rapidement.
J'eus envie de la femme. J'appelai. Elle vint. Elle me fit l'amour en riant : « Excusez-moi, j'étais privée depuis si longtemps ! » Elle me vida, et je constatai avec plaisir qu'au moins, sous terre, l'avantage était que les femmes jouissaient aussi vite avec un homme que seules en surface. Au moment ou l'orgasme commençait à venir, survint le mari : "Ne vous dérangez pas pour moi !" Il nous regarda jusqu'au bout et respecta notre postlude. "Elle vous rend service, dit-il.
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EL
MONO VERDE 40 – 99
«
En vous secouant, elle vous aide à vous décomposer davantage...
Françoise, tu pourrais rester plus longtemps, par politesse. «
J'ai hâte de retrouver le violoniste, au bout de l'allée. » Et
je constatai avec non moins de plaisir que les femmes mortes
montraient beaucoup plus de chaleur et de spontanéité. « Ne
croyez pas cela de toutes, me confia Michel Parmentier. Vous avez
de la chance avec la mienne. »Mais ce qui me préoccupait le plus,
c'était le Temps. L'ennui. "Michel, comment faites-vous, ici,
pour compter le temps ?
- Compter le temps ? - Calculer les jours... Michel rit doucement. "Que vous êtes jeune! ma femme posait les mêmes questions... Eh bien, nous pouvons toujours nous régler sur les "bruits d'en haut". Quelque chose de précis, par exemple, les rondes du gardien, et des jardiniers. On les entend marcher, pousser la brouette, parler... - On comprend ce qu'ils disent ? - Bien sûr, avec un peu d'entraînement. Il y a une ronde à 11 heures, et une à 17 heures, avant la fermeture... Mais vous verrez, on cesse vite de s'y intéresser.
« On s'habitue vite à l'éternité. On s'installe.. . - Il doit bien y avoir quelques marchands de pantoufles, ici ? - Au bout de l'allée, oui... Que voulez-vous dire ? » Je laisse tomber la question dans le vide. "Tenez, reprend-il, je me souviens de la visite des deux beaux-frères, il y a de ça... trois mois, peut-être ? Ils étaient là à discuter au pied de ma dalle, et le premier se met à dire : "Il est toujours là-dessous ce vieux con..." Je l'entendais gratter la terre avec son pied. Et l'autre lui répond quelque chose dans le genre : "C'est ce qui pouvait lui arriver de mieux.
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- Compter le temps ? - Calculer les jours... Michel rit doucement. "Que vous êtes jeune! ma femme posait les mêmes questions... Eh bien, nous pouvons toujours nous régler sur les "bruits d'en haut". Quelque chose de précis, par exemple, les rondes du gardien, et des jardiniers. On les entend marcher, pousser la brouette, parler... - On comprend ce qu'ils disent ? - Bien sûr, avec un peu d'entraînement. Il y a une ronde à 11 heures, et une à 17 heures, avant la fermeture... Mais vous verrez, on cesse vite de s'y intéresser.
« On s'habitue vite à l'éternité. On s'installe.. . - Il doit bien y avoir quelques marchands de pantoufles, ici ? - Au bout de l'allée, oui... Que voulez-vous dire ? » Je laisse tomber la question dans le vide. "Tenez, reprend-il, je me souviens de la visite des deux beaux-frères, il y a de ça... trois mois, peut-être ? Ils étaient là à discuter au pied de ma dalle, et le premier se met à dire : "Il est toujours là-dessous ce vieux con..." Je l'entendais gratter la terre avec son pied. Et l'autre lui répond quelque chose dans le genre : "C'est ce qui pouvait lui arriver de mieux.
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MONO VERDE 40 – 100
« De toute façon il était condamné. Et puis qui est-ce qui pouvait bien l'aimer? - Vous avez pourtant l'air bien aimable... » Il hausse les épaules, secoue ses orbites d'un air fataliste. Sa mâchoire s'allonge et pendille, il la reclaque en frappant du carpe, avec un bruit de cigogne. Soudain je m'avise d'une étrangeté singulière : « Mais dites-moi... - Oui ? - Comment se fait-il donc que nous puissions nous voir, l'un et l'autre ? ...D'où vient la lumière? - Tiens ? D'où vient la lumière ? c'est ma foi vrai ; nous n'y avions jamais pensé...
Je hasarde l'expression de "perception extra-sensorielle". Il reste dans le vague. "Et nous, reprends-je, on ne nous entend pas ? - Non. La plupart du temps, ils n'ont pas l'oreille assez fine. - "La plupart du temps" ? - Ici, nous avons le silence ambiant, nous ne respirons pas, notre coeur ne bat plus... - C'est beaucoup plus facile ? Vous êtes sûr ? » A ce moment mon jéjunum miné laisse échapper, entre cuir et sanie, un doux phrasé bulleux. De tous les coins du cimetière, par le couvercle à demi soulevé, me parvient, semble-t-il, proche ou lointain, toute une rumeur concertante de chuintements, de sifflements, de craquements indéfinissables, ce qui remit fortement en question pour moi l'existence de ce fameux Peuple Souterrain auquel il me faudrait peut-être bien bien croire, peut-être même à quelque sauterie ou danse macabre.
De la terre se coula à l'intérieur de mon habitacle, formant sur le satin de lourdes traînées grasses. Ca n'a pas d'importance, ce truc ; pour ce que vous allez en faire, du satin... » Il est vrai que les visites - une, surtout - ont singulièrement terni le lustré de mon étui. "On peut nous entendre, de à-haut, reprend-il encore, si nous projetons notre volonté. - Les médiums ?- Pas seulement. Finalement, nous pensons très fort, et cela suffit. - Tiens, c'est vrai ; je ne me sens pas remuer les lèvres, quand je parle. - Vous comprendrez vite les paroles d'en haut, répète-t-il. En revanche, pour voir, il vous faudra du temps.
Je restai silencieux.. Ma première visite d' "en haut" ne fut pas, comme j'avais la faiblesse de l'espérer, celle de ma femme et de ma fille. C'étaient des pas lourds, de grosses voix masculines, indiscrètes et cependant indistinctes. Michel Parmentier traduisit : "Ce sont les marbriers. Ils prennent les mesures." Je m'inquiétai : "Si le cercueil est solide, ça ne vous écrasera pas. Autrement, si ça vous diminue l'espace vital, vous en serez quitte pour émigrer. - On peut donc sortir de là-dedans ? - Et moi donc ?
« ... Quand vous serez bien décharné." Il passa son doigt sur mes yeux, d'où coula une sanie repoussante. "Pour vous, ce sera assez rapide." Plusieurs semaines passèrent ainsi. Je restais de longues heures allongé. Michel Parmentier venait souvent m'entretenir. J'appris ainsi un grand nombre de choses. Je l'interrogeai par exemple sur des points de hiérarchie. Cependant je m'ennuyai beaucoup. Je me disais que ce n'était pas la peine d'être mort. Parmentier m'apprit que l'ennui faisait aussi partie du "purgatoire".
Quant à sa femme, elle -préférait visiblement le jeune pianiste du bout de l'allée.
LE
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MONO VERDE 40 – 102
Qu'y
a-t-il en dessous de nous ? demandai-je. - C'est un cimetière du
XVIIIe
s. Ils mènent une mort totalement indépendante. - Et plus en
dessous ? Il fit un signe d'ignorance. Mais il me désigna la
direction de la fosse commune : «Il est très difficile d'y vivre
», dit-il. Quant à mes périodes de sommeil, elles étaient
troublées de songes atroces, dont rien ne venait atténuer le
caractère horrible. Seuls étaient animés les jours de
fête.
Deux mois et demi après ma mort, je perçus une grande agitation à l'étage au-dessus. Des enfants couraient parmi les tombes. L'un d'eux m'écrasa l'estomac en passant sur ma dalle, qu'on avait installée entre temps. J'entendis le bruit d'une gifle. "C'est la Toussaint", me dit Parmentier. J'étais scandalisé, de mon vivant, par tous ces gens endimanchés poursuivant leurs conversations sur eux-mêmes, leurs impôts, leurs tiercés, insoucieux du sort qui les guettait. On riait, on rotait, on s'interpellait. Je fus partagé entre l'assentiment et l’indignation, voire le désir de surgir, comme j'étais, à la surface, bien que cela me fût encore impossible, pour les accabler d'horreur et de reproches.
Mais non, dit Parmentier. Laissez-les donc. Ils nous rappellent un autre temps, ils se croient heureux, ils nous font marrer, c'est maintenant, le bon temps. Ecoutez-moi ce raffut ! Je ne reconnus pas ma femme ni ma fille. « Elles viendront un autre jour. Aujourd'hui, c'est la grande foire des vivants, qui veulent oublier qu'ils seront morts demain. » Elles vinrent en effet le trois novembre, jour de la Saint Hubert, et leurs douces voix incongrues récitant le "Notre Père" me parurent incomparablement fades LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
Deux mois et demi après ma mort, je perçus une grande agitation à l'étage au-dessus. Des enfants couraient parmi les tombes. L'un d'eux m'écrasa l'estomac en passant sur ma dalle, qu'on avait installée entre temps. J'entendis le bruit d'une gifle. "C'est la Toussaint", me dit Parmentier. J'étais scandalisé, de mon vivant, par tous ces gens endimanchés poursuivant leurs conversations sur eux-mêmes, leurs impôts, leurs tiercés, insoucieux du sort qui les guettait. On riait, on rotait, on s'interpellait. Je fus partagé entre l'assentiment et l’indignation, voire le désir de surgir, comme j'étais, à la surface, bien que cela me fût encore impossible, pour les accabler d'horreur et de reproches.
Mais non, dit Parmentier. Laissez-les donc. Ils nous rappellent un autre temps, ils se croient heureux, ils nous font marrer, c'est maintenant, le bon temps. Ecoutez-moi ce raffut ! Je ne reconnus pas ma femme ni ma fille. « Elles viendront un autre jour. Aujourd'hui, c'est la grande foire des vivants, qui veulent oublier qu'ils seront morts demain. » Elles vinrent en effet le trois novembre, jour de la Saint Hubert, et leurs douces voix incongrues récitant le "Notre Père" me parurent incomparablement fades LE SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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MONO VERDE 40 – 103
en
comparaison du joyeux tohu-bohu de la Toussaint. Emu cependant,
j'envoyai du fond de ma tombe un "Je vous aime encore"
appliqué. Je sentis qu'elles en eurent l'intuition, car ma femme
du moins m'adressa sur la dalle un baiser et des mercis précipités.
Je fus un instant attendri par ma petite Nadine. Les pensées
m'étaient plus accessibles que les paroles ; mais je me
désintéressais de plus en plus de ma vie passée.
En fait, je m'ennuyais à mourir. Pour me distraire, j'étudiais les progrès de ma décomposition. Les intestins n'étaient plus qu'une bouillie, où le sexe avait disparu. Un jour une autre mort vint me rendre visite : son cercueil s'était effondré, il cherchait un autre gîte. "Excusez-moi, dit-il ; ce n'est pas drôle de devoir jouer les pique-cercueil." Je dois mentionner aussi les cérémonies du Onze Novembre, la musique épaisse, les garde-à-vous. "Curieux, dis-je à Parmentier. Il me semble que les piétinements proviennent de notre niveau
« Devant, sur la gauche. - C'est le carré des soldats, me dit Parmentier. Leurs squelettes marquent le pas sous la direction d'un grand colonel décharné. Vous avez dû déjà les entendre. C'est leur punition d'avoir été soldats." Et comme je m'étonne : « En compensation, précise-t-il, leurs rêves sont plus doux.
Trois coups sur la paroi. Je m'éveille avec peine. « Visite médicale ! » Je me dressai sur mon séant, rejetant mon couvercle. Un grand squelette chauve se tenait là, un caducée gravée sur son front jaune. "Vous allez pouvoir quitter la chambre", ricana-t-il. - Mais je ne suis pas encore... Il haussa les clavicules :
En fait, je m'ennuyais à mourir. Pour me distraire, j'étudiais les progrès de ma décomposition. Les intestins n'étaient plus qu'une bouillie, où le sexe avait disparu. Un jour une autre mort vint me rendre visite : son cercueil s'était effondré, il cherchait un autre gîte. "Excusez-moi, dit-il ; ce n'est pas drôle de devoir jouer les pique-cercueil." Je dois mentionner aussi les cérémonies du Onze Novembre, la musique épaisse, les garde-à-vous. "Curieux, dis-je à Parmentier. Il me semble que les piétinements proviennent de notre niveau
« Devant, sur la gauche. - C'est le carré des soldats, me dit Parmentier. Leurs squelettes marquent le pas sous la direction d'un grand colonel décharné. Vous avez dû déjà les entendre. C'est leur punition d'avoir été soldats." Et comme je m'étonne : « En compensation, précise-t-il, leurs rêves sont plus doux.
Trois coups sur la paroi. Je m'éveille avec peine. « Visite médicale ! » Je me dressai sur mon séant, rejetant mon couvercle. Un grand squelette chauve se tenait là, un caducée gravée sur son front jaune. "Vous allez pouvoir quitter la chambre", ricana-t-il. - Mais je ne suis pas encore... Il haussa les clavicules :
LE
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"Vous
dites tous ça, me dit-il. On dirait tous que vous avez peur.
Pourtant vous vous emmerdez assez, dans ce cercueil. Vous
n'allez
pas me refaire le coup de l'utérus. Ce disant, il avait tiré de sa fosse iliaque un assortiment de pinces et de scalpels. "Tendez un peu le bras droit ? « Vous n'avez pas peur, j'espère ? Un grand mort comme vous ! " Il sectionna quelques ligaments. "Ça fait mal ?" Je ne sentais rien du tout. Il gratta mon radius sur toute sa longueur. "Du vrai poulet bouilli, déclara-t-il. Laissez ça au fond de la marmite, ça pourrira sur place, vous n'en êtes plus à ça près." Il me gratta de même toute la jambe. La chair se détachait en aiguillettes baveuses. Ma rotule lui glissa des métacarpes, il la remit en place. "Comment vais-je faire pour sortir, si mes os se détachent ?
- Ils l'auraient fait de toute façon. Ca ne tient plus, tout ça." Il jeta derrière lui un fragment de ménisque, puis tira d'entre ses côtes une provision d'agrafes et de fils de fer. Je n'osai lui demander d'où pouvait provenir la matière première : ferrures de cercueils ? chirurgiens enterrés avec leurs instruments ? "Ça c'est du solide, fit-il en posant les premières agrafes. C'est pour la mâchoire surtout que c'est primordial. - Et vous ? - Moi, je tiens tout seul. " Je n'insistai pas. Lorsqu'il m'eut ligaturé, proprement agrafé du haut en bas, il me demanda :
« Vous ne connaissez personne dans le quartier? - Si, Michel Parmentier. - Il faudra qu'il vous aide pour les exercices de concentration. Vous vous déplacerez par influx magnétiques, mais il faut vous apprendre à les
pas me refaire le coup de l'utérus. Ce disant, il avait tiré de sa fosse iliaque un assortiment de pinces et de scalpels. "Tendez un peu le bras droit ? « Vous n'avez pas peur, j'espère ? Un grand mort comme vous ! " Il sectionna quelques ligaments. "Ça fait mal ?" Je ne sentais rien du tout. Il gratta mon radius sur toute sa longueur. "Du vrai poulet bouilli, déclara-t-il. Laissez ça au fond de la marmite, ça pourrira sur place, vous n'en êtes plus à ça près." Il me gratta de même toute la jambe. La chair se détachait en aiguillettes baveuses. Ma rotule lui glissa des métacarpes, il la remit en place. "Comment vais-je faire pour sortir, si mes os se détachent ?
- Ils l'auraient fait de toute façon. Ca ne tient plus, tout ça." Il jeta derrière lui un fragment de ménisque, puis tira d'entre ses côtes une provision d'agrafes et de fils de fer. Je n'osai lui demander d'où pouvait provenir la matière première : ferrures de cercueils ? chirurgiens enterrés avec leurs instruments ? "Ça c'est du solide, fit-il en posant les premières agrafes. C'est pour la mâchoire surtout que c'est primordial. - Et vous ? - Moi, je tiens tout seul. " Je n'insistai pas. Lorsqu'il m'eut ligaturé, proprement agrafé du haut en bas, il me demanda :
« Vous ne connaissez personne dans le quartier? - Si, Michel Parmentier. - Il faudra qu'il vous aide pour les exercices de concentration. Vous vous déplacerez par influx magnétiques, mais il faut vous apprendre à les
LE
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EL
MONO VERDE 40 – 105
développer.
» Il replaça ses instruments dans ses cavités, puis me serra les
phalanges à les briser. « Je reviendrai dans un an, pour vous
enlever toute cette ferraille. Adieu !»
Aujourd'hui, à travers terre, le garde a conversé avec moi. J’ai rencontré aussi des fantômes, j’ai constaté qu'ils avaient beaucoup de force. J'acquis des connaissances diverses : sur une guerre passée entre les morts, dont Parmentier ne put me donner que des détails confus. Je reçus également la visite de la joyeuse bande du caveau vingt-trois : toute la famille, et certains amis, fumaient du pissenlit séché. Certaines séances se déroulaient dans la loge du gardien de nuit, en surface.
Un jour, on a enterré en face, dans le quartier des caveaux. J'ai entendu la lourde porte se refermer, puis le curé, puis le corbillard. Ils sont repassés devant moi en disant pis que pendre de la défunte. Mes journées se règlent sur les tournées des jardiniers, qui sifflotent, ou des gardiens, qui ne sifflotent pas. Je reconnais chacun à son pas, et à ses soliloques. Ma femme vient moins souvent. J'ai appris qu'elle se masturbe avec le volant de ma voiture. Le jour où j'ai obtenu du médecin-chef la permission de sortir, je me suis affolé :
- « Mes os vont se détacher ! - Concentrez-vous ! » J'ai appris à nager dans la terre, à repousser les mottes souterraines, sans muscles, mais en bandant ma volonté. Parfois je reviens sur mes pas à la recherche d'un os. Une fois j'eus une altercation et nous nous réconciliâmes après avoir essayé chacun l'os (mais elle (c'était une femme) se l'était essayé à l'emplacement du vagin) (on jouit
Aujourd'hui, à travers terre, le garde a conversé avec moi. J’ai rencontré aussi des fantômes, j’ai constaté qu'ils avaient beaucoup de force. J'acquis des connaissances diverses : sur une guerre passée entre les morts, dont Parmentier ne put me donner que des détails confus. Je reçus également la visite de la joyeuse bande du caveau vingt-trois : toute la famille, et certains amis, fumaient du pissenlit séché. Certaines séances se déroulaient dans la loge du gardien de nuit, en surface.
Un jour, on a enterré en face, dans le quartier des caveaux. J'ai entendu la lourde porte se refermer, puis le curé, puis le corbillard. Ils sont repassés devant moi en disant pis que pendre de la défunte. Mes journées se règlent sur les tournées des jardiniers, qui sifflotent, ou des gardiens, qui ne sifflotent pas. Je reconnais chacun à son pas, et à ses soliloques. Ma femme vient moins souvent. J'ai appris qu'elle se masturbe avec le volant de ma voiture. Le jour où j'ai obtenu du médecin-chef la permission de sortir, je me suis affolé :
- « Mes os vont se détacher ! - Concentrez-vous ! » J'ai appris à nager dans la terre, à repousser les mottes souterraines, sans muscles, mais en bandant ma volonté. Parfois je reviens sur mes pas à la recherche d'un os. Une fois j'eus une altercation et nous nous réconciliâmes après avoir essayé chacun l'os (mais elle (c'était une femme) se l'était essayé à l'emplacement du vagin) (on jouit
LE
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comme
le reste, par volonté). On circule sous l'allée, ou bien on
franchit les cercueils. Je peux rendre des visites, voir enfin les
soldats.
Pour ne pas m'égarer, il a fallut d'abord me promener avec Michel Parmentier. Les points de repère souterrains sont peu nombreux. Il y a quelques pierres indicatrices. Il existe aussi des couloirs d'une tombe à l'autre, mais ce réseau demeure encore assez anarchique : la terre, àforce d'avoir été remuée, est devenue plus meuble. Dans certains quartiers, les morts ont réalisé un beau réseau de tunnels. Avec mon voisin je suis allé voir une jeune fille morte récemment. Nous l'avons beaucoup surprise.
Elle est encore très belle et son odeur modérée. D'ailleurs je me suis habitué, je ne sens moi-même presque plus rien. Nous avons parlé à la jeune fille. Elle a raconté sa mort, j'ai voulu la faire sortir, mais Michel est intervenu : « Vous allez l'abîmer : ses muscles ne répondent plus, et elle n'a pas encore fait les exercices de volonté. » Je voulus la posséder, mais ma tête décharnée l'effrayait. Nous avons poursuivi notre promenade. Nous nous heurtions parfois à des parois de ciment: les caveaux de famille. Ils sont très utiles pour se repérer. Dans le quartier riche du cimetière, ils se touchent. Un jour, nous parvenons au mur extérieur. Je propose l'aventure, mais Parmentier me le déconseille : nous risquerions de tomber dans les égouts ; une fois, un camarade à lui y fut retrouvé, la police l'a pris pour un clochard mort, elle a fait des recherches, elle a cru découvrir une identité, et un vivant a été classé mort. On a réenterré le camarade, bien content de retrouver, après quelques errances, son domicile fixe.
J'assistai un jour à une séance du Tribunal d'Accès. Elle se tenait dans un souterrain
Pour ne pas m'égarer, il a fallut d'abord me promener avec Michel Parmentier. Les points de repère souterrains sont peu nombreux. Il y a quelques pierres indicatrices. Il existe aussi des couloirs d'une tombe à l'autre, mais ce réseau demeure encore assez anarchique : la terre, àforce d'avoir été remuée, est devenue plus meuble. Dans certains quartiers, les morts ont réalisé un beau réseau de tunnels. Avec mon voisin je suis allé voir une jeune fille morte récemment. Nous l'avons beaucoup surprise.
Elle est encore très belle et son odeur modérée. D'ailleurs je me suis habitué, je ne sens moi-même presque plus rien. Nous avons parlé à la jeune fille. Elle a raconté sa mort, j'ai voulu la faire sortir, mais Michel est intervenu : « Vous allez l'abîmer : ses muscles ne répondent plus, et elle n'a pas encore fait les exercices de volonté. » Je voulus la posséder, mais ma tête décharnée l'effrayait. Nous avons poursuivi notre promenade. Nous nous heurtions parfois à des parois de ciment: les caveaux de famille. Ils sont très utiles pour se repérer. Dans le quartier riche du cimetière, ils se touchent. Un jour, nous parvenons au mur extérieur. Je propose l'aventure, mais Parmentier me le déconseille : nous risquerions de tomber dans les égouts ; une fois, un camarade à lui y fut retrouvé, la police l'a pris pour un clochard mort, elle a fait des recherches, elle a cru découvrir une identité, et un vivant a été classé mort. On a réenterré le camarade, bien content de retrouver, après quelques errances, son domicile fixe.
J'assistai un jour à une séance du Tribunal d'Accès. Elle se tenait dans un souterrain
LE
SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
EL
MONO VERDE 40 – 107
voûté.
Il s'agissait de savoir si tel ou tel mort était devenu,
véritablement ou non, un squelette viable. Ces derniers, rangés
derrière un grand couvercle en guise de bureau, huaient le
candidat, par trois claquements de mâchoires, ou les
applaudissaient (quatre claquements, deux fois deux). Ayant été
récemment intronisé, je m'essayai aux claquements, mais cela fit
rire: squelette de fraîche date, mes os résonnaient de façon
molle et novice.
C'était un tribunal d'une propreté éblouissante. Solennels, ils jugeaient une dizaine d'autres morts dans le même état, mais d'aspect bien plus noir.
Un autre squelette, devant la barre, témoignait que chacun s’était bien débarrassé de toute trace de chair. L'un d'eux, appelé, se présenta muni d'un dernier lambeau mal placé, qu'il essaya de dissimuler entre ses cuisses. Ce furent des huées (trois claquements de mâchoires). Je récidivai. Les regards se tournèren de nouveau vers moi, et l'assistance éclata en huées de quatre claquements (deux fois deux), car j'avais encore, malgré tout, de nombreux lambeaux de chair.
Je m'enfuis. Moi aussi je passai plus tard devant ce tribunal et m'en tirai fort bien, et même, certains de mes os tombaient en poussière. Dans la fosse commune, la situation est presque avantageuse, on vous fout dans la chaux vive, et après quelques jours de bousculade, les morts passent sans transition à l'état d'esprits. On peut se faufiler à travers pierres. On devient immatériel. On peut même remonter à l'air libre. Nous avons taillé quelques bavettes avec le gardien, qui nous assoit tous sur des sièges de paille et nous donne de quoi fumer.
C'était un tribunal d'une propreté éblouissante. Solennels, ils jugeaient une dizaine d'autres morts dans le même état, mais d'aspect bien plus noir.
Un autre squelette, devant la barre, témoignait que chacun s’était bien débarrassé de toute trace de chair. L'un d'eux, appelé, se présenta muni d'un dernier lambeau mal placé, qu'il essaya de dissimuler entre ses cuisses. Ce furent des huées (trois claquements de mâchoires). Je récidivai. Les regards se tournèren de nouveau vers moi, et l'assistance éclata en huées de quatre claquements (deux fois deux), car j'avais encore, malgré tout, de nombreux lambeaux de chair.
Je m'enfuis. Moi aussi je passai plus tard devant ce tribunal et m'en tirai fort bien, et même, certains de mes os tombaient en poussière. Dans la fosse commune, la situation est presque avantageuse, on vous fout dans la chaux vive, et après quelques jours de bousculade, les morts passent sans transition à l'état d'esprits. On peut se faufiler à travers pierres. On devient immatériel. On peut même remonter à l'air libre. Nous avons taillé quelques bavettes avec le gardien, qui nous assoit tous sur des sièges de paille et nous donne de quoi fumer.
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SINGE VERT THE GREEN MONKEY DER GRÜNE AFFE LA SCIAMMA VERDE
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Enfin prendre l'air et ses ébats parmi les tombes, se prélasser ! Mais de nuit seulement. Nous nous allongeons parmi les sépultures, nous faisons des danses macabres grâce aux musiciens enterrés avec leur instrument.
A l'issue du bal, nous finissons la soirée dans un caveau. Les propriétaires nous y offrent de l'encens. Sur différentes étagères, des cercueils, où les cadavres présentent leurs degrés de décomposition. Les plus jeunes, en se soulevant, peuvent participer aux réjouissances.
Grâce au gardien, l'encens est complété par del'opium. Je fais des promenades avec la jeune fille que j'ai vue, et que j'aime. Demain, nous serons mariés. La vie continue. Nous irons en voyage de noces à l'étage au-dessous. ...Le macchabée fait ses ultimes découvertes. Tout a duré un ou deux ans dans son temps à lui, mais un million d'années sur terre. ..La bataille d'Azincourt est figée comme une gelée et se passe éternellement. On la retrouvera telle quelle. Pourra-t-on y toucher ? Les événements du passé sont ceux qu'ont imaginés les hommes de l'an 8000.
Je suis persuadé qu'on voyagera dans le temps. A la limite, l'espace se recourbe
sur
lui-même comme une sphère. Nous sommes à sept milliards
d'années-lumière et ici à la fois, mais ces deux points de
l'espace se recouvrent : comme une vibration (tels les électrons
qui bougent tant, qu'ils en restent immobiles. Il en
est de même pour le temps.
Mais je crains fort, cher Michel Houellebecque, d'avoir abusé de votre patience.
Mais je crains fort, cher Michel Houellebecque, d'avoir abusé de votre patience.
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