Pages libres 4
TRANSISTORIANA
23 05 19
J’écoutais les
voix de la nuit
une
chanteuse arabe criait, criait,
voix
trouant la nuit
soie qui se déchire
peine interminable TABLEAUX D'ANNE JALEVSKI
Amour – crieuse frêle – ta vie ta gorge déchirée
(mon âme vers toi par-dessus les ondes
ton souffle sur mon oreille – Souffle éternel)
d’Arabie
du Monde
Et me voici vingt ans plus tôt
Nuits brûlantes indétachables de Tanger
membres écartés l’oreiller au transistor neuf
faisant
glisser l’aiguille
« I
BUDA-PEST » - « OUNA TANGER » - « ICI PÉkin »
Voix du monde
Jazz tchèque informations
incompréhensibles intonations
si proches
(les stations portugaises,
espagnoles, celles
qu’on
entend le plus)
Consolation
nocturne des exilés
Disques
dédicacés
« Y
ahora, a continuación
de nuestro programa
de
discos dedicados... »
oû
al-illah Mohammed
oû al-illah Khifa
Bribes classiques andaloûs
hachées
de fading
Crêtes aiguës, retombées aux
trous nets
« point zéro »
(injections d’avenir anxieux
« même l’amour ne$
pourra me combler »)
Les voix chères qui s’en
vont…
« La solitude, ça
n’existe pas »
proximité nocturne
des étouffés
gémissements chuintants de
dauphins échoués
des stations mortes
Indicatifs désespérément
jetés de dix secondes
en dix secondes comme un phare en éclats Human
people
here… Human people here… We won’t die,
won’t
die, won’t die, tâ-ti-ti-tâ,
tah-tee-tee-tah
- - -
De
quels rêves seront-nous
poursuivis dans la mortellement
Nous sommes le centre du
monde !
Serrons-nous, l’extérieur
est immense,
Indicatif
en carillon liquide Ave
Maria de
Radio-Vatican
Je tends l’oreille –
Frères, que nous sommes
loin
Mon antenne d’insecte pivote
vers vous-même
L’alphabet morse au
pistolet mitraille - - noyaux
d’olives
Lents endormissements épuisés
d’aube
Clarté dans la poitrine,
puissance, certitude
illuminée
Et
Les premiers moteurs
s’enfoncent en titubant
dans la nuit
Glissement de l’horizon, me
susurrent à
l’oreille
et s’éloignent dans un
bruit de soie qu’on
déchire
soie refermée
soie retissée
à Valéry
à Valéry Larbaud
Valéry le soufflé
Valéry l’apeuré, Valéry le
cireux
Valéry
Larbaud l’asthmatique
19 05 2023, 3h 30, nuit
FIER-CLOPORTE LANGUES 2035
10 27 1
Une
énorme fatigue.
Un
vide somptueux.
Même
s’il a rencontré Henri Serpe, même s’il l’a véhiculé.
Un
clochard, qu’il avait inventé, qu’il a réellement admis près
de lui, siège avant. Plus, une promenade nocturne sur les remparts
de Langres. Plateau envahi par la musique américaine. Une chambre
d’hôtel modérément chauffée, parfaitement silencieuse.
Puissant bien-être.
Un
lointain codétenu lui envoie un étron dans une boîte. Interrogé à
ce sujet, le coupable avoue : « Fier-Cloporte me faisait
chier ». C’est ainsi que Jojdh rêve. Un jour viendra vers
lui Jean Mille, sans domicile fixe, de Faye-l’Abbesse
(Deux-Sèvres). Jojdh regardera par l’œilleton
et s’abstiendra prudemment d’ouvrir la pore à son héros, seul
contact extra-hôtelier
de
son voyage éclair.
Le silence à Langres pèse, le
ventre grelotte. Les madeleines épaisses attendent dans leur sachet.
Jojdh économise. Il ne se consolera jamais de s’être cassé la
tête contre les murs de sa cellule – pourtant, quelle joyeuse
excitation la veille de son départ ! il choisirait Grenoble
cette fois, se posterait devant la porte de son ami perdu,
contemplerait les filles de ce veuf, en séduirait une. Il serait
confronté à son ami après vingt-huit ans d’absence ; quels
titres dans les journaux !
Dans
cette ville trois semaines auparavant des trombes d’eau s’étaient
déversées. À Bagnols-sur-Cèze,le Gardon avait débordé. Jojdh
avait téléphoné à son vieux maître en littérature :
personne. Il imaginait les scènes les plus morbides, afin de s’y
créer un rôle. Se sentant aussi stupide que la moyenne.
Il serait temps de se mettre à
peindre afin d’avoir d’autres messages à se délivrer que ces
informes grisailles : ainsi de ce coït entre hommes, entendu,
supposé, derrière la cloison d’hôtel, accompagné d’un coït
hétéro douloureux survenu dans sa chambre à lui. Un tel
ressassement, loin de lui sembler essentiel, relevait désormais de
l’obsession compulsionnelle, sans aucune utilité pour les humains.
Son
imagination tournait au récitatif gris.
RETOUR 2035
10 28 2
Les agréments qu’on trouve à
se perdre, entre Joinville et Montier. On tourne à gauche, à
droite, et c’est simplement ravissant. Jojdh essaya de savoir de
quel Joinville était l’historien.
« Deux
marquises occupaient une chambre. La prison s’en trouvait
transformée en château. « Elles dormaient en lits séparés :
elles ne se fussent jamais commises à des attouchements plébéiens.
« Le domestique (Jojdh)
s’était
levé le premier, allumant les poêles. Il s’était fait propre, et
même « douché. Le rasoir neuf avait glissé sur ses joues ;
cette fois, il ne s’était pas entaillé.
« Une croûte subsistait
sur sa lèvre.
« Les marquises dormaient
toujours. Il les avertirait de son départ, après les avoir
approvisionnées. »
Plus loin
dans les campagnes, le silence faisait très fort penser aux temps
d’avant 1970, quand l’espace restait immobile. Bien qu’il
n’aimât personne alors – et pour longtemps ! - il
appréciait ce fin glaçage
de
l’air, cette qualité noble et cassante de l’atmosphère, avec
des relents de rhume dans les tympans. Il marcha sur la neige,
imaginant la mort afin de respirer plus large.
Il s’était
vu en Pesquidoux, parcourant à
l’amble ses
propres vignes, fusil brisé sous le bras. Il frapperait sur les ceps
pour débusquer les lièvres, et les manouvriers salueraient,
casquettes basses :
- Not’ Maître…
Trente novembre 1969.
Très loin.
Il marchait à présent par les
champs de Haute-Marne
S’exerçait à recouvrir les
souvenirs les uns par les autres
afin de raviver les uns par les
autres
les villes semblables semées
d’affiches parisiennes
zigzaguées de trottoirs sales.
Au centre
noyé parmi les maisons de
manants
cet édifice religieux de styles
composites avec des gaucheries touchantes Dieu présent en certaines
et dans d’autres non
ainsi le caractère infiniment
laïc de Vézelay l’anorexique – émaciée – l’air interne
Jojdh préférait les coupoles chargées alourdies de
Dieu -
- l’inconvénient
majeur des grandes villes est cette nécessité de serrer les lèvres
pour ne pas voir les Autres rire – vous êtes normaux, vous – la
campagne est plus expansive – ainsi ces étendues betteravières de
Sommesous, chaque détail se précisant à chaque pas sur le sentier,
le rond de l’horizon délimitant tout un monde, formant monde
« avec les tas d’bett’raves pour uniques montagnes »
(en m’approchant je les voyais grenues, crâniennes – cardiaques.
Lorsqu’un nombre ornait les racines entassées la chose (12 695)
était dûment photographiée à Obsonville / Obszönstadt puis
Château-Landon (repas), Sens, Auxerre et Avallon, Besançon ratée
d’un jour et 42 ans mais les marquises attendaient le bon accueil
il deviendrait valet de chambre
il aurait pour aide Jean Mille qu’il avait pris en stop jusqu’à
Sermaizelles, bien mis de sa personne mais sale, onctueux, pédérastes
comme ils sont tous et croyant ! combien croyant !
« Catholique, Monsieur ; recueilli par les sœurs
et nourri par elles, m’hébergeant 24h dès que je les en prie.
Écrivez
à Jean Mille
Faye-l’Abbaye Deux-Sèvres
e si vous me revoyez sur la route d’Is
reprenez-moi jen e vous dérangerai pas
je lui donne 20F pour des cigarettes etaulever
de bras qu’il fit pour le billet s’éleva de lui une odeur de
mycose et de crasse il n’avait pas de linge de rechange les sœurs
n’en avaient pas pour homme.
Il y relogerait 48 heures le
double, mais, ce qu’il fallait à présent c’était revenir au
plus tôt pour ne pas manquer le réveil des Marquises
FIER – CLOPORTE
DE HEREDIA 2035 10 31
Tout
ce qui gratte vient de Heredia
pépite plaquée sur
guitare, insectes d’or sautant, éclats de Dieu. Je me perdrais
dans cet homme hautain
Heredia sensuel parfum
raide avec faiblesses et doutes, femme défaillant sous ses aisselles
je me méfie des
sentiments surtout des
faux – errer
mes penséessans intimidation, depuis une partie de
chasse-aux-pétards jusqu’à ce Festival Venaissin où nous
voulions passer elle et moi pour cousins – Qui pouvait nous
croire ?
Le sentiment qu’il ne nous
reste plus qu’à se réaliser soi-même – qu’apprends-je ?
Il n’y a plus de modèle ? le paradis s’écaille ?
Plus d’ascenseur ? Je n’ai fait que commenter des sonnets.
Je ne mettrai jamais les pieds aux Indes, à Cuba – j’ai composé
la fresque des Tzaghîrs – peste des hiérarchies songeait-il en se
rongeant les ongles – trop d’espace entre ses phrases, et les
pensées trottaient, ...
FIER – CLOPORTE
OUROUMTCHI 2035 11 01
Secouer
la domination féminine. D’étranges
choses densifiaient ses rêves,suite au film, suite au gin. Une
petite fille s’est pendue après un simple
viol – que se
passe-t-il dans les
filles pour qu’elles se pendent après pénétration ? Peur,
douleur… mais honte ? ...devant une vulve de femme, un homme
éprouverait-il de la honte ? « C’est grand » - la
surface, entendait-il – ce garçon que je connaissais, mort depuis.
Si la monitrice que je connaissais – pensait-il – m’avait
seulement touché, il serait allé tout rapporter. J’en
suis certain. L’équivalent
du « Ruban » de Rousseau. Elle renvoya le garçon après
avoir tourné maintes fois dans sa chambre.
En ce temps-là nous possédions
encore le pouvoir de nousingérer doucement dans la torpeur la plus
voluptueuse. Les enfants jouissent de mille façons. L’adulte n’en
a qu’une. Et encore.
MADAME 2036 02 26
Étrange
façon de signer – respectabilité ? Glissando-aspirando
: une mère jusqu’aux entrailles- frisée,
surtout : langage excessif, réactions brutes à piqûres mineures,
indésirables, femme
à nœuds-nœuds,
boulette
unie à ce mufle au ventre lourd en étrave. Respectueuse des
principes, des égards, attentionnée, faisant la cuisine.
Bureau
garni dans le plus parfait mauvais goût La
noce des citrouilles avec
papa-maman légumes, radis des filles d’honneur, prostituées
poussées contre les murs de briques à présent j’aimerais me
prostituer mâle pour fruits mûrs.
Tout
cela chez Frau Martin fraîche et fade comme une mangue, têtue,
soumise, mesquine, excellente, un cœur
sur la main la bite au cul – l’avenir comme un grand gueuleton
intermittent et raffiné dans un quotidien de fonctonnaires et
d’amour les
grandes machines – me désarçonnent j’ai trop rêvé
avant mon lever.
J’ai
trop pensé aux soumissions n’avez-vous jamais connu ces angoisses
qui
suis-je ? dans
votre chemise à dentelles je
vais mourir vous
avez prié vaguement, comme on vit, fillette inviolable. Se venger
sur l’assassin est aussi absurde que sur le verglas qui rompit le
cou du grand-père, il nous faut des films qui finissent bien :
« Me rendrez-vous service ? - Tout ce que vous voulez
monsieur Tell » une pique en l’air le bonnet dessus.
Foules ignares ! Depuis une heure que je ne dors pas ! Homme
d’Occident sois fier, que l’exemple en survive, Dieu si grand
pour ta tête lourde et lente Tu ne tueras pas. Tu
soulèveras tes peuples, histrions et de bonne foi. Les employés en
mal d’augmentation rassembleront plus de manifestants que les
Défenseurs de la République, vieux Léviathan jadis pétant fer et
feu.
FRISSON 2036 03 19
Le
frisson des femmes sitôt qu’on les touche frisson de répulsion du
fond des âges viols suivis d’éventration, l’homme est contre
nature Et
si c’était vous qui vous faisiez violer double
déshonneur pour nous sous l’homme, il n’y a jamais de viols
entre femmes. Des
cités universitaires entières de
filles au cuisse-à-cuisse passée l’extinction des feux, sur la
peau d’une femme comme soi trouver la consolation du viol jusqu’à
ce que sans
faire exprès disent-elles
ce
plaisir ait eu lieu l’homme
pue l’homme pue l’homme pue.
L’homme
violé par omission passant dans la rue sans regard ni désir
d’elles, corps naviguant dans le sable désert sans les yeux sans
les bouches sans mains recule
recule de
peur qu’un porc t’effleure tous ignorent qui je suis, nul texte
ne hante les gares et les quais mais j’écris ce réfrigérateur
marche trop. Penser à monter le nouveau thermostat c’est facile –
non
pas. C’est le (second) mépris des gens de métier ; arrogance
où vous tiennent ceux qui du bout de leurs doigts vous modifient
l’extérieur pour eux seuls si réel.
COLLIGNON PAGES
LIBRES 65 10 18 3
Peut-on
parler de Textes libres… Sitôt écrits évanouis, dans la vaste
bourrasque des pages errantes, tantôt ici et tantôt là. Reprises,
perdues et retrouvées. Inclassables, inintitulables. Deux jeunes
gens, au second étage de Vivaldia, se renvoient des boules de papier
à grands coup de guitares en guise de raquettes. La clientèle
survenant, ils rangent leurs deux manches de poêles à frire, se
rajustent le col et vantent les mérites de leur musicale
marchandise. Tels sont les textes, ballottés à ras de moquette par
des vendeurs qui s’ennuient. Nous aimons errer dans ce grand
magasin mal géré, à présent occupé de néant et de planches sur
la grand-place où l’on coupe des chènes, afin d’y replanter
d’opiniâtres platanes, qui fourniront de l’ombre dans trente
ans.
Mon
Dieu ! Je serai mort, au niveau de ces chiottes qui hantent les
sous-sols, où se heurtaient dans les couloirs voûtés de briques
blanches ceux qui cherchent fortune en se touchant le cul. Il y avait
des relents de pains tranchés à l’urine, délavés et détrempés
d’eaux rasantes, et les cuvettes portaient toutes ces sachets
déodorants sous le rebord Jacob
Sanitaires. On
pissait en l’air, ou bien bas sur les mouches représentées par
l’artiste, qui permettaient de viser sans
plus penser à son âge précis. D’autres toilettes du Nouveau
Monde montrent des femmes,Marilyn, Manson et autres, accoudées
au-dessus de vos bites et contemplant leurs fragilités, attentives
et sans désir, femmes et verges. Elles étaient bien habillées,
décolletées comme des stars, puisque aussi bien leurs yeux étaient
baissés, et qu’il n’y avait rien d’autre à voir dans cette
direction.
Dans
une boîte mexicaine, des femmes se déshabillent
sur une planche qui pénètre au-dessus d’un public formé
d’hommes, et lorsqu’elles ont fini, au poil près, c’est à
l’homme qu’elles ont choisi qui revient de se déshabiller
soi-même, à moins qu’elles n’y mettent la main dans un autre
numéro, et lorsque l’homme est enserré,
nu et fruste, par la plus plantureuse, il doit se tenir digne et
contempler ses amis en face, restés sous lui au bas de la planche de
show. Le journaliste qui m’avait décrit
cela précisait dans son article qu’au moindre frémissement de
queue, au moindre embarras, l’homme nu se faisait huer par ses
congénères, tant il est vrai que la
fiction du Beau procède du respect admiratif et non de l’appétence
commune. Un jour Régine, chanteuse et
plantureuse devenue, se fit obligeamment traiter par le Canard de
« Plus grosse commune de France », ô chef-d’œuvre !
admiration de l’esprit déployé, cécité du réflexe
COLLIGNON PAGES
LIBRES 65 10 18 4
offensé !
Plus tard, avec son fils, elle subit dans un avion privé les assauts
grommelés autant qu’antisémites d’un pilote. Plainte encore,
cette fois recevable. Mais qui est son fils ? Comment voler avec
ce poids ? L’air est-il aussi solide que le ciment ?
Quand cesse-t-on d’avoir peur ? L’écrivant vole
d’insignifiance en frivolité dans le même bruit d’ailes que les
Victoires sous l’Arc de Triomphe. Il
s’effrite aussi sous le poids. Nous admirons de là le Virgin
Megastore en son prototype, où déboulait le représentant du Bord
de l’Eau, interpellant chacun dans sa vulgarité, Je
ne vais pas me faire impressionner par ces ploucs, Nous avons été
traités comme des marchands de pommes de terre, avaient
relevé les gérants, alors
que nous avons un staff d’estimateurs chargés d’évaluer les
textes
qui nous sont soumis.
Je
ne fus plus envoyé en mission.
Il
suffisait de hausser le ton, d’afficher ses façons familières et
sa désinvolture, et tout cédait à vos airs entendus. Comme on peut
se tromper. Comme tout cède à la marque du jour de la naissance, et
comme elle est indélébile, impossible à masquer ! Le sceau
des plouqueries reste gravé profondément jusqu’au derme du bétail
écarté. Nous ne serons jamais Régine ni Cordy (Annie), qui nous
faisait tant rire.
VERANTWÖRTLICH 32
03 16
« Responsable ».
« Qui doit répondre ». Sur le qui-vive. Qui m’a
complimenté, fait honte ? Adepte je suis non du confucianisme,
oui bien du confusionnisme : dès ma première volonté,
l’engourdissement me gagne le cerveau, merde aux Sartriots disant :
« Imagine tes ailes, et tu voleras ! » Veux-tu
penser ? le sommeil te prendra.
Au culte du héros succède la
fourmi.
Bientôt sera exalté celui
qui trouve sa case sur le damier. Jamais je n’ai entendu la moindre
discussion instructive. Ballotter d’un os de son crâne à l’autre.
Qu’est-ce que le groupe ?
COLLIGNON PAGES
LIBRES 65 10 18 5
Je ne suis responsable de rien.
Régression.
Choisissez donc, soit d’exalter
l’enfance,
soit de la rabaisser !
S’il s’agit d’exalter la
nature, exaltons le cadavre.
Je hais
les « Enrichissez-vous ».
Jamais le tronc d’arbre ne
devient crocodile.
LE GRECO 32 03 18
Si je pense, si j’affronte, je dors. Attention fragile.
Sachant qu’il y eut
rupture. Que l’odeur m’a quitté, comme l’homme du Sud en
Islande, relent de moût, de chocolat – lui en voouloir encore, de
ces détours de temps perdu -fuis, vieux robinet, jusqu’au Greco,
j’ai toujours préféré Zurbarán.
Le Greco fällt
mir nichts ein, ne
me dit rien. L’homme tombé sera hissé sur le trône, qui
n’est que du bois, du velours, des dorures. L’homme se laisse
accaparer, un disque qui tourne et le voilà distrait, il capte tous
les bruits, la volonté s’en va avant d’être venue.
Je ne peux plus lutter contre
l’Enfant.
Tous ont choisi l’enfant.
Je compte les minutes et me
lamente.
Greco ?
… a trouvé la solution. Ne
m’intéresse pas.
COLLIGNON PAGES
LIBRES 6
JOUISSANCE ABSOLUE 32 02 23
Changement
d’emploi du temps est jouissance absolue. Le condor tient Robert
Grant en ses griffes, gen Himmel nach,
et
ton
sourire au bord du verre : tous soufflaient dans le tube de
verre pour imiter le lion de la Goldwyn Meyer.
Le
Grec vient chaque nuit, moustaches tombantes, accablé. Il joue de
l’orgue : assis, tête branlante, dox voûté, perplexe –
son doigt lève une note comme un lièvre et le canon s’engage et
les ogives tremblent et l’organiste se fait aveugle, tel est
l’idéal constitutif de l’organisme : du même bois que les
tirasses et geignant du fond des poumons.
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