COLLIGNON HARDT VANDEKEEN



LE SINGE VERT

DER GRÜNE AFFE

A LA DEMANDE GENERALE

DE SON REDACTEUR EN CHEF

HARDT KOHN – LILIOM

REVUE D'HUMEUR

A PERIODICITE PROBLEMATIQUE

Numéro 1 L'art dégueu

DIFFUSE SUR "LA CLE DES ONDES" dans "LUMIERES, LUMIERES"

le 4 février 2044

Soyons clair et net, brut et sans bavure : le CAPC de

 B. présente de prétendues œuvres artistiques n'ayant 

 

en commun avec l'art que la proximité qui relie ma chemise à 

mon cul. Je vous le dis en vérité comme un vulgaire Coffe, c'est de la merde. Et je ne le répèterai jamais assez : c'est de la merde, c'est de la merde, c'est de la merde. On nous présente un art soi-disant contemporain, alors que ça fait soixante ans et plus qu'on nous bassine avec les mêmes excréments paraît-il révolutionnaires qui sont à la révolution ce que sont les goulags à l'idéal socialiste. Ce qui n'était, ce qui n'aurait dû subsister que comme un joyeux canular est à présent institutionnalisé pour la plus grande joie des spéculateurs bourgeois, qui ne maintiennent artificiellement la valeur de ces sous-merdes que pour ne pas perdre leurs investissements.

C'est devenu de la culture d'Etat. Aussi payant, aussi puissant, aussi monstrueusement inexpugnable que les Salons sous Napoléon III, lorsque les impressionnistes relégués dans un contre-salon n'excitaient que les sarcasmes. Démolissons la forteresse de l'amateurisme, du tape-à-l'œil, du manque de conscience professionnelle ! Il n'y a là que gadgets, négativisme de potache : trois panneaux peints "Ici on vend du vent". Les 

rayures de l'ineffable Buren devant lesquelles j'ai entendu

 s'exclamer :"De toute façon avec Buren c'est la déception 

absolue". Plus : une rangée de lits d'hôpital - excellent décor

 pour une pièce de Brecht ou un film sinistre - mais un décor 

est au service d'une œuvre, d'une pensée !

...Ici le vide. L'auberge espagnole. Et qu'on ne me parle pas

 de liberté : indigence n'est pas liberté. Des étalages de

 meubles et de fripes sous vitrines. S'il est vrai que tout

 mérite un coup d'œil artistique, n'importe quoi pouvant être promu au rang d'oeuvre d'art, eh bien soit, nous avons compris ! mais pourquoi, modernistes de mes fesses, toujours exposer les mêmes rengaines depuis des cinquante ans et plus ? "Nous ne pouvons définir ce qu'est l'art", dites-vous? Bien sûr : nous ne pouvons pas définir davantage l'amour, ni même l'électricité (demandez aux physiciens) - et pourtant, nous continuons à faire l'un et à nous servir de l'autre... Où sont passés le sérieux dans le travail, le sens de l'émotion et de la beauté ?

Et mes Pol-Pot de rétorquer "Y a plus de travail !" "Travail-Famille-Patrie" ! "Y a plus de beauté ! Y a plus de sentiments" - oui, cent fois oui : l'on a mis sous ces vocables des réalisations aussi douteuses que les portraits de chiens de Monsieur Rose («Hein, c'est ressemblant ! ») et les biches aux bois des calendriers des postes. Mais qu'est-ce qui n'a pas été sali par Pétain et la connerie? On nous dira : "L'extrême droite n'aime pas ce que nous faisons, or vous n'aimez pas ce que nous faisons, donc vous êtes d'extrême droite ! " Voyez le sophisme ! A ce compte, Le Pen a un cul, or il est d'extrême droite : j'ai un cul, donc je suis d'extrême droite ! Petits rigolos ! Je ne vous ai jamais dit que vous étiez de l' "art dégénéré", entartete Künst, je vous ai dit qu'il fallait vous entarter ! Qu'il n'y a plus d'art du tout ! Le roi est nu ! entendez-vous ? le roi est nu ! et même, il n'y a plus de roi. On nous dit: "Ces mouvements artistiques font partie de l'histoire, ils ont été étudiés comme des mouvements historiques" – mais rien ne se modifie comme un livre d'histoire ! les staliniens et combien d'autres sont là pour nous le rappeler - et nous ferons descendre un jour ces usurpateurs de leurs cimaises prétendument historiques...

On nous dit encore : "L'artiste veut présenter, simplement, les instruments de son travail, afin de mettre à nu l'idée de l'art". O.K., je vais donc me présenter à mon éditeur avec un stylo, une feuille et une reliure, et je vais le prier de m'éditer en grande pompe, et très cher : où est-ce que vous croyez qu'il va m'envoyer, mon éditeur ? Vous trouvez même des prétendus sculpteurs qui entassent des tas de caillasses. Et de vous dire - je n'invente rien : "Au lieu de sculpter par soustraction, je sculpte par accumulation". Tiens ! je vais écrire par soustraction, moi : que des pages blanches ; puis j'irai trouver mon éditeur, voir plus haut... Ce n'est pas "l'art du temps" qui figure là sur ces murs ; mais l'art qui s'est vendu ; à ce compte-là, virez-moi Van Gogh et Modigliani des musées... Vous avez évacué tout ce qui fait la force et l'appel de l'art : l'émotion. Ça ne leur plaît pas, ce mot-là. Rester froid, ne rien ressentir, ne pas être dupe, surtout, ne pas être dupe ! pour faire "moderne" ! encore une fois, l'avant-garde de grand-papa. Il ne faut pas que les œuvres puissent dégager autre chose que l'ennui le plus pesant, l'indifférence, le ricanement blasé ! Et pendant ce temps-là, des artistes, des vrais, qui ont le sens de l'effort, qui voient plus loin que le coup d'éclat stérile de l'éjaculation précoce, crèvent la dalle et se shootent au Prozac au milieu de leurs tableaux que personne ne veut, refusés de partout sous prétexte qu'ils respectent la forme, la ligne, la couleur - sous prétexte qu'ils sont, horreur ! figuratifs!

Bacon, classé comme "moderne, bien que figuratif" ! Ah, vous regrettez bien, bande de fachos, de ne pas pouvoir l'éliminer, celui-là. Il ne rentre pas dans les cadres, celui-là... Il s'est fatigué, Bacon, et plein d'autres, les Di Maccio, les Mazilu, les Lamy, les Matthäuer. La fatigue d'extrême droite, sans doute ? Bande de boursicoteurs ! ...Parce qu'ils éprouvent et tentent de transmettre une émotion devant un corps, un ciel, un paquet de tripes ? L'émotion, c'est aussi d'extrême droite ? La foi en quoi que ce soit, c'est d'extrême droite ? L'Homme, c'est d'extrême droite, tas de pousseurs de merde ? Voilà cinquante ans qu'on nous expose des poubelles, des tampax, des carrés de pollen de noyer - quelle audace ! - des affiches déchirées, des machins qui font clic-clic en anglais (évidemment) dans un écran de télévision ?


Messieurs les Contestataires ! mais qui redevenez si vite des Hârtistes, sitôt qu'il s'agit de passer à la caisse ! et de la considération s'il vous plaît ! il faut voir avec quelle morgue ils considèrent ceux qui ne les admirent pas ! Va chier, pauvre bourgeois ! Fais-toi enculer, mais n'oublie pas ton portefeuille ! Si tout le monde restait chez soi - au lieu de hanter ces vastes expos où s'étale la sottise prétentieuse, eh bien ! nos pseudo-philosophes remballeraient leurs foutaises. Les lois du marché ont fait des Beaux-Arts un salon du bricolage cradingue, où il est impossible, où il serait déshonorant de voir un cours de technique, voire de modèle vivant ! Plus de sculpture, plus de moulage ! allez apprendre ces vieilleries chez les petits vieux, payez-vous des cours privés ! de toute façon, payez...

Votre inscription aux Beaux-Arts, par exemple ; et sachez qu'aux Beaux-Arts, on apprend d'abord et avant tout que l'art, c'est bourgeois, c'est fini, avant de l'avoir appris ; à tout saloper, avant de savoir tenir un crayon, que dis-je - avec interdiction de savoir tenir un crayon. Vous n'êtes pas là pour transmettre votre savoir, vous êtes là pour permettre aux gens de s'exprimer" - voilà ce qu'on a dit - texto - à un prof des Beaux-Arts (paix à son âme). Quant aux enseignants qui mènent des troupeaux de gosses baver devant les âneries du CAPC, pour leur montrer "ce que c'est que l'art aujourd'hui", ou "à quelles impasses conduit en art l'invasion de la rhétorique et de la mauvaise philosophie", je répondrai qu'il serait aussi dangereux d'amener une classe devant un défilé nazi pour lui montrer à quelles aberrations mènent certains courants de pensée pour le cas bel et bien dégénérée...

Dangereux, car certains peuvent s'imaginer - dans l'état d'inculture où est désormais parvenue la majorité de la jeunesse française - qu'il n' y a que cela comme modèle. Montrez-leur des Rembrandt, des Van Gogh, des Egon Schiele, puis les merdes du CAPC, si vous voulez, mais en spécifiant bien que ce sont des merdes, qui se sont toutes poussées du coude et entrencensées pour usurper les cimaises... Quand les peintres du XVIe siècle peignaient, ils ne le faisaient pas pour être "des peintres du XVIe siècle ».! c'était le dernier de leurs soucis ! or aujourd'hui, on peint pour être "du XXe siècle" ! On se décrète « moderne » ! Mais attention, il faut être contestataire de façon conforme, coco !

Qu'est-ce que c'est que ces notions débiles de "peinture", d'"art" d'époque ? il faudrait peut-être raser nos cathédrales parce qu'elles ne sont plus à la mode ? Bande de Thieu-Sampan ! L'art n'a pas à se soucier de modernisme ou de "progrès", il doit viser l'éternel, avec honnêteté - encore des notions dont il faut se méfier, sans doute? ben voyons ! ...L'art ne conquiert pas chronologiquement, il conquiert spatialement. Dali, Schiele, Modigliani, ne sont pas "modernes" : ils ont rejoint l'éternel par une autre route. Et si l'art, si l'éternel n'existent pas, au moins, n'en faites pas commerce, bande de pourris. Qui voulez passer pour des révolutionnaires ! en réalité, tant que vous faites vos saloperies vite torchées, sans âme et sans conscience, même pas professionnelle, au mépris de toute technique, de toute connaissance, pour flatter le peuple, pour lui prouver que tout un chacun peut devenir artiste, ce qui est faux, et vous le savez très bien - tenez : vous exposez des productions d'enfants, qui ne se débrouillent pas si mal, les pauvres endoctrinés - soixante années pour démontrer qu'un adulte peut très bien réussir à être aussi rudimentaire qu'un enfant - crime de lèse-jeunesse ! - mais vous ne le payez pas, le gosse ; vous lui faites sans doute croire qu'il a encore des "progrès" à faire ! - eh bien pendant ce temps-là, vous ne dérangez surtout pas l'ordre établi, et les Présidents de la République peuvent vous rendre visite.

L'Etat et. les marchands se sont tellement trompés - ils ont laissé crever Van Gogh, ils ont laissé crever Modigliani - que maintenant, n'importe quel déchet trouve preneur. Pendant que vous faites vos conneries, allez, vous ne dérangez personne - "sauf vous Monsieur" - ah, ces gens-là ne sont jamais à court d'arguments, ce sont les rois du blabla, des philosophes pervers de première bourre - à la niche, les chiens du baratin ! Dans un cirque, ce n'est pas en se mettant le doigt dans le cul et en expliquant que c'est un numéro de haute voltige qu'on va se faire ovationner ! On ne triche pas, au cirque, bande de clowns ! Vous nous débitez les mêmes conneries depuis cinquante ans – reprenons vos arguments idiots - et vous faites peser sur nous la chape de plomb du plus épais, du plus pompier des conformismes.

Nous avons vu tomber le mur de Berlin et les régimes museleurs de l'Est : quand tombera enfin le mur de la connerie prétendument artistique ? quand j'aurai quatre-vingt dix ans ? Comme pour ces pépés et mémés de Moscou qui n'ont connu que le régime de l'exclusion et de l'embrigadement ? Or, courage. Les signes avant-coureurs se multiplient. Il n'y a pas de livre d'or au CAPC - car je n'aurais pas été le seul à leur coller une reproduction de n'importe quelle œuvre de ce passé qui n'est plus à la mode, et j'aurais écrit : "Allez vous rhabiller, allez vite vous cacher, bande d'ignares, fumistes fachos" - fermez vos gueules, v'là l'Etat qui passe avec ses subventions. Et v'là l'bourgeois prêt à acheter ma poubelle sous cellophane, je vais pouvoir changer ma BMW.


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