LE SINGE VERT N° 15 à 19

DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 - 94 REVUE MAL FOUTUE, VULGAIRE ET GRATUITE




Supprimez le bac. Voilà qui est dit. Remplacez moi cette immonde singerie, cette avalanche de paperasseries aux multiples dérapages qui ne sert qu'à mettre en valeur les dysfonctionnements d'une institution devenue monstrueuse et inutile. Tous les ans, il est question de copies égarées, de sujets mal foutus, de textes mal orthographiés. Les correcteurs suent sang et eau, suspectés automatiquement de saquer, toujours remis en cause dans le sens de la hausse, il faut flatter ces petits couillons du peuple français, il faut en fait recevoir tout le monde. Ça ne rime plus à rien. Appliquez plutôt le contrôle continu, qui permettra enfin de noter franchement à la tête du client, tout en supprimant le stress de l'examen, puisque le grand but de la vie si j'ai compris est d'épargner à tous le plus de stress possible, surtout à nos jeunes bambins de 18 ans, tout prêts à devenir des adultes frileux qui vous foutent des procès au moindre mot plus haut que l'autre. Il faut renforcer ce cordon ombilical avec les parents. Le pur et simple clonage mental. « Nous ne vous avons pas attendu pour savoir ce que valait notre fille » - voilà ce que m'a dit un jour au téléphone une mèr(d)e d'élève – première de la classe je précise – dois-je supposer que l'année suivante cette pauvre conne a couru après tous les profs de fac pour leur dire «Vous êtes des méchants ! Ma fifille n'a pas d'assez bonnes notes, na ! » - même pas, hélas : la gonzesse a abandonné ses études parce qu'elle s'est fait engueuler au bureau de je ne sais quelle administration – ah mais !

On ne se laisse pas marcher sur les pieds ! On a son petit quant-à-soi ! C'est la faute à l'autre, à la sale administration, au sale prof, aux fonctionnaires ! (le mot est lâché). Ça me rappelle un de ces discours furibonds contre les fonctionnaires (je digresse, je digresse) – il medisait, l'autre blaireau : « Toi si tu ne vas pas au boulot ta boîte elle continue à tourner ; moi si je m'absente elle peut fermer. Si je n'y vais pas, je n'ai pas d'argent ! » - mais alors pourquoi je vais au boulot, moi ? Je suis bien con alors ? Je n'ai qu'à rester chez moi et je toucherai quand même mon salaire ? Mais alors pourquoi j'y vais au boulot, si ce n'est pas pour de l'argent ?

« Je vais te le dire pourquoi je vais au boulot : c'est pour une chose dont tu n'as même pas idée, gros porc : c'est pour l'honneur. Ça te la coupe, celle-là. Ça ne nourrit pas son homme, l'honneur. Tu l'as dit bouffi. Fin de la digression. Tout ça pour dire que les parents n'ont en fait qu'une envie : que la fifille reste avec sa manman, qu'elle chôme avec sa manman, c'est pour son bien, le monde il est méchant arrheu, et le prof y dit des gros mots. On garde ses enfants à la maison jusqu'à 30, 40 ans chez les petits bourges et les employés à peu près friqués. C'est beau l'augmentation du niveau de vie.

DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 – 95





C'est comme cet autre abruti (axiome du Singe Vert : tout le monde est abruti, sauf le SingeVert) qui me disait avec un beau mouvement du menton : « Moi j'apprends à mes gosses à dire NON !  Si on te demande un jour de faire quelque chose que tu n'as pas envie de faire, dit NON ! » Ben mon vieux ils ne risquent pas de faire grand-chose tes gosses. Tu ne pourrais pas leur apprendre à dire OUI ? ...Des cons qui disent non, « le siècle en a plein ses tiroirs » comme disait Cesbron. Autrefois (« De mon temps » !) on ne gardait pas ses gosses à la maison. Le jour où j'ai voulu arrêter mes études, mon père m'a tout de suite trouvé deux places : derrière un guichet à la SNCF, ou derrière un guichet à la Poste.

Il n'y a pas de sot métier, mais croyez-moi que je les ai vite reprises, mes études. Pour devenir prof. Pas de sot métier on vous dit. J'ai regardé l'émission sur « Les Cinq millions de l'an deux mille ». Quand l'un des finalistes a dit qu'il était prof de maths, putain la bouffée de haine que j'ai sentie monter de l'auditoire ! Ce froid éloquent ! Je voudrais la voir disparaître, l'Education Nationale. Que ce soient un peu les autres qui s'y collent, tiens. Pas un jour de temps en temps, comme les fameux «intervenants extérieurs », mais tout le temps, tous les jours de la semaine et toutes les semaines de l'année.

On les verrait un peu les cadors, comme ce chauffeur de car qui commençait à nous dire « Mais ce n'est pas possible ! Vous n'avez aucune autorité sur eux ! » et qui a fini le voyage en avouant à bout de souffle : « Ah non moi je ne pourrais pas, je ne pourrais pas... » Il est vrai que maintenant les chauffeurs morflent autant que les profs. On verrait un peu, Monsieur le Boucher ou Monsieur l'Informaticien, ou l'autre con d'officier d'aviation qui venait de faire un cours sur l'aviation à des sous-officiers d'aviation : « Eh bien tu vois ce n'est pas plus difficile que ça, l'enseignement.

« Tu fais ton baratin et hop tu t'en vas. » Ben voyons. Il serait vite résolu, le faux problème de savoir si ce sont des fous qui postulent pour entrer à l'Education Nationale ou si c'est l'enseignement qui rend fou. Allez, venez-y, les parents d'élèves, venez vous supporter tous les fils de connards, et vous verrez au bout je ne dis pas d'une année mais d'un mois, dans quel état vous allez en ressortir. Chacun ne doit-il pas, comme dans une tribu africaine (du moins dans ce que nos théoriciens imaginent être une tribu africaine) enseigner à chaque membre de la tribu ce dont il a besoin pour survivre au sein de la tribu ?

Ou alors, si Monsieur le Dentiste ne veut pas enseigner la dentisterie aux gamins, mettons un DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 – 96





patron à la tête de la classe ! Ça ce serait bien ! Un homme qui aurait peut-être des diplômes, mais surtout, un homme qui promettrait un Hemploi avec du Hârgent ! ...Qui donnerait du Hârgent à ses élèves, pour se faire respecter ! Pas de travail, pas d'argent ! C'est autre chose qu'une punition ! Puisqu'ils veulent travailler, ces petits cons ! (il y a ceux qui veulent rester chez papa-maman, et ceux qui veulent tout de suite se libérer, « gagner du fric », comme les grands...) Come aux Indes, comme au Guatemala ! au boulot les morpions ! À coups de pied dans le cul et que ça saute !

On aurait enfin des écoles qui marcheraient bien, avec du pognon (pas question de se faire engueuler pour quelques photocopies de trop comme dans certains établissements), et une spécialisation débouchant illico sur un emploi ! Et que de l'utile, pas de latin, pas de dessin, pas de musique – à moins que – tout est possible – une bonne étude de l'INSEE ne révèle que les cadres sont plus PERFORMANTS quand ils ont une bonne culture musicale ou picturale. ...Vosu ne voulez pas de patrons à l'école ? Vous ne voulez pas qu'on étudie l'énologie (j'écris comme ça exprès pour rectifier la prononciation) uniquement à Bordeaux et l'allemand seulement à Strasbourg ? Vous êtes des rêveurs, alors ? De toute façon j'entendais un jeune Allemand qui disait à une terrasse que ça ne servait à rien d'apprendre l'allemand, un vague patois sans doute, english is sufficient isn't it - mais qu'entends-je ? Vous avez autre chose à foutre que d'enseigner votre métier, votre expérience, à d'autres enfants ?

Vous voulez conserver les profs ? Ces incapables, ces pédophiles ? Qui ne travaillent que 18 heures par semaine ? Au fait, digressons : vous savez qu'il y a des gens qui travaillent encore moins que nous : les artistes ! Deux heures par soirée, et encore ! Les jours où il y a spectacle ! « Ah mais ce n'est pas pareil ! Eux, ils répètent ! » Ben nous aussi on répète, connard. Chaque fois que j'ouvre un bouquin je travaille. Des bouquins que tu ne comprendrais même pas le titre comme disait Coluche. LE SINGE VERT EST VULGAIRE, SANS NECESSITE. ON N'EST PAS DES BŒUFS TOUT DE MEME ?

ON COMPREND SANS AVOIR BESOIN DE TOUTE CETTE VULGARITE. Justement, j'estime que tous les livres et articles qui traitent de ces questions-là sont trop gentils, trop douillets, ou trop ronron technique langue de bois, moi mon truc c'est le vulgaire t'es pas heureux tu poses la revue. Et cessez de croire que je me prends pour quelqu'un de drôle ou d'original. Je fais ce que j'ai envie, comme les gosses de tout à l'heure. Bref, vous voulez des profs. Je croyais qu'ils étaient immatures. Vous savez même ce que j'ai entendu ? « vous n'avez pas quitté la mère. - Pourquoi ? - DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 – 97





Parce que vous êtes des profs qui racontez entre profs des histoires de profs. » Et alors ? Il y a bien des flics qui racontent des histoires de flics à d'autres flics. Des infirmières qui racontent à d'autres infirmières des histoires d'infirmières. Qui c'est qui continue à jouer aux gendarmes et aux voleurs comme des gosses ? Nous aussi nous nous coltinons la vraie réalité à travers les gosses, et plus que vous ne le soupçonnez. Quel mal y a-t-il à réaliser son rêve d'enfants en jouant à l'infirmière ou à l'institutrice ? Et pourquoi cette formulation « Vous n'êtes pas sortis de la mère » ? Juste pour vexer, pour faire le plus de mal possible. Tu t'es vu, toi, l'écrivain, à toujours parler entre gendelettres d'histoires de gendelettres ?

...Parce que tu la connais mieux que moi, la réalité ? Tu dis ça parce que je touche mon salaire en fin de mois ? Parce que toi tu risques ton pognon à chaque pas ? Et alors ? Ce n'est pas la

sécurité que tu aimerais avoir comme tout le monde ? Voulez-vous parler de l'insécurité ? Vous croyez donc que le prof vit « en sécurité » ? Vous voulez dire « insécurité financière » ? C'est cela, pour vous, le véritable critère de la vraie vie ? On est un vrai homme quand on est en proie à l'insécurité financière, qui vous forme le caractère ? Vous en êtes là ? A cet anarchisme ? A cette adoration de « l'homme aventurier » ? Qui gagne son steak à la façon de l'ours qui dispute s aproie à ses congénères ? Soyez contents : je ne vous parlerai pas un poil de l'éducateur spécialisé. Qu'est-ce que c'est que cette connerie de vouloir ériger tes emmerdements en règle universelle ?

« Il faut se battre pour avoir son bifteak ? » C'est quoi, cette mentalité d'homme préhistorique ? C'est ça ton idéal ? Tout le monde se bat et que le meilleur gagne ? Je t'ai empêché d'être prof, moi ? « Il faut avoir de l'argent pour faire ses études » - pas vrai : j'ai eu une bourse. « Ah ! Mais les études ça ne m'intéressait pas trop. » - C'est ma faute si tu étais con ? Je ne t'ai pas empêché d'être prof, moi. De faire bac + 9, pendant que tu draguais les minettes sur les plages, moi je me branlais pour l'hygiène et je passais des diplômes pour un emploi à mi-temps payé à mi-temps, parfaitement, trouve-moi un toubib, tiens, qui ait fait neuf ans d'études après le bac pour se retrouver à 55 ans à 16000F par moi, trouve-le un peu qu'on rigole.

Quand j'ai dit mon salaire à une certaine jeune fille qui « faisait commercial », elle m'a ri au nez, vu que chez elle on embauche à 30 000 - d'accord, tu te fais virer pour un pet de travers, les profs ont la sécurité de l'emploi, eh putain, tous les métiers ont leurs avantages et leurs inconvénients, on est tous dans la même galère, qu'est-ce que c'est que ces façons de dersser les Français les uns contre les autres ? Alors comme ça, vous voulez bien des profs. A votre botte, mais DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 – 98





des profs quand même. D'accord, j'ai la solution. J'ai toujours la solution, ben merde y a pas de raison que je sois le seul à ne pas être prétentieux.

...Le cours par ordinateur. C'est vrai, tout le monde veut qu'on y aille. C'est même au point qu'un prof de grec qui voulait faire du grec avec 13 élèves alors que le quota criminel est de quinze demandes s'est vu répondre : « Vous n'avez qu'à ouvrir un site sur Internet. » Mais la voilà, la solution ! Tout le monde sur Internet ! Plus aucun problème de discipline ! Qu'est-que c'est que cette histoire de groupe qui forme la personnalité ? Moi le seul truc que j'ai appris dans le groupe, c'est que je n'étais pas comme tout le monde et que je devais fermer ma gueule ou servir de souffre-douleur à tout le monde.

Le groupe est une école de vulgarité, d'égoïsme et d'exclusion. Quoi, le monde virtuel ? Il vaut bien l'autre. Ça fonctionne comment donc, en Australie, dans le bush ? Hush hush in the bush. Et puis ce que vous voulez aussi, c'est que vos élèves, ces pauvres petits, ne soient plus notés à la tête du client. Toujours cette hantise du « prof qui ne peut pas vous saquer ». Pauvres poires. Ça ne vous est jamais venu à l'esprit qu'on aime nos élèves ? Qu'on les chouchoute, qu'on leur met des points en plus pour ne pas les décourager ? Alors M. Bernard Defrance a trouvé LA solution - « rien que pour toi j'ai LA blqgue » - il suffit de faire faire les cours par certains profs, et de les faire noter par d'autres.

Bravo tu as tout gagné. D'une part le prof qui ne met pas de notes verra toute sa maigre autorité s'envoler. C'est l'autre qui comptera. Les élèves marchent à la note, on peut le déplorer mais c'est comme ça. Les années où l'on a essayé de supprimer les notes, les élèves n'ont rien foutu ou presque. Et puis les élèves ne vont pas manquer de demander : «Et vous, M'sieur, qu'est-ce que vous auriez mis ? » Le prof connaît l'élève. Il a l'intuition. Il pressent ses élèves. Il les attouche pa rl'intérieur, par le cerveau. Cer-veau, ça vous dit quelque chose ? Et il sait faire la différence entre la pauvre gosse qui s'escrime et qui souffre et qu'il faut encourager, et le grand dadais qui ne fout rien en ricanant et qu'il faut remettre à sa place.

Nous n'allons tout de même pas jouer les psychiatres pour savoir « pourquoi tu veux pas travailler mon gros nounours chéri ». Déjà qu'on fait des procès au SEITA (« S » pour « Service » bande d'ignares) pour avoir attrapé un cancer, sans oublier les pompiers qu'il faut réconforter après les missions difficiles, c'est quoi, ce monde de mauviettes ? Le monde que veulent les parents pour leurs enfants, voir plus haut. Méfiez-vous les gars, plus il y a de fraternité, plus le massacre se DER GRÜNE AFFE (Le Singe vert) 15 – 99





rapproche. Vas-y Céline. Nous surnotons en permanence, et parfois, l'élève atteint le niveau qu'on lui avait fixé d'avance. Eh bien soit. Faisons noter par un autre. Je ne vous explique pas les conflits d'autorité. L'art et la manière de saquer un collègue et sa méthode (je dois vous avouer que ça m'a démangé le jour où j'ai vu s'amener au bac un élève présentant le dialogue de Sganarelle et de Don Juan sous la perspective étroitissime des rapports entre maître et valet, rigoureusement incapable de me dire de quoi ils parlaient, alors qu'il ne s'agissait de rien de moins que de l'existence de Dieu – une paille – Maître Suprême, y compris de Don Juan qui le nie, bref une belle mise en abyme, bravo le collègue, mais j'ai saqué l'élève quand même – eh oui, l'élève doit être intelligent, scandale ! Et ne pas répéter ce que dit le maître, encore que ce ne serait pas si mal.

Si c'est un autre maître qui note, ce sera l'atmosphère d'examen et de bachotage non stop. J'ose espérer au moins qu'on ne formera pas un corps de maîtres enseignants et un corps de maîtres correcteurs. Sachez qu'un inconnu vous saquera toujours plus que le prof qui vous connaît, qui sait par quels ressorts on peut vous atteindre (je parle ici d'élèves normaux, pas de ceux qui pissent sur les radiateurs pendant le cours.) Alors, effet pervers, et finalement pas si mauvais que ça, on verra ce que valent très exactement ces élèves douillettement surnotés. Nous avons peut-être tort après tout d'être indulgents, la même loi, le même barème pour tous. Et à ce moment-là nos autorités verront enfin quelle est l'étendue du désastre – mais non, je rêve, il se passera ce qui se passe déjà maintenant, à savoir que nous serons submergés de directives prônant l'indulgence, et réajustant sans cesse les notes dans le sens de l'augmentation.

Ajoutez à cela que la plupart d'entre nous, et ça se comprend, refusera de dénigrer un collègue - sans oublier l'autre demeuré de Madelinqui veut nous rétribuer au mérite... au lèche-cul, oui ! ... Comme si on rétribuait les médecins au prorata des patients qu'ils arrachent à la mort, c'est vrai quoi, il y a quelque chose qui va encore plus mal que l'Education Nationale en France, c'est la médecine ! Plus de 500 000 morts par an, que fait la police ! Elle ajoute des morts, bon, OK., on ne peut pas discuter avec un rigolo.


DER GRÜNE AFFE LE SINGE VERT 16 – 100

revue mal foutue, banale, choquante

et haineuse



LUTTEZ, RUSSES

Luttez, Russes, contre les ignobles Tchétchènes, transformez Grozny en parking. J'entends s'élever des voix de plus en plus nombreuses contre les affreux bombardements de la clique à Poutine (qui s'écrit "Putin" en anglais, salut Euronews, toujours aussi fauchés, au point de ne pas trouver le pognon pour traduire les bandes-annonces ? "Poutine", "Putin" : à dégager...) - en tout cas des qui ne devraient pas protester, vu qu'ils auraient intérêt à se faire oublier c'est bien les Ricains vu ce qu'ils ont fait à Guantanamo fermez le ban.

...Mais enfin, et là je vais tous vous prendre à contre-pied - "Il faut toujours bien indiquer au lecteur où tu veux en venir, il aime bien ça, le lecteur, de savoir où tu... - Ta gueule - qu'est-ce que vous voulez ? Une république à l'afghane ?

...Avec des femmes qui n'ont pas le droit de sortir de chez elles, des hommes chassés vers la mosquée à coups de bâton comme du bétail ? c'est ça que vous voulez ? Un régime soutenu et armé par les Américains (c'est bien ça : chez eux tu regardes une femme dans les yeux et elle te fait coffrer pour harcèlement sexuel, en Afghanistan elles ont tout juste le droit de se faire soigner ?)

Parce que c'est ça qu'ils nous préparent les Tchétchènes s'ils sont vainqueurs. Un régime à l'iranienne, où on lapide les femmes adultères, où on assomme à mort un pédé en lui poussant un mur de brique sur le corps avec un bouteur (en français : un bull-dozer) parce que les lanceurs de briques se souilleraient de faire ça à la main ? Ou comme l'Iran, où l'on poignarde encore à la sauvette les femmes qui vont à la piscine parce qu'elles vont dénuder leur corps ? Vous voulez que je vous dise une bonne chose ? Si les Russes avaient vraiment mis le paquet en Afghanistan, il y aurait eu un régime communiste soit, mais au moins les femmes auraient été libres d'aller et de venir, car il y a des gradations dans l'horrible, et le communisme n'était pas si terrible quoique.

Et si les Etats-Unis avaient mis le paquet au Viet-Nam on n'aurait pas eu les deux millions de morts au Cambodge, et si, et si... Alors bien sûr, on nous montre les vieilles et les enfants qui chialent et qui souffrent dans les ruines, puis-je tout de même signaler qu'à Dresde et à Berlin aussi il y avait des vieilles et des enfants de nazi qui souffraient sans l'avoir mérité. Ce n'est pas pour cela qu'il ne fallait pas écraser l'immondice nazi, même que ça fait comme la merde ça colle aux semelles surtout en Autriche. Même chose à Hiroshima. Les salauds japonais, même pas inquiétés, qui ont massacré 100 000 Chinois à Nankin en 38 (même que les spectateurs dans les cinémas se levaient en gueulant "Nous on est venus pour se marrer on n'a pas besoin qu'on nous montre ça"

DER GRÜNE AFFE LE SINGE VERT 16 - 101




vive la France) - les quasi-nazis japopnais, ils l'ont bien cherché, Hiroshima, Nagasaki, et c'est toujours les mêmes qui trinquent, c'est banal de le dire : les femmes, parfois d'officier - bizarre, non?- et les enfants qu'elles ont élevés en parfaits petits Japonais militarisés ou des Hitlerjugend fanatisés, qui se battaient à seize ans dans les ruines de Hambourg avec des lance-roquettes déglingués.

On me dira : "Les informations sont fausses". J'ai entendu en 64 que des vedettes nord-vietnamiennes avaient attaqué des navires américains, et que cela constituait un casus belli. Sur le moment, à 19 ans, j'y ai cru ; puis j'ai appris que ce n'était pas vrai. Mais les Tchétchènes, ils ont vraiment attaqué le Daghestan, les Russes ont mis plusieurs semaines avant de les refouler dans leur pays.

A ce moment-là tout est faux, le lancement de la fusée habitée sur la lune a été tourné en studio, Napoléon n'a jamais existé, les chambres à gaz non plus, mais Jésus alors là oui, on a des preuves - !!! - et New-York est un montage en carton-pâte (je n'y ai jamais foutu les pieds et je ne suis pas près d'avoir assez de pognon pour me le permettre ) - tout est faux, alors.

Les types qui lancent leurs obus de mortier en criant "Allah ou akbar" (je te demande un peu...) c'est des figurants peut-être ? et qui prétendent avoir pour mission de conquérir le monde et de le soumettre à la charia ou prétendue "loi du Coran" ?

Vous savez la dernière ? Il paraît que ce sont les services secrets russes qui ont fait sauter les immeubles en plein centre de Moscou provoquant des centaines de morts ! ça ne vous rappelle rien, ce bobard ? Moi si : quand les obus serbes, parfaitement, serbes, tombaient sur les marchés à l'heure de grande affluence, vous aviez des saligauds pour prétendre que c'étaient les Bosniaques qui se massacraient eux-mêmes pour faire rejaillir la honte sur les Serbes !

Le cas n'est pas du tout le même en Bosnie naguère et en Tchétchénie maintenant : les musulmans de Bosnie sont musulmans comme je suis catholiques, c'est-à-dire à titre de référence culturelle. Je suis catho "comme ça", je ne vais pas bouffer de l'infidèle, étant d'ailleurs athée comme une petite cuillère.

Evidemment, on me dira que tout cela coïncide merveilleusement avec le désir du Kremlin de se refaire une santé en désignant à la population russe un bouc émissaire d'ailleurs immémorial. Cela me fait penser aussi à Clinton bombardant Belgrade pour faire oublier ses déboires de président-braguette... La richesse et la profondeur de ces arguments ne vous aura pas échappé. C'est

DER GRÜNE AFFE LE SINGE VERT 16 - 102





minable au-delà de toute expression. Maintenant si vous m'avez lu jusque-là, compliments. Car franchement, vous trouvez ça malin, vous, de la part du Singe Vert, qui ne s'y connaît en rien, de jouer les va-t-en-guerre, sans être en possession de tous les éléments pour juger ? Parce que c'est un argument aussi, ça : tu n'y connais rien, ferme ta gueule. On ne t'a rien demandé. Mais alors il faudrait que tout le monde ferme sa gueule. Si je dois attendre de savoir toutes les vérités sur quoi que ce soit pour l'ouvrir, alors il va falloir que je laisse tous les autres dégoiser leurs conneries ?

D'accord, mais je ne vois pas pourquoi à ce moment-là je serais le seul à devoir la fermer. La seule chose qui fait que j'ai honte, enfin si peu, c'est que je rejoins Borgès, grand homme intelligent et tout (je ne m'emmerde pas) qui s'est mis à soutenir les Argentins contre les Anglais dans l'affaire des Malouines (en français : les Falklands) au nom du patriotisme argentin. D'accord, ces îles seraient mieux à leur place en territoire argentin, mais en 82, mieux valait encore le régime de Mme Thatcher que celui des colonels Videla y otros. Il faut toujours soutenir une démocratie contre une dictature, n'est-ce pas, les Irlandais ? C'est moche tout de même de se prendre pour un intellectuel même des broussailles et de faire le sale boulot du propagandiste guerrier.

C'est vilain la guerre. Ca fait bobo la guerre. Il faut discuter. Comme avec les Corses, où je suis sûr qu'ils sont des milliers à savoir qui est l'assassin du préfet Erignac ainsi que ses commanditaires. Là encore je n'y connais rien. Bon. Alors on va discuter.

Avec les Tchétchènes, autour de la table de négociations. Avec Hitler, on aurait dû se mettre d'accord avec un nombre limité de camps de concentration, un taux raisonnable de Juifs éliminés par an. Et me voilà une fois de plus à demander en fin de texte à ne pas me prendre au sérieux, à se gratter la tête avant de se lancer à dire des conneries, trop tard c'est fait.

Et cela d'autant plus que le Singe Vert est trouillard comme une diarrhée, qu'il n'enverra même pas son texticule à des ambassades de pays concernés, pour ne pas se retrouver comme un Salman Rushdie - vous avez remarqué ma modestie ? - avec une fatwa au cul - mais même pas, mon vieux, on ne fait même pas attention à toi, tu essaies de te rendre important mais tu ne comptes pas - je sais : TA GUEULE, comme d'habitude. C'est le coup classique : tu es choquant, tu nous emmerdes - et en même temps : mais tu es banal mon pauvre vieux, tu te bats les flancs poue exister, regarde-toi pauvre mec - banal, ET CHOQUANT . Faudrait vous entendre tout de même.

En tout cas c'est très laid en vérité de se défouler comme ça, de profiter d'une rage impuissante de pauvre type en mal de reconnaissance pour appeler au massacre. C'est sûr, une fois.

DER GRÜNE AFFE LE SINGE VERT 16 - 103





Tiens je vais envoyer ça à des gens bien inoffensifs : à l'ambassade de Russie par exemple.

Et même pas drôle, en plus.

COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 104




Que se passe-t-il chers cons frères ? "Ecrire et Editer", l'organe du vieux CALCRE (..."contre le racket de l'édition"), journal sérieux donc, publie une interview de Laclavetine, lecteur chez Gallimard, ce qui n'est pas de la tarte. Qu'est-ce qu'il vient foutre là ? "Au nom de la pluralité, de l'ouverture et de l'information", sans doute ? Sans parler du délit de sale gueule (rien qu'à la photo je ne lui prêterais pas dix balles) - je me demande à quand une interview de Le Pen dans Charlie Hebdo, une rubrique "Néo-catho" dans l'Humanité ou des pages porno dans "le Pélerin" - faut être à la page, ah que tout le monde il a droit à la parole, ah que vive la démocratie. Oui, ben je dis non. "Des gens de bonne volonté" chez Gallimard, côté commercial, je n'en doute pas.

Mais pour ce qui est du comité de lecture, sans preuves, comme ça, par mauvais esprit, je rigole. Dès le début de l'interview, Laclarinette donne le "la", je cite : Le "comité Gallimard - de l'extérieur, ça fait franc-maçonnerie." - déjà, c'est insultant pour la franc-maçonnerie, et d'une - mais le plus beau c'est la réponse : "Une franc-maçonnerie ? Non, franchement." Il est-y pas beau l'adverbe ? "Franchement" ! Tu rigoles, Clavicule ! Tu nous prends pour des brêmes ou quoi ? c'est ça que tu veux nous faire avaler, par le cul ? sans démonstration, sans preuves, sans rien, un simple adverbe bien méprisant jeté comme un mollard à la face de l'enquêteur, "franchement" ? alors que le dernier des Pères Noël de Saône-et-Loire pressent à peine le quart de la moitié du huitième de l'infime partie des innommables magouilles qu'il a fallu déployer pour parvenir à ce poste enviable et bidon, je maintiens, bidon, de "lecteur chez Ggggâllimââârd ?

Je veux bien, tenez, soyons bon singe, que ces "personnalités très différentes" soient "réunies par la même passion de la littérature" : mais ils sont bien les seuls, car n'oubliez pas que l'écrivain qui réussit réunit les qualités contradictoires de la magouillite aiguë et de la naïveté la plus forcenée, ce qui en soi, déjà, d'accord, constitue un suprême grand écart du cervelet confinant au phénomène de foire, voire au génie. Petit naïf ! le Chef obéit à son directeur financier avec la même inéluctabilité, avec la même courbure de tête épouvantée que Zeus lui-même se pliait aux décrets de la sacro-sainte destinée, l'Anankè des Anciens, la Fatalité ! dis donc c'est tout de même pas toi qui va refaire le monde petit con ! ...tu m'étonnes Simone que "les modifications du comité so[ie]nt très rares !" A part ça ce n'est pas un club fermé ! Ben voyons ! Des "chercheurs d'or" ! Eh oui ! tu l'as dit Vlakatine ! de l'or en barre, pas littéraire ! tu vannes, la Clite ! Mais oui que les membres du comité de lecture sont pleins de "curiosité" et de "disponibilité" ! Je n'en disconviens pas ! pas du

COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 105





tout ! croyez-vous que je sois jaloux - si, vachement, tout de même. Non pas de la place de lecteur chez voir plus haut, c'est rémunéré au compte-gouttes, mais envieux d'édition chez voir plus haut, bien évidemment.

Quand je serai édité... je déviderai le même baratin que les autres, y a rien de tel qu'une édition pour vous lisser dans le sens du poil, rien de tel qu'un salaire de vingt smics pour vous chaser hors des rangs de gauche, faut être humain, mes râleries sont momentanées, ce qui leur ôte tout crédit, mais vous n'allez tout de même pas vous payer le culot d'exiger de moi une honnêteté ou une cohérence, non ? Est-ce que j'ai une solution, moi ? Est-ce que j'ai une tête ou un cul à proposer la moindre solution ? Ta gueule, je crie. Je hurle en lisant des âneries du genre "les manuscrits arrivent par la poste" : bien sûr, banane ! c'est même le meilleur moyen de ne pas être édité. Tu parles, que le patron "entérine pratiquement toujours l'avis du comité" - t'as vu ça où, l'Aspirine ? dans tes bouffées de pétard ?

Il s'en torche, le patron, de l'avis du comité. Tu ne t'imagines tout de même pas qu'il va publier un inconnu, ça va pas non ? Michel Deguy, dont l'ombre plane comme un fantôme au-dessus de nous depuis le début, a fort bien dit qu' "un livre, pour être publié, doit ne pas passer par le comité" – ce qui demeure pour moi, et je ne suis pas le seul, parole d'Evangile. L'ennui, c'est que l' Evangile en question a fini à la poubelle, parfaitement, au vide-ordures pour être exact, parce qu'on s'aperçoit bien hélas que l'auteur ménage la chèvre et le chou, crache dans la soupe mais pas trop au cas où on le reprendrait n'est-ce pas, alors il ne cite pas de noms, il tergiverse, il entasse les litotes, les « peut-être », il jacte beau style, c'est dommage, pour moi un écrit pamphlétaire doit brûler jusqu'aux couilles comme le fleuve Phlégéton, ça ne doit pas faire le bruit aigre de la petite cuillère qui racle le su-sucre humide au fond de la tasse.

De nouveaux auteurs ? Certes, mais certainement pas des inconnus. Les copains des copains à la place des copains, les copains des copains des copains, à la place des copains des copains, sans oublier les nièces et les neveux, et l'amant et la maîtresse, certes, mais pas des






COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 106





inconnus, faut pas déconner, on est dans un monde où c'est le pognon qui compte, et la féodalité, ça oui , mais la qualité littéraire, tu me fais marrer, j'ai les lèvres gercées. C'est pourquoi entre parenthèses (mais celle-là je ne vais pas la rater) les maisons d'édition, petites ou grandes, qui éditent des gens capables de se faire inviter pour une conférence dans la plus grande librairie de la ville, ne sont que des tremplins pour magouilleurs (car croyez-moi, il en faut de la magouille pour se faire inviter à tenir une conférence), et ne sauraient prétendre à la gloriole de "découvreurs de nouveaux talents", haha je rigole !

Parce que si c'est pour publier des magouilleurs et des grandes gueules qui, de toute façon, quoi qu'ils fissent, patates ou sandwiches en gros, seraient parvenus à réussir grâce à leur entregent, franchement ce n'est plus la peine de s'intituler "maison d'édition". C'est toujours les mêmes qui gagnent, qu'est-ce que tu crois, pauvre tanche ? En boucherie, en littérature, en politique, toujours les mêmes ! C'est mis "perdant" sur ta gueule, t'as pas encore compris ? Une maison d'édition qui ne veut même plus faire partie de l'annuaire AUDACE du Calcre afin de ne plus recevoir de manuscrits, qui ne veut même pas être mentionnée avec la recommandation de ne plus envoyer de manuscrits ce qui n'est tout de même pas prendre un risque majeur, qui veut donc travailler en circuit exclusivement fermé (« Nous avons nos réseaux, n'est-ce pâââs » - je cite !), ne mérite plus le nom de maison d'édition, mais de maison de publication.

Publier, non éditer : nuance. Vous savez ce que j'ai entendu ? ...que j'étais comme un petit fabricant de yaourt qui venait proposer son petit yaourt chez Danone, attends, attends, tu veux dire par-là que la yaourtière littéraire n'a pas besoin de mon produit ? Mais en voilà un aveu coco ! exactement ce que j'avais envie d'entendre, ce que je pressentais très exactement ! La littérature n'a plus besoin des écrivains ! Et celle-là : "Qui es-tu, pauvre petit trou du cul, pour oser te permettre de correspondre avec Monsieur le Grand Philosophe de la Mafia ? "M'sieu ! M'sieu ! je suis pas d'accord !" Mais s'il est si philosophe, ton mec, il ne va pas me mépriser, non ? Il s'intéresse à moi au moins en tant qu'être humain ?

Eh bien il m'a répondu, figurez-vous. Pour me dire qu'il ne pouvait pas me répondre, recevant jusqu'à vingt lettres par jour. O.K., ça je comprends. Mais le plus beau c'est que l'éditeur s'est permis de me balancer : "Tu vois, je t'avais dit qu'il te répondrait." Ce que je n'admets pas non plus, c'est qu'un éditeur se permette de traiter ses écrivains comme des clients d'agence immobilière qui ne doivent surtout pas se connaître entre eux. Au cas où ils se consulteraient dans son dos ! COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 107





où ils s'apercevraient que Môssieu l'éditeur sert surtout d'obstacle à la communication avec son sac à fric (vide, mais qu'il cherche à remplir, ce qui est légitime d'ailleurs). Mais le sommet de la pyramide, le Grand Décideur, comme tous les autres éditeurs, petits ou grands, pense avant tout, et comment l'en blâmer n'est-ce pas, on ne peut pas nier de basket que nous vivons dans une société où seul entre en ligne de compte le pognon que tu risques (traduction : t'es fonctionnaire - t'es con) - le Super-Chef pense avant tout non pas à la littérature, mais au Phrik ! tu sais bien que de nos jours et de tout temps, on ne juge un homme qu'à la mesure de l'Hargent qu'il a risqué !

Si tu ne veux pas prendre de risques financiers, tu n'es qu'un pauvre con, une petite pointure ! Si tu ne t'es pas "donné les moyens" - qu'est-ce que ça veut dire, cette formule exaspérante ? cambrioler une banque ? mettre sa femme sur le trottoir ? jouer en bourse et gagner ? emprunter à des couillons en se gardant bien de rembourser ? revendre sa baraque ? - eh bien, tu n'es qu'un minable. De toutes façons le nombre de conneries façon "langue de bois" que je me suis entendu en milieu éditorial dépasse au mètre carré tout ce que j'ai pu entendre ailleurs. Exemple : "Si vous êtes bons, vous serez publiés. Il est impossible que quelque chose de bon échappe à la perspicacité des éditeurs, qui ont tout intérêt, n'est-ce pas, pour leur publicité, à éditer d'excellents textes." Bernard C. (car c'est de lui qu'il s'agit) prend alors entre les mains Mon Roman, se tourne vers mon éditeur d'alors et lui dit : "C'est un de vos amis ?" Et il flaire le volume d'un air dégoûté, "le retournant avec sa serre".

...Ben évidemment que j'ai eu recours à un ami pour me faire éditer ! Dis donc Nanard, comment as-tu fait toi-même quand tu as débarqué à Lyon de ton Jura natal ? Tu n'as pas eu recours à des amis par hasard ? Parce que tu veux nous faire croire que c'est l'excellence de ta prose qui t'a fait éditer ? Tu déconnes ? Tu t'es relu ? Il me demande ensuite, le grand homme : "Pourquoi n'avez-vous pas publié autre chose ?" Je réponds du tac au tac : "Parce que c'était mauvais." Je n'y ai même pas mis d'ironie. "Et qu'est-ce que vous allez faire ?" "Eh bien je vais tout récrire". Ce qu'il y a de bien avec Bernard C., c'est qu'il ne se rend pas compte qu'on se fout de sa gueule. 2è connerie : "Ecris-moi un chef-d'oeuvre et je te le publie." Comment, Editeur, te voilà capable de détecter un chef-d'œuvre ?

Peux-tu me dire d'une part pourquoi tu as publié tel ou tel connard dont tu savais pertinnemment qu'iil écrivait des conneries comme son nom l'indique, mais dans l'espoir qu'il te rapporterait des gros sous ? Comment discernes-tu le chef-d'œuvre ? Tu sais que même Victor Hugo COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 108





a dû batailler (disons : magouiller) pour faire accepter ses "Misérables" ? Parfaitement, Les Misérables ! C'était trop sale ! texto ! Sais-tu à quelles honorables contorsions a dû se livrer Nadeau pour faire publier, diffuser, accepter Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry ? Qu'est-ce que c'est qu'un chef-d'oeuvre avant publication ? Rien, que dalle. Un chef-d'oeuvre, ça se construit. Il faut être toute une équipe autour d'un bouquin, le lancer, se tenir toujours sur la brèche, télévision, journaux etc., et ensuite, ensuite seulement, quand il se vend, quand les gens s'habituent à l'entendre encenser sur tous les tons, alors seulement ça devient un chef-d'oeuvre, mais pas comme ça, hop, dans le cabinet de lecture d'un éditeur qui se prend pour Sainte-Beuve et Gide réunis.

En bref on ne s'aperçoit qu'un livre est devenu un chef-d'oeuvre qu'en consultant le tiroir-caisse, point, tiret. J'oubliais aussi les nombreuses et très pressantes pressions auxquelles j'ai été soumis pour demeurer surtout dans mon coin, ne pas me galvauder, ne pas figurer sur telle ou telle liste d'écrivains, en attendant qu'on vienne me chercher pour me faire un pont d'or, car une grande œuvre se fait dans l'isolement - mon cul ! Si tu es isolé, tu peux écrire des choses que tu juges extraordinaires, personne, tu m'entends bien, personne ne viendra jamais te chercher. Fais-toi connaître, agite ton cul, intrigue, intrigue, et à un certain moment on te dira : "Vous n'écrivez pas, par hasard ?" Ne dis pas si, surtout, malheureux ! (les magouilleurs n'ont pas besoin de ce conseil). Tu entendras alors ton interlotrouducuteur te dire : "De toute façon ça ne fais rien, vous écrivez n'importe quoi et notre rewriter saura bien vous présenter tout ça, et on le publie !" Il se peut que cette chose ait existé à toutes les époques, mais nous n'en savons plus rien. En revanche pour les auteurs contemporains la merde est encore toute fraîche, et c'est pourquoi je ne les lis jamais, car ils n'écrivent pas mieux que moi. Au moins avec les auteurs anciens, dont la merde est depuis longtemps séchée, momifiée, on peut se bercer des illusions d'une pureté. La renommée ? ce n'est jamais qu'un groupe de nazes qui se sont mis à se vanter les uns les autres à toute force et à persuader le public qu'ils étaient les meilleurs.

La patine du temps fait le reste. A partir d'un certain niveau d'écriture, il n'y a aucune différence entre écrivains, et le tri se fait en fonction des hasard, puis la tradition assoit son gros cul là-dessus et il est impossible à tout jamais de l'en décoller. Monsieur Laclavette-Machin dénonce si j'ai bien compris le virus de la gloriole chez tout aspirant écrivain, et tente si j'ai toujours bien compris de démontrer qu'un écrivain, ce n'est pas du tout ce qu'on croit, que c'est tout petit, tout banal, et que ça ne tire aucun avantage de sa situation. Nous vous croirions volontiers, Monsieur COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT 17 - 109





Latartine, nous ne demanderions même qu'à vous croire, si vous n'étiez pas en train précisément de parader dans les médias et de vous gorger à longues goulées satisfaites du traitement de faveur qu'ils vous attribuent. Ça s'appelle mollarder dans la soupe, exactement comme Deguy. Ces biens que vous feignez de mépriser, sachez qu'ils conservent encore et plus que jamais leur attrait pour tous ceux qui crèvent d'être inconnus. Comme disait un patron à son ouvrier : "Vous tenez donc tellement que ça à souffrir de tous nos soucis, à nous autres pauvres riches ?" Réponse : oui. Nous aimerions bien nous aussi profiter de quelques-unes de ces miettes de notoriété qui ne sont rien du tout paraît-il.

Avant de parler aux Soudanais des écœurantes indigestions dont ils souffriraient s'ils étaient gavés, commencez donc par leur donner un peu de nourriture. Un peu de pudeur Monsieur Laclabousse. Nous vous croirions volontiers disais-je, si vous n'étiez pas justement issu de ces écuries Gallimard. Si vous vous appeliez Dupont-Durand, si vous étiez publié chez l'Os qui Pue, ou chez Trucmuche-Lachouette, et si vous aviez obtenu un succès totalement inattendu, en dépit du silence et du poids de tout le cul des médias sur le couvercle des obscurissimes provinciaux qui ne connaissent pas l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. Alors là, oui, nous vous croirions. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que c'est précisément Gallimard qui par votre intermédiaire crache dans la pâtée Gallimard pour bien prouver à tous les gogos que "vous voyez, Gallimard, c'est la liberté, l'objectivité, l'autocritique, carrément la révolution culturelle", j'en passe et des meilleures.

Parce que votre bouquin, si ça se trouve, il a déjà été écrit par une dizaine de bouseux inconnus, qui, eux, n'ont pas été publiés, ni même assurés de la moindre considération. MAIS LACLAVETINE, DU COMITE DE LECTURE, GROS COMME LE BRAS, AH ÇA ON EDITE, COCO. Vous pensez bien que je ne croirai pas un mot de quelque réponse que ce soit que vous pourriez perdre votre temps à m'envoyer, parce que je suis con, impuissant, méprisable, insignifiant, révoltant, répugnant, enfoiré, ridicule, ignoble, fielleux, lâche, trou du cul et fier de l'être. Ciao.

TOME II


Le numéro 18, sur « l'école », a été repris et refondu à l'intérieur du numéro 20. Cependant, pour ne pas désorganiser la désignation des revues ici rassemblées, le tome II s'ouvrira sur le Singe Vert « 19 ». COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE

LE SINGE VERT


N° XIX – 19


L'IGNOBLE ET IMPITOYABLE EMPRISE


DE LA FEMME


SUR LES LIBRES ASPIRATIONS


DE L'HOMME SINCERE




F I C T I O N


L I T T E R A I R E COLLIGNON HARDT VANDEKEEN / DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT N°19 – 4





La femme est directement responsable de la frustration masculine, engendrant non seulement la masturbation ce qui n'est pas si grave mais aussi la prostitution, l'homosexualité, le viol, la pédophilie, la guerre et l'ensemble de toutes les souffrances humaines.

Ainsi parlait le Salopard.

Il disait :

Premièrement, la prostitution.

Mauvais début dans la vie que la masturbation. Le garçon y voit la plus forte honte dont il est entaché. Il espère bientôt, et le plus tôt possible, s'en dispenser, s'en délivrer, tirer enfin son coup dans un vagin de forte taille qui ne lui fait pas peur du tout, contrairement à ce qu'affirment des armées d'imbéciles (Freud u.v.a. « und viele anderen »).

Il disait, l'autre Connard, que les garçons ne brûlaient que d'en découdre avec l'autre sexe, que jamais l'agression d'une autre fille ne serait considérée par lui comme une agression, mais comme une initiation ardemment désirée, qui lui apporterait enfin sa Confirmation, sa Virilité, et que jamais, jamais il ne mépriserait, ne concevrait même le moindre soupçon de mépris envers l'être surnaturellement généreux qui s'offrirait à lui.

Hélas, répondrons-nous, la tradition culturelle du corps de garde constitue la condition sine qua non de l'accession au stade d'homme chez les tribus incultes (pléonasme) de jeunes garçons.

Tandis que la jeune fille, disait le Connard, choisit librement de se masturber, y voyant même un stade indispensable à l'affirmation de sa personnalité et un gage de maturité puisqu'elle ne se précipite pas ce faisant sur le premier crétin venu. Elle sait pourtant qu'elle n'aurait qu'à se baisser ( c'est amusant, dit cet être plein d'abjection) pour choisir à son tour son initiation. C'en est au point que dans les romans (le Connard s'imaginait que les romans sont l'expression même de la vérité démontrée) que dans la réalité donc de leurs confidences à toutes (il faut bien à défaut des romans croire ce que disent les jeunes filles elles-mêmes), ces Demoiselles en étaient à se demander, le jour où elles avaient enfin décidé de se livrer, pleines d'inquiétude, au dépucelage, AVEC QUI elles le perdraient.

Il y avait toujours l'embarras du choix, ou du moins le choix entre plusieurs, même s'ils ne s'y attendaient pas d'ailleurs – car elles étaient persuadées qu'il accepterait, quel qu'il fût, tant leur corps et leur mignonne petite chose rose étaient considérés par elles-mêmes comme le trésor le plus

enviable. Il fallait donc choisir celui qui serait le plus aimable, le plus doux et le moins méprisant. Soit. Pour le garçon en revanche, il n'y a le choix qu'entre « rien » et « rien du tout »? C'est le poignet, ou le poignet, ou la branlette. Vaste éventail de propositions en effet? Heureusement il y a les putes. Il ne reste que les putes. Ou la masturbation. Qui déprécie l'homme, j'en suis désolé, dit ce Malade, à ses propres yeux. En même temps qu'elle comble la femme, qui n'entrevoit rien d'autre. La femme reste froide. Elle décide de l'homme avec qui elle couchera ou ne couchera pas, elle décide du lieu, du moment.

Elle décide le cas échéant de se masturber pendant des années. Pas de problème. Elle a le temps. Elle trouvera toujours bien quelqu'un. Elle se rendra d'ailleurs facilement compte qu'il n'y a que ça de vrai, l'autoérotisme : avec l'homme en effet, c'est toujours comme avec le magnétophone: AVANCE – RECULE – PAUSE – EJECT. Bien entendu, le Connard ne tient absolument pas compte de la difficulté qu'il y a pour la jeune fille de passer à l'acte, il ne sait pas qu'elle risque le mépris, voire le traumatisme – reportez-vous à votre magazine féminin habituel.


Les pourvoyeuses de putes

On entend dire désormais ici ou là qu'il faudrait absolument prohiber la prostitution, forme moderne de l'esclavage, avilissant la femme (et non pas l'homme ?) Cependant bande de cons, poursuivait le Fou dont je parle, comment ferions-nous, nous autres pauvres hère, trop cons pour lever une femme ? (admirez au passage la peu reluisante réthorique de cet être inférieur). « J'ai pratiqué », dit-il, « une tentative de strangulation sur une pauvre fille, parce que sa copine baisait dans la pièce voisine avec un soi-disant copain à moi » (...quel style !) et que cette fille ne voulait rien savoir de mes privautés ! Un soir, ajoute-t-il, j'ai exhibé un schlass » (un couteau à cran d'arrêt) « sous le nez des gonzesses » (« des gonzesses... ») au bal de Douzillac, Dordogne (« Dordogne... ») - « jusqu'à ce qu'on m'ait viré avec les soi-disants copains que j'accompagnais. Combien » - nous dit ce malade - « combien je dosi remercier les putes ! seule catégorie de femmes, avec les actrices porno, que je puisse véritablement respecter : tu arrives, tu payes, tu tires un coup et tu t'en vas. Tu t'es fait mépriser (pas toujours), mais la chose a été claire.

« Tandis qu'avec les autres femmes », nous confie ce déchet, « tu n'entends qu'un seul son de cloche : la morale, la morale, et toujours la morale. Et pour finir elles te disent « Oui-non-oui, non-oui-non, ah ben oui, ah ben peut-être, ah je ne sais pas, et puis non, je préfère rentrer chez moi me branler. » Quel con... Il ne sait pas s'y prendre, vous l'aurez devnié M'sieurs-Dames, alors qu'il est si facile, en notre période de débauauauauche, de tirer son coup – du moment que c'est les femmes qui le disent... « Il n'empêche », poursuit notre connard, « que c'est bel et bien la vertu (la branlomanie, ha ha ha) » - notre moraliste fait dans la finesse - « des unes qui retombe sur la prostitution des autres, et que si ces dames voulaient bien un peu plus ouvrir les cuisses et fermer leur gueule sauf pour sucer, il n'y aurait plus besoin de putes. » Révoltons-nous fermement au passage au sujet de ce langage indigne, et reconnaissons que ce ne sont pas de telles délicatesses qui lui attireront les faveurs de la moindre femme.

...Ce pauvre con n'a donc jamais entendu parler d'amour ? En tout cas, qu'est-ce qu'il ne sait pas s'y prendre dis donc ! Ah l'ignoble ! « Je me trouvais un jour » - il est intarissable - « dans une deux chevaux, avec une collègue. Cette dernière m'affirma que l'année précédente, avant d'aller faire les vendanges en Grèce, tout un groupe de jeunes Françaises ne cessait de se répéter : « Il faudra bien faire attention aux Grecs ! Il paraît qu'ils ont le sang chaud ! » PUTAIN » dit ce grossier personnage, « qu'est-ce que j'ai gueulé ! » dit-il. « Je lui ai dit que c'était incroyable, que toutes les femmes décidément étaient amoureuses de leur propre branlette, et qu'elles préféraient mille fois leurs petites pantoufles sexuelles à n'importe quoi avec un Grec ! Ah elle était bien emmerdée, la gonzesse de la deuch » - « la gonzesse de la deuch » : je vous demande un peu... «et elle a fini par reconnaître que certaines affirmaient, tout de même, projeter pour une fois de s'envoyer en l'air – je n'en crus rien : cela ressemblait trop à une de ces fameuses « fausses fenêtres pour la symétrie » de Pascal » - dela culture ? … c'est malheureux d'avoir fait des études et de sortir des conneries pareilles...


De la pédale et de la pelouse

« Sans oublier », poursuit ce triste sire, « cette femme qui dans un voyage approuvait fort que l'on mît les dames dans une chambre et les hommes dans l'autre, disant « Le chauffeur, on vous le laisse », tout juste si elle n'ajoutait pas « pouah », décidément, on est aimés... Bref, il ne reste plus qu'à se faire pédé. Inutile dans ce cas d'espérer le moindre mouvement de compassion : pour les femmes, s'envoyer en l'air avec une copine est une chose qui ne pose aucun problème », dit notre crétin. « Comme disait ma psy » - vous voyez bien qu'il n'est pas normal - « réalisez donc vos fantasmes homosexuels ! - ce à quoi j'ai répondu que pour un homme, désolé, ce n'était pas du tout la même chose, mais que c'était, redésolé, beaucoup, beaucoup plus grave. C'est pourquoi je n'achèterai jamais tel bouquin d'Angot parce que franchement, faire toute cette histoire parce qu'on se retrouve embringué dans une passion lesbienne, ah là là ! quelle catastrophe ! Mais c'est une vétille, ce truc-là ma pauvre dame, pas de quoi s'en faire frire une omelette ! » - pauvre tache... du moment que c'est une femme elle même qui l'écrit, qui s'angoisse, tu pourrais la croire, au lieu de te complaire dans tes petites odiosités... C'est l'enfer de la passion qui est décrit dans cet ouvrage, pas exclusivement le lesbianisme !

«Bref », poursuit notre personnage, avec lequel nous nous empressons de proclamer que nous n'avons pas le moindre atome en commun, « si j'ai abandonné l'idée de passer à l'acte en ce qui concerne l'homosexualité masculine, c'est depuis que j'ai entendu la femme d'un militaire s'exclamer qu'au moins, c'était tant mieux, que ceux-là ne « les » emmerderaient pas. Il faut bien vous faire à l'idée, Messieurs, que vos assiduités sont très mal prises par les femmes ; que l'état normal, pour les dames de bonne compagnie, c'est l'absence de sexualité (...qu'elles disent ; en fait » - ajoute notre triste sire - « la branlette effrénée). Que les hommes sont des psychopathes, eux qui veulent « faire l'amour », et baignent dans la pathologie obsessionnelle.

« Que s'ils basculent dans la pédale, en bien tant mieux. Elles ne chercheront pas à les guérir (« Madame, je ne suis pas malade ! » s'écrie l'un des personnnages des Zèbres, de Jean-Louis Bory) » - nous trouvons aussi, bien sûr, des homos qui ne le sont pas devenus par déception amoureuse, tiens donc... « Bref, pour les femmes, tolérance : « Ils ont le droit. » L'emmerdant, c'est quand elles affirment que ça les arrange. Or moi, considérant l'homosexualité comme un échec, je ne deviendrai pas pédé « pour faire plaisir aux gonzesses ». Quand je m'estimerai capable – et je ne le serai plus jamais à présent vu mon âge – de considérer l'homosexualité comme un moyen aussi légitime qu'un autre d'obtenir l'épanouissement de soi, je m'y adonnerai. Pour l'instant, plus jamais ça.

« On le sait, que les hommes sont nuls. Et que les femmes préfèrent « entre elles », ou toutes seules. » Du moins dan sla perspective du connard, dont on se demande franchement pourquoi il nous emmerde avec sa prose, et où diable il veut bien en venir, ce qui n'est pas confortable pour le lecteur – comment, t'es encore là, toi ? Dans la perspective du connard – je résume – les hommes sont contraints de virer pédé parce que, systématiquement et de toute façon, les femmes les repoussent. Il est à signaler que désormais, les adeptes de la Toile et du Réseau le

savent : le moyen le plus efficace de draguer une femme sur l'écran, c'est de se faire passer pour une autre femme ; évidemment, si elles voient ensuite la tronche d'un mec, elles sont déçues – bof ! une de perdue, dix de trouvées. Je suis sûr et certain qu'il y a plus de femmes sur les réseaux de lesbiennes que sur les réseaux hétéros, où les trois quarts des appels émanent de pauvres couillus délaissés.


Viols

Pour ce qui est du viol, Dieu (qu'est-ce qui lui prend d'invoquer Dieu, à ce déchet ?) me préserve de défendre les criminels qui succombent à ce crime ; un violeur n'est pas un homme, il déshonore l'espèce masculine. Je lui crache dessus, je lui chie dessus et je lui broie longuement les testicules entre deux pierres bien rugueuses. Il n'a pas su en effet que la virilité consiste à supporter les dents serrées cette étouffante mise à l'écart de notre propre corps, ce mépris forcené où nous tiennent les femmes. La force du mâle, du vrai, c'est le stoïcisme. Savoir qu'on ne peut obtenir la femme qu'en payant (argent comptant, ou bien mariage et soumission). Savoir que la volupté suprême de la femme est de transformer l'homme en toutou castré.

Que si par un hasard infinitésimal (notre crétin exagère) un homme réussit à coucher avec une femme, il faudra bien qu'il sache que cette bourgeoise voudra l'embringuer dans toutes ses histoires de famille à elle avec son papa à elle et sa maman à elle et le neveu de son beau-frère à elle. Il devra voir ses films à elle, ses copains à elle et pas les siens à lui, fréquenter son milieu à elle, habiter où elle voudra sinon dépression, écouter ses histoires à elle sinon dépression, et comme dit Simone de Bavoir, s'occuper d'elle, s'occuper d'elle, s'occuper d'elle. A la fin, quand elle l'aura bien transformé en mouton, c'est lui qui crèvera, et elle qui lui mettra dans la gueule de dix ans de longévité, tout en posant à la Victime, car c'est le survivant qui est à plaindre ben voyons.

C'est vachement bien d'être une femme : les guerres, c'est la faute des hommes ; la chasse, c'est la faute des hommes ; le mauvais gouvernement, c'est la faute des hommes : la tauromachie, c'est la faute des hommes ; la baise de travers, c'est la faute des hommes. Putain s'exclame le Taré, je comprends pourquoi il y a tant de mecs à souhaiter devenir des gonzesses, et si peu de filles qui veulent tourner gonzes. Jamais responsables de rien et toujours victimes, c'est superrelax ! Elles dérapent même franchement dans le grotesque, ou dans l'odieux – le Salopard n'arrive pas à se déterminer – lorsqu'elles incitent vigoureusement et par voie d'affiche à Berlin les

hommes à pisser assis pour ne pas asperger le rabattant des toilettes... Poursuivre un garçonnet de six ans pour avoir donné un baiser à sa voisine de classe du même âge ; se déchaîner contre toute publicité un peu rigolote mettant en scène une femme ; gueuler contre tout érotisme parce que « la femme n'est pas un objet ». Faire appeler toutes les femmes « Madame » afin qu'on ne prenne pas les « Demoiselles » pour un parti possible... Mais chaque fois qu'une femme désire un homme (tout peut arriver), c'est une obligation pour le mâle d'obtempérer. Attends il y a mieux : j'ai entendu à la radio qu'une certaine femme aurait préfére se faire violer par son chef, parfaitement, violer, plutôt que de se faire déshabiller du regard comme il le faisait : « Au moins s'il y avait eu viol, cet homme aurait été passible de la loi » - bien sûr !

Tout à fait ! Cette femme a raison ! Un homme doit regarder une femme « sans penser à mal », c'est-à-dire au sexe. En allemand, mal = « schlecht » ; sexe = « Geschlecht » - c'est pas une preuve, ça ? Si c'est le mâle qui désire, il n'est qu'un affreux macho dégoulinant. La femme drague l'homme ? Admettons – mais si l'homme, ce porc, la prend au mot, la voilà qui se met à gueuler qu'elle n'est pas une pute et que ce n'est pas ça qu'elle a voulu dire. Sans oublier celle qui m'écrit qu'elle « voudrait faire l'amour avec moi » - je lui réponds gentiment – et qui s'insurge : « Je n'ai pas dit « coucher avec toi », j'ai dit « faire l'amour. » - puis : « ne m' écris plus ». Par honte de sa connerie, je présume ???

A présent, dès que tu adresses la parole à une femme, tu risques d'être poursuivi pour harcèlement ; si tu pousses l'inconscience jusqu'à lui faire des propositions, tu risques carrément la plainte pour viol. Si tu l'effleures, ce sera « pour attouchements ». Avant, dans le temps, ce n'était déjà pas si agréable : si tu regardais une femme dans la rue, tu avais toujours l'impression qu'elle se foutait de ta gueule, style : « Tiens je te fais bander connard ? » Maintenant, je vous jure, on suit les mots sur ses lèvres : « Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ce pauvre con... » - de toute façon si c'est un jeune homme que tu regarde, il va se mettre à cracher par terre... Ostensiblement, et de l'autre côté, pour l'instant...

Eh bien regarde les vieilles ! ça les changera, puisqu'il paraît qu'après 50 ans, les hommes ne regardent plus les femmes – entre parenthèses c'est bien fait pour vous gueules, les meufs, parce que nous, les hommes, on peut toujours attendre d'être regardés – au cas ou l'homme répondrait, vous imaginez, quelle horreur ! Attends, attends, dit le Crétin, de plus en plus fort : une femme tenez-vous bien a obtenu gain de cause, faisant condamner pour viol un de ses partenaires

qui n'avait pas interrompu le rapport sitôt qu'elle le lui avait demandé – en pleine action ! Je propose qur'on équipe les deux séries d'organes sexuels d'un de ces procédés utilisés sur les TGV : si le conducteur n'appuie pas toutes les trente secondes sur un certain signal, le convoi s'arrête automatiquement. Toutes les trente secondes : « Voulez-vous continuer à faire l'amour – OUI - NON » - on nage en plein érotisme. Tenez, dit le Connard, je vois très bien venir le temps où une femme qui voudra se faire un peu de pognon consultera son «carnet de coïts » et se dira : « Tiens, il y a douze ans j'ai mal joui avec ce type-là ; je vais porter plainte pour viol » - et ça marcherait ! Ça a bien fonctionné pour Monica Lewinski, puisqu'elle a soignement conservé les vêtements tachés pendant ses relations avec le Président Clinton ! et qu'on ne vienne pas me faire croire que c'est au nom d'un sentimentalisme désuet...

Pédophiles Notre crétin de service va même beaucoup plus loin : il se permet d'insinuer que la pédophilie elle aussi, odieuse assurément, il n'en disconvient pas le tartuffe, se justifie ! ...dans la mesure où les femmes par leurs refus répétés (quel con !) inciteraient certains détraqués à se tourner vers des enfants, qui ne sont pas encore pervertis par le puritanisme forcené des « bonnes femmes ». C'est ignoble. Les femmes, qui sont tout amour et se donnent bien trop souvent à des connards ne leur arrivant pas à la semelle ne sauraient accepter cet argument bas de gamme : elles ne vont tout de même pas se balader les cuisses ouvertes et le vagin écarté par des pinces pour satisfaire aux élucubrations de ces malades mentaux, à lobotomiser d'urgence ?

Si je vous disais que ce crétin imaginaire va même jusqu'à se protéger sous les paroles d'une chanson de Souchon (Les jupes des filles) pour affirmer que les femmes, par leurs refus incessants (décidément...) provoquent les guerres ? Que si l'on avait mieux tiré son coup au Liban, on ne se serait massacré pendant des années de rue à rue en pleine ville ? Nous savons bien que le sexe et la violence ont partie liée, comme le disait et le répétait Notre Saint Père le Pape. C'est vrai ça cré vain guiou, je n'arrive à bander que si je m'imagine en train de tuer, arghghgh... Wilhelm Reich dit exactement le contraire, mais qui va croire un Autrichien ? Mort fou ? Travaillons donc assidûment à l'élimination de l'espèce masculine (beurk) par le biais du clonage, avec parthénogénèse.

Nous sommes même tellement répugnants qu'il existe désormais un contingent de

lesbiennes qui veulent bien se reproduire, mais avec du sperme qu'on leur introduit dans les voies génitales sans qu'il soit besoin de rapport hétérosexuel – vierge et mère, voilà qui rappelle furieusement quelque chose à Notre Crétin. Reste à savoir pourquoi le Singe Vert a si longuement laissé la parole à ce Khon. Il est à mon avis tombé dans le travers qui consiste, pour bien des cinéaste, à exhiber des prostituées pour dénoncer la prostitution, et à tartiner la violence pour lutter contre la violence – OK, OK...


DERNIERE MINUTE

Nous apprenons qu'un destinataire de notre glorieuse revue, mécontent de son contenu (et tant mieux), au lieu de se tourner vers le Singe Vert en personne pour qu'on s'explique, se permet de sauter sur le paletot par téléphone (belle métaphore) d'un établissement dont j'ai utilisé un document, à l'insu il est vrai dudit établissement. De tels procédés s'apparentent au caftage stalinien de ces parents d''élèves qui, au lieu de consulter le prof, le dénoncent à ses Chchchchefs, démontrant le caractère fouille-corbeille et fouille-merde d'un tel individu, qui ne mérite que notre plus profond mépris. Si vous avez envie d'engueuler le Singe Vert, c'est au Singe Vert qu'il faut vous adresser, allez-y ! ...et non pas au fournisseur du papier, ni au fabricant de l'imprimante, ni aux véhicules qui acheminent le courrier, ni... - à bon entendeur, salut.


TOME II


Le numéro 18, sur « l'école », a été repris et refondu à l'intérieur du numéro 20. Cependant, pour ne pas désorganiser la désignation des revues ici rassemblées, le tome II s'ouvrira sur le Singe Vert « 19 ». COLLIGNON HARDT VANDEKEEN DER GRÜNE AFFE

LE SINGE VERT


N° XIX – 19


L'IGNOBLE ET IMPITOYABLE EMPRISE


DE LA FEMME


SUR LES LIBRES ASPIRATIONS


DE L'HOMME SINCERE




F I C T I O N


L I T T E R A I R E COLLIGNON HARDT VANDEKEEN / DER GRÜNE AFFE / LE SINGE VERT N°19 – 4





La femme est directement responsable de la frustration masculine, engendrant non seulement la masturbation ce qui n'est pas si grave mais aussi la prostitution, l'homosexualité, le viol, la pédophilie, la guerre et l'ensemble de toutes les souffrances humaines.

Ainsi parlait le Salopard.

Il disait :

Premièrement, la prostitution.

Mauvais début dans la vie que la masturbation. Le garçon y voit la plus forte honte dont il est entaché. Il espère bientôt, et le plus tôt possible, s'en dispenser, s'en délivrer, tirer enfin son coup dans un vagin de forte taille qui ne lui fait pas peur du tout, contrairement à ce qu'affirment des armées d'imbéciles (Freud u.v.a. « und viele anderen »).

Il disait, l'autre Connard, que les garçons ne brûlaient que d'en découdre avec l'autre sexe, que jamais l'agression d'une autre fille ne serait considérée par lui comme une agression, mais comme une initiation ardemment désirée, qui lui apporterait enfin sa Confirmation, sa Virilité, et que jamais, jamais il ne mépriserait, ne concevrait même le moindre soupçon de mépris envers l'être surnaturellement généreux qui s'offrirait à lui.

Hélas, répondrons-nous, la tradition culturelle du corps de garde constitue la condition sine qua non de l'accession au stade d'homme chez les tribus incultes (pléonasme) de jeunes garçons.

Tandis que la jeune fille, disait le Connard, choisit librement de se masturber, y voyant même un stade indispensable à l'affirmation de sa personnalité et un gage de maturité puisqu'elle ne se précipite pas ce faisant sur le premier crétin venu. Elle sait pourtant qu'elle n'aurait qu'à se baisser ( c'est amusant, dit cet être plein d'abjection) pour choisir à son tour son initiation. C'en est au point que dans les romans (le Connard s'imaginait que les romans sont l'expression même de la vérité démontrée) que dans la réalité donc de leurs confidences à toutes (il faut bien à défaut des romans croire ce que disent les jeunes filles elles-mêmes), ces Demoiselles en étaient à se demander, le jour où elles avaient enfin décidé de se livrer, pleines d'inquiétude, au dépucelage, AVEC QUI elles le perdraient.

Il y avait toujours l'embarras du choix, ou du moins le choix entre plusieurs, même s'ils ne s'y attendaient pas d'ailleurs – car elles étaient persuadées qu'il accepterait, quel qu'il fût, tant leur corps et leur mignonne petite chose rose étaient considérés par elles-mêmes comme le trésor le plus

enviable. Il fallait donc choisir celui qui serait le plus aimable, le plus doux et le moins méprisant. Soit. Pour le garçon en revanche, il n'y a le choix qu'entre « rien » et « rien du tout »? C'est le poignet, ou le poignet, ou la branlette. Vaste éventail de propositions en effet? Heureusement il y a les putes. Il ne reste que les putes. Ou la masturbation. Qui déprécie l'homme, j'en suis désolé, dit ce Malade, à ses propres yeux. En même temps qu'elle comble la femme, qui n'entrevoit rien d'autre. La femme reste froide. Elle décide de l'homme avec qui elle couchera ou ne couchera pas, elle décide du lieu, du moment.

Elle décide le cas échéant de se masturber pendant des années. Pas de problème. Elle a le temps. Elle trouvera toujours bien quelqu'un. Elle se rendra d'ailleurs facilement compte qu'il n'y a que ça de vrai, l'autoérotisme : avec l'homme en effet, c'est toujours comme avec le magnétophone: AVANCE – RECULE – PAUSE – EJECT. Bien entendu, le Connard ne tient absolument pas compte de la difficulté qu'il y a pour la jeune fille de passer à l'acte, il ne sait pas qu'elle risque le mépris, voire le traumatisme – reportez-vous à votre magazine féminin habituel.


Les pourvoyeuses de putes

On entend dire désormais ici ou là qu'il faudrait absolument prohiber la prostitution, forme moderne de l'esclavage, avilissant la femme (et non pas l'homme ?) Cependant bande de cons, poursuivait le Fou dont je parle, comment ferions-nous, nous autres pauvres hère, trop cons pour lever une femme ? (admirez au passage la peu reluisante réthorique de cet être inférieur). « J'ai pratiqué », dit-il, « une tentative de strangulation sur une pauvre fille, parce que sa copine baisait dans la pièce voisine avec un soi-disant copain à moi » (...quel style !) et que cette fille ne voulait rien savoir de mes privautés ! Un soir, ajoute-t-il, j'ai exhibé un schlass » (un couteau à cran d'arrêt) « sous le nez des gonzesses » (« des gonzesses... ») au bal de Douzillac, Dordogne (« Dordogne... ») - « jusqu'à ce qu'on m'ait viré avec les soi-disants copains que j'accompagnais. Combien » - nous dit ce malade - « combien je dosi remercier les putes ! seule catégorie de femmes, avec les actrices porno, que je puisse véritablement respecter : tu arrives, tu payes, tu tires un coup et tu t'en vas. Tu t'es fait mépriser (pas toujours), mais la chose a été claire.

« Tandis qu'avec les autres femmes », nous confie ce déchet, « tu n'entends qu'un seul son de cloche : la morale, la morale, et toujours la morale. Et pour finir elles te disent « Oui-non-oui, non-oui-non, ah ben oui, ah ben peut-être, ah je ne sais pas, et puis non, je préfère rentrer chez moi me branler. » Quel con... Il ne sait pas s'y prendre, vous l'aurez devnié M'sieurs-Dames, alors qu'il est si facile, en notre période de débauauauauche, de tirer son coup – du moment que c'est les femmes qui le disent... « Il n'empêche », poursuit notre connard, « que c'est bel et bien la vertu (la branlomanie, ha ha ha) » - notre moraliste fait dans la finesse - « des unes qui retombe sur la prostitution des autres, et que si ces dames voulaient bien un peu plus ouvrir les cuisses et fermer leur gueule sauf pour sucer, il n'y aurait plus besoin de putes. » Révoltons-nous fermement au passage au sujet de ce langage indigne, et reconnaissons que ce ne sont pas de telles délicatesses qui lui attireront les faveurs de la moindre femme.

...Ce pauvre con n'a donc jamais entendu parler d'amour ? En tout cas, qu'est-ce qu'il ne sait pas s'y prendre dis donc ! Ah l'ignoble ! « Je me trouvais un jour » - il est intarissable - « dans une deux chevaux, avec une collègue. Cette dernière m'affirma que l'année précédente, avant d'aller faire les vendanges en Grèce, tout un groupe de jeunes Françaises ne cessait de se répéter : « Il faudra bien faire attention aux Grecs ! Il paraît qu'ils ont le sang chaud ! » PUTAIN » dit ce grossier personnage, « qu'est-ce que j'ai gueulé ! » dit-il. « Je lui ai dit que c'était incroyable, que toutes les femmes décidément étaient amoureuses de leur propre branlette, et qu'elles préféraient mille fois leurs petites pantoufles sexuelles à n'importe quoi avec un Grec ! Ah elle était bien emmerdée, la gonzesse de la deuch » - « la gonzesse de la deuch » : je vous demande un peu... «et elle a fini par reconnaître que certaines affirmaient, tout de même, projeter pour une fois de s'envoyer en l'air – je n'en crus rien : cela ressemblait trop à une de ces fameuses « fausses fenêtres pour la symétrie » de Pascal » - dela culture ? … c'est malheureux d'avoir fait des études et de sortir des conneries pareilles...


De la pédale et de la pelouse

« Sans oublier », poursuit ce triste sire, « cette femme qui dans un voyage approuvait fort que l'on mît les dames dans une chambre et les hommes dans l'autre, disant « Le chauffeur, on vous le laisse », tout juste si elle n'ajoutait pas « pouah », décidément, on est aimés... Bref, il ne reste plus qu'à se faire pédé. Inutile dans ce cas d'espérer le moindre mouvement de compassion : pour les femmes, s'envoyer en l'air avec une copine est une chose qui ne pose aucun problème », dit notre crétin. « Comme disait ma psy » - vous voyez bien qu'il n'est pas normal - « réalisez donc vos fantasmes homosexuels ! - ce à quoi j'ai répondu que pour un homme, désolé, ce n'était pas du tout la même chose, mais que c'était, redésolé, beaucoup, beaucoup plus grave. C'est pourquoi je n'achèterai jamais tel bouquin d'Angot parce que franchement, faire toute cette histoire parce qu'on se retrouve embringué dans une passion lesbienne, ah là là ! quelle catastrophe ! Mais c'est une vétille, ce truc-là ma pauvre dame, pas de quoi s'en faire frire une omelette ! » - pauvre tache... du moment que c'est une femme elle même qui l'écrit, qui s'angoisse, tu pourrais la croire, au lieu de te complaire dans tes petites odiosités... C'est l'enfer de la passion qui est décrit dans cet ouvrage, pas exclusivement le lesbianisme !

«Bref », poursuit notre personnage, avec lequel nous nous empressons de proclamer que nous n'avons pas le moindre atome en commun, « si j'ai abandonné l'idée de passer à l'acte en ce qui concerne l'homosexualité masculine, c'est depuis que j'ai entendu la femme d'un militaire s'exclamer qu'au moins, c'était tant mieux, que ceux-là ne « les » emmerderaient pas. Il faut bien vous faire à l'idée, Messieurs, que vos assiduités sont très mal prises par les femmes ; que l'état normal, pour les dames de bonne compagnie, c'est l'absence de sexualité (...qu'elles disent ; en fait » - ajoute notre triste sire - « la branlette effrénée). Que les hommes sont des psychopathes, eux qui veulent « faire l'amour », et baignent dans la pathologie obsessionnelle.

« Que s'ils basculent dans la pédale, en bien tant mieux. Elles ne chercheront pas à les guérir (« Madame, je ne suis pas malade ! » s'écrie l'un des personnnages des Zèbres, de Jean-Louis Bory) » - nous trouvons aussi, bien sûr, des homos qui ne le sont pas devenus par déception amoureuse, tiens donc... « Bref, pour les femmes, tolérance : « Ils ont le droit. » L'emmerdant, c'est quand elles affirment que ça les arrange. Or moi, considérant l'homosexualité comme un échec, je ne deviendrai pas pédé « pour faire plaisir aux gonzesses ». Quand je m'estimerai capable – et je ne le serai plus jamais à présent vu mon âge – de considérer l'homosexualité comme un moyen aussi légitime qu'un autre d'obtenir l'épanouissement de soi, je m'y adonnerai. Pour l'instant, plus jamais ça.

« On le sait, que les hommes sont nuls. Et que les femmes préfèrent « entre elles », ou toutes seules. » Du moins dan sla perspective du connard, dont on se demande franchement pourquoi il nous emmerde avec sa prose, et où diable il veut bien en venir, ce qui n'est pas confortable pour le lecteur – comment, t'es encore là, toi ? Dans la perspective du connard – je résume – les hommes sont contraints de virer pédé parce que, systématiquement et de toute façon, les femmes les repoussent. Il est à signaler que désormais, les adeptes de la Toile et du Réseau le

savent : le moyen le plus efficace de draguer une femme sur l'écran, c'est de se faire passer pour une autre femme ; évidemment, si elles voient ensuite la tronche d'un mec, elles sont déçues – bof ! une de perdue, dix de trouvées. Je suis sûr et certain qu'il y a plus de femmes sur les réseaux de lesbiennes que sur les réseaux hétéros, où les trois quarts des appels émanent de pauvres couillus délaissés.


Viols

Pour ce qui est du viol, Dieu (qu'est-ce qui lui prend d'invoquer Dieu, à ce déchet ?) me préserve de défendre les criminels qui succombent à ce crime ; un violeur n'est pas un homme, il déshonore l'espèce masculine. Je lui crache dessus, je lui chie dessus et je lui broie longuement les testicules entre deux pierres bien rugueuses. Il n'a pas su en effet que la virilité consiste à supporter les dents serrées cette étouffante mise à l'écart de notre propre corps, ce mépris forcené où nous tiennent les femmes. La force du mâle, du vrai, c'est le stoïcisme. Savoir qu'on ne peut obtenir la femme qu'en payant (argent comptant, ou bien mariage et soumission). Savoir que la volupté suprême de la femme est de transformer l'homme en toutou castré.

Que si par un hasard infinitésimal (notre crétin exagère) un homme réussit à coucher avec une femme, il faudra bien qu'il sache que cette bourgeoise voudra l'embringuer dans toutes ses histoires de famille à elle avec son papa à elle et sa maman à elle et le neveu de son beau-frère à elle. Il devra voir ses films à elle, ses copains à elle et pas les siens à lui, fréquenter son milieu à elle, habiter où elle voudra sinon dépression, écouter ses histoires à elle sinon dépression, et comme dit Simone de Bavoir, s'occuper d'elle, s'occuper d'elle, s'occuper d'elle. A la fin, quand elle l'aura bien transformé en mouton, c'est lui qui crèvera, et elle qui lui mettra dans la gueule de dix ans de longévité, tout en posant à la Victime, car c'est le survivant qui est à plaindre ben voyons.

C'est vachement bien d'être une femme : les guerres, c'est la faute des hommes ; la chasse, c'est la faute des hommes ; le mauvais gouvernement, c'est la faute des hommes : la tauromachie, c'est la faute des hommes ; la baise de travers, c'est la faute des hommes. Putain s'exclame le Taré, je comprends pourquoi il y a tant de mecs à souhaiter devenir des gonzesses, et si peu de filles qui veulent tourner gonzes. Jamais responsables de rien et toujours victimes, c'est superrelax ! Elles dérapent même franchement dans le grotesque, ou dans l'odieux – le Salopard n'arrive pas à se déterminer – lorsqu'elles incitent vigoureusement et par voie d'affiche à Berlin les

hommes à pisser assis pour ne pas asperger le rabattant des toilettes... Poursuivre un garçonnet de six ans pour avoir donné un baiser à sa voisine de classe du même âge ; se déchaîner contre toute publicité un peu rigolote mettant en scène une femme ; gueuler contre tout érotisme parce que « la femme n'est pas un objet ». Faire appeler toutes les femmes « Madame » afin qu'on ne prenne pas les « Demoiselles » pour un parti possible... Mais chaque fois qu'une femme désire un homme (tout peut arriver), c'est une obligation pour le mâle d'obtempérer. Attends il y a mieux : j'ai entendu à la radio qu'une certaine femme aurait préfére se faire violer par son chef, parfaitement, violer, plutôt que de se faire déshabiller du regard comme il le faisait : « Au moins s'il y avait eu viol, cet homme aurait été passible de la loi » - bien sûr !

Tout à fait ! Cette femme a raison ! Un homme doit regarder une femme « sans penser à mal », c'est-à-dire au sexe. En allemand, mal = « schlecht » ; sexe = « Geschlecht » - c'est pas une preuve, ça ? Si c'est le mâle qui désire, il n'est qu'un affreux macho dégoulinant. La femme drague l'homme ? Admettons – mais si l'homme, ce porc, la prend au mot, la voilà qui se met à gueuler qu'elle n'est pas une pute et que ce n'est pas ça qu'elle a voulu dire. Sans oublier celle qui m'écrit qu'elle « voudrait faire l'amour avec moi » - je lui réponds gentiment – et qui s'insurge : « Je n'ai pas dit « coucher avec toi », j'ai dit « faire l'amour. » - puis : « ne m' écris plus ». Par honte de sa connerie, je présume ???

A présent, dès que tu adresses la parole à une femme, tu risques d'être poursuivi pour harcèlement ; si tu pousses l'inconscience jusqu'à lui faire des propositions, tu risques carrément la plainte pour viol. Si tu l'effleures, ce sera « pour attouchements ». Avant, dans le temps, ce n'était déjà pas si agréable : si tu regardais une femme dans la rue, tu avais toujours l'impression qu'elle se foutait de ta gueule, style : « Tiens je te fais bander connard ? » Maintenant, je vous jure, on suit les mots sur ses lèvres : « Qu'est-ce qu'il a à me regarder comme ça ce pauvre con... » - de toute façon si c'est un jeune homme que tu regarde, il va se mettre à cracher par terre... Ostensiblement, et de l'autre côté, pour l'instant...

Eh bien regarde les vieilles ! ça les changera, puisqu'il paraît qu'après 50 ans, les hommes ne regardent plus les femmes – entre parenthèses c'est bien fait pour vous gueules, les meufs, parce que nous, les hommes, on peut toujours attendre d'être regardés – au cas ou l'homme répondrait, vous imaginez, quelle horreur ! Attends, attends, dit le Crétin, de plus en plus fort : une femme tenez-vous bien a obtenu gain de cause, faisant condamner pour viol un de ses partenaires

qui n'avait pas interrompu le rapport sitôt qu'elle le lui avait demandé – en pleine action ! Je propose qur'on équipe les deux séries d'organes sexuels d'un de ces procédés utilisés sur les TGV : si le conducteur n'appuie pas toutes les trente secondes sur un certain signal, le convoi s'arrête automatiquement. Toutes les trente secondes : « Voulez-vous continuer à faire l'amour – OUI - NON » - on nage en plein érotisme. Tenez, dit le Connard, je vois très bien venir le temps où une femme qui voudra se faire un peu de pognon consultera son «carnet de coïts » et se dira : « Tiens, il y a douze ans j'ai mal joui avec ce type-là ; je vais porter plainte pour viol » - et ça marcherait ! Ça a bien fonctionné pour Monica Lewinski, puisqu'elle a soignement conservé les vêtements tachés pendant ses relations avec le Président Clinton ! et qu'on ne vienne pas me faire croire que c'est au nom d'un sentimentalisme désuet...

Pédophiles Notre crétin de service va même beaucoup plus loin : il se permet d'insinuer que la pédophilie elle aussi, odieuse assurément, il n'en disconvient pas le tartuffe, se justifie ! ...dans la mesure où les femmes par leurs refus répétés (quel con !) inciteraient certains détraqués à se tourner vers des enfants, qui ne sont pas encore pervertis par le puritanisme forcené des « bonnes femmes ». C'est ignoble. Les femmes, qui sont tout amour et se donnent bien trop souvent à des connards ne leur arrivant pas à la semelle ne sauraient accepter cet argument bas de gamme : elles ne vont tout de même pas se balader les cuisses ouvertes et le vagin écarté par des pinces pour satisfaire aux élucubrations de ces malades mentaux, à lobotomiser d'urgence ?

Si je vous disais que ce crétin imaginaire va même jusqu'à se protéger sous les paroles d'une chanson de Souchon (Les jupes des filles) pour affirmer que les femmes, par leurs refus incessants (décidément...) provoquent les guerres ? Que si l'on avait mieux tiré son coup au Liban, on ne se serait massacré pendant des années de rue à rue en pleine ville ? Nous savons bien que le sexe et la violence ont partie liée, comme le disait et le répétait Notre Saint Père le Pape. C'est vrai ça cré vain guiou, je n'arrive à bander que si je m'imagine en train de tuer, arghghgh... Wilhelm Reich dit exactement le contraire, mais qui va croire un Autrichien ? Mort fou ? Travaillons donc assidûment à l'élimination de l'espèce masculine (beurk) par le biais du clonage, avec parthénogénèse.

Nous sommes même tellement répugnants qu'il existe désormais un contingent de

lesbiennes qui veulent bien se reproduire, mais avec du sperme qu'on leur introduit dans les voies génitales sans qu'il soit besoin de rapport hétérosexuel – vierge et mère, voilà qui rappelle furieusement quelque chose à Notre Crétin. Reste à savoir pourquoi le Singe Vert a si longuement laissé la parole à ce Khon. Il est à mon avis tombé dans le travers qui consiste, pour bien des cinéaste, à exhiber des prostituées pour dénoncer la prostitution, et à tartiner la violence pour lutter contre la violence – OK, OK...


DERNIERE MINUTE

Nous apprenons qu'un destinataire de notre glorieuse revue, mécontent de son contenu (et tant mieux), au lieu de se tourner vers le Singe Vert en personne pour qu'on s'explique, se permet de sauter sur le paletot par téléphone (belle métaphore) d'un établissement dont j'ai utilisé un document, à l'insu il est vrai dudit établissement. De tels procédés s'apparentent au caftage stalinien de ces parents d''élèves qui, au lieu de consulter le prof, le dénoncent à ses Chchchchefs, démontrant le caractère fouille-corbeille et fouille-merde d'un tel individu, qui ne mérite que notre plus profond mépris. Si vous avez envie d'engueuler le Singe Vert, c'est au Singe Vert qu'il faut vous adresser, allez-y ! ...et non pas au fournisseur du papier, ni au fabricant de l'imprimante, ni aux véhicules qui acheminent le courrier, ni... - à bon entendeur, salut.




 

Commentaires

Articles les plus consultés